La rédaction te propose dans le format Revue de mode un condensé d’inspirations pour bien démarrer la semaine : des marques, des artistes, artisans, actualités ou événements… En bref, des gens et des choses que nous aimons et que nous partageons ici car nous pensons qu’elles méritent d’être découvertes.
La digestion fut lente, le fidèle tube de citrate de bétaïne jamais bien loin, les mémoires de Sarkozy oubliées sous le sapin. Pas de doute, les fêtes sont passées. Voici un peu de légèreté, de belles photos et quelques noms familiers, pour tranquillement se remettre dans le bain.
Le lookbook Herill FW24 par eye_C : comme un parfum de street-heritage
Phigvel Makers Co., Comoli, A.Presse, Yoko Sakamoto… Les représentants de l’esthétique simplewear japonaise ne manquent pas à l’appel dans nos colonnes. Un courant qui met en avant une approche pointue du vêtement « utilitaire », du quotidien. D’un certain sens du style que l’on pourrait qualifier « d’effortless ». Les pièces sont toujours des grands classiques du vestiaire masculin (veste en denim, dufflecoat, chino…). La qualité des matières, le travail des coupes et des volumes, les associations font la différence. Amènent ce flair « mode » qui ne prend toutefois jamais le dessus sur l’impression première de familiarité, de style inoffensif et passe-partout.
Herill, marque japonaise fondée en 2019 par Hiroyuki Oshima, ne déroge pas à la règle. Son nom, amalgamation des mots « Heritage » et « Will » (penser le futur du style heritage, pour le dire sommairement), annonce la couleur. Alors pourquoi en parler ? Pour seulement ajouter un label à la liste ? Ce serait assez injuste. Car il suffit que le magazine eye_C, qui suit la marque depuis ses débuts, s’occupe du stylisme pour pimenter tout ça. Distiller un peu d’univers street dans une inspiration vintage n’est jamais une mauvaise idée. Mais ça, tu le sais déjà.
Laperruque ouvre un compte insta pour ses archives
Bon plan en vue ! Une fois n’est pas coutume, je me sers de la revue pour faire la promotion de quelque chose qui ne va pas mettre en péril ta santé financière. Nos amis de chez Laperruque, atelier parisien de maroquinerie artisanale, ont lancé cet hiver un nouveau compte instagram à suivre si tu aimes de près ou de loin leur travail : @laperruque.archive. Une sorte de magasin d’usine, mais dématérialisé, où les deux Robin proposent leurs pièces hors-standards à prix cassés. Prototypes, modèles d’exposition, dead stock… Tout ce qui ne peut pas être vendu de manière classique est disponible ici. Les éventuels défauts sont clairement précisés, photographiés. Et pour acheter, c’est très simple : tu as juste à envoyer un message privé avec la référence du produit voulu (mentionnée dans chaque post insta).
Beaucoup de pièces ont déjà été vendues. Je te conseille de surveiller le compte si tu ne veux pas rater de potentielles belles affaires.
Wonder Looper, du sweat-shirt haut de gamme taillé pour les occidentaux
Wonder Looper est à l’origine un simple side project du cofondateur de Naked and Famous, marque canadienne culte des années 2010 qui ne me semble pas nécessiter d’introduction à ce stade, Bahzad Trinos et sa femme (et collègue) Risa Saito. Une ligne knitwear imaginée à la suite de l’acquisition d’une machine à broder japonaise vintage qui servira d’abord à personnaliser t-shirts, sacs et vestes en denim au point de chainette.
Un problème se pose néanmoins rapidement pour les deux puristes : de belles broderies à l’ancienne réalisées sur des tees peu qualitatifs et achetés en gros ressemblait en tout point à du gâchis. Le couple se met alors à la recherche de matières à la hauteur de leurs ambitions. Et peu à peu se forme l’idée de lancer une « vraie marque » qui proposerait, à l’instar du denim selvedge de chez Naked and Famous, des vêtements en coton loopwheeled de haute qualité.
