Aujourd’hui, nous ne parlerons pas de style street heritage ou workwear. Enfin, pas au premier degré. C’est une discussion avec un lecteur sur insta il y a quelques mois que l’idée de ce sujet m’est venue. « J’aime ce que tu fais et j’adorerais m’en inspirer mais je suis cantonné à des tenues style casual chic la semaine au bureau. C’est frustrant« . Message qui a capté mon attention puisque je venais de finir un shoot improvisé avec mon pote Jason, le DA de Bonne Gueule. Une institution du style casual chic en France comme tu le sais probablement. J’avais du composer, un peu en catastrophe, une demie douzaine de tenues autour des sorties de novembre de la marque. Avec ce que l’on avait au Japon dans les valises, il a fallu que je sorte dans le style BG, des silhouettes avec la nouvelle parka ou encore une chemise indigo. Et je m’étais pas mal amusé. Amateur de fringues en général, j’aime sortir de mes standards aussi.
Il y a franchement de quoi s’épanouir dans tous les registres stylistiques, alors on en a discuté.
(Thomas D, merci pour le sujet)
Dress code professionnel et style personnel
Sur le papier, les deux ne sont pas forcément incompatible. Tu es dans la finance et en prime un fan de tailoring, j’imagine que tu dois pouvoir exprimer tes goûts vestimentaires et te faire plaisir au quotidien. Tu es amateur de workwear ou street heritage, et bosses dans le conseil, là, ça devient plus difficile.
Il y a bien sûre des milieux où les règles et le poids de la tradition imposera des choses que l’on ne peut pas bouge. Cet article ne portera donc que ce que l’on pourrait appeler vulgairement les métiers de bureau. Ceux où le casual chic est de rigueur mais le style vite mal vu. Tu sais ce milieu où porter un blazer merdique te vaudra plus de compliment qu’une chore jacket sur une belle chemise oxford.
Nous sommes plein dans ce cas là. Thomas D en fait partie. Et moi aussi au final, quand j’ai des RDV client.
Mais je ne le subis pas, je m’en amuse même.
Alors j’ai cherché à comprendre où Thomas pouvait être frustré. Et, sans faire de sociologie de la sape, voir comment contourner ça et continuer à s’amuser avec ses vêtements.
Des freins au plaisir
Parce que ça reste le plus important, prendre plaisir et se sentir bien dans ce que l’on porte.
Voici quelques points soulevés ensembles, la liste est bien sûr non-exhaustive et somme-toute suggestive :
- « la dictature de la chemise blanche, du bleu et du gris, ça me déprime tout ce sombre » : ce sont des couleurs de base faciles à assemblées et que l’on voit le plus dans nos contrées. Il aurait pu dire le noir aussi. Le truc est que mal choisies ou combinées, des couleurs neutres donnent vite une tenue banale.
- « il faut être habillé cintré et bien slim, sinon je passe pour négligé » : on est en France oui, cela fait des années qu’on nous assomme à coup de semi-slim et du tout ajusté. C’est un style, pas une norme, un peu de volume dans les coupes ou simplement un choix de taille plus « à la cool » peu tout changer. Sans faire débrayé.
- « je n’ai pas envie d’acheter des vêtements juste pour le weekend » : compréhensible et évidemment frustrant. On peut trouver des pièces qui iront aussi bien dans un style masculin classique pour le bureau que dans une tenue plus street heritage, ou workwear. C’est une question de dosage et c’est valable aussi dans l’autre sens.
- « je n’oserais pas porter des accessoires visibles » : c’est peut être un des points que j’ai le plus entendu en sortant nos colliers pour Borali. Et c’est normal. Pourtant, c’est le meilleur moyen de garder « un peu de soi » dans une tenue professionnelle.
Voilà ce que j’ai pu retenir de notre échange. J’ai essayé de lui montrer qu’il n’y avait rien de bloquant et que l’on pouvait quand même sortir des tenues sympas en bougeant légèrement le curseur ici et là.
Je me suis prêté à l’exercice.
Ne pas se laisser dresser par le dress code
Le brief est simple :
Proposer une tenue qui respecte les codes d’un dress code classique de bureau en France et qui faire échos à mes goûts perso.
