Après un premier article, que j’ai pris énormément de plaisir à écrire, j’aimerais continuer à partager avec vous mon expérience personnelle, mes déboires, mes aventures, mes tests une sorte de carnet de bord « stylistique et personnel ».
Les températures sont très douces pour le moment, le soleil est de sortie, c’était donc pour moi l’occasion de vous montrer une tenue plus printanière.
Après l’euphorie, la monotonie…
Après quelques mois, quand on commence à vraiment maîtriser sa morphologie et surtout à bien la connaître, il devient plus facile de créer une silhouette intéressante, de jouer avec les matières, les textures et les couleurs, tout devient plus naturel, plus « simple ». Les retours positifs deviennent plus fréquents, on prend de plus en plus confiance en ses choix vestimentaires, on commence à vraiment « s’affirmer » et à développer un style personnel. J’ai pris énormément de plaisir à « progresser » sur les premiers mois.
Mais, petit à petit je suis rentré dans une sorte de zone de confort, je faisais des tenues qui me plaisaient mais la flamme de mes premières expériences vacillait peu à peu. J’étais arrivé à un point où je reproduisais inlassablement le même schéma, ça fonctionnait mais il me manquait quelque chose… Ce sont alors installés l’ennui et la monotonie.
C’est le moment de la remise en question, qu’est ce qui ne me plaît plus ? Qu’est-ce que je peux faire pour y remédier ?
L’escalier de l’apprentissage
L’apprentissage, est ce que ce ne serait pas simplement un escalier sans fin ?
On parle souvent de « level up » dans le monde de la mode, c’est-à-dire évoluer d’un cran, de passer au « niveau supérieur » en modifiant un ou l’autre des éléments qui composent une tenue. Je ne suis pas sûr que ce soit pas aussi simple que cela… Je pense que cette évolution est beaucoup plus graduelle, pour vous imagez ça, on va reparler d’escalier : Si on reprend cette idée de marches, d’évolution par étapes et que l’on imagine qu’elles se succèdent sans cesse, on passe d’un escalier à une droite, on a donc une progression qui est beaucoup plus « lisse ».
On progresse tous les jours, on apprend tous les jours, on évolue tous les jours. Il faut donc « prendre le temps de prendre le temps » car cette évolution stylistique ne se fera pas en un jour. Il faut également du temps pour assimiler toutes ces nouvelles informations, pour les digérer et les restituer sous une nouvelle forme. Rien ne sert de courir, il faut surtout apprendre à son rythme, nous sommes tous différents face à la nouveauté.
Mais alors comment continuer à franchir les étapes ?
Nourrir son imagination
Et oui il n’existe pas de mode d’emploi pour s’habiller… Il faut donc apprendre par soi-même. J’avais envie de vous parler de quelques petits trucs qui me nourrissent au quotidien, l’esprit évidemment, pas littéralement. Deux points importants : l’observation et l’imitation. Et pour ça je vous conseille instagram ou des magazines comme le très bon « L’étiquette » par exemple, le but est de voir un maximum de looks, d’associations et de nouvelles combinaisons que vous n’envisageriez même pas. Encore une fois, ce n’est pas une méthode ou une règle, chacun a une sensibilité qui lui est propre, le tout est de trouver des choses qui vous inspirent, cela peut être des lookbooks de marque, des matières, des univers totalement différents comme la musique, le cinéma et même l’animation.
Netflix Kenshin le vagabond
L’expérimentation
Il vous reste maintenant à tenter de nouvelles choses, laissez votre inspiration et votre sensibilité vous guider, faites-vous confiance.
L’expérimentation est devenue pour moi un vrai jeu et ça m’a beaucoup aidé à sortir de cette monotonie dans laquelle je me sentais coincé. Aujourd’hui, dans le vêtement, c’est certainement la partie qui me plait le plus, ça me permet vraiment de me libérer de toutes contraintes. Je me fais désormais plaisir, c’est une démarche un peu égoïste mais ça ne fait parfois pas de mal de s’émanciper des avis extérieurs (parfois, donc il ne faut pas pour autant devenir totalement borné et ne plus rien entendre).
