Si je ne peux pas me prétendre denim addict, n’est pas Colin qui veut, j’aime poncer mes jeans jusqu’au bout. Un vêtement qui vit et évolue avec toi, ça crée un lien. Oui, oui, un peu de romance pour commencer cet article sur l’évolution du pantalon canevas de BonneGueule. En effet, il y a un peu plus de 3 ans, après une première mission de stylisme pour la marque française, j’ai été tenté de me réapproprier ce qui est pour moi aujourd’hui encore leur pièce la plus sympa. Cela avait abouti sur un article seconde lecture où je partageais avec toi comment s’émanciper d’une coupe bien slim et s’amuser avec le size-up.
Je l’ai chahuté pendant deux bonnes années, c’est le moment de te montrer le résultat !
Le pantalon canevas BonneGueule – indigo profond et délavage lent
Dans l’aventure de l’indigo et du denim, on apprend à être patient et laisser le temps au temps. C’est d’autant plus vrai pour cette toile en canevas indigo.
Une toile en canevas indigo vraiment sombre
Avant tout, je te conseille de (re)lire l’article d’origine en question : seconde lecture – le pantalon en toile canevas BonneGueule.
En effet, pour que l’évolution soit parlante, avoir en tête la toile à son état initial, c’est mieux quand même. Si tu as la flemme de le lire, voici à quoi il ressemblait neuf (enfin après quelque semaines de port en réalité) :
La particularité de cette toile canevas est que son armure est faite d’un fil bleu indigo très profond et d’un second gris anthracite. Par conséquent, l’on se retrouve avec une couleur très sombre qui, pour être franc, n’est pas la plus facile à porter quand le pantalon est neuf.
Je suis certes un peu un maniaque des nuances mais purée que c’était peu polyvalent. Du coup, j’ai du faire pas mal de tenues plutôt ternes au début.
Pourquoi m’être penché sur cette pièce alors ?
Et bien parce que l’on pouvait sentir le potentiel avec les premières nuances d’indigo après quelques ports :
Alors pendant 2 longues années, je me suis évertué à le porter entre 3 et 5 fois par semaine. Je n’ai pas fait une review au fur et à mesure, tous les X mois. Trop chronophage et ça, on se le réserve pour un jean de fou (je t’en parle un peu à la fin).
Retour sur deux années de port intensif
Je suis parti de la méthode de délavage que j’utilisais pour mes APC dont je te parle ici.
Voici le résultat après 2 ans de port plutôt intensif. Ce pantalon en toile canevas a vécu principalement une vie de bureau parisien donc : métro, des heures de position assise, des soirées et de la voiture. Mais il a également participé à mon déménagement et à des travaux.
(modestes certes, Valérie Damido est une compagnon du devoir en comparaison)
Sur ces gros plans, tu peux voir à quel point la toile est poncée pour que les fils gris foncé ou indigo profond, deviennent quasiment blanc.
Un truc que l’on retrouve sur mes jeans délavés, la marque du bouton sur la braguette. Je ne sais pas pourquoi je l’ai systématiquement. Et plutôt que de m’aventurer sur un terrain viriliste, l’hypothèse serait sur la façon de le porter, sur les hanches.
(sachant que je ne suis pas un amateur de zouk et autres danses « collé/serré »)
Après des années à porter du jean « classique », me lancer sur cette toile en canevas, c’était la curiosité de voir comme elle allait évoluer en comparaison. On obtient quelque chose d’assez différent, notamment les moustaches qui sont moins marquées.
Est-ce dû à l’armure ou au fil gris plutôt que blanc ?
je n’ai pas la réponse !
Quand on porte son denim sur les hanches, les zones de frottement sur les cotés et les passants sont plus « physiques ». On peut ici bien voir le fil devenu quasiment blanc.
L’autre truc qui morfle sur mes jeans, c’est la poche arrière droite où j’ai mon porte-feuille. C’est un Head Porter en nylon avec deux gros boutons pression. On ne vas pas se mentir, C’est tout sauf malin de le ranger ici. Mais que veux-tu, les petits délires de geek de denim, c’est aussi de se trouver une petite signature.
Moi, j’aime voir le temps que mettra la toile à se trouer !
