Si tu traînes tes guêtres dans le coin, tu as probablement dû voir passer quelques lignes au sujet de Max Sauveur durant les derniers mois. Si ce n’est pas le cas, un rapide rappel s’impose avant de rentrer dans le détail de ce qui nous amène aujourd’hui.
La philosophie de Max Sauveur, jeune marque de chaussures lancée l’année dernière, se base sur une idée simple pour créer ses paires: suivre un professionnel pour développer un modèle à son goût qui puisse répondre à ses besoins du quotidien.
Pour ses précédentes collab, son fondateur Sam s’est associé à Paul Benchemoun (Moc’ Paul) et à Lucallaccio (Brogue Luca). Et c’est ce dernier qu’il retrouve une nouvelle fois à l’occasion de cette capsule.
J’ai eu envie de te présenter leur travail parce que ce sont des copains de la maison, et parce que j’ai rapidement adhéré à leur propos. Je t’explique tout ça un peu plus bas.
Max Sauveur x Lucallaccio, épisode 2
Une capsule qui se plie en quatre
Comme je l’évoquais rapidement, Max Sauveur et Lucallaccio n’en sont pas à leur coup d’essai. Fin 2020, la paire (tu l’as?) proposait déjà un modèle qui pose les bases de cette seconde collab. Que ce soit en matière de conception ou d’esthétique, cette nouvelle capsule suit la même ligne que la Brogue Luca.
Et si l’on parle de capsule, c’est bien parce que plusieurs paires sont disponibles aujourd’hui. Quatre pour être tout à fait exact, deux demi-chasse et deux boots. Un cuir grainé et un cuir suédé à chaque fois, noir et chocolat pour les premières, bordeaux et sable pour les secondes.
Avant de te parler plus longuement des modèles que l’on a choisis, voici les caractéristiques principales de ces 4 paires, disponibles en précommande jusqu’au 28 octobre:
- Made in Portugal
- Montage Goodyear Storm Welt
- Semelle commando brevetée garantie à vie
- Trépointe large
- Doublure en veau
- Lacets cirés
Comme tu peux le voir, elles ont été pensées pour braver les éléments et affronter les intempéries. Leur design général dévie d’ailleurs légèrement des classiques du genre pour obtenir une vraie vibe street heritage. Je te mentirais si je te disais que ce n’est pas ce qui nous a le plus séduit!
On a découvert les quatre paires sur le shooting qui rassemble Sam, Lucas, et Kevis. Alors que Boras jetait son dévolu sur la Boots Wayne, c’est sur la Demi Chasse Spleen que je me suis arrêté.
Max Sauveur x Lucallaccio: la Derby Demi-Chasse Spleen
À l’origine, les derby demi-chasse ont été créés par les bottiers des années 30 pour résister à l’humidité. Elles sont reconnaissables à leur couture plateau et à leur bout fendu.
C’est d’ailleurs cette apparence caractéristique qui est généralement assez clivante, avec leur forme longue et effilée. Les demi-chasse font souvent vieillotes, et tu les imagines bien mieux aux pieds de ton père à la campagne que pour styliser une de tes tenues de ville. Et encore…
Inutile de préciser que j’étais le premier surpris en m’attardant sur celles-ci. Mais à y regarder d’un peu plus près, c’est finalement assez simple à expliquer. Plusieurs petits twists contribuent à totalement changer le feeling de la paire: la couture plateau raccourcie, les quartiers (la partie qui tient les lacets) avancés, le cuir noir grainé, ou encore la trépointe large.
Enfin, et c’était sans doute le point le plus prévisible: LA SEMELLE COMMANDO (inspirée de la semelle carrarmato créée par Vibram en 1937 pour les alpinistes de l’époque). Comme l’ami Boras, j’ai une tendresse toute particulière pour ces semelles qui ajoutent très souvent du cachet à une paire tout en cassant le côté formel. Ici encore, elles font admirablement bien le job.
On la retrouve évidemment aussi sur la Wayne, la paire de boots choisie par Boras.
Max Sauveur x Lucallaccio: la Boots Wayne
L’objectif derrière la boots Wayne, c’est la création d’un modèle polyvalent inspiré d’une combat boots qui pourra t’accompagner dans toutes les situations du quotidien: en costume ou dans un style plus casual, pour un gala de charité à Gotham ou pour botter le cul du Pingouin.