Une démarche égoïste
Quand j’ai débuté je voulais surtout « plaire », je ne voulais surtout pas « dénoter dans mon environnement ». Disons que je n’étais pas vraiment honnête avec moi-même, je ne m’habillais pas pour moi, mais pour les autres. Qu’on se le dise, sous nos airs de « rebelles » et de personnes totalement indépendantes, on est tous un peu le mouton de quelqu’un… N’oublions donc pas de prendre un peu de recul et de revenir à une démarche plus personnelle et « égoïste ».
L’idée, c’est de se libérer du regard extérieur, d’enfin se lâcher et de prendre confiance en soi ! Il suffit d’observer le regard que peut provoquer une simple noragi et pourtant c’est une pièce super intéressante… Finalement, n’est-il pas dommage de se mettre des bâtons dans les roues alors qu’il n’est déjà pas facile de trouver et développer son univers propre ?
En parlant de noragi, j’enchaîne avec une petite tenue construite justement autour de ce vêtement qu’on aime beaucoup ici !
Un peu de folie avec une noragi
Comme je vous l’avais dit précédemment, quand j’ai commencé à m’intéresser au vêtement, je suis rapidement tombé sur le blog et particulièrement sur les articles DIY de Julien. Je me suis alors mis en tête de coudre une noragi… N’ayant jamais touché une machine à coudre de ma vie, je ne vous cache pas, que j’étais un peu perdu. Par manque de temps, j’ai postposé cette idée jusqu’à l’été dernier.
J’ai fini par la coudre durant l’été, je l’ai portée quelques fois mais j’avais du mal avec la couleur du tissu… Il a fallu patienter à nouveaux quelques mois avant que je ne puisse la teindre. J’ai choisi de la teindre à l’indigo pour 2 raisons : j’adore les nuances de bleu que l’on peut obtenir avec celui-ci et je voulais, toujours dans un délire « japonisant », tester le shibori (une technique de pliage qui permet de teindre un tissu avec un motif).
Pour revenir à la noragi en elle-même, je souhaite également une coupe plus large, à la marnière d’un kimono, notamment pour une question de confort et de fluidité. Le lin, en plus de d’apporter de la texture, la rend légère et très agréable à porter. J’aime beaucoup les nuances de couleurs que crée la teinture et la technique du shibori. Elle est loin d’être parfaite techniquement mais elle me plait beaucoup et il faut le dire, c’est le pied de porter un vêtement que l’on a réalisé soi-même !
Du lin, encore plus de lin
J’aime le lin… A tel point que j’ai voulu faire un doublé ! C’est une matière que j’apprécie particulièrement pour sa texture, sa légèreté et son confort. Ici, je porte une chemise Uniqlo beige à col mao, c’est d’ailleurs un col que j’aime beaucoup, c’est très agréable au porté et j’aime le look décontracté qu’il offre, ça correspond bien à la matière et à l’esprit de la tenue.
Le lin, c’est également une matière plus « vivante », qui se froisse énormément et très facilement, ce qui fait tout son charme selon moi. Les plis sont beaucoup plus « beaux » que sur du coton par exemple, le froissé est beaucoup plus marqué.
La marque aux deux chats
Je porte un TCB (Two Cats Brand), il s’agit d’une petite marque japonaise peu connue chez nous, elle produit des denims d’excellente facture pour un budget vraiment raisonnable ! C’est une entreprise familiale à échelle humaine qui gère pratiquement toutes les étapes de la production dans sa petite usine d’Okayama. J’ai découvert la marque grâce à Colin, un passionné de vêtements et particulièrement de denim, il devrait d’ailleurs nous partager sa passion et son expérience à travers quelques articles sur le sujet (en attendant vous pouvez le retrouvez sur son insta : c__jonas).
