Un lundi sur deux, la rédaction te propose dans le format Revue de mode un condensé d’inspirations pour bien démarrer la semaine : des marques, des artistes, artisans, actualités ou événements… En bref, des gens et des choses que nous aimons et que nous partageons ici car nous pensons qu’elles méritent d’être découvertes.
On se retrouve après quelques semaines de pause, et notamment la sortie du Artiste #4 que tu peux aller lire ici ! Un numéro classique aujourd’hui, ou presque.
Tender et le workwear à l’anglaise : « Perfection is imperfection »
Car on commence la revue de la semaine avec une marque artisanale anglaise, Tender, et non pas japonaise comme à l’accoutumée. Bon, il y a quand même un twist. La marque a été fondée par William Kroll, un ancien d’Evisu qui s’est notamment formé aux techniques de teinture artisanale au Japon.
J’ai tout de suite été frappé par le propos de la marque. Les pièces et les matières font penser à du Sage de Cret ou du Visvim, alors que la direction artistique, très brute et volontairement « amatrice », donne cette impression assez unique d’être chez un petit artisan. Une communication qui montre les produits et les processus de fabrication sans aucun filtre, d’une manière un peu maladroite et authentique.
Idem pour les packshots sur la boutique. Les fringues sont aplaties, froissées, toutes déformées. Une esthétique qui colle super bien au coté très rugged et « fait-main » de l’ensemble. Du workwear solide inspiré par les vêtements des travailleurs du rail en Angleterre. Le compte instagram montre d’ailleurs souvent des pièces bien patinées, plutôt que des modèles sortis fraichement de l’usine.
Tender fait tout fabriquer au Royaume-Uni, dans des lieux qui diffèrent selon les besoins en savoir-faire. L’accent est mis sur les méthodes traditionnelles et artisanales, avec des matières qui bougent et qui dégorgent. Ce n’est donc pas donné, tu t’en doutes. Je te laisse aller voir tout ça ici.
La collection Automne-Hiver 2022 de Sasquatchfabrix : avant-gardisme, excentricité et régionalisme stylistique
Petit détour par le monde très « mode » des japonais de chez Sasquatchfabrix à l’occasion de la présentation de la collection Automne-Hiver 2022. Si tu ne connais pas encore le label, tu ne devrais pas être déçu !
J’avais pu t’en parler un peu en évoquant le travail d’Aken et de son projet Architextyle. Je t’avais notamment montré des chemises vintage de la marque retravaillées en kimono. Et avec ces quelques images de la nouvelle collection, on peut comprendre immédiatement que cette démarche ne faisait que poursuivre ce qui est au coeur de la marque.
Un avant-gardisme assumé qui s’oppose radicalement à ce que tu peux voir dans la vie de tous les jours. Une mode joyeuse qui prend les codes du classicisme pour toujours mieux les détourner. Sasquatchfabrix, c’est également une marque qui cherche à mettre en avant un régionalisme stylistique à une époque où toutes les cultures se mélangent et s’homogénéisent.
Rien d’étonnant donc à voir dans certaines de ces nouvelles pièces des caractéristiques « ethniques » qui prennent la forme de motifs et imprimés singuliers. Un grand mélange très japonais entre création pure et hommage aux traditions et aux cultures. Pour voir la collection dans son entièreté, c’est par ici. Et voici le lien pour le compte Instagram.
Comme un denimhead chez Superstitch
Je ferme un instant le sujet de la création japonaise pour te parler d’une marque / boutique renommée dans le petit cercle des initiés des amoureux du denim : Superstitch et son gérant Arthur Leclerq. Je ne vais pas te raconter toute l’histoire, mais sache que ce dernier est un vrai passionné. Il tombe amoureux du beau denim quand il découvre les toiles selvedge alors qu’il n’a que 14 ans.