On exclue le port obligatoire du costume, d’un uniforme ou d’une couleur particulière. Oui, il y a forcément une approche un peu cliché de la chose.
L’idée est plus de s’amuser et de proposer un exercice de style.
En toute légèreté.
Tenue style casual chic comme point de départ
Je ne vais pas partir d’un exemple de tenue bien fadasse que l’on pourrait voir par dizaine dans n’importe quelle entreprise.
Prenons plutôt cette tenue réalisée lors de ce fameux shoot pour BG :
Mettons de coté la parka Kuro qui est une pièce forte et créateur. Le look est simple et répond aux codes du monde l’entreprise. Des couleurs sobres avec un jean brut indigo neuf, une chemise blanche sur un blazer de laine grise et une paire de brogues marron. La veste est cintrée, la chemise rentrée et seul le fit du jean, porté size-up, mériterait d’être plus ajusté et haut pour la cohérence de l’exemple.
Sans me jeter de fleurs, je trouve que la tenue fonctionne. Nous sommes dans l’esthétique casual chic de Bonne Gueule et cela colle avec la vie de bureau.
Autant je pourrais m’habiller comme cela avec plaisir de temps en temps, autant je m’y sentirais à l’étroit au quotidien.
Comme Thomas D.
Alors on va essayer de s’amuser et de trouver des parades aux freins.
Une tenue classique où l’on s’amuse
Alors attention, il n’y aura pas de révolution. Je ne suis pas un « expert » en style casual chic. L’exercice consiste à mettre en image que l’on peut faire des ponts entre le reflet attendu en entreprise et ses gouts personnels. Dans mon cas, mon attrait pour le coté héritage, le street et quelques influences japonaises.
Par petites touches.
Et en partant des freins que ressentait Thomas.
Décryptons la tenue.
Jouer avec les textures et trancher tout en nuance
Quand ça fait plus de dix ans que tu nourris tes yeux aux designers japonais comme Hiroki Nakamura ou Daiki Suzuki, tu ne peux plus te contenter de couleurs et matières plates. Le premier est capable de te pondre 50 nuances pour une même couleur, le second te faire une tenue entièrement composée de bleu marine et pourtant, cela rayonne.
Mais contrairement à ce que l’on voudra bien te faire croire, ce n’est pas (qu’)une histoire de qualité et de prix.
Des matières sympas, tu peux aller les chercher en friperie à 2e la pièce, en fast-fashion en soldes (jamais au prix fort si tu y passes). Regarder le travail de designers de beaux labels, c’est avant-tout la bonne manière de te faire un œil et cultiver ton goût. Tu seras armé pour chiner en suite (bah oui « le savoir est une arme » comme dirait Ärsenik). Je referme la parenthèse.
Trancher avec une couleur clair
L’idée était de sortir du duo de bleu et gris. Et que la chemise ne soit pas la seule issue pour trancher.
Voici ma proposition :
Exit la chemise blanche. Oust le bleu marine !
On garde le blazer gris qui est le classique à avoir dans une tenue casual chic. C’est le plus polyvalent. Ici c’est un Melinda Gloss, défunte marque qui représentait tout ce que je déteste dans le vêtement parisien (devenue Edition Mr, pas donné mais plus sympa visuellement). J’ai conscience que les revers sont minuscules, surement l’époque Slimane. Le reste est de très bonne facture : laine et construction au top. Pour une fois une marque parisienne ne me cintre pas trop et les poches plaquées sont un truc qui me plait, pour rester plus « sport ».
Pour ne pas tomber dans l’assemblage terne, j’ai tranché avec ce pull jaune / ocre. C’est une couleur qui se marie bien avec un paquet de couleurs, notamment le gris et navy. Cela permet un contraste en douceur et d’éviter tout effet terne.
Le pull est un Lafaurie, une maison parisienne qui a bientôt 30 ans et qui s’est refaite une santé. Cela a été une agréable découverte et c’est typiquement une adresse qui ravira les amateurs de style casual chic. Le pull est en laine Shetland et made in Italy à un prix vraiment sympa. Je te laisse juger ici. Je serai surement amener à en reparler, ils ont le mérite ne pas tomber dans les stratégies marketing comme toutes les marques du genre, et eux, ont une vraie histoire qui ne sort pas d’un brainstorming suite à un benchmark bien senti.
