Que le temps passe vite … Déjà deux bons mois que la tenue est dans la boîte et c’est maintenant que la canicule fait sa belle dehors, que j’ai enfin un moment pour écrire le blabla qui va suivre ! Et pourtant, j’avais hâte de te la partager. Pourquoi tu me diras ? Et bien tout simplement parce que je voulais proposer un petit édito autour du fatigue pants Drapeau Noir qui est pour moi la pièce à conseiller cette saison dans les marques française accessibles (budget et disponibilité). Porte d’entrée pour s’essayer au street heritage comme donner un peu de peps à une tenue plus casual (chic).
Après ça n’est pas un guide sur comment bien s’habiller en été donc tu ne m’en voudras pas de te donner un peu chaud. Comme toujours je vais essayer de te filer quelques tips et idées pour quand la température ne flirtera plus avec les 40 degrés !
Un layer en jean bleach ou la facilité l’été
Le délavage « bleach » (ou « bleached »), enfin la technique de vieillissement artificiel plutôt, donne à la toile de jean une couleur vraiment très claire. Elle est obtenue en passant le jean encore brut dans une machine à laver avec des pierres ponces poreuses, de l’eau et à laquelle on a jouté un agent blanchissant. Aujourd’hui, on peut le faire via des procédés dit « à sec » comme à l’ozone par exemple.
En gros, cela donne ce que l’on appelle vulgairement un délavage à la javel. On s’y était essayé avec Julien sur un prototype de noragi pour Borali (sans machine à laver et cailloux, n’essaie pas non plus chez toi !).
La technique de « bleach stone » est donc différente de son ainée « stone wash » qui ne va pas utiliser de procédé pour blanchir la toile. On va obtenir un délavage plus « naturel » mais avec aussi avec des nuances plus fortes, qui à mes yeux, iront avec avec moins de choses. En particulier dans une tenue où il y a déjà une autre pièce en denim.
Tout ça pour te dire que porter une pièce en jean bleach, en particulier à la belle saison, tu as peu de chance de te tromper.
Tant que tu as du blanc dessous, tu peux le porter avec tous type de bas :
- chinos : classique ou plus workwer / miitary, tu peux porter une chemise bleach avec toutes les couleurs (olive / beige / navy / noir / blanc / écru …)
- cargo et fatigue pants : idem que pour le chinos, t’es libre !
- jeans : brute ou délavé, le bleach pourra matché selon la texture du jean
- pantalons en flanelle : laine ou coton, ça peut aussi bien le faire
Essaie chez toi ou en magasin, tu verras aussi avec ta sensibilité.
Dans cette tenue, je suis parti sur un hybride entre une noragi et une surchemise, l’iconique Lhamo shirt de Visvim. Les nuances du bleach sont vraiment « uniques » et le toucher duveteux un luxe de confort. Une pièce fidèle à la réputation du label japonais.
Je l’ai mixée avec un sweat Maison Cornichon. La matière de leurs tee-shirt était déjà folle et différenciant par rapport à la concurrence, leurs sweaters sont de la même trempe. On retrouve une matière avec cette irrégularité qu’apportent les anciennes machines à tricoter / tisser et un grain de couleur très « coton naturel ».
Ce ton écru / blanc cassé / off-white est une teinte que j’adore et à laquelle j’essaie de te sensibiliser au travers des tenues postées ici ou sur Instagram.
Si je suis un amoureux du tee blanc de longue date, je l’aime un peu plus encore quand il n’est pas immaculé et qu’il ne renvoie pas à la belle époque des réclames publicitaires pour les « lessives qui lavent plus blanc que la lessive qui lavait déjà plus blanc ». Si tu as la référence, fais moi rêver en commentaire !
La raison est simple. Ici, on parle de style street heritage et donc, de vintage, de vécu ou de pièces qui viennent chercher ce rendu. Une veste de travail patinée ou un jean délavé par le temps passeront mieux avec un tee blanc un peu passé ou écru. L’avantage du sweat Maison Cornichon est qu’il a aussi une « vibe à l’ancienne ».
A noter : il taille petit, je suis partie sur une taille 4 qui vaut un médium classique.
Parenthèse : cette tenue fonctionnerait tout aussi bien avec une simple surchemise ou une trucker jacket (veste en jean) dans des teintes similaires (bleached ou stone washed).
Et tout ce petit monde s’associe à merveille avec le vert militaire, que l’on appelle vert olive ou olive green. On passe donc au bas de la tenue (oui, je bosse mes transitions t’as vu).
