Arashi Denim – une marque française entre workwear et militaria

une marque française d'inspiration militaria vintage heritage - Arashi denim
Arashi Denim – la marque workwear / militaire que tu vas vouloir dans ton dressing

Il y a quelques semaines, Boras vous présentait la marque Kestin Hare. Coïncidence incroyable, je lui parlais juste avant que l’article ne sorte de la marque Arashi Denim que nous allons découvrir ici, et de la possibilité de faire aussi un « costume ».

En effet, l’idée de pouvoir porter un ensemble pantalon/veste assorti à ma manière me trottait dans la tête depuis pas mal de temps. J’ai trouvé exactement ce que je cherchais sans le savoir avec l’ensemble que je vous présenterai plus loin. C’est aussi et surtout l’occasion de vous parler de Arashi Denim, une marque qui est pour moi un véritable coup de coeur.

Quand Boras m’a poussé à écrire un article complet sur la marque, j’étais un peu paumé. Premièrement, parce que parler (ou écrire dans le cas présent) sur une seule marque, c’est un gros challenge pour moi. En effet, j’aime avant tout les silhouettes et ne fais pas des labels une priorité. Deuxièmement, parce que je ne savais pas si je trouverais le contenu suffisamment intéressant à mes yeux pour le publier. Et enfin dernièrement parce que ça demande pas mal de temps. Il faut aussi un plan précis et du contenu de qualité. Bref, pas évident.

Entre temps, son article sur Kestin a été publié, et m’a beaucoup aidé pour la rédaction de celui-ci. Donc double merci, pour la tribune et pour la trame de l’article. Et entrons dans le vif du sujet.

NB: attention, âmes pressées, ce qui suit est un pavé! Vous pouvez à tout moment faire une pause et revenir plus tard. Un paragraphe, un entracte.

Le bourbax est découpé en trois parties, présentation de la marque, visite chez un commerçant et quelques tenues.

Arashi Denim, c’est quoi?

Arashi, c’est avant tout Thibaud. Créateur, directeur artistique, commercial. Un seul homme derrière tout ça. La production, c’est autre chose. Mais tout le reste du boulot est fait par Thibaud.

Tatoueur de métier, il fait ça sur son temps libre. C’est une passion. Il n’en vit pas, et malheureusement ne communique pas beaucoup dessus. J’espère vraiment qu’avec la visibilité et l’influence que Boras a, ça va changer un peu.

Arashi, c’est un mot japonais qu’on peut traduire par tempête. C’est assez représentatif de Thibaud et de son caractère. Les idées fusent, ce n’est pas quelqu’un de calme par nature, et c’est ce qui fait qu’aujourd’hui, Arashi Denim a une drôle de place sur le marché du vêtement masculin.

Une place à part, et vous allez comprendre pourquoi.

Comment suis-je tombé sous le charme de la marque?

L’année dernière, en fouinant sur internet après avoir découvert une autre marque messine que j’apprécie même si c’est une production plutôt dédiée à une clientèle féminine (Handmadebyemine), je tombe sur la page facebook puis instagram de Thibaud. Quelques photos, peu de texte, je ne comprends pas tout de suite. J’aime les coupes larges de ses pantalons et une pièce en particulier me tape dans l’œil. C’est la surchemise en camo Mitchell que je vous ai présenté dans mon premier article.

Le temps d’organiser un tour à Metz (bébé qui vient d’arriver à la maison, pas trop de repères encore, sans compter l’emploi du temps de Thibaud), et je me retrouve quelques semaines plus tard au salon de tatouage.

Déjà je me dis qu’est-ce qu’on fait là?

Thibaud m’explique rapidement qu’il fait ça (les fringues) par passion mais que ce n’est pas son métier principal. Donc pas de shop physique. Enfin ce n’est pas tout à fait exact, il est distribué dans un shop à deux rues de là, MonsieurCam. On y reviendra plus tard.

Il me demande ma taille, je lui dis du M, il me dit « du 40? Du 42? Du 44? M ça veut rien dire!« 

J’exagère un peu mais à peine. Dans ma tête j’ai déjà validé le mec et son attitude.

Je sens qu’il n’est pas là pour vendre à tout prix et que le commerce c’est pas son truc.

J’aime.

Bref, il me sort quelques trucs, j’essaye, je suis fan. La toile est incroyable, on sent qu’elle peut durer une ou deux vies, les coutures sont très solides, c’est brut.