Cela faisait un moment que j’étais à la recherche d’un denim japonais avec une coupe droite et une taille haute, Ce 50’s de TCB s’est rapidement imposé (merci d’ailleurs Colin pour ces précieux conseils) ! Le sizing est parfait, il tient parfaitement sans ceinture et sans serré, la toile est magnifique, elle est très douce et duveteuse, la longueur est nickel, je l’ai fait raccourcir directement chez TCB à la longueur que je souhaitais (2 points à souligner : la précision de la longueur et le service est effectué sans surcoût).
Mais au premier port, c’est déroutant, surtout quand ton expérience personnelle se résume à des pantalons plus près du corps et à des pantalons trop près du corps (dans une période sombre de ta vie). Mais je tiens à vous rassurer, on s’y habitue et la coupe est tellement confortable qu’on l’adopte très rapidement, il se laisser le temps de la réflexion et ne faut jamais rester sur sa première impression.
Pas une montre… mais deux montres !
Si vous m’avez déjà lu, vous savez que j’adore les montres, autant les vintages, que les modernes ! J’aime l’objet évidemment, la mécanique, mais également l’histoire qui l’accompagne.
Aujourd’hui, je vous présente donc une autre montre à laquelle je tiens beaucoup et qui a aussi une histoire particulière pour moi. Cela remonte maintenant à 2 ans, je suis passé de client à stagiaire chez Akrone… Et maintenant designer freelance en parallèle de mes études. Tout ça pour dire que j’ai eu la chance de récupérer ma montre en personne, avec un numéro de série personnalisé.
Akrone, c’est une jeune marque horlogère française basée à Nantes qui a décidé de produire essentiellement des montres en petite série. Cette K-02 est une belle petite bête qui envoie pour son tarif : boitier titane, lunette céramique, ETA 2892-2 en version top, verre saphir avec antireflet et j’en oublie certainement !
Vous allez me dire « ok mais là tu ne nous a parlé que d’une seule montre… » et effectivement mais j’y arrive ! Après une balade avec un ami à Bruxelles et avoir pas mal discuté avec un des gars de chez Atelier Bleu (un très chouette shop si vous passez par la capitale belge), je voulais absolument personnaliser la « coin pocket » de mon TCB (la petite poche dans la poche, que personne ou presque n’utilise). Je ne trouvais pas d’objet intéressant à placer pour réaliser cette marque custom… Finalement, en fouillant dans quelques tiroirs, je suis retombé sur une vieille Junghans vintage à quartz de mon père, quand je l’ai vue, je n’ai pas réfléchi, elle a fini dans ma poche… C’est un petit clin d’oeil très discret à une de mes autres passions, ça ne parlera pas à tout le monde et c’est tant mieux, car c’est mon denim !
Du classique pas si classique
Aux pieds, une paire de sneakers hyper classique, des Converse Chuck Taylor All Star 70s Hi, mais ici dans une version un peu spéciale, car il s’agit d’une édition limitée. Celles-ci font partie d’un pack, le « Suede Pack» qui se compose d’une paire claire et d’une foncée. Je les ai achetées en seconde main quasiment neuves (merci Kako d’ailleurs), difficile de les trouver autrement car le pack date de 2015…
Ce fut le coup de foudre dès la première fois, il s’agit sans doute d’une de mes paires préférées ! J’aime particulièrement la matière, un cuir retourné beige très texturé et « hairy ». Ils ont poussé le vice jusque sur la semelle, je trouve ça vraiment sympa pour le coup ! Un autre petit truc qui donne du caractère et du charme à cette paire, l’indigo de mes denims qui déteint petit à petit sur les bords, ça rajoute un petit peu de vécu, ce qui me plait particulièrement !
N’oubliez pas
Avant de vous laisser digérer cet article, un dernier mot : ne vous prenez pas la tête et surtout n’oubliez pas qu’il ne s’agit que de bouts de chiffons 😉
PS : Ah j’oubliais, si vous le souhaitez, vous pouvez me retrouvez sur instagram en cliquant sur mon pseudo, à bientôt !