Nuancer avec de l’indigo naturel
J’aurais pu mettre une chemise blanche, cela fonctionnait aussi. Le thème est d’aller chercher des touches subtiles de textures et de couleurs.
Je suis donc parti sur une chemise oxford en indigo naturel.
Je précise bien naturel.
C’est une chose que nous pouvons lire souvent « notre toile japonaise en indigo naturel » et c’est du bullshit la plus part du temps. L’indigo naturel, c’est littéralement hors de prix. C’est un pigment qui va se fixer beaucoup moins facilement et va donc demander plus d’opérations. Donc du temps et de la teinture en plus.
Pour pallier à cela, les teinturiers vont utiliser des pigments synthétiques. Les très bons labels vont utiliser des mélanges et j’imagine que l’indigo que l’on peut trouver sur des toiles (même japonaises) milieu et entrée de gamme va tendre vers du 100% synthétique. Rien de mal mais c’est bon de savoir la nuance. Dans la surprise que l’on vous prépare avec la team Bonne Gueule, j’ai pu voir de mes propres yeux tout ça. Je t’en reparlerai à l’occasion.
La chemise est une 45R (anciennement 45RPM, ils ont un site FR ici et une boutique à Paris), le label japonais le plus fou qu’il m’ait été donné de voir avec Visvim et Porter Classic, quand il s’agit de parler tradition et indigo. Si une chemise de la gamme umii peut aller chercher les 400 ou 500e, c’est qu’il y a une raison. On ne la voit pas vraiment, j’aurais l’occasion de la détailler dans un autre article. L’idée ici est de se dire que ce coloris bien profond apporte un petit truc en plus. Et quand on est un peu geek du vêtement, c’est un détail qui nourrit son imaginaire.
Mélanger les textures
Mérinos et cachemire sont souvent les matières plébiscitées. Avec une laine Shetland sous une drap de laine de blazer, tu sors du coté lisse tout de suite. Le coton oxford dense de la chemise ajoute une troisième couche moins sage qu’un popeline classique.
Et avec un outwear comme la parka Nobis de ce look, avec un tissu à chevrons, on est loin d’un jeu de textures tout plat. Une matière trop « parka de randonnée » aurait tué le boulot en extérieur. Le motif herringbone amène de la texture de près, et bonus, donne un bleu très particulier de loin. Je trouve qu’ici, cela finit le look.
La touche loose avec un jean size-up
Il faut s’enlever de la tête que élégance masculine rime avec coupe slim. C’est un dictat qui s’est répandu comme une trainé de poudre il y a une dizaine. Je vais y aller de mon analyse de comptoir, j’ai vu le phénomène grandir sur Internet.
Thèse de comptoir sur la prolifération de la coupe slim chez les hommes
Début 2000, Un certain Hedi Slimane arrive pour lancer la ligne masculine d’un Christian Dior vieillot : Dior Homme. C’est un carton mondial à coup d’inspiration rock, jeans slim, petit col et petit revers. Un univers bien à lui et très fort visuellement. Je me trompe peut-être, j’ai le sentiment que c’est ce qui a assis le cintrage à l’excès et le slim chez les marques homme qui commencent à émerger.
Parce que oui, en 2005, peu d’hommes s’intéressent aux vêtements, au style ou la mode. Hors sous-cultures.
J’étais un ovni pour mes potes au lycée puis à l’IUT. Aujourd’hui, il suffit de poser les yeux sur la jeunesse pour voir le chemin parcouru.
Donc milieu 2000 commencent à arriver les blogs de conseils en style pour homme dans un monde où tout est neuf. On y mélange aussi souvent l’aspect séduction. J’ai le souvenir de Spike Séduction, un gourou auto-proclamé du style (la partie séduction, je ne dis rien, pas un sujet qui m’intéresse), ça te donnera une idée. Des gens qui n’y connaissent pas grand chose, n’ont pas plus d’expérience qu’un autre mais qui vont être les haut-parleurs de ce « tout ajusté ».