Quoi de plus naturel ? Toutes les marques japonaises heritage un peu sérieuses (MocT, Buzz Ricksons, Jackman, The Real McCoy’s) font du sweatshirt et du hoodie dans les règles de l’art. Ce qui change tout avec Wonder Looper n’est donc pas tellement le produit en lui même. Certes, l’accent est mis sur les matières. Possiblement les plus lourdes du marché pour certains modèles. De la texture à foison avec une attention particulière au slub naturel et non pas créé artificiellement sur des machines modernes.
Mais il faut surtout relever que ces produits ont été pensés par des occidentaux et pour des occidentaux. Concrètement : adieu la frustration pour ceux qui ont le malheur d’être un peu trop grands et qui se voient refuser le plaisir d’un beau sweat made in Japan. Le sizing Wonder Looper n’exclue personne. Et c’est dispo sur Cultizm. Miracle.
Les dix ans de De Bonne Facture, mais au Japon
Car il aurait été trop attendu, trop facile, de parler de l’anniversaire de De Bonne Facture du coté français. Nous voyons les choses différemment ici. Un site internet mal traduit et quelques photos de streetstyle, c’est vraiment ça qui nous anime. Blague à part, je voulais revenir un instant sur les dix ans de la marque soft-tailoring (ou casual-chic, peu importe le terme fourre-tout utilisé) de Deborah Neuberg. Saluer sa longévité et son influence positive sur la scène française (et internationale). Je parlais de style effortless tout à l’heure. De Bonne Facture est à mon sens une incarnation bien française de cette élégance qui n’en fait jamais trop, qui n’a l’air de rien.
Et ça, les japonais s’en sont bien rendus compte. Stockist de la marque depuis plus de huit ans, le shop Maiden dans le quartier de Shibuya à Tokyo rend hommage au label avec une série de tenues qui montrent du De Bonne Facture porté différemment. Je n’ai rien contre les mannequins occidentaux, mais le rendu oversize sur des petits gabarits n’est certainement pas déplaisant. Retrouve l’édito complet consacré à la collection automne / hiver 2023 en cliquant ici.
Arpenteur x CHCM : une nouvelle collaboration entre la marque française et l’excellent shop US
Quelle autre marque de niche française peut aujourd’hui prétendre à des collaborations aussi pointues qu’Arpenteur ? L’univers du label lyonnais workwear-chic s’étend via des associations aussi cohérentes que prestigieuses. Par le lien privilégié avec Paraboot, évidemment, qui fabrique des modèles exclusifs chaque saison. Mais aussi par des rencontres plus ponctuelles. Nepenthes, l’année dernière avec une collection qui mettait les fringues multipoches à l’honneur. Monocle cet été. Et très récemment, la marque-atelier japonaise Moonstar pour une paire de sneakers d’inspiration skatewear très réussie (qui avait fait l’objet d’un article sur le média, à lire ici).
En s’associant à nouveau avec le shop new-yorkais CHCM après une première collection capsule en 2019, Arpenteur continue à fréquenter les bonnes personnes. Car il est n’est pas aisé de trouver meilleure sélection aux États-Unis. Stoffa, Aton, Auralee, MHL, Stein, Evan Kinori, Teätora sont quelqu’uns des labels proposés dans la boutique du Manhattan-Sud. Et si c’était déjà assez pour envisager un pèlerinage, tu peux maintenant rajouter quelques pièces Arpenteur en série limitée. Coup de coeur personnel pour l’ensemble workwear bien ample « Veste de Jour » et « Pantalon de Jour ». Et cette parka orange flashy, qui devrait contraster aussi fort dans la rue que sur papier sérigraphié. La bonne nouvelle : c’est également disponible en France, sur le site officiel de la marque.
C’EST TOUT POUR AUJOURD’HUI…
Voila qui conclut cette salve d’inspirations de la semaine. Si tu apprécies le format et qu’il t’a donné envie d’en savoir plus, alors je te dis à la prochaine ! Tu peux retrouver tous les précédents numéros ici.