Apprendre à dompter le loose fit et les vêtements larges

Trove jinbei | Gap tee | Handmade hakama | Vans Authentic patchwork

Je reviens ici avec un article concernant les coupes, Boras parle souvent de « size-up« , je vais aujourd’hui vous parler de « loose fit ». Qu’est-ce que j’entends par loose fit ? Toutes les coupes larges, voire très larges. Elles peuvent effrayer surtout quand on débute… Et pourtant, elles sont généralement plus permissives en terme de fit. Solara a écrit également un article sur le sujet, il y parle notamment d’avant-garde et de contre culture.

Comme d’habitude sur le blog, je ne vais pas vous écrire un guide mais plutôt vous partager mon ressenti, mes expériences personnelles, desquels j’espère vous pourrez retenir quelques pistes de réflexion.

Pourquoi le loose fit ?

Au fil du temps, les coupes de mes vêtements ont eu tendance à s’élargir. Pas de changement niveau morpho, mais plutôt une envie d’explorer de nouvelles pistes et de m’essayer à des coupes qui m’étaient auparavant totalement inconnues. Une sorte de curiosité inexplicable pour l’expérimentation qui me pousse à essayer en permanence de nouvelles combinaisons. Au début, il faut avouer que c’est particulier, tout semble trop grand, mais je m’y suis très rapidement habitué, au point de devenir totalement accro…
Ça a été une grosse découverte pour moi, notamment grâce à des gars comme @Solara, @random, ou encore @yuthanan. Il faut dire que mes connaissances étaient très limitées au début de cette nouvelle passion pour la sape, elles le sont toujours mais un peu moins… J’ai donc pris une grande claque en voyant tous ces fits larges…

@Solara

@random

@yuthanan

Pas prêt ?

Clairement, je ne me voyais pas commencer par ce genre de coupes. Premièrement, parce que je souhaitais dans un premier temps apprendre à gérer ma morphologie. A l’époque, je butais encore sur les coupes de mes pantalons, je n’arrivais pas à trouver des coupes qui me convenaient, c’était vraiment le point noir de mes fits. Mon objectif était simple, avancer petit à petit et voir ce qui m’allait vraiment et surtout ce qui me plaisait. Une chose à la fois, ce n’est pas une course. On veut toujours aller trop vite, moi le premier, il faut se laisser le temps de la réflexion.

Deuxièmement, car ce que cela me semblait assez compliqué à gérer et que je ne me sentais pas prêt à passer le cap, il faut dire que ce genre de coupes est assez polarisant, il faut assumer. Quoi qu’on en dise, le regard des autres n’est pas toujours facile à accepter, on peut souvent se sentir juger, mais le plus important c’est d’être bien dans ce qu’on porte. J’ai quand même fini par lâcher prise, je porte des vêtements pour moi avant tout.

Comment je porte du loose fit ?

Lorsque l’on porte des vêtements fités, près du corps, le corps est mis en évidence, tout est plus « structuré ». Au contraire avec le loose fit, la morphologie a tendance à s’effacer et l’on peut donc rapidement tomber dans des tenues très peu structurées, très « molles » en terme de fit.

Pour pallier à cela, je porte des vêtements plus courts. Je m’explique, par exemple un pantalon bien large mais coupé relativement court ou encore une noragi avec des manches retroussées pour dynamiser la tenue et le fit. Boras a une approche assez similaire même si les coupes sont généralement moins loose. Je porte souvent des pantalons coupés courts pour un rendu plus « agressif ». Le loose fit est bien plus permissif en terme de sizing et de fit, mais il faut cependant y aller avec parcimonie, au risque de se retrouver avec une tenue bancale et très molle… Ce qui n’est pas vraiment le but. Evidemment, certains gèrent très bien le full fit loose mais ce n’est pas forcément le combo le plus évident à porter. Comme toujours, tout est une question de feeling, c’est en observant et en essayant que l’on affine ses goûts et son œil.