Drapeau Noir frappe fort avec son fatigue pants
Sur le blog, on parle très souvent de labels et de pièces plus difficiles d’accès, par le prix ou la disponibilité, voire bien souvent les deux. J’ai conscience que la lhamo shirt Visvim dont on parle plus haut, une pièce de 2011, ce n’est pas forcément idéal pour se projeter.
Le but n’est pas de te pousser des pièces à acheter mais plus de partager des idées, un feeling et te filer des pistes pour que tu puisses toi aussi t’amuser avec tes fringues et ton style.
C’est la raison pour laquelle, j’essaie d’accentuer le discours sur les couleurs, les nuances, le pourquoi d’une association ou encore le jeu de volume, et j’en passe. Aller au-delà de la pièce présentée, comprendre pourquoi elle apporte tel truc à une tenue et arriver à trouver un substitut qui entrera dans ton budget et tes goûts (faudrait vraiment que je me pose sur un article dédié à cela).
Et puis parfois, je tombe sur un label ou une pièce qui me fait tout de suite me dire « putain, mais ça, faut que je le pousse sur le blog ».
Allé je te raconte l’histoire, j’ai un peu de temps pour une fois.
Tu pourrais te dire : « Boras, t’en fais tout un fromage, t’es payé ou quoi ? » et t’aurais raison tant les marques françaises en DTC (direct to consumer) sont pour une majorité que des » marques marketing » où tout est savamment ficelé pour te faire croire que tu achètes un produit d’exception pour quelques billets de plus que la diabolique fast-fashion. Tout y passe : vidéo pub en boucle sur youtube ou entre deux stories Insta, affichages en bannière sur tous les sites que tu consultes, des newsletters où on te (sur)vend le saint Graal … et bien sûr, ils se paient des billets sur les blogs de masse où tant que la marque lâche les biftons, leur soupe marketing sera reprise sans aucun esprit critique. Le bourrage de crâne 2.0 …
Sauf que Drapeau Noir est loin de tout ça. Et plus que des mots, je t’invite à écouter le podcast de mon pote Arnaud de VeryGoodLord où il passe deux heures avec Nicolas, le fondateur de la marque : le podcast ici.
Nico, cela faisait deux ans que l’on échangeait via Instagram, sur la sape que le son ou encore les plages de ses stories (grrr). Sans jamais réussir à se croiser.
C’est en février dernier, à Première Vision, le salon professionnel où on retrouve tous les plus gros acteurs du textile (tissus, fils, boutons, étiquettes & co, c’est ici que vont tous les designers et chef de produits de marque) que l’on s’était donnés RDV.
Super bon feeling, son approche du vêtement me parle et match avec tout le bien que je pense de ses deux dernières années de collection. C’est entre deux bouchés d’un casse-dalle à 7 balles qu’il me lâche qu’une ou deux pièces vont surement me parler plus particulièrement.
Notamment un fatigue pants en coton sateen dont il est vraiment content.
Il me montre quelques photos des protos => « Ok Nico, tu m’en mets un de coté en boutique quand cela arrive, faut que je le passe, steuuuplait ».
La suite, tu l’as peut être vue sur Insta, c’est un essayage dans la boutique parisienne et un gros kiff !! Moi qui voulais pousser une pièce que tu pourrais trouver à budget contenu et avec un design qui renvoie aux poids lourds japonais, j’avais le pantalon dans les mains.
Sans être geek de vintage military, le fatigue pants fait partie de mes favoris du genre. Et mon dressing comporte quelques perles japonaises Needles ou Visvim. Quand j’ai eu le DN entre les mains et que je l’ai passé, je n’ai pas eu la réaction classique : « ouais ça va, pour le prix, c’est sympa ». Sans snobisme aucun, quand tu as vu passer des trucs d’exception (dont les prix vont avec), tu t’emballes forcément moins facilement.
Là, je me suis regardé dans la glace : « putain, ça tue ».
C’est ce que l’on doit attendre d’une pièce, plus forte ou singulière, qu’elle provoque chez toi une émotion avant un réflexe comptable.
Voilà pour la petite histoire, parlons maintenant de la pièce quand même un peu.
DN a retravaillé la coupe avant tout pour qu’elle soit en accords avec les silhouettes de la marque, plus ajustée et européenne qu’un fatigue pants vintage bien large comme aiment reproduire les japonais. On ne part toute fois pas sur une coupe slim, qui aurait été un non-sens avec l’histoire de la pièce. C’est un fit tapered avec de l’aisance aux cuisses et qui vient se réduire à partir du genou. Pour te dire, je l’ai pris en S, sans le size-up, car je trouvais la coupe déjà bien équilibrée.
