S’il est courant de dire que la mode tourne en boucle avec un retour au goût du jour de ce qui sera désuet demain, c’est moins le cas lorsque l’on zoome sur le style de chacun. On ne va pas poser de grands concepts sur un truc aussi léger, simplement, nos vêtements évoluent avec nous. Et si les jeunes, d’aujourd’hui portent des choses que nos parents ou nos portions dans les années 80/90, le néo quadra ne ressort en général pas ses fringues de lycée oubliées au nid familial. Déjà parce que peu rentrent encore dedans et que, tout simplement, on passe à autre chose. La tenue que l’on va voir aujourd’hui, me rappelle après coup, un combo que j’ai beaucoup porté dans ma vingtaine. Et j’ai trouvé intéressant de te partager ces similitudes.
Histoire d’un RDV raté
À date, ça pourrait être le titre de mon aventure dans le vêtement. Je ne vais pas te refaire le parcours de ma vie stylistique, n’étant pas une popstar, tu vas décrocher à la deuxième phrase.
En gros, ce que tu peux lire sur ce site, en dézoomant, c’est un peu un grand mélange d’influences diverses. Et ça se ressent dans mes looks, j’aime mixer les marques, gammes, époques et j’en passe.
Cette manie m’a prise tôt à une époque où les réseaux sociaux n’existaient pas. Là où ton feed Instagram est peut être ravagé par les OOTD de milles et une personnes, jadis, on postait sur des forums. Autrement dit, 100 mecs voyaient ce que tu faisais.
Et bien cette tenue date de cette ère, il y a presque 15 ans. J’y mélangeais mes délire d’avant: Rick Owens, Nom de Guerre ou encore Raf Simons à des marques que je découvrais alors comme Norse Projects ou les collections « atypiques » de Vans.
Je ne me souviens plus trop, mais j’ai du posté ça sur un forum américain par habitude et suis retourné à ma vie d’alors, celle de stagiaire dans la pub.
Elle fera le tour d’internet, avant les réseaux sociaux, avant le blog, et on ne saura jamais que c’était ce bon vieux Boras, caché derrière ce cache-nez Décathlon.
(déjà ce plaisir de mélanger des pièces à quelques euros avec d’autres à 3 ou 4 chiffres)
C’est amusé que je te raconte ça. Ça se répète depuis, toujours à contre-temps dans le sapes game!
En revanche, ce qui nous intéresse, c’est qu’inconsciemment, ce schéma de tenue, je l’ai reproduit récemment.
Padded Harmattan coat de Norwegian Rain, une pépite pour l’hiver
Les marques ont changé, les volumes aussi mais difficile ne pas remarquer le parallèle.
C’est une association de pièces plutôt facile à reproduire où tu pourras difficilement faire fausse route. Une bonne parka ou un bomber noir, avec du volume, ça fonctionne très bien avec un pantalon olive. Même avec avec un motif.
Et les boots noires avec une semelle blanche en gomme, c’est indispensable dans un dressing. Elles se combinent avec un paquet de vêtements différents.
Allez on discute en quelques lignes des détails de la tenue
Padded Harmattan coat de Norwegian Rain, une pépite pour l’hiver
On va éplucher la tenue comme un ognon, même si ce n’est pas du layering « technique ».
Norwegian Rain est une marque comme il en existe peu et qui coche toutes les cases. Un ADN stylistique unique, une DA léchée et une qualité de produit remarquable. Ce que devrait être le luxe!
Et cette silhouette n’y échappe pas. Le Harmattan existait déjà, long ou court, dans sa version « de pluie ». Une pièce forte avec, à mes yeux, un design un tantinet plus street que leur pièce emblématique: le Raincho.
Pour cet hiver, ils ont eu la bonne idée de retravailler le design pour en faire une pièce utile par grand froid. Le Padded Harmattan conserve ses propriétés imperméables, bien sûr, avec en plus un rembourrage qui le rend vraiment chaud.
Le flap qui couvre le cou isole très bien du froid. Et combiné à un intercollar, tu es paré pour l’hiver, même rugueux.
Retrouve la collection de Harmattan coat sur le site de Norwegian Rain (c’est mixte en plus).
Supreme is Love, un pants longtemps désiré
Un jour de passage chez mon ami Jacques, collectionneur de Supreme depuis 25 ans, dont le bureau est un musée incroyable, je vois une deck avec une photo d’archive connue de la guerre du Vietnam.
Grand fan de military et de streetwear bien fait, je me mets en tête de trouver la planche pour la déco. J’y arriverais assez facilement, la hype de Supreme étant bien retombée. Ce qui permet de profiter de pièces sympas à des prix corrects au passage.
En revanche, je découvrais en même temps que des vêtements existaient, dont un pull et un pantalon. il m’aura fallu trois ans pour trouver l’un des 2 en seconde main, à un prix de seconde main.
Alors je sais que la majorité criera au mauvais goût et autres joyeusetés. Reste que c’est vraiment le genre de pièce qui teinte une tenue. Et quand t’as un vrai kiff sur un motif ou un imprimé, ça donne un super pouvoir à ta tenue. Tu seras simplement le seul à le ressentir!!
Des boots Visvim ancienne et un combo pull / chemise
On termine cette analyse de look sur l’association de ce pull noir avec une chemise violette.
C’est aussi ce qui marque la différence principale avec le look « vintage ». On ajoute du violet dans l’équation et ça apporte un truc en plus. Une tenue plus aboutie. Enfin, qu’on soit d’accord, on s’émoustille sur des détails, c’est aussi ça les fringues.
En plus j’avais un bonnet prune qui permettait un raccord sans faire « trop ».
Ah et l’avantage d’avoir mieux gagné ma vie à une époque, j’ai pu upgrader les boots. Passer des Vans à ses Visvim, c’était quelque chose à l’époque. Puis comme elles sont plus massives, elles équilibrent la parka comme il faut.
On est bon!
La philosophie Street Heritage: mixer encore et encore
Pour conclure, un peu de propagande pour notre « doctrine » street heritage. Cette tenue illustre assez bien que l’on peut mélanger des marques d’univers différents, d’époque éloignées (le plus vielle pièce est de 2018) et de gamme (la chemise m’a couté 2e).
Ce qui compte: s’amuser et rester curieux.
Et je réalise que je pose une question dans le titre à laquelle je ne réponds pas. Du grand Journalisme
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