Une armure en canevas est plus solide qu’un sergé, c’est de notoriété publique. Il a mis presque deux ans à lâcher alors que sur un jean classique, je n’ai besoin que de 6 mois parfois !
Au final, après 2 lavages à la main puis 3 en machine, le résultat est vraiment sympa. Il est vraiment difficile de rendre en photo les nuances d’indigo mais difficile d’être déçu du résultat.
Une dernière tenue street heritage pour lui dire au revoir
Tu as pu le voir porté dans un tas de tenues sur Instagram et quelques unes sur le blog comme ici. Je ne l’ai pas annoncé en introduction mais il ne devrait pas y avoir de nouvelles pages à notre histoire.
Cela fait déjà un an que je ne le porte plus, je suis passé à autre chose et le plaisir de le porter n’est plus là. Alors pour lui dire au revoir, quoi de mieux qu’une dernière tenue ?
(théâtralisation bien lourde)
Une veste de travail indigo en patchwork boro
Quel plus bel hommage à un pantalon que l’on a poncé naturellement qu’une veste de travail en boro japonais complètement artificielle ?
Pas très marketing ma présentation hein ?!
Surtout que je te parle de l’élite de la teinture à l’indigo et de la reproduction du savoir-faire japonais « à l’échelle industrielle ». Blue Blue Japan sort des merveilles années après années et ce bleu de travail n’y fait pas exception.
En moleskine teinté à l’indigo et rapiécée selon la méthode ancestrale japonaise du boro (Solara t’en parle avec brio ici), on obtient quelque chose incroyable visuellement. Là, on peut parler de pièce d’exception !
Le pantalon en canevas BonneGueule délavé comme cela s’intègre vraiment bien avec, il était donc évident de les associer ensembles.
J’ai ajouté un tee Uniqlo U dans un blanc un peu « craie », même si mes photos le font ressortir assez flashy. Il permet d’apporter du contraste sans faire « immaculé ». Il n’y a rien de plus laid qu’un tee blanc pétant au milieu de pièces bien patinées.
Et puis comme toujours, je porte quelques bijoux en argent, en grand majorité vintage.
Tu pourras remarquer un peu changement autour du cou, je porte une plume First Arrows avec un turquoise sur un lacet de cuir et perles d’argent. J’ai composé une série de set de plumes en argent qui seront bientôt disponible, pense à t’inscrire ici.
Le pantalon en canevas BonneGueule – la dernière danse
Dernière série portée pour ce canevas Bonne Gueule et une autre lumière aussi pour apprécier son délavage.
je l’avais bien size-up, et il a un peu bougé mais très peu. Là, il sort de la machine donc forcément, il est un peu plus resserré.
À noter : j’avais laissé de la longueur pour anticiper un éventuel shrink mais sans avoir mesuré avant, de visu, il semble avoir peu perdu en longueur.
On peut ici apprécier plus en détail le délavage de la toile.
Aux pieds, j’ai une paire de Visvim Yucca dans un cuir suédé couleur ocre jaune. Il fallait bien apporter un peu de soleil au milieu de tout cet indigo encore bien foncé.
Et pour conclure, la poche signature, mais sans le porte-feuille !
Je n’aime pas les « adieux »
Au final, et ce n’est pas une surprise, la toile en canevas est vraiment résistante. Après deux années intensives, je ne note pas les abrasions et usures habituelles à l’entre-jambe.
Résultat, ce pantalon est en super état avec un délavage vraiment chouette et difficile à obtenir.
Le temps est loin où je me forçais à le porter malgré sa couleur trop sombre. Seul bémol, le bouton n’était pas du tout adapté à un port régulier. J’ai du le recoudre deux fois et heureusement que j’étais attentif pour ne pas le perdre. Cependant, je comprends le choix esthétique en revanche.
Tout ça pour te dire que cet article devait être un « adieu » et je comptais le mettre en vente en suite sur mon vide-dressing.
Grand sentimental, voilà que j’hésite.
(c’est un peu con à l’aube du TCB WW2 contest dans lequel on se lance avec les potes, Colin t’en parlera bientôt).
+++
(pantalon canevas indigo toujours disponible sur le shop de BonneGueule)