En voilà un titre barbare sans voyelle! Le RQP, tout le monde connaît. Pas besoin de revenir dessus, c’est à la mode depuis quelques années, tout internet en parle. Mais le FVP, kézaco?
Faites Vous Plaisir! Oui, c’est vrai, ça n’existe pas. Et alors? Faisons comme si.
Dans votre cheminement stylistique (et le mien aussi), vous vous êtes sûrement posé des questions sur le rapport qualité/prix. Devant un vêtement qui vous plaisait, forcément. Est-ce que c’est un bon achat ? Est-ce que je peux trouver mieux pour moins cher ? Ou même mieux pour le même prix ? Du coup on reporte l’achat, on réfléchit, on intellectualise la chose, on fouille sur le net à la recherche du fameux mieux au même prix.
Quelques jours/semaines plus tard, l’envie et l’attente sont montées d’un cran, vous tombez sur la perle rare. Vous la recevez (si comme moi vous habitez loin de tout) ou allez l’acheter en boutique.
Tout heureux, vous rentrez et testez la pièce auprès de votre entourage. Et là, stupeur, la plupart des gens s’en tamponnent le coquillage de votre nouvelle paire de sneakers tant convoitée.
Alors quoi ? On achète n’importe quoi n’importe quand ? Non, ce n’est pas le propos de cet article. Faites-vous plaisir ! Relâchez un peu la pression, essayez de moins intellectualiser vos achats et vos tenues, il y aura toujours mieux à moins cher, et de toute façon, dans 6 mois votre fameuse paire de sneakers aura passé du temps dehors, sous la pluie, dans l’herbe, elle commencera à se patiner et son RQP ne sera plus qu’un lointain souvenir.
Une tenue FVP: besoin de rien, envie de touuuut
La tenue que je vous présente ici, c’est une tenue FVP. Ce qui veut dire que j’aurais pu me passer de chaque pièce dans mon dressing. Mais, de coup de cœur en achat irraisonné (ça passe mieux que compulsif hein ?), voilà un ensemble que je suis heureux de porter, et de vous présenter.
Un camo Mitchell : merci qui ?
En haut, une sur-chemise tellement épaisse que c’est plus une veste. Un camo mitchell. Je ne vais pas développer, j’y connais rien. C’est beau, avec des petites feuilles à l’extérieur et des nuages de sable à l’intérieur. La marque, c’est Arashi denim, un passionné de fringues de Metz qui fait ses trucs dans son coin (si vous voulez plus d’infos, elle est distribuée par les shops Monsieur Cam à Metz et flying torpedo à côté de Vannes et vous pouvez voir les produits Arashi denim sur les réseaux sociaux). J’ai eu un vrai coup de cœur pour cette veste et son motif que je voyais pour la première fois. J’adore avoir plein de poches sur mes vestes pour y ranger tout mon bazar, là il n’y en a pas. J’aime bien les tissus légers qui bougent bien avec les mouvements du porteur, là c’est un tissu épais qui va demander du temps pour se patiner et s’assouplir.
Si ça c’est pas un achat FVP, je sais pas comment le décrire. Et vous savez quoi ? Quand je l’ai sur le dos, j’ai le sourire (bon là je le montre pas, mais à l’intérieur je suis souriant). Alors tant pis si elle ne correspond pas à tous mes critères de sélection.
Une chemise qui ne manque pas de caractère !
Sous la veste, je porte une chemise popover Engineered Garments. Un chambray assez épais, des poches poitrines et un col mao. Cette chemise, trouvée en seconde main pour le prix d’un petit restau à deux sans prétentions, fait partie des nombreuses bonnes affaires dont les sites de seconde main regorgent, pourvu qu’on prenne un peu le temps de fouiller. Pas de besoin particulier à combler, juste un petit effet wahou devant les photos de la chemise et le prix. La raison de ce prix indécent ? Une petite tâche sur une des manches. Mais comme de toute façon je la porte les manches retroussées la plupart du temps, personne ne le voit. Et au pire, ben il y a une petite tâche à peine visible.
J’ai oublié de prendre des photos sans la veste pour qu’on se rende compte du drapé de la chemise.
