Bon cet article vient sonner le glas de fin de la saison douce, la température vient de chuter et l’automne semble (« enfin » diront les fous) s’installer ici à Paris. Ces photos datent de juin dis toi, avant que la canicule ne frappe et ne rende impossible à porter et donc poster ce type de layering, pourtant de saison, mais on y reviendra. Je tiens absolument à le partager car c’est un combo que j’aime vraiment et qui a vraiment cette touche street heritage que j’essaie de diffuser au travers de ce blog et ailleurs. C’est porter des matières simples et brutes, qui vivent, le touche workwear, avec une silhouette dynamique (agressive comme j’aime à le dire) qui donne ce zeste de modernité et évite, je l’espère, le coté obsolète. Prépare-toi, il y a de la photo en abondance, j’avais envie d’aller dans le détail 😉
Première couche du layering : des matières légères
Qu’on soit d’accord, un simple tee blanc aurait pu suffire et cela t’économiserait quelques minutes de lecture ! Mais on est sur un blog de mode (dieu sait que je n’aime pas ce terme pourtant), et toi et moi sommes là pour pousser un peu les choses et s’amuser, aller chercher le petit détail en plus. Et dans ce cas précis, cela me permet de parler de la marque française Benjamin Jezequel, une pionnière dans les labels « de chez nous » à être aller sourcer des matières au Japon et à pousser autant le détail sur la texture. Du moins, dans une gamme de prix qui reste « acceptable ». Benjamin, c’est aussi une belle rencontre, et une histoire qui m’a donné envie de me lancer dans l’aventure Borali.
Ce tee est dans une matière de la maison japonaise Toki, spécialisée sur le jersey (Bonne Gueule les utilise pour ses sweaters, voir cet article). La matière parle d’elle-même je pense, des rayures écrues et un tissage aéré qui en font un tee parfait pour l’été. Je n’ai même pas eu besoin de le size-up. Je trouve qu’il se marie bien au denim, neuf comme washed.
Espérons qu’on le reverra dans une pré-commande 🙂
La chemise, quant à elle, est dans un denim très léger, surement un 8oz, qui pourrait donner l’impression de porter du chambray. Je ne suis pas un grand fan de western shirt, je lui préfère la work shirt classique mais le touché de la toile et son indigo brute lumineux m’ont donné envie au premier coup d’œil. On verra comme elle vieillira. Peu d’info sur Dubble Works, un petit label japonais d’inspiration américana-worker avec toujours ce soucis du détails. Comme les hirondelles de renfort avec le liseré selvedge apparant.
Une Noragi pour finir le layering et ajouter la touche Street Heritage
Cette pièce Visvim est clairement la pièce maitresse de la tenue et donne à ce layering de denim une touche street heritage. Là où la chemise est du workwear « premier degré », cette noragi est une pièce héritage revisitée qui dynamise la silhouette et vient booster visuellement la silhouette. Comment ? Avec un buste très court avec des épaules étroites qui se terminent sur des manches slim et surtout en longueur 3/4. Tout en gardant du drapé malgré tout.
C’est une position subjective, tu auras peut-être un autre point de vue 🙂
Je passe sur une description technique de la pièce : construction, finitions et matière, cela saute aux yeux. Sans faire le fanboy, difficile de ne pas kiffer (et si ce ne sont pas des conneries, en fouinant un peu, cela serait une toile selvedge teintée à la main à l’indigo naturel. A voir si ce n’est pas du fantasme de blog de fans 🙂 ).
Du size-up qui a vécu pour le bas
Bon, si tu es un lecteur fidèle, tu vas en avoir marre que j’en parle haha Pour les nouveaux, c’est un APC, modèle Rescue, une coupe bien droite que j’ai retravaillée pour avoir un fit assez unique et qui, à mes yeux, est la pierre angulaire de la silhouette « made in Boras », tu pourras avoir plus d’info ici. Si le projet Borali bénéficie d’un accueil encourageant et que l’on obtient les fonds suffisants après la première sortie, cela pourrait être une seconde pièce à venir (laisse moi un comm’ si tu trouves l’idée intéressante).
Le délavage est nécessaire ici pour équilibrer visuellement le mélange de jeans et je trouve, arbitre bien les deux nuances de brut du dessus. La coupe hyper agressive finit le travail façon street heritage.
Aux pieds, une paire de Visvim Virgil mais en version low, les Plain Toe-Folk, dans un cuir suédé vraiment hairy. Elles ont bien vécu mais restent increvables, c’est vraiment une paire sympa, en belle saison comme en hiver avec de grosses chaussettes en laine pour booster une tenue à base de denim ou de gros corduroy. Je ponce encore quelques mois la semelle et je la ferai changer pour une autre (ça fera l’occasion d’en faire un article 😉 ).
J’en ai une paire en grand 43 / 44 à vendre (en meilleur état ^^) sur le vide-dressing, dans la version fauve la plus jolie (hairy aussi, couleur profonde) … pour le prix d’une Bobbies ^^
Place aux petits détails et accessoires
Je suis toujours un peu mal à l’aise sur la question des accessoires, je trouve que c’est un point où il faut se faire plaisir sans se prendre la tête. Entre souvenir, touche de design, cadeau et que sais-je encore, on est sur la partie où l’on peut se lâcher.
Moi je n’invente rien pour le coup.
Deux bracelets avec des pierres de couleurs, deux cadeaux à chaque fois avec celles de Jade venant de Les Indispensables Paris (qui font aussi des chaussettes canons) et l’autre en pierres quasi indigo de chez Fossil (merci Stylnoxe 😉 ).
Un autre de chez JeansDA, dans un mélange de coton teinté à l’indigo avec une attache en cuir. Je te dois un article sur cette marque, j’ai fait les photos l’hiver dernier, j’abuse !
Et enfin, deux bracelets sans réelle valeur mais que je garderais avant tout le reste : un bout de caoutchouc noir qui me vient de quelqu’un de perdue qui m’est chère et un bout de métal orné à la main par un artisan de l’ethnie M’Hong de ma guide Mémé lors d’un trek à Sa Pa au Vietnam.
Un layering de denim et d’indigo, alors ?
On entend souvent l’expression « Canadian Tuxedo » quand on porte trop de pièces en denim dans une même tenue, souvent vu comme un assemblage risqué, facile à rater. Porter du full denim, c’est possible, sans risque, quelques clés qui me viennent en tête :
- varier les teintes / textures des toiles : essayer d’avoir des toiles d’aspects différents (one wash / raw / deep dyed / slubby …)
- varier le poids des toiles : mélanger les oz, ça créée visuellement de la fluidité
- varier les états : autrement dit, mixer des pièces avec un avancement de délavage différent
- varier le style de pièces (optionnel) : un peu comme ici avec une noragi, ne pas avoir un combo trop « Premier degré »
J’imagine que tu t’en sors déjà très bien mais c’est toujours utile de mettre des mots sur des idées / concepts visuels.
Je retourne bosser sur le projet Borali, n’hésite pas à en parler autour de toi, du blog aussi, c’est toujours un coup de pouce d’être partagé dans un monde dominé par les grosses équipes de rédacteurs installés depuis des lustres / acteurs d’une mode trop codifiée et pas assez diversifiée en France 🙂