On se retrouve aujourd’hui pour un nouveau défi de style lancé par le shop de sneakers français Cornerstreet : comment porter des Reebook Beatnik. Cette sandale au design si singulier ne t’a peut-être pas échappé puisqu’elle fait son grand retour depuis quelques années au Japon et plus récemment chez nous. Une bonne occasion pour moi de te proposer plusieurs tenues et de voir ensemble l’histoire de ce modèle de sandales outdoor. Et oui, il ne s’agit pas d’un nouveau design surfant sur la vague urbaine mais bel et bien d’une paire iconique sortie au siècle dernier !
Reebok Beatnik – histoire d’une sandale outdoor pas comme les autres
Sandales et claquettes au quotidien : le style japonais
Encore un tabou absolu il y a quelque temps, sandales, claquettes et autres mules ont envahi les rues de nos villes. Trop longtemps raillées, elles se libèrent peu à peu des clichés lourdingues du genre « touriste allemand » ou du « beauf en vacances ». Devenues tendance, elles touchent tous les styles et générations. Il suffit de voir l’engouement de la Birkenstock, homme ou femme.
Comme souvent, nous occidentaux sommes « en retard » ou trop conservateurs, je ne sais pas. En Asie, et plus particulièrement au Japon, c’est presque un mode de vie.
Culturellement forcément puisqu’eux enlèvent leurs chaussures en intérieur et c’est donc plus simple pour se déchausser rapidement. D’ailleurs, j’ai souvent l’impression de voir des photos de streetstyle où les mecs et nanas portent leurs pompes un peu grandes. Est-ce la raison ?
De plus, et en lien direct avec la Beatnik, l’outdoor est un loisir répandu au Japon, où comme toujours, ils poussent les curseurs à fond. Des marques de mode comme Snow Peak sont directement issues de ces hobbies. La sandale de marche comme les Téva et assimilés cartonnent.
Une fois tout ça mélangé dans le shaker de style tokyoïte et ça nous donne des sandales ou claquettes portées en chaussettes avec un vrai sens du style.
Les origines outdoor de la sandales Beatnik de Reebok
Si j’ai parlé rapidement du Japon, c’est que l’histoire de la Reebok Beatnik est étroitement liée avec.
Et ça ne date pas d’hier.
En effet, ce modèle est apparu dans la collection outdoor de la marque à l’hiver 1994. Fruit de l’imagination de Nick O’Rorke, directeur artistique sur les tendances footwear entre 90 et 97 chez Reebok.
À l’origine fabriquées au Brésil pour le marché occidental, ce n’est pas là qu’elles connaîtront un succès fou mais au pays du soleil levant. Ce sont des japonais en voyage qui vont les ramener chez eux et que la « hype » va prendre dans les quartiers les plus mode de Tokyo comme Harajuku. Bien avant Internet, devoir les importer par « ses propres moyens » va la rendre littéralement culte !
Et c’est au même endroit, 25 ans plus tard, en 2018 plus précisément, que la Reebok Beatnik a fait son grand retour, avec une collaboration réunissant 2 poids lourds du style au Japon : Beams+ et Needles.
Commercialisée à l’origine en noir et marron uniquement, son design n’a pas bougé.
En effet, la Beatnik fait très actuelle, probablement qu’au final, elle a inspiré moult paires comme les Christo de Visvim ou encore certains modèles de Suicoke.
Il faut dire qu’elles sont loin de l’image que l’on peut se faire d’une paire de sandales. D’ailleurs, en anglais, on pourrait presque parler de slippers (chaussons) puisque la partie avant du pied est enveloppée. La forme avec la couture centrale au milieu fait penser à la Desert Trek de Clarks. Une double lanière assure le maintien sur le coup de pied et au talon.
À mon sens, c’est sa semelle ripple bien compensée en gomme qui singularise la paire. À l’origine pour le confort (la paire se fait aux pieds port après port), c’est ce qui fait sa dégaine moderne !
L’histoire s’inverse aujourd’hui puisque ce sont nous les occidentaux qui regardons ce qui se fait au Japon, sans pouvoir y avoir accès forcément.
