C’est de nouveau une chemise qui est à l’honneur dans ce numéro 12 de Pépites de Friperie. On fait avec ce que l’on trouve et il faut dire que là, impossible de la laisser sur son portant. Chiner en friperie, c’est aussi chercher à être surpris et là, j’ai été servi. En effet, je n’aurais pas imaginé jeter mon dévolu sur une chemise Naf Naf, et encore moins qu’il existe ce style color block dans un velours côtelé à carreaux.
Chemise en velours style color block de la marque Naf Naf: 15€
Naf Naf, le grand méchant Look et une ligne homme oubliée?
Pour être très honnête, je ne connais l’enseigne française que de nom. Je la vois depuis gamin à côté des Morgan et autre Jennyfer, sans même avoir une idée de ce qui s’y fait ou de son positionnement prix.
Enseigne féminine, je n’ai jamais eu l’occasion d’y mettre les pieds je crois.
Alors quand je suis tombé sur cette chemise, et que j’ai vu le nom sur l’étiquette j’ai scotché, pour 2 raisons.
La marque forcément, puis la taille renseignée: 1. Là, je me dis « merde, c’est une chemise de nana, je ne vais jamais rentrer dedans ».
Pas que je sois fermé à porter des vêtements pour femme, simplement si c’est une taille 1 soit un S, aucune chance qu’elle soit à ma taille.
Je vérifie la boutonnière, les boutons sont à droite, elle est bien masculine.
Comme je suis curieux, je la garde sous le bras et fait une recherche rapide sur Google.
J’y apprends que Naf Naf a été créée en 1973 par 2 frères, Gérard et Patrick Pariente, qui avaient un magasin à Paris. Le nom est un hommage au conte pour enfants les 3 petits cochons.
(c’est le plus intelligent des 3)
La marque explose rapidement, et devient une success story du Sentier comme il y aura plusieurs durant sa période Pronto Moda. L’univers est coloré, osé, et même avec une signature comme « Le grand méchant look », Naf Naf s’exporte à l’international.
En revanche, je ne trouve rien sur une possible ligne masculine, surement un essai du passé. Ce que confirment les étiquettes.
Et je crois qu’à ce moment là, l’idée de porter du Naf Naf m’amuse.
Une chemise color block en velours, un truc pas si courant
Le terme color block en mode désigne des tenues avec, comme son nom l’indique, des blocs de couleur. En gros, des tenues avec plusieurs pièces bien colorées.
Et ça vaut aussi pour un vêtement, comme les pulls et les chemises comme ici.
Surtout pour les chemises, le color block peut se confondre avec le patchwork.
D’ailleurs, j’aurais pu parler de fun shirt, terme tendance en ce moment avec le retour en grâce des marques preppy comme Ralph Lauren ou Brooks Brothers. Néanmoins, je le trouve plus approprié lorsque les tissus sont plus clairs et punchy.
Quoiqu’il en soit, rares sont les chemises de ce type plutôt réussies. La frontière est mince avec l’agression oculaire.
Mais là, cette chemise Naf Naf réussit le tour de force d’allier velours côtelé, carreaux et pas moins de 4 couleurs. Sans pour autant perdre en harmonie ou être difficilement portable.
Voilà pourquoi une fois sur mes épaules, je jubilais de voir qu’elle m’allait bien. Et ce malgré ses imperfections.
Boutons manquants et tissu légèrement usé, ce n’est pas un frein à l’achat
Je sais que c’est une barrière psychologique pour beaucoup avec la seconde, pourtant on achète depuis des années des vêtements vieillis artificiellement. Quête d’authenticité ou quelle que soit la raison, il est vrai qu’un tissu est souvent plus joli une fois que la couleur a bougé.
Encore plus dans les styles heritage / workwear.
Alors pourquoi les vêtements de seconde main abimés font-ils si peur? Alors qu’ils coutent une fraction du prix de leurs équivalents neuf.
La peur du « sale »? La flemme de recoudre? Des a priori? Peur que ça se voie?
Surement un peu de tout ça, et c’est aussi pour ça que Borasification est là, te faire lâcher prise.
Parce que oui, si je m’étais arrêté à l’état de la chemise, je l’aurais laissée sur le rack. Mais comme vu plus haut, c’est rare de tomber sur une combinaison aussi réussie.
