Tous les lundis la rédaction te propose dans le format Revue de mode un condensé d’inspirations pour bien démarrer la semaine : des marques, des artistes, artisans, actualités ou événements… En bref, des gens et des choses que nous aimons et que nous partageons ici car nous pensons qu’elles méritent d’être découvertes.
« Less is more » est la doctrine du minimalisme. Voilà comment s’habiller avec les premiers trucs qui passent sans jamais (trop) se planter.
Dehors comme chez soi avec Niuhans
Une fois n’est pas coutume, je débute la Revue de Mode avec la marque la moins connue de cette sélection. Niuhans est un label japonais confidentiel très peu distribué en dehors de ses frontières, à l’instar de la marque Sumari que j’ai essayé, tant bien que mal, de te présenter la semaine dernière.
Qui n’a jamais rêvé de sortir de chez soi en pyjama ? Avec Niuhans, c’est maintenant possible et même socialement acceptable. La marque vend des ensembles en chambray de soie et de lin qui me rappellent le meilleur de Markaware ou de Still by hand, dont on parle un peu plus bas. Les japonais s’inspirent souvent des vêtements d’intérieur, comme le peignoir qu’on retrouve dans les robe ou cocoon coats qui pullulent en hiver.
Une vibe molle et nonchalante (certains diraient bourgeoise décadente) exécutée à merveille ici. Et si ce n’est pas trop ton truc, Niuhans n’utilise pas ses belles matières uniquement pour faire du pyjama de luxe. Tu trouveras du tee oversize, des chemises amples et globalement de quoi faire ton starter pack du minimalisme sur le compte insta.
Si la marque t’intéresse davantage, sache qu’elle est quand même disponible chez Neighbor, un très bon shop canadien qui a la particularité de distribuer toutes les marques dont je vais te parler ici, ou presque… Sinon, il te faudra regarder directement du coté du Japon!
S’inspirer (ou pas) du minimalisme « mainstream »
Si je te dis les mots « minimalisme », « jogging ample », « Colorblock », « totebag », « New balance » et « tout petit bonnet ridicule à peine posé sur la tête », à quoi tu penses ? Si tu passes un peu de temps sur Instagram, tu devrais connaitre de vue ces influenceurs adeptes du style minimaliste à la mode en ce moment. Un genre qui s’appuie sur le courant très américain du leisurewear.
Tim Dessaint et Daniel Simmons sont deux grands noms du milieu. Tu te demandes peut-être pourquoi je te parle de ça, alors que je me moque un (petit) peu. Tout simplement parce que je pense qu’il faut savoir aussi s’inspirer de ce qui est très populaire. Le travail d’un Daniel Simmons par exemple est super propre, et il y a des choses à retenir dans sa manière d’appréhender le vêtement.
Il porte régulièrement du Olive Clothing, une marque accessible qu’on a pu découvrir ensemble. Et c’est avant tout là où je veux en venir. Ces influenceurs font du stylisme avec des pièces de marques facilement trouvables chez toi comme Uniqlo U ou COS. Il faut faire un bon tri, mais des choses sont bonnes à prendre.
Si tu as du mal à construire un vestiaire cohérent, le minimalisme accessible est une très bonne porte d’entrée vers une meilleure compréhension des couleurs, des volumes et silhouettes. On s’éloigne de l’esthétique poussée par le média, mais je te conseille en tout cas de te faire ta propre idée sur la question en allant voir la chaine de Tim Dessaint ou de Daniel Simmons.
Still by hand pour s’effacer en société
La parenthèse étant fermée, on peut retourner à nos occupations. Traduction : baver sur des marques japonaises globalement inaccessibles. Bonne nouvelle, si Still by Hand coche bien la première case, elle n’est ni obscure ni scandaleusement chère. Et on ne parle pas de pyjama cette fois, c’est promis.