Mais voilà nous sommes en 2021 et Reebok a senti le potentiel et des packs de la Beatnik sortent aujourd’hui dans nos contrées.
Reebok Beatnik Quilted pack : une version matelassée orange
Voici donc la dernière itération du modèle Beatnik, avec une empeigne matelassée et trois couleurs : bleu, gris et orange. C’est d’ailleurs mon choix pour l’édito. J’adore avoir du orange aux pieds, c’est une couleur qui va à merveille avec celles les plus courantes en pantalon / short : beige / vert olive / noir / denim brut ou bleach / bleu marine et j’en passe.
En plus, le orange est une couleur typique du milieu outdoor car elle permet d’être visible de loin. Utile pour les marcheurs en cas d’accident par exemple (comme ces satanés chasseurs d’ailleurs).
Puis, je trouve l’ensemble avec le velcro noir et la semelle off-white / gomme bien équilibré.
C’est une paire clivante, avec un design qui bouge les lignes donc autant jouer la carte à fond et prendre un modèle qui va « être là » dans la tenue.
Avant de passer au stylisme, quelques photos de le paire.
Petit conseil sizing : les Reebok Beatnik taillent petits
Je te donne l’info ici avec un gros titre pour qu’elle ne passe pas à la trappe car le sizing est spécial.
Selon moi, je te conseille de prendre +1 par rapport à ta taille habituelle en sneakers, je porte en général un 43 et je porte sur ce shoot un 43 justement et elles sont un peu justes. En choisissant une taille de plus, tu ne prends pas de risque et comme la semelle intérieure va se faire à ton pied et que tu as une sangle de maintien, tu peux même flotter un peu !
Comment porter les Reebok Beatnik : 4 idées de tenue
Maintenant que les présentations sont faites, voyons voir comment on peut porter ces Reebok Beatnik. Le design peut faire peur au début et paraitre complexe à assortir. Moi le premier quand Cornerstreet m’a proposé le défi, je me suis dit « ah oui pas si simple« . Et en fait non, l’inspiration est venue très vite. Je m’étais fixé 2 tenues et au final, il y en aura 4. Et avant de te laisser avec les looks, je me suis fixé une seule contrainte : proposer des tenues que je porterais, pas simplement du style pour du style !
(il aurait été facile de singer ce que font très bien nos amis japonais avec)
Un shooting réalisé par l’agence Ludys
Je commence avant tout par un merci à Guillaume et Annaël.
On a shooté cet édito, une première sur le média, dans une studio pro, et pas n’importe lequel !
Sur Borasification, on aime les histoires humaines (tu sens la phrase que tu lis une fois sur deux en marketing aujourd’hui haha) et on est en plein dedans. Je rédige cet article depuis la Bretagne, dans la maison d’un ami, près de Brest. C’est aussi là que c’est installé l’agence Ludys, photo et vidéo, de Guillaume, un lecteur et membre du forum.
Il passe prendre l’apéro avec sa femme, madame photo à l’agence. De fil en aiguille, il me propose de visiter leurs locaux … et de pourquoi pas shooter cet édito.
Plutôt adepte de « photos brutes », je ne savais pas ce que cela donnerait.
Entre deux discussions ,Annaël m’a shooté ces 4 tenues et wow !
Tout ça « vite fait » pour essayer, j’ai hâte de retravailler avec eux !
Je te laisse le site de l’agence ici et leur Instagram, si tu bosses pour une marque / entreprise et que tu as besoin de contenu vidéo ou photo, t’es au bon endroit !
Le chasseur de ville – style street heritage d’été
On commence en douceur avec une tenue classique du blog où je mélange gilet de chasse et short en denim.
Pas de complexité particulière, un beau camo frogskin, ça fonctionne à merveille avec le orange. Et puis le design gilet de chasse, avec cette couleur, ce sont des univers proches.
Le denim bien bleach et déchiré, avec les chaussettes, c’est un clin d’œil au mouvement du même nom dont est tiré celui de cette paire.
N.B : tu noteras que j’ai enlevé la sangle, elles peuvent se porter comme des mules et c’est franchement cool aussi.