C’est ici que naitra le pire amalgame du style pour homme : s’habiller à sa taille, c’est porter des coupes cintrées et slim.
Je ne fais de procès à personne mais j’ai toujours luté contre cette doctrine comme voie unique. Et le temps me donne raison, il n’y a qu’à voir l’évolution peu à peu des collections chez les mastodontes du slim.
« Les goûts s’affinent et les coupes s’élargissent », ce n’est pas moi qui l’ai inventé !
Paradoxe, le Sartorial comme la quintessence de l’élégance, les icônes du genre étouffent rarement dans leur costume.
Prendre une taille au-dessus, ce n’est pas être débrayé
Je suis un grand amateur de jeans portés avec de l’aisance à la taille. Ce que l’on appelle size-up est une petite philosophie de style. C’est amener du confort dans sa tenue et un relâchement dans la dégaine. Laisser le vêtement s’exprimer et qu’il ne soit pas là que pour souligner des attributs physiques.
Mon jean est tapered et me descend assez bas sur les anches. Je ne suis pas pour autant fagoté comme un rapeur des 90’s. Je m’autorise simplement à respirer dans mon denim, j’ai du volume aux cuisses et aux mollets, avec de l’aisance à la taille. La longueur est « au plus juste » pour garder une ligne de jambe propre et nette. Cela s’apprécie d’autant mieux en mouvement.
Quand tu t’es familiarisé avec ce rendu, il est difficile de revenir en arrière.
(à noter : porter un jean avec de l’aisance peut se faire avec toutes les coupes, cela dépend de ta morphologie)
Et entre nous, je ne me sens pas négligé avec ce jean. Le blazer est structuré, le pull reste habillé, ça s’équilibre.
Donner de la longueur en haut
Petit astuce, il faut que le haut suive. Mon pull Lafaurie est pris en L et ma chemise a de la longueur. Je la laisse volontairement dépasser pour équilibrer un peu plus le jean. La maille faisait déjà l’affaire, ce petit étage d’indigo en plus apporte de la profondeur au layering.
Et on aime le layering dans le style street heritage !
Prendre des pièces fortes mais polyvalentes
Ce point soulevé par Thomas est intéressant et il m’a posé une colle au début. Je me disais « mais quelle pièce forte dans mon style de cœur peut aller s’intégrer à un style de bureau classique avec un un blazer ». Parce que oui, tu peux aller au bureau avec une noragi et une chemise, tu seras bien habillé. Mis à part quelques vannes de collègues peu portés sur le vêtement, souvent éphémères, tu es serein.
Mais ça n’est pas l’exercice.
Devant mon blocage, j’ai inversé la situation et me suis dit « quelles pièces fortes je pourrais porter encore en sortant de ma tenue de RDV, en kiffant vraiment« .
Nobis, une parka avec du caractère
Je ne suis pas parti sur un manteau en laine puisque la tenue de départ est la parka Kuro x Bonne Gueule. J’aurais pu demander à l’équipe de me la prêter pour le shoot. Un truc me gênait et n’aurait pas été cohérent avec le thème de l’article. BG a été chercher une pièce d’un délire stylistique proche du mien pour l’amener à ses clients. Et c’est ce que j’ai adoré dans cette sortie.
Néanmoins, cela reste trop clivant pour mon exemple.
Pourquoi choisir une parka Nobis
Je voulais une parka plus classique et je me suis souvenu d’un article de mon pote Arnaud de VeryGoodLord sur Nobis où il présentait la parka Pierre. Le modèle m’avait marqué. Contrairement aux autres acteurs du genre, je la trouvais visuellement réussie et je me souviens m’être dit « si devais prendre une parka élégante pour le taf, ça serait celle-ci ».
Nobis est un label canadien créé par d’anciens gars de chez Canada Goose en 2007. Héritage de leur expérience passée, ils tenaient à faire des vêtements techniques pour braver les froids les plus extrêmes mais sans négliger le stylisme. En creusant un peu, on voit qu’il y a une certaine influence streetwear dans le design mais aussi militaire.
C’est ce qui donne, je pense, cette polyvalence stylistique à la pièce. Je ne vais pas refaire l’histoire mais la street culture et le techwear, c’est une longue histoire histoire d’amour.
