Déjà le dixième épisode de pépites de friperie! Et pourtant, Dieu sait que j’aimerais pouvoir en partager encore plus. Ce ne sont pas les sujets mais le temps qui manque alors avec Jordan, on travaille sur quelque chose pour venir soutenir cette rubrique. Une partie se tiendra sur YouTube, alors n’oublie pas de t’y abonner. Enfin bref, je cesse de me disperser et l’on passe à cette chemise en velours à l’imprimé à carreaux, une vintage Eddie Bauer.
L’occasion de (re)découvrir une marque américaine centenaire dont la notoriété s’est faite autour du vêtement pour les activités en extérieur, entre autres.
Chemise en velours imprimé à carreaux Eddie Bauer: 15€
Quelques mots sur l’histoire de la marque américaine Eddie Bauer
Une fois n’est pas coutume avec les marques du début du siècle dernier, c’est l’histoire d’un self made man. Tout commence en 1920 à Seattle quand Eddie Bauer, âgé de 21 ans, ouvre un petit corner de réparation de raquettes de tennis à l’arrière d’une boutique de chasse et de pêche.
Eddie Bauer’s Tennis Shop.
Le reste du temps, il le consacre à ses activités sportives.
De ce que j’ai lu, le jeune Eddie a de la suite dans les idées et l’âme d’un entrepreneur. Il pose un premier brevet pour un volant de badminton.
Son business s’étend à plusieurs sports et se développe donc.
Mais durant la seconde moitié des année 30, tout va changer.
Quelques années auparavant, il se retrouve en état d’hypothermie complet lors d’une partie de pêche en pleine nature.
Il se met alors en tête de développer une alternative aux grands manteaux de laine jusqu’ici utilisés pour se protéger du froid.
C’est donc en 1940 qu’il dépose le brevet de la première veste matelassée en Amérique rembourrée de plumes d’oie (quilted goose down-insulated jacket en VO).
C’est la mythique Skylinner.
On retrouve là le design des liner de l’armée.
D’ailleurs en 42, il est mandaté pour créer une parka pour l’armée de l’air Américaine: the B-9 flight Parka.
La marque va se développer sur des créneaux comme l’équipement de haute-montagne et elle équipera notamment des équipes américaines s’attaquant au K2.
Dans les années 70, afin de se développer un maximum, l’entreprise prend un virage clairement casual / lifestyle outdoor.
En gros, un Atlas for men, avec l’histoire et la qualité en plus.
(interprétation purement personnelle)
Je t’épargne les différents rachats et fusions mais en gros, ça grossit jusqu’au début des années 2000.
Jusque là, l’entreprise est en avance: premier site internet en 1996, ouverture de succursales en Allemagne et au Japon…
Elle développe même une gamme technique ++ avec EBTEK où Goretex, Polartec et autres poids lourds du vêtement de pluie / froid.
La marque est toujours vivante mais ne pouvant pas accéder à son site au moment de ces lignes, je n’ai pas pu plus creuser.
Et non, je ne ferai pas de vanne sur son fils Jack Bauer qui aurait préféré rejoindre la cellule anti-terroriste américaine plutôt que reprendre le flambeau de son père.
Eddie Bauer et son impact sur des marques de mode aujourd’hui
Et oui, comme beaucoup de marques avec une histoire forte, Eddie Bauer est aujourd’hui « heritage« .
Les passionnés de vintage et autres directeurs artistiques font au final vivre encore un peu ce passé glorieux.
Il y a récemment eu une collaboration avec JJJJound pour la Skyliner.
Plus subtil, on retrouve de fortes inspirations dans les colletions de la marque new-yorkaise Aimé Leon Dore, que l’on aime tant ici.
Jusque dans le design des étiquettes qui reprennent les typographies d’origine.
Plagiat ou hommage, je te laisse seul(e) juge.
Je ne serais pas surpris d’une très prochaine collaboration!
Et notre chemise à carreaux imprimés sur du velours dans tout ça?
Avant de commencer, tu as dû remarquer que je l’avais payée plus cher que d’habitude.
Sache que ça n’a rien à voir avec la marque, c’est simplement que je l’ai trouvée dans une friperie parisienne « branchée » et j’ai donc payé « la sélection ».