La Demi-Chasse Spleen va chercher davantage de volume et de rondeur que les modèles habituels. De son côté, la Boots Wayne se veut plus fine et racée que les combat boots traditionnelles, avec son cuir grainé bordeaux.
Et une nouvelle fois, le combo semelle commando/trépointe large envoie la paire dans une autre dimension.
Si tu as été attentif cette semaine, tu as peut être vu passer le modèle aux pieds du patron. Tu peux retrouver son look ambiance automne et toile cirée ici.
Maintenant, place aux looks.
Des looks aux inspirations Ivy
Demi-Chasse Spleen – French Ivy, entre Yale et Paris Descartes
Tout d’abord, pourquoi j’ai choisi ce modèle? #Bringblackback oblige, il en fallait bien un pour la prendre!
Blague à part, avoir des chaussures noires sous la main, c’est l’assurance de pouvoir compter sur une paire qui s’adaptera à un grand nombre de tenues. À part avec certains pants bleus si tu veux éviter l’effet forces de l’ordre, ce sont des alliées de choix. D’autant plus qu’ici, le cuir grainé apporte un relief appréciable.
Avec l’arrivée de l’automne, j’ai ressorti cette veste en cuir GANT chopée en seconde main il y a quelques années. Inspirée d’une valstar (elle même inspirée des vestes militaires A1 et A2), elle me suit saison après saison avec la même fidélité. Dessous, on ne se fait pas peur, c’est chemise en oxford blanc pour pouvoir jouer avec les accessoires.
Le premier, c’est une cravate en laine à motif paisley, toujours de chez GANT. Si je n’avais pas eu l’occasion de te parler de mon attachement à cette marque, tu l’as maintenant deviné.
Dans cette tenue et avec cette veste, l’association est moins premier degré que le tristement célèbre blazer/cravate.
Le second, c’est une cap aux couleurs d’une obscure équipe de foot universitaire du pays de l’oncle Sam.
Pour compléter ce look d’inspiration Ivy sans avoir l’air d’un étudiant américain au rabais, j’ai laissé le chino au placard pour le remplacer par un denim A.P.C. Et même s’il aurait mérité un petit coup de size-up, le tout fonctionne avec les chaussures.
Pour les Alpes ce sera juste, mais pour le macadam parisien, ça fera l’affaire.
Boots Wayne – Look Ivytaria
De son côté, Boras s’est tourné vers la Boots Wayne. Amateur des Indy Boots d’Alden non portées, il leur reproche un aspect trop pataud une fois aux pieds. Plutôt Bruce qu’Harrison, il a trouvé dans cette paire une structure et une dynamique qui corrigent les défauts du modèle d’Alden.
Pour faire echo à ces boots, il est parti sur des pièces assez structurées pour construire un look Ivytaria avec du camo et des teintes terre. Je me suis laissé dire qu’un certain Laaazzzeee serait à l’origine du terme.
En bas, on retrouve son légendaire jean Hatski, qui fait office de seconde peau et qui met bien en valeur la paire. En haut c’est un blouson camo lizard Arashi Denim, une cravate tricot vintage et une chemise Façonnable beige. On est bien loin de la panoplie de l’aventurier de l’arche perdue, même si on lui ajoute le fouet.
Au rayon des influences du bonhomme, on retrouve à côté du Chevalier Noir l’inimitable Raphaël Mezrahi, ambassadeur d’une certaine forme de nonchalance défendue ici. Et si l’on retrouve sa patte sur le choix du cardigan, j’ai dû intervenir sur le noeud de cravate pour éviter tout débordement.
Pas plus de chance de le trouver dans la jungle que moi dans les Alpes…
Fin des précommandes le 28 octobre
Pour plus de détails sur ces deux paires ou sur les deux autres, l’histoire derrière leur conception et les fiches techniques sont accessibles ici.
Tu peux les retrouver respectivement à 289€ pour la boots Wayne et 239€ la demi-chasse Spleen. Tu as encore une dizaine de jours pour te décider, les précommandes s’arrêtent le 28 octobre.
Si on a décidé de t’en parler, c’est pour soutenir un projet auquel on croit, avec un vrai parti pris stylistique, et beaucoup de taff derrière. C’est d’ailleurs nous qui sommes allés voir Sam pour pouvoir proposer quelque chose sur le site.
Ce sont des paires qu’on va porter, qui sont totalement dans la vibe street heritage, et pour couronner le tout, je suis super bien dedans, même avec mes palmes!