Une autre approche pour éviter cette « mollesse » consiste  à mixer des vêtements amples avec des pièces plus fitées, c’est très japonais comme approche. Cependant ce mix, si il n’est pas parfaitement réalisé peut créer un vrai déséquilibre dans la silhouette, il est donc primordiale de maîtriser un minimum sa morphologie et d’avoir un peu de feeling pour associer les différents volumes. Evidemment comme tout, cela s’apprend (même si certains sont naturellement plus « doués » pour ces choses là), cependant il faudra certainement essuyer quelques échecs avant d’arriver à trouver des combinaisons vraiment réussies et intéressantes. Je m’y essaye régulièrement et je dois dire que j’aime beaucoup mixer les volumes et les coupes (sans que ce soit réussi à chaque fois, mais au moins je me fais plaisir), autant que mixer les labels par exemples.

Un exemple, pas vraiment de saison, mais qui illustre bien mes propos : un haut fité, un bas ample, large, coupé court et une belle paire de boots anglaises.

Edwin trucker | Uniqlo U sweater | Gap tee | Uniqlo U fatigue pant | Trickers Stow

Japan vibes

Comme beaucoup, la culture japonaise m’intéresse beaucoup. Mais au-delà de cela, je suis tombé amoureux de leur façon de s’habiller et de leur maîtrise vestimentaire ! Il faut dire que les Japonais ont un sens très affûté pour les vêtements. Ils arrivent très souvent à nous sortir des silhouettes et des fits incroyables.

Evidemment, ça ne parlera pas à tout le monde mais je me suis bien retrouvé dans l’approche qu’ils peuvent avoir de la mode. Ce qui me plaît le plus dans l’esthétique japonaise : une certain simplicité, pureté dans les pièces, les mix « fit/loose » qui peuvent créer des volumes intéressants, des matières incroyables et des coupes hyper travaillées !

De manière générale, j’aime la simplicité et l’efficacité. Cela explique aussi en partie pourquoi je me suis naturellement tourner vers cette culture nippone de la sape. J’ai toujours cette réflexion d’aller à l’essentiel en privilégiant les coupes et les matières. J’évite au maximum de superposer trop de layers, ça me permet d’épurer mes tenues et de mettre l’accent sur des éléments qui me semblent importants : la silhouette, les couleurs et les matières. Ça rejoint le premier article que j’avais écrit ici. La direction vers laquelle je me dirige est toujours la même, mais l’itinéraire évolue au cours du temps, au gré de mes envies et mes découvertes.

Soyez curieux, ouvrez-vous à d’autres cultures, à d’autres approches de la sape, vous ne risquez que de grandir, d’enrichir votre expérience, d’avoir de nouvelles idées d’association.

Enchaînons directement avec une tenue qui résume parfaitement mon approche des vêtements. Une sorte de samouraï des temps modernes… Ou de paysan japonais, à vous de voir… En tout cas, une tenue qui me plaît beaucoup et qui ne laisse pas indifférent, que ce soit en bien ou en mal.

Du volume et des rayures

Pour changer, je reviens encore avec la marque Trove, que j’adore toujours autant ! Ici il s’agit du haut du jinbei que j’avais porté lors de mon dernier article. J’aime le porté en dépareillé, il s’intègre plus facilement dans mes fits de cette façon. Cette pièce représente vraiment tout ce que j’aime dans le vêtement japonais : une coupe et une matière super intéressantes.
Comme le short, il est en coton assez léger, la matière est texturée et rayée. Le fit est bien loose évidemment et cela se ressent, c’est très confortable grâce à sa construction très « généreuse » : l’emmanchure est très large, les épaules sont tombantes et la coupe est bien droite au niveau du buste.