Elle était au milieu d’autres chemises en velours, toutes de marques « random« .
Alors dis-toi, que sur eBay ou Vinted, tu peux trouver le même genre avec un peu de patience pour pas grand chose.
Bon revenons à notre mouton.
Au premier abord, c’est une chemises à carreaux classique (check shirt en anglais).
Cependant, quand tu regardes de plus près, on voit que ces derniers sont en réalités imprimés sur du velours finement côtelé.
Et ça change tout!
En effet, même de petite qualité, tant qu’il est 100% coton, le velours se tient bien et le rendu global ne sera jamais cheap.
En plus, le motif imprimé dessus se passe avec le temps et les lavages d’une façon différente d’un tissage.
D’ailleurs, c’est le cas ici avec ce bordeaux de toute beauté qui tire vers un rouge clair / rose.
Et accessoirement la raison du passage à la caisse.
Puis coté design, le fait que ça soit une BD (button down soit un col boutonné), c’est top. Sur les chemises size-up vintage, ça peut être moche sans.
Là j’ai une chemise bien large, clairement oversize, qui se tient bien grâce au velours.
Et ses nuances de couleurs vont permettre de s’amuser niveau style.
Un look avec cette chemise oversize Eddie Bauer en velours
Velours côtelé + carreaux, trop fort ?
Le velours et les carreaux peuvent faire peur, j’en ai souvent discuté avec vous.
Des thèmes repris par plusieurs blogs masculins, preuve qu’il y a un besoin.
Du coup, la combinaison des 2 au sein d’une même chemise fera surement frémir certains!
D’autant plus portée deux tailles au-dessus.
Bref j’avais envie de m’amuser alors j’ai poussé un peu le truc pour faire une tenue plutôt « pointue ».
Du moins quand on la regarde dans les détails.
Construire la tenue autour des couleurs du motif à carreaux
C’est la façon la plus « facile » pour bien porter une chemise à carreau. Et tout autre motif d’ailleurs.
En gros, on va venir piocher dans les nuances des lignes et choisir des pièces qui y font écho.
Ici on a 4 teintes: marron foncé / noisette / bordeaux passé / blanc cassé.
Et bien si tu regardes bien la tenue, chaque pièce est une nuance d’une couleur pré-citée.
Pas si dur tu vois ?
La seule part d’inconnu et où le feeling et l’expérience prennent le pas, c’est l’harmonie.
Là, c’est à toi de bien ressentir le truc et trouver l’équilibre.
Du volume: chemise, jean, gilet, tout est size-up
Pour aller chercher des pépites dans les marques américaines casual / outdoor, mieux vaut ne pas espérer trouver des coupes ajustées.
En effet, c’est coupé ample et pour des gabarits surement un peu plus costauds que celui du français moyen.
Alors en XL en plus, autant te dire que moi et mon 177cm sous la toise, on n’en mène pas large.
Enfin si!
Bref, pour équilibrer cette chemise en velours, j’ai sorti mon jean blanc le plus large possible. Une très grosse fourche, du volume aux cuisses, coupé (pas encore) assez court.
Pour le gilet, idem, c’est un L. En plus, il est lui aussi en velours côtelé mais avec de plus grosses côtes. Le design est inspiré d’une veste de chasse type L.L Bean donc on est en plein dans le registre Eddie Bauer.
Ça joue aussi sur l’impression générale.
Enfin parka et Paraboot Michael plutôt sages pour calmer le reste sans pour autant s’effacer dans le look.
Pour finir, une casquette dans un bordeaux délavé mais plus vive que la chemise. Elle apporte la touche qui change tout je trouve.
Fabulation streetwearienne??
Velours et motif, imprimé, le puits sans fond en chemises vintage
On aura l’occasion d’en parler plus en profondeur bientôt mais retiens simplement que cette chemise était un prétexte pour aborder l’histoire d’Eddie Bauer.
Enfin plutôt pour te partager une marque de plus à chiner en friperie ou en ligne sur Vinted et autre eBay.
Ne me les pique pas toutes!!
NB: une fois n’est pas coutume, cette tenue est entièrement composée de vêtements achetés en seconde main
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