Niveau matière, on sent que cela vient du Japon. Le coton sateen, c’est mon favoris en matière militaire « vintage » et la nuance de lavage choisie est vraiment intéressante. Elle va avec la saison, garde un coté « damaged » sans faire pièce usée de friperie et peut donc s’intégrer dans différents styles.
Et pour sortir des ceintures en cuir de temps en temps, j’ai opté pour une Billy Belt, une petite marque française qui fait des ceintures tressées à tarif sympa. La gamme est très large et on peut facilement trouver une nuance précise. Ici, je voulais une couleur terre qui se marrie avec l’olive du pants avec un contraste subtil. c’est un détail non visible mais qui a son charme. Tu peux la retrouver ici sur le shop de la marque.
Typiquement, tu peux faire une tenue plus street heritage comme celle-ci comme quelque chose de plus casual avec une une petite chemise oxford / chambray et une paire de derby ou de CT70. Et si tu veux t’éclater, tu peux mélanger un peu le style Ivy / sarto comme le font certains japonais / asiatiques sur Insta comme ce gars.
Des FBT Shaman pour le kiff
Sortir des Visvim FBT Shaman Lhamo Folk ici, c’est purement pour le kiff. Surement une paire qui divisera encore et toujours. Pour la défendre, j’y vois la communion de l’esthétique « native » amérindienne à la street culture et la sneakers.
Le chausson en cuir suédé a ce coté brute mais à la fois travaillé avec des teintes toujours uniques à la Visvim (ici la couleur Brown light). Les grosses coutures et surpiqures faites à la main participent à ce ressenti. Le shape très agressif comme les running vintage dynamise et modernise la paire. Les perles, ce petit détail qui ajoute une touche « bling-bling » d’une autre époque haha
On parle de FBT « Shaman » pour sa jupe à frange et de « Lhamo » pour sa semelle qui diffère de la FBT classique.
Si je parlais de kiff, c’est que la tenue n’avait pas besoin de cette paire pour être aboutie. C’est plus un plaisir de fanboy et j’aurais très bien pu placer d’autres chaussures qui auraient fait aussi bien, voir mieux l’affaire.
Quelques exemples :
- des sneakers : une paire légère en canvas type Converse CT70, des Vans Slip-on ou SK8 ou des running vintage façon New balance 991 et la flopée de Nike (Tailwind, Daybreak & co)
- des GAT (German Army Trainers) : de la vintage en friperie au Maison Martin Margiela en passant par les Adidas
- des Clarks Wallabees : mid ou low, c’est chill, street et un vaste choix de couleurs
- des brogues ou mocassins : pour aller chercher des styles plus habillés mais décalés
- des desert boots : typiquement de saison, dans un cuir suédé ou une couleur punchy, ça ferait le job dans une tenue plus casual
Et encore d’autre combinaisons qui m’échappent.
L’idée est qu’avec du denim bleach en haut, un fatigue pants olive, tu peux donner une direction à la tenue selon tes goût / envies du moment avec les chaussures.
Le mot de la fin
L’article touche à sa fin et pour les fainéants pour qui la lecture est un supplice, on reprend les axes principaux :
- le traitement bleach : vieillissement artificiel de la toile de jean, il donne une teinte claire, idéale pour la saison printemps/été
- le jean bleach :
- en layer du type noragi, surchemise, trucker ou work jacket
- avec un tee blanc cassé ou écru si possible (ça marche avec une chemise)
- ira avec les couleurs olive / navy / kaki / beige / denim brut ou washed / blanc ou écru / noir
- et les styles de pantalon chinos / fatigue et cargo pants / denim / flanelle
- le fatigue pants Drapeau Noir :
- est en coton sateen japonais
- avec une teinte olive damaged
- et une coupe tapered
- pouvant se porter dans différents styles
- avec aux pieds des runnings, des Wallabees comme des derbies ou des loaffers
- tu peux retrouver / acheter :
- le fatigue pants à 130e sur le store de Drapeau Noir
- le sweat à 105e sur le store de Maison Cornichon
- la ceinture tressée à 35e sur le store de Billy Belt
A noter : depuis cet article, Drapeau a sorti une version hiver de son fatigue pants en couleur navy et kaki.
Si tu veux aller plus dans le détails, l’article est là pour ça. Et comme toujours, n’hésite pas à laisser un commentaire, j’y répondrai. je suis aussi là pour discuter 😉