En dessous, je porte un tee gap tout simple en coton. Je ne porte pas souvent mes tees ou mes chemises rentrés dans le pantalon… Mais ici, j’aimais la silhouette que cela créait. Ça permet également de mettre en valeur le pantalon. J’aime beaucoup porter une première couche blanche, ça permet vraiment « d’illuminer » une tenue.

De l’indigo et des pinces

En bas, je porte un hakama ! Il s’agit d’un pantalon à pinces, porté traditionnellement par les nobles japonais et les samouraïs. Il permettait de chevaucher et de se battre avec plus d’aisance. Aujourd’hui, il est encore porté et notamment dans certains arts martiaux. Il se caractérise essentiellement par ses pinces, cousues aux niveaux de la ceinture et qui se prolongent sur la jambe. Elles permettent d’amener du volume au pantalon, en plus d’être un détail plutôt esthétique.

Je l’ai cousu courant de l’été dernier, j’ai beaucoup été inspiré par Visvim et notamment par l’un de leurs modèles. Un hakama revisité et dans un magnifique vert sapin !

Ma version possède 6 pinces : quatre à l’avant, deux sur chaque jambe et deux également à l’arrière. Ainsi qu’une ceinture, réalisée dans le même tissu et qui permet de serrer le pantalon à la hauteur souhaitée. Elle permet d’amener un petit détail de plus avec ce nœud.

A la base, dans un tissu en lin, d’une couleur parme très légère, je l’ai teinté à l’indigo en utilisant encore une fois la technique du shibori, comme cette noragi.Cette fois j’ai voulu réaliser un motif dit « arashi », qui veut littéralement dire tempête en japonais (le motif dans l’idéal devrait être fait avant de coudre le vêtement).

Que dire de l’indigo, si ce n’est que ses nuances sont toutes plus belles les unes que les autres. Elles peuvent aller d’un bleu nuit à un bleu très pale et délavé, en passant par un bleu électrique. J’ai hâte de voir comment va évoluer ce pantalon dans le temps.

Je reviens encore une fois sur le confort, mais quel plaisir de porter ce genre de coupe lorsqu’il fait chaud ! Celle-ci combinée au lin, ce pantalon devient des plus confortables.

Du boro et des empiècements

Aux pieds, une paire de Vans Authentic, ici un modèle patchwork. Il est directement inspiré d’une technique de rapiècement utilisée au Japon, le boro. Elle servait à réparer les vêtements abîmes avec des bouts de tissus. Cette technique ancestrale était utilisée par les paysans pour raccommoder leurs vêtements usés par le travail dans les champs. Un autre clin d’œil donc au Japon et leur savoir-faire vestimentaire.
Ce que j’apprécie particulièrement sur cette paire : le jeu de matières, les fils de coton façon boro et toutes ces nuances de bleus. Je les ai prises il y a quelques semaines en soldes sur le shop vans, à prix réduit, je ne me suis pas fait prier. D’ailleurs, Boras l’avait conseillé dans un de ses LPU il y a quelques temps. Une chouette paire, que je peux porter très facilement dans différentes tenues.

Le loose fit et les coupes larges ne sont pas une fin en soi

Il s’agit simplement d’une vision et d’une approche du vêtement qui me parle et me plaît beaucoup. Je ne m’habille pas en permanence avec des fits larges. Ça varie en fonction de mes envies même si, les coupes de mes vêtements ont tendance à s’élargir… Mais rien ne vous empêche de porter des coupes plus ajustées, certains le font avec brio. Le style, c’est personnel, ça se travaille et ça se sent. Faites vos expériences, trouvez votre chemin et lancez vous sans trop vous prendre la tête. Il y a de toute façon des choses bien plus importantes dans la vie. Le tout c’est de trouver chaussure à son pied… Et vêtements à son corps 😉

A bientôt,

Qube

Par Qube

A l'opposé de mon pseudo, je suis tout sauf carré, je suis surtout barbu et passionné... Par l'horlogerie, la photo et la sape.

Un style pointu et des conseils simples

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