On se retrouve pour ce #6 de Pépites de Friperie, avec au menu, un short en denim (encore), coupe baggy Tommy Hilfiger. Symbole de ces marques preppy tombées dans le streetwear avec l’explosion du hip hop et de la black culture dans les années 90, Tommy Jeans est une ligne à connaitre. En particulier pour chiner en friperie car ses inspirations street viennent puiser dans les vêtements workwear. Comme ici avec ce design proche des carpenter pants, pantalon de charpentier en français.
Tommy Hilfiger carpenter shorts en denim Cone Mills : quelques euros
Tommy Hilfiger, une marque preppy devenue symbole de streetwear
Tommy Hilfiger, c’est un peu le rêve à l’américaine.
Tu sais, celui que l’on aime nous vendre: fils d’immigrés, pas d’étude, qui a fait l’école de la vie, et 10 ans plus tard, le voilà multimillionnaire.
Et bien c’est l’histoire du petit Tommy, d’origine irlandaise, qui va stopper ses études à 18 ans, bosser dans le retail avant de monter son propre shop : the people’s place.
Puis plusieurs.
La ville de New York change, ses magasins sont mis à mal et ferment.
Il a alors l’opportunité d’être assistant designer pour Calvin Klein mais va refuser.
Tommy est ambitieux et va lancer sa marque éponyme en 1984, il a alors 33 ans.
(mon âge à la création de Borali tiens !)
20 ans plus tard, la société fait 1,8 milliards de dollars de CA et il revend le tout pour la coquette somme de 1,6 milliards de dollars en 2005.
Entre temps, distinction de meilleur styliste homme de l’année 1995.
La marque a une identité forte, au style tantôt preppy, tantôt sportswear chic. Son style va séduire les étudiants des campus américains comme les stars du hip hop des années 90.
Et, c’est là que notre pépite de friperie du jour arrive.
Short coupe baggy et style peintre / charpentier : la ligne Tommy Jeans
En effet, Tommy diversifie très vite ses collections. Sentant surement le filon du denim « streetwear« , il lance Tommy Jeans.
Une gamme qui met le denim à l’honneur et surfe en partie sur l’esthétique que l’on appellerait aujourd’hui « workwear« .
Notamment avec ses salopettes & pantalons de travail aux coupes baggy.
Ce genre de pièces reprend les codes de la culture street / black des ghettos américains, notamment new-yorkais.
Et notre short tape en plein dedans.
Déjà la coupe baggy forcément, mais aussi le design inspiré des pantalons de charpentier / peintre (carpenter / painter pants en anglais). On retrouve les détails typiques :
- les deux poches latérales : pour y glisser clous et mètre pour le charpentier, pinceaux et couteau à mastic pour le peintre
- la « lanière » : pour accrocher le marteau
Ce genre de vêtements de travail s’est retrouvé dans la rue avec les pièces Carhartt, les vraies d’ouvriers, que les mecs et nanas récupéraient en friperie.
Quant à l’attrait des stars du rap de l’époque pour Tommy Hilfiger, c’est une « conséquence » de l’impact du gang des Lo-Life, dont on parlera bientôt.
Une toile Cone Mills des années 90 (Levi’s 501 vintage like)
Enfin, les pièces Tommy Jeans de cette époque ont des toiles dont une majeure partie provient de la filature américaine Cone Mills et l’emblématique White Oak Cotton Mills à Greensboro en Caroline du Nord.
Le selvedge 100% américain pendant plus de 100 ans qui a été mis en lumière avec le jean Levi’s 501 dont il était le fournisseur exclusif (pendant un temps).
C’est précisé sur l’étiquette, toile américaine, confection mexicaine.
Sa qualité, son aspect et son délavage sont d’ailleurs typiques de tous ces jeans des années 80 / 90. En plus, le ropping est bien sympa, on a vraiment des détails de denim vintage avec ce short.
Voilà pourquoi c’est une vraie pépite de friperie !
Un look inspiré par le style street new-yorkais fin 90’s début 2000
Pour finir, un look avec ce short baggy où sans trop me faire violence, je pioche dans l’esthétique street du millénaire dernier.
Chemise oxford Façonnable loose-fit, pépite de friperie cachée
Bon Façonnable tu connais maintenant (si non, piqure de rappel ici), le Ralph Lauren à la française … donc une sorte de Tommy aussi !
Hasard total, j’ai trouvé cette chemise en coton oxford une semaine plus tôt en friperie elle aussi.
Un rouge passé, qui lui donne une nuance « entre-ton » qui se marie en douceur avec du denim délavé.
Alors comme en plus, elle était en taille L, d’époque, donc plus proche d’un XL, j’avais un bon volume.
Parce que oui, pour équilibrer un short aussi ample, tu ne peux pas te cantonner à rester sur ta taille standard (voir l’article sur le choix des tailles).
Enfin, j’ai ajouté un tee blanc, lui aussi assez long, et parce qu’une chemise OCBD, ça se porte avec un tee-shirt.
L’american touch jusqu’au bout on a dit !
En plus, le coté chemise oversized ouverte et long tee, c’est vraiment un truc de cette époque, et qui n’a pas si mal vieilli je trouve.
Bonus : tu peux te faire ce style pour quelques euros, les chemises oxford en XL abondent en friperie ou sur Vinted. Il te suffit de retrousser les manches, un bas large et le tour est joué.
Combo street : short baggy et Converse One Star avec chaussettes hautes
Alors là, j’avais l’embarras du choix niveau sneakers, et je pense qu’une paire de Nike Air Force One aurait surement été le choix le plus cohérent. En effet, fin 90, et surtout début 2000, j’ai en tête tous ces streetstyle que publiait le magazine français Rap US. Il y a beaucoup de looks où les gars portaient de longs tank tops (marcels quoi haha) avec ce genre de short et des AF1 ou Dunk low.
Sauf que je n’en possède plus.
Et je n’ai plus envie d’acheter de Nike neuves.
Alors j’ai opté pour une paire de Converse en cuir.
(Une collab’ avec Engineered Garments, mais des classiques auraient même été mieux)
En couleur blanche, comme les chaussettes portées hautes !
Un gimmick de style que tu peux garder en tête pour l’été prochain.
Et pour éviter les traces de bronzage à pallier, tu alternes chaque jour haha.
D’ailleurs, pour revenir sur la coupe baggy, j’en ai rarement portée, même plus jeune. Pas de scoop, c’est d’un confort absolu et une bénédiction en été.
Clin d’œil au retour en grâce du style années 90
Au final, ce short Tommy Hilfiger est dans l’air du temps.
Il suffit de sortir dans les rues de Paris pour voir comment la jeunesse se sape comme les ados de ma génération.
En revanche, c’est plus Britney et Justin, que Mobb Deep et Foxy haha.
Enfin voilà, ce PDF #6 touche à sa fin, ça te donne des pistes pour te construire des tenues loose-fit à petits prix !
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