Une nouvelle fois je me retrouve avec un article planifié en décalage avec la température, l’été aura mis du temps à arriver et je me suis fait surprendre. A deux semaines près mince! L’idée de cet article est de te montrer autre chose que le street héritage habituel en allant puiser dans des pièces de mon dressing que je montre moins ici. La creepers est un modèle qui ne fait pas partie de mes sources d’inspiration, j’aurais même peu de légitimité à t’en parler. Visvim l’a pourtant revisité au travers des années avec la Wolfe. Je me suis dit « tiens, pourquoi ne pas essayer et composer une tenue qui me sort de ma zone de confort », parce que oui, s’amuser avec les fringues, c’est important. Au moins de temps en temps 😉
Un mac coat revisité et un sweat rose (encore)
Our Legacy est un label que j’ai toujours suivi d’un œil, léger pour être honnête. Il a beaucoup évolué année après année, dans le style, les pièces, et surtout les prix. Les chemises sont souvent dingues, des matières tantôt traditionnelles, texturées, avec une main singulière, tantôt modernes, presque techniques. Je parle de chemise mais cela vaut pour tout. Les coupes et détails sont pensées au travers de silhouettes que j’appelle « mode » (dans le sens où il ne pense pas un patron basique pièce par pièce, ça s’intègre dans une esthétique) et tu peux avoir un vêtement avec du chien pour booster une tenue toute « con » sur le papier. Leurs sweaters sont un bon exemple, au-delà de la couleur et la texture travaillée, la coupe est à mi-chemin entre le droit et le boxy. Le mac coat est lui-aussi revisité avec un col arrondi (je n’ai pas envie de parler d’ersatz de col Claudine ^^) relevable avec patte de serrage.
Difficile d’argumenter plus sur l’inspiration, le pourquoi de ce combo, je trouvais simplement que ça roulait ensemble 🙂
Intégrer des creepers, un défis pour moi
Je le disais en intro, le défis était de me dépatouiller avec une paire de creepers et me prouver à moi-même (et un peu à toi forcément ^^) qu’il était possible de sortir du look « rock ».
D’ailleurs, je ne comptais pas relater l’histoire de la creepers (appelées aussi « brothel creepers), mais par curiosité, je me suis un peu renseigné. Et bien, en extrapolant, elles ont un héritage militaire, on y revient encore et toujours ^^ L’histoire voudrait que George Cox, le père de la creepers, se soit inspiré des soldats anglais qui revenaient du front nord africain de la Seconde Guerre Mondiale, avec aux pieds des desert boots (tiens tiens) avec de grosses semelles de gomme (pour la chaleur du sable). A leur retour à Londres, elles ont marqué les esprits, sont tombées dans le civil, etc … Voilà comment Cox sortit, sous la la marque Hamilton, les premières Creepers en 1949. Paire qui allait devenir emblématique de différents courants artistiques comme comme le rockabilly et un groupe comme les Teddy Boys en fit son uniforme (puis les punks des Sex Pistols il me semble). Leur retour est maintenant cyclique, comme tout (coucou les Dad shoes).
Avec ces Visvim, on est loin du modèle classique quand même, faut le reconnaitre mais la Wolfe dessinée par Hiroki reprend les codes et détails de tous le uper du modèle original (avec des matériaux et détails de qualité, Asos a sorti une version très proche d el’original avec un bleu pâle) et, comme souvent, sur le footwear, c’est sur la semelle qu’il prend des libertés. On peut aller chercher une silhouettes différentes avec ces pompes plus lourdes visuellement qu’une paire de sneakers, sans faire grosses boots.
Je ne sais pas ce que tu en penses, je trouve que je garde une silhouette racée avec ce jeans size-up (voir cet article), les contrastes de couleurs et de volumes font le reste.
Pouvoir passer d’un style à l’autre
Un dernier mot en guise de conclusion sur l’importance de ne pas se mettre de barrière quand on parle de vêtements, sans même parler de mode. Je ne suis ni sociologue, ethnologue ou je ne sais quelle autre science du comportement humain, je lis simplement souvent dans vos mails / IG, qu’il y a parfois des blocages, des « peurs » qui viennent souvent de l’entourage ou des blogs de mode généralistes et de leurs dogmes pour aiguiller les débutants … En vrai, c’est compréhensible mais il faut savoir s’amuser aussi, dire « nixamère » aux freins.
Parce que sincèrement, si on avait dit au Boras de 20 ans, voir même d’il y a 2 ans, qu’un jour il porterait une paire de creepers, il aurait surement bien rigolé alors … « nique-toi » Boras ^^