Il manquait un bouton pour la fermer, le second en partant du col… Et bien tant pis, les poignets ont 2 boutons, le second ne sert jamais. Il servira à la boutonnière.
Un bouton des poches poitrine n’est pas d’origine. Idem, je peux aller chercher son remplaçant sur le second poignet. Et honnêtement, je pense que je ne le ferai jamais.
Tu sais pourquoi?
Parce que je ne m’habille pas dans ce style pour me prendre la tête.
Les imperfections, je les aime, elles singularisent aussi une dégaine. Tant que chaque pièce de ta tenue n’est pas défoncée ou bourrée de défauts grossiers, ça roule.
Et puis on vit dans une période où recyclage et upcycling sont omniprésents dans les bouches.
Alors commençons par ne pas jeter ce qui peut encore être super à porter.
Proposition de look autour de cette chemise color block Naf Naf
Quand je te disais qu’elle n’était pas difficile à porter ce chemise color block, tu vas vite comprendre pourquoi. En effet, il suffit de composer avec des choses simples autour et c’est gagné.
Un haut coloré ou bariolé, opte pour un bas neutre
Quand je dis neutre, j’entends par là un pantalon simple.
En gros, un jean plutôt uni, qu’il soit brut, bleach, noir ou blanc. Et bien sûr tout ce qui est pantalon classique: chinos & co.
La chemise est composée de vert, de bleu, de rouge et de marron, mais elle reste sombre. Du coup le mieux reste de trancher avec un jean bien clair et forcément, je suis parti sur mon bleach habituel.
Aux pieds, là aussi, pas de rappel de couleur avec la chemise, je la joue sobre et opte pour des sneakers écrues. Ces Converse CT70 ont quelques années déjà et elles me rendent toujours service.
Tu vois, comme je ne veux pas trop en faire et valoriser ma chemise, c’était la meilleure option.
Seul le jaune clair des chaussettes se remarque un peu. Il reste léger et renvoie à une ligne dans le motif à carreaux.
La mac coat bleu marine et la casquette verte pour faire le liant
Comme nous ne sommes qu’au début du printemps, les outerwear sont encore nécessaires. Et c’est souvent un peu chiant quand on porte un chemise ou un pull plutôt fort visuellement.
Surtout si comme moi, tu as tendance à ne pas te tourner vers des pièces simples pour tes manteaux et autres blousons.
Et le truc le plus simple avec cette chemise, c’est de porter en dernière couche une couleur la plus neutre possible.
Là, mon mac coat Our Legacy est l’imperméable de la situation, couleur et volume adaptés au reste du look.
En plus, je kiffe bien le détail du col, moi qui aime porter mes hauts avec seulement un ou 2 boutons du haut fermés, ça tue.
Si ça fonctionne, c’est aussi car le bleu marine renvoie au bleu de la chemise. C’est important de ne pas en rajouter une de plus.
Pour la casquette, c’est mon kiff alors idem, je ne rajoute pas de teinte supplémentaire avec ce vert. Là aussi, elle reste discrète et laisse la part belle à la chemise color block.
Et dire que c’est une taille S
Je ne sais pas si l’on peut parler de vanity size ici, c’est plutôt le reflet d’une autre époque même si j’étais surpris de rentrer dans du S. Quand tu vois comment les chemises sont étroites aujourd’hui, il me faut souvent du L.
Là, je suis tout en confort, on peut même dire que c’est proche de la perfection. Elle semble coupée pour moi.
Les plus pointilleux, encore dans le carcan de la chemise ajustée à tout prix, trouveront surement les manches un peu bouffantes.
C’est du détail de photo.
En gros, ça se remarque uniquement en arrêt sur image, un biais qui a fait les grandes heures des coupes slim à une époque où Internet se développait en même temps que le prêt à porter masculin.
Honnêtement, c’est imperceptible dans une vie en mouvement, et je crois que personne ne vit immobile.
Alors tu vas chercher du Naf Naf sur Vinted?
Pour finir, j’ai conscience que la probabilité de retomber sur cette chemise est faible donc la recherche Vinted peut s’avérer frustrante.
En revanche, ce qu’il faut retenir, c’est de ne se fermer aucune porte.
Marque pour femme ou non, abimé ou non, si un vêtement te plait, fonce.
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