Le marcheur de ville – style gorpcore
On enchaine sur un look full vert olive façon style gorpcore d’inspiration outdoor avec cet ensemble de la marque Kestin. Ce designeur écossais continue année après année de s’inspirer tantôt du workwear tantôt de l’univers « hiking« (la randonnée quoi). Il mélange tout ça à des matières techniques, mais pas trop, qui gardent de l’aspérité et une main sympa.
On ne tombe pas dans le techwear lisse et c’est ce que je préfère en matière de style.
je porte donc une smock jacket comme on dit (en gros un anorak), toute légère avec le pantalon assorti. Le tout est déperlant et très léger.
Sur ma tête, une casquette dont les matériaux et le design me rappellent pas mal l‘univers de la pêche. Toutefois, je ne suis pas allé dans un magasin spécialisé pour vérifier ! C’est une marque japonaise, Mighty Shine qui propose ce genre de style.
Chaussettes noires pour faire la transition sur les sandales et on est bon.
Noir / vert olive / orange : une combinaison de couleurs qui fonctionnera toujours.
Petit écolier sportif – style minimaliste japonais
Passons à une tenue qui aurait pu se retrouver dans le défi #brinblackback et qui a une touche plus japonaise dans l’idée. Alors bien sûr, ça manque de volume pour être le style que l’on voit beaucoup à Tokyo et surtout sur Instagram, avec ces tenues très wide en blanc et noir.
Et des sandales avec de grandes chaussettes blanches.
Le truc qui m’amuse est que c’est un look qui vient entièrement du shop BBH à Paris.
Avec des marques qui ne sont pas du tout du même univers.
Là où j’apporte ma touche, c’est dans la façon de les porter. En effet, j’ai choisi de tout (beaucoup) size-up avec une chemise en XL et le short en L. En plus, comme ce ne sont déjà pas des marques ajustées, ça donne un volume sympa.
Aparté sur la chemise JBJ, en lin et brodée de petites fleurs à la main en Inde. C’est une merveille, j’en suis vraiment amoureux et je vais suivre cette marque attentivement.
Enfin, je porte là aussi mes Beatnik sans la sangle. Avec les grandes chaussettes blanches en coton, j’aime bien la vibe.
L’uniforme – style street heritage de printemps
Pour conclure, un quatrième look et un de mes uniformes du quotidien, du street heritage pur jus.
Et là encore, ce que l’on a vu plus haut se vérifie : le camo, le denim bleach et du orange aux pieds, ça tape ! Puis bon, c’est aussi un schéma de tenue que tu peux appliquer à volonté.
Je porte un camo plus rare, encore et toujours du Arashi Denim je sais, mais la touche qu’apporte le motif Mitchell Leaf quand il est patiné est chouette non ?!
D’ailleurs comme tous les motifs camouflage ou presque, il passe comme une lettre à La Poste avec un jean bleach ou stone wash. Pris avec un peu de volume, il permet de porter ces sandales sans aucun effet gros pieds.
Alors comme en plus, c’est archi confortable parce oui, je ne l’avais pas précisé avant mais ce sont de véritables chaussons.
(l’inverse serait un comble sinon, vu le design)
Bref, ces Beatnik sont une alternative plus street à des Birkenstock Boston. Elles sont en gros les plus sneakers des sandales. Je n’en ai pas parlé avant mais elles sont de la même époque que la ligne ACG de Nike et c’est, je trouve, l’âge d’or du design outdoor chez les marques de sportswear.
Des sandales outdoor pour la ville ? oui ça le fait
Voilà cet édito sur comment porter des sandales Reebok Beatnik touche à sa fin.
Je pense que tu auras saisi l’idée principale : ne pas se prendre la tête.
En effet, c’est une paire de confort, faite pour buller alors enfile les simplement avec ta tenue et tout ira bien.
Des années que je milite pour les claquettes / chaussettes et ça fait plaisir de voir que la tendance tend aussi vers la décontraction et le lâcher prise !
La paire est sortie offficielement hier sur le shop de sneakers Cornerstreet, je te mets le lien de la Orange ici et les autres coloris là.
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