Et après dix ans de passion intense, il décide d’investir et se retrouve avec le graal entre les mains, une machine Union Special 43200 G. Celle-ci lui permet de réaliser lui-même le fameux point de chainette. Après l’achat d’une autre machine, une Singer, Arthur fonde alors son propre atelier et propose à Paris un service complet de retouches, réparation et personnalisation pour jean haut de gamme.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Frustré par l’offre du marché, Arthur décide de lancer ses propres jeans (et maintenant des vestes en denim type II ainsi que des chemises en chambray) avec le fameux « LR-01 ». Un modèle brut taille haute fabriqué au japon avec une coupe qui rappelle les meilleurs Levi’s 501 vintage des années 60 et 70. De la très bonne came si tu aimes les coupes droites très bien équilibrées.
Le « LR-01 » est vraiment à considérer si tu cherches un jean très polyvalent. L’avantage, c’est que les modèles sont fabriqués avec un bas non fini pour que la longueur soit parfaitement ajustée. Primordial pour un jean ! Tu peux retrouver l’atelier d’Arthur au 13 rue Racine à Paris 6. Je te laisse également les liens pour la boutique en ligne et son compte instagram.
La collection Automne-Hiver 2022 de Haversack : plus que du workwear
On retourne à l’actualité de la mode japonaise avec notre deuxième lookbook Automne-Hiver 2022 de la semaine. C’est celui de la belle et méconnue marque Haversack. Si tu as déjà entendu parler d’elle, c’est surement via son distributeur français, la boutique Beige Habilleur à Paris.
Le label est dans une niche que l’on affectionne particulièrement sur le média. A l’instar d’Old Joe, elle puise son inspiration dans les registres « heritage ». Le workwear et le military pour les typologies de pièces et les coupes, mais aussi le tailoring pour les belles matières et les détails qui font la différence. Sans oublier les racines japonaises avec certaines pièces qui laissent une belle place aux volumes.
Et c’est vraiment dommage que de telles marques soient si peu distribuées et connues chez nous ! Cette nouvelle collection d’Haversack illustre encore une fois ce talent des marques japonaises quand il s’agit de réinterpréter des registres stylistiques et des pièces classiques. Je suis particulièrement fan de l’ensemble wide à rayures, juste en-dessous.
Comme toutes les marques de ce genre, les pièces sont à toucher en vrai si l’on veut se faire une idée réelle du produit. Fais un tour chez Beige si tu en as l’occasion ! En attendant, tu peux retrouver le lookbook complet de la collection par ici (et le compte insta, mais il n’est pas souvent mis à jour).
Du bucket hat fait à la main chez The Long Shot Experiment
On termine cette revue de la semaine une nouvelle fois sous le signe de l’artisanat anglais avec la toute petite marque TheLongShotExp. Créée en 2014 par Mike Holmes, elle est spécialisée dans le headgear (ou les couvre-chefs en bon français).
Ce n’est pas la première marque d’accessoires qui passe dans le format, je pense notamment à Binly project dans cette même veine artisanale. Bien moins axée vers le militaria, TheLongShotExp. propose une gamme réduite de quelques modèles déclinés en plusieurs matières : estivales, hivernales (velours…) ou techniques (ventile…). Grand fan de bucket hat, Mike Holmes en propose dans toutes les saveurs. Mais pas d’inquiétudes, il y a de la casquette aussi.
Les commandes sont réalisées une par une à la main dans un vrai processus artisanal au sein du petit atelier situé à Manchester. Tout le travail commence par les formes. Elles sont testées et perfectionnées rigoureusement afin de garantir confort et durabilité. Enfin, les matières sont sourcées au Royaume-Uni. Le tweed traditionnel vient d’Irlande, la toile cirée d’Écosse. Le jersey de coton qui permet la fabrication du Gee Hat provient de l’excès de production d’usines britanniques.
Il faut ainsi compter environ trois semaines pour recevoir sa commande. Ce qui est plutôt un bon indicateur quant au soin apporté aux produits. Tu peux retrouver toutes les infos sur le site officiel, ainsi que sur le compte instagram !
C’EST TOUT POUR AUJOURD’HUI…
Voila qui conclut cette salve d’inspirations de la semaine. Si tu apprécies le format et qu’il t’a donné envie d’en savoir plus, alors je te dis à lundi prochain !