Je trouve que le modèle Pierre est plutôt symbolique de cet état d’esprit avec des lignes dynamiques, une matière à chevrons racée et un petit concentré de features techniques. La parka est équipée d’une membrane allemande Sympatex, les amateurs de techwear apprécieront le caractère thermorégulateur du bébé. Et bien sûr coupe-vent, imperméable avec coutures étanches et revêtement déperlant.
Je ne vais pas te refaire la fiche technique, tu peux la trouver sur le site de la-canadienne.com et la fiche produit de la parka.
Détails techniques et stylistiques
Il faut tout de même souligner quelques détails techniques que j’apprécie vraiment comme tout la partie fermeture de la parka. Le zip s’ouvre et se ferme en quelques secondes et, est à double curseur. C’est à dire que tu peux l’ouvrir par le bas. Cela peut paraitre tout bête mais quand tu dois t’asseoir, c’est pratique.
Et le rabat pour protéger la fermeture est aimanté. J’avais ça sur mes parka street Nike NSW, c’est génial. Et le gimmick est cool visuellement.
Il y a ce qu’il faut en poches intérieures (dont une à volant en bas à droite). Celles extérieures sont bien positionnées pour les mains, même si cela reste une caractéristique à l’appréciation de chacun.
Ce que j’aime surtout, c’est le col et la capuche. C’est souvent ici que pêchent les parkas à mon goût. Je ne retrouve pas les points de frustration habituels. Col trop échancré laissant passé le froid ou capuche un peu molle qui s’affaisse portée, et s’écrase sur les épaules non portée.
Un dernier détail technique sympa niveau style, les passe-pouces aux manches. Vrai plus thermique qui donne très vite un aspect plus street si tu veux utiliser ta parka dans une tenue moins habillée. Tu peux l’imaginer avec un cargo pants en flanelle, un gros hoodie et une paire de Air Force One en GTX, la parka boostera encore la tenue.
Une paire de longwings en Cordovan
Rick Owens disait que le plus important dans une tenue, c’était les cheveux et les chaussures. Pour les cheveux, je n’ai peut être pas bien écouté mais ce que tu as aux pieds, il ne faut pas le négliger.
Des souliers racés
Alors très longtemps, j’ai fui les tenues dites élégantes du fait de ne pas aimer les souliers en cuir.
Ce que j’appelais grossièrement « les pompes à costume ».
Et puis il y a 6 ou 7 ans, je suis tombé sur des choses plus brutes dans les lignes, moins effilées. Je découvrais alors les brogues à l’anglaise, un peu « campagne » comme les Tricker’s par exemple. Bouts arrondis, last plus large et semelle robuste. Cela me parlait déjà plus.
Peu de temps après je découvrais le Cordovan Horween et le fameux coloris 8 (une sorte de burgondy) au travers de chausseurs américains comme Alden, Allen Edmond ou encore Florsheim. Sans jamais vraiment passer le cap, gros coup de cœur
On pouvait donc avoir des chaussures habillées pouvant se porter aussi dans des tenues brutes.
Le choix du cordovan
Je te parle de pièce forte que l’on peut amener dans différents univers. Je pense que la Longwing en shell cordovan color 8 est l’exemple parfait.
Dans la tenue, elles apportent une vraie nuance de couleur qui dynamise le bas. Ses reflets rouges sang sont une subtilité que j’aime beaucoup et qui te sortent du classique soulier marron avec un jean brut.
La ligne est bien racée et termine la silhouette avec dynamisme pour faire écho au volume du jean size-up
On aura l’occasion de les revoir dans des tenues complètement différentes avec des pantalons militaires vintage, du tweed et du sweat. Tu comprendras pourquoi je classe ce modèle dans la partie pièce forte polyvalente.
J’aurais pu placer des boots Alden en cordovan, mais je ne fais pas la pointure de Solora (regarde-moi ces merveilles).
Ce qu’il faut retenir, c’est que partir sur une paire que tu peux porter au bureau comme dans tes tenues perso, c’est oublier rapidement le prix qu’elles t’ont couté. De belles chaussures, c’est un réel investissement et il faut aller voir les chausseurs / bottiers historiques autant que possible. Méfiez-vous des discours marketing des labels qui ne sont spécialisés. Les patrons de ces maisons historiques sont souvent singés mais jamais égalés.
