Fondée en 1997 sous le nom de Casey Vidalenc, la marque parisienne Casey Casey est née de la collaboration entre le Britannique Gareth Casey et le Français Philippe Vidalenc, deux anciens de chez Marithé + François Girbaud. En 2008, le départ de Vidalenc marque un tournant : il ne sera pas remplacé. Gareth Casey reprend seul les commandes et rebaptise le label — un double nom pour un créateur désormais seul maître à bord.
L’art du « froissé-chic »
Si je n’ai personnellement pas une grande appétence pour le vestiaire proposé par Casey Casey, il faut bien reconnaître aux fondateurs une certaine clairvoyance. Dès la fin des années 90, ils posaient les bases d’un langage stylistique aujourd’hui largement codifié : formes simples et familières, silhouettes amples, pièces (pré)patinées, palette muted, revalorisation de l’artisanat. Un vocabulaire visuel, mais aussi un modèle de production à petite échelle, devenu central dans le paysage de la mode de niche.

On en retrouve les échos chez une nouvelle génération de créateurs solos et de petites marques. Leurs « héritiers » — Oliver Church, passé par la maison, ou Philippe Vidalenc lui-même avec son projet analogue ChezVidalenc — tout comme leurs contemporains plus ou moins éloignés, de Evan Kinori à MAN-TLE ou Tender, prolongent cette vision d’un style effortless pensé par le prisme de l’imperfection. Une élégance désinvolte qui s’exprime dans le froissé, le faussement négligé, les volumes nonchalants, les teintures artisanales (parfois un peu foireuses, ça fait partie du charme).

Et ces matières brutes, toujours naturelles, récupérées, chinées en brocante ou volontairement vieillies. Citons, en France, Manufacture Métis, qui fournit notamment Lois Dionisio — talentueux créateur lyonnais que j’ai eu l’occasion de rencontrer l’année dernière — en belles matières de caractère.
Une collection capsule Casey Casey x Graphpaper pour le dixième anniversaire de la boutique (et marque) Japonaise pointue
Cette nouvelle dynamique a fait de Casey Casey une marque singulièrement populaire au Japon, très bien distribuée et vendue malgré des tarifs évidemment prohibitifs. Au point d’être conviée aux anniversaires des marques locales, ce qui est toujours un bon signe. Graphpaper, la marque en propre du magasin éponyme, fête ainsi ses dix ans avec une collection capsule réalisée en collaboration avec la marque parisienne. Et forcément, en tant que weeb de service, voilà que je suis davantage convaincu par la proposition. il m’a suffi qu’un peu de washi, le papier japonais, soit ajouté à la recette. Au programme : Mac coat bien ample à la texture craquante, costume informel single breasted et chemise oversize qui ne connaitra jamais les joies du repassage.





La collection est disponible sur le site de Graphpaper et en boutique. Nous concernant, Casey Casey est distribuée chez Rendez-Vous Store à Paris et Toulouse, ainsi qu’au 6 rue de Solférino dans le 7ème arrondissement dans la propre boutique de la marque.