Des po-poches pour y mettre ses mains-mains
En bas, un treillis suédois Bleu de Paname. Vous qui suivez ce blog, vous connaissez l’affinité qu’à Boras avec la marque. Je ne vais donc pas m’étendre sur la marque. Des pantalons, j’en ai plus que de raison, dont trois exemplaires de ce treillis. CQFD : je n’en avais pas besoin réellement quand je l’ai acheté. Encore un achat FVP. Ma conscience me souffle que je n’en avais pas de cargo beige. Voilà, ça se justifie après coup. Mais soyons honnêtes, vous avez déjà dû vous retrouver dans la même situation. 😉
La coupe légèrement tapered est assez cool, dynamise la silhouette et répond bien à celle plus droite de la veste, l’harmonie globale est respectée. Tiens, ça me donne une idée pour un autre article sur l’harmonie d’une tenue. Qui sait, une autre fois peut-être.
Du massif jusqu’au bout des pieds !
Et les sneakers pour finir. Une paire emblématique de la culture street, des Nike Air Force 1, dans leur livrée la plus classique. Shape indémodable, cuir à toute épreuve (elles vont au jardin, à l’atelier… etc), leur robustesse en ont fait mon premier choix quand je sais que je dois me salir un peu.
Ha, et autre atout non négligeable, elles sont massives. Pour équilibrer des volumes assez importants sur le reste du corps et créer une harmonie générale, le choix des chaussures est super important. Une paire très fine en toile aurait créé un déséquilibre ici. Le choix d’une coupe tapered pour le pantalon permet un peu plus de souplesse quant au choix des chaussures, mais comme je l’ai beaucoup size-up celui-ci, l’ouverture de jambe est assez importante.
Cette paire n’est pas particulièrement un FVP, mais plutôt l’exemple parfait de la situation que je vous décrivais en introduction: la quête de la sneaker au meilleur RQP. Vous vous prenez la tête des heures/jours/semaines/mois (rayez la mention inutile) à la recherche de la paire idéale, et finalement quand elle aura vécu et sera patinée, que vous l’ayez payée 10 ou 20€ plus cher parce que le cuir avait l’air plus qualitatif que celui de la paire voisine, elle aura la même tête. Tout ça pour vous dire qu’une paire de sneakers ou de chaussures (sauf les machins workwear increvables style 1000 milles), ça s’use tôt ou tard et si vous les portez, elles finissent toujours par se patiner. Alors moins de réflexion, plus de feeling, faites-vous plaisir. Et si elles ne vous plaisent plus au bout de 6 mois, dites-vous que c’est moins grave qu’un vêtement en terme de RQP, parce que normalement vous usez plus vite vos shoes que vos chemises.
Accessoiriser ou calmer une tenue ?
Un petit mot rapide sur les accessoires: vous l’avez vu, la tenue est déjà assez forte (motif camo, poches cargo, chemise popover). De plus, je suis tatoué et porte des boucles d’oreilles assez imposantes. Pour ne pas en rajouter une couche, je porte rarement d’accessoires. Une montre très rarement, des colliers (borali <3) de temps en temps. C’est tout. Ha si un truc sur la tête, ici une casquette Norse Projects en laine. Pour tout vous avouer, ce n’est pas tant un accessoire qu’un cache-misère pour camoufler un projet capillaire encore à définir.
Les accessoires peuvent être un bon moyen pour vous de tester le FVP sans vous ruiner. Osez porter des accessoires, sans trop en faire bien sûr, l’avantage c’est que ça peut se retirer rapidement si vous ne le sentez pas.
Que faire quand vous hésiterez devant un item ?
Voilà, je me relis et ça fait une bonne tartine quand même, j’espère que vous avez eu le courage de tout lire. En tout cas dites-moi si c’était trop long (ou trop court d’ailleurs, je n’ai pas l’habitude de cet exercice de publication).
Pour conclure cet article, lâchez-vous quand vous pensez vêtements. Si vous travaillez dans un environnement formel, les week-ends sont là pour ça aussi. N’ayez pas peur d’oser, par petite dose, sortir de votre zone de confort habituelle et faites-vous plaisir! Surtout!
Vivez avec vos fringues, poncez-les, comme l’a dit un sage un jour: à quoi ça sert d’imaginer des vêtements si on peut rien faire dedans? Oui bon c’était pas un sage, mais pas loin (les vrais savent, les autres iront sur Google).