Quand tu as / te feras ton œil, tu ne pourras pas revenir en arrière !
Mixer accessoires classiques et plus plus personnels
De tout temps, l’Homme a toujours porté des accessoires. Notre époque n’y échappe pas et quelques soient les styles, univers ou milieux, on en retrouve, plus ou moins codifiés.
Dans notre exercice de style, je suis resté sobre en mélangeant une montre habillée avec quelques bracelets et bague
Montre Charlie GR, une automatique assemblée en France
Il y a deux ans, j’ai perdu mon Hamilton Khaki King.
Un crève-cœur.
C’était ma montre de tous les jours et elle remplissait cette fonction de montre à la fois habillée comme bien héritage au besoin. Il fallait faire le deuil.
Et dans une tenue habillée (en général aussi mais ça se discute), porter une montre est nécessaire.
A mes yeux.
Pour cet article, j’ai pensé à Charlie Paris, une jeune marque d’horlogerie française qui propose des montres Made In France. Dessinées à Paris et assemblées à la main à Besançon. Je voulais donner un coup de pouce à un projet français qui avait l’air sincère. En googlant un peu, je suis tombé sur différentes discussions sur les forums de passionnés de montres. Entre conservateurs grincheux et plus ouverts d’esprit, les retours étaient bons. Voilà qui m’a décidé à les aider.
Tu peux approfondir et te faire un avis sur le projet ici.
Je n’ai regardé que les automatiques, je reste un anti-quartz sauf montre technique (g-shok mes amours de trek). La GR Automatique m’a plu au premier coup d’œil. Je ne suis pas un passionné ni un expert mais j’aime l’objet. Et je l’ai tout de suite vue à mon poignet dans ce style.
J’ai choisi un bracelet en cuir tanné végétal beige, c’est un coloris qui avec toute la palette habituelle que je porte.
Quand on veut s’offrir une montre sans pile, élégante et discrète, sans retourner les forums et internet à la recherche d’une occasion, c’est un bon parti.
Un peu de bling-bling street heritage
Ce qu’il faut retenir, c’est qu’une fois que ta tenue est « socialement » adaptée à ton milieu professionnel (hors règlement ou code particulier), tu peux t’amuser un peu. Je ne te dis pas de porter un collier Borali rouge avec ton blazer hein !
Mais tu peux te lâcher facilement sur les bracelets ou les bagues.
Je suis mauvais, j’ai oublié de prendre en photo mon poignet droit sans la parka. J’arborais ma quincaillerie en argent et laiton amassée au fil des ans. Tu peux donc voir que je porte un bracelet de perles vertes du coté de ma montre. Pas de signification, c’est un bracelet que j’aime bien. Il y en avait trop sur mon poignet droit, alors je l’ai passé à gauche.
Je porte également une chevalière en argent massif faite à la main sur Paris. Je tais encore qui se cache derrière. J’aimerais te faire découvrir son travail dans un bel article, complet. C’est marrant car j’aurais difficilement imaginé mieux, je trouve qu’elle correspond en tout point à ce que j’aime dans le design.
Porter mes accessoires de cœur aide à me sentir bien dans ma tenue. Je me sens moins « déguisé » et je trouve que ça aide à s’approprier une style qui n’est pas forcément le sien.
Un peu comme quand aménage son espace de travail au bureau, on est beaucoup à mettre des petits repères de son univers.
La démarche est la même avec les accessoires.
Alors, tu me donnes combien au test
Le petit exercice de style touche à sa fin.
L’objectif était de passer d’une tenue professionnelle dans un contexte « bureau / casual chic », sobre comme j’avais pu le faire pour Bonne Gueule, à une tenue plus personnelle, teintée de mes goûts.
L’idée est d’échanger alors dis moi laquelle tu préfères ? Est-ce que l’exercice te semble réussi ? T’aurais fait quoi avec tes goûts à toi ? Et que sais-je encore.
Enfin, garde à l’esprit une chose, quelque soit le contexte, fais-toi toujours plaisir avec tes vêtements.
(et n’écoute pas toujours ton entourage)
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