Continuons ainsi à explorer ce qui peut se faire de très cool dans le minimalisme avec une proposition qui me plait particulièrement, quelque chose qui se traduirait bien par « subdued » en anglais. Des vêtements un peu « à l’arrière plan », une esthétique atténuée, des nuances presque un peu ternes. Et pourtant de très belles coupes, des matières recherchées et de l’ampleur…
Still by hand c’est du casual qui pioche, comme bien souvent, dans les codes du tailoring et du military. Tout un vestiaire de pièces très simples qui ne détonnent pas et des volumes qui peuvent naturellement s’exprimer en toute discrétion. Bref, de l’élégance à la japonaise. Attention quand même à ne pas tomber dans la fadeur. Je pense qu’il faut savoir donner un peu de vie à tout ça en détournant les pièces, ou parfois s’en servir comme base pour arriver vers autre chose.
En plus de proposer des vêtements plus grands (et longs) pour le marché extérieur, Still by hand maitrise très bien sa distribution à l’international. La marque est disponible dans de nombreux magasins en France tels que Réforme et Rendez-vous store. Et si tu veux soutenir un nouveau shop à la sélection très sympa, tu peux aller faire un tour chez Tempest Works (avec le code BORAS10 pour un petit coup de pouce).
And Wander x Naoki Ishikawa
On change un peu de registre avec une collaboration assez atypique que j’ai vu passer sur Eye_c récemment. Une très bonne excuse pour te parler un peu d’art et te montrer le beau travail d’un homme que j’ai découvert pour l’occasion.
L’excellente marque d’outdoor japonaise And wander s’est inspirée de la série « The Void » du photographe Naoki Ishikawa pour créer une collection capsule. Une série de photos d’une forêt primitive néo-zélandaise, gardée et entretenue par le peuple indigène Maori, qui a lancé la carrière du photographe en 2005.
Le résultat : de la chemise popover en Cordura et du tee graphique qui reprennent en patchwork des clichés de l’artiste. Une collection qui fait suite à la parution d’un livre et à la tenue d’une exposition. Une partie des bénéfices seront reversés à la New Zealand Native Forest Restoration Trust, association en charge de la protection de la forêt sacrée.
Tu peux aller voir ça de plus près ici. À titre personnel, je te conseille surtout le site de Naoki Ishikawa où tu peux profiter de son magnifique travail disponible gratuitement en ligne. Tu trouveras peut-être, dans ses compositions, quelques colorways à imiter…
Mfpen, la déprime dans l’open space
Comment mieux terminer notre petit tour guidé du minimalisme qu’avec la marque Mfpen ? Je ne serai pas très objectif sur la question, le label danois est mon préféré du moment. Je tenais à te montrer cette autre interprétation possible du minimalisme, entre l’austérité d’un Still by hand ou d’un Coltesse, et la créativité d’un Our Legacy.
Si Mfpen s’inspire fortement du tailoring, elle ne s’embarrasse pas des règles qui vont avec. Épaules tombantes, pantalons de costume avec stacking obligatoire sur des grosses dad shoes, chemises ultra amples et cravates un peu perdues au milieu de tout ça… Une esthétique années 90 ambiance Xanax au bureau.
Label scandinave oblige, tout est très grand, long et bien oversize. Je suis particulièrement client des coupes de pantalons de la marque, mention spéciale pour la série des Big et Bigger jeans. Du (très) wide tapered parfait pour ceux qui, comme moi, sont un peu trop grands pour bien porter des marques japonaises. Du beau volume et des pinces pour du denim qu’on ne trouve pas ailleurs.
Chose à souligner, la marque travaille presque uniquement avec des matières deadstock. C’est à dire qu’elle récupère des chutes ou des rouleaux de tissus non utilisés par les usines et les autres marques pour penser ses collections. Si tu en veux plus, voilà le lien pour son compte instagram et un autre pour son shop.
C’EST TOUT POUR AUJOURD’HUI…
Voila qui conclut cette salve d’inspirations de la semaine. Si tu apprécies le format et qu’il t’a donné envie d’en savoir plus, alors je te dis à lundi prochain !