J’achète. 

Tant qu’à faire, je repars aussi avec un pantalon en denim léger (une toile de 10,5 oz) hyper large, une repro d’un US Navy Pant de 1940. Ouverture de jambe à 27 cm!! Bon je me suis décidé à réduire ce LO entre temps avec des pinces en bas, mais vous voyez l’idée, ça laisse passer l’air en été… 🙂

Quelques mois se sont écoulés et j’ai depuis étoffé mon dressing d’autres pièces Arashi (loco jackets, pants et autres vestes). J’ai surtout eu un énorme coup de coeur (encore un haha) pour deux ensembles en HBT, un olive et un noir. Dans la même veine que Boras avec son costume Kestin. Ça me fait deux ‘costumes’ qui peuvent être portés dans pas mal de contexte, dépareillés ou assemblés.

Positionnement sur le marché

Vous l’aurez compris, j’aime beaucoup le travail de Thibaud, les coupes larges et droites ayant ma préférence depuis longtemps. Alors quand les pièces sont faites pour durer des années, c’est encore mieux. Vous l’avez sûrement noté, ces coupes ont le vent en poupe depuis quelques temps, après l’époque du tout slim. On voit émerger de plus en plus de produits et d’articles sur ces coupes. Il y a quelques temps c’était à bannir du champ lexical de l’amateur de vêtements masculins, c’est bien que ça change un peu. 

Arashi se positionne donc en plein dans le marché actuel et la tendance à l’élargissement des coupes, bien qu’à mon goût les pantalons mériteraient une coupe plus fuselée. Au moins à partir du genou (pas taper Thibaud, pas taper!).

Comme quoi, sans jamais changer son fusil d’épaule, et grâce à la mode qui, elle, change son fusil d’épaule tous les 15 jours, on peut se retrouver dans la tendance. Et tout ça en ayant tout fait pour l’éviter pendant des années.

Parce qu’on peut l’affirmer sans même poser la question à Thibaud, la tendance, il s’en fout royalement.

Niveau qualité, c’est assez incroyable. On ne le ressent qu’avec le produit dans les mains, mais c’est très solide. Double ou triple stitch régulièrement, toiles de dingue, rivets sur les produits en jean, coutures de renfort chaque fois que c’est nécessaire…etc etc. 

Si vous cherchez des intemporels solides, foncez.

Quand je parle d’intemporels ici, je pense aux jeans, aux pantalons type ‘fatigue’, aux surchemises et vestes militaires, bref à tout le vestiaire militaire masculin qu’on a l’habitude de voir aujourd’hui dans la rue.

Par contre, ne vous attendez pas à recevoir votre achat sous blister avec une étiquette et tout un laïus sur comment porter et entretenir votre nouvelle veste, c’est brut de décoffrage je vous dis.

Entretien des pièces (ce sous-titre de mécano…)

Tant qu’à parler de l’entretien, Thibaud est autant passionné de fringues que de machines à laver on dirait haha. Tous ses produits sont testés dans tous les sens au lavage, et vous n’aurez pas de mauvaise surprise, sauf à faire vraiment n’importe quoi évidemment. 

L’exemple parfait est le dernier jean que je viens de lui prendre. Brut, l’indigo sort juste en frottant sa main dessus. Le truc avec le lavage des bruts, c’est que c’est tellement relou (autant de conseils que de mecs qui portent des jeans) que j’en avais horreur jusqu’à maintenant.

Donc, au bout d’une semaine, le jean est sale (bébé, tout ça tout ça). Baignoire? Eau tiède? Eau chaude? Sel? Incantation vaudou? Non, rien de tout ça. A l’envers, programme laine, un bouchon de gel douche, arrêt cuve pleine et pendu devant le poêle pour le séchage. Le jean n’a pas bougé d’un centimètre. Bon il est devenu raide comme un bout de bois, mais c’est passé en quelques ports.

arashi denim selvedge raw jean after washing machine
photo réalisée sans aucun trucage !

Le soulagement! Pour une fois que j’avais trouvé un jean avec une coupe qui me convient, j’aurais été vraiment déçu de le voir shrinker.

Tout ça pour dire qu’en suivant des règles de bon sens, les produits Arashi ne bougent pas au lavage.

Comment et où acheter Arashi?

La grande question à laquelle j’ai le droit le plus souvent! Pour faire court, pour l’instant Thibaud n’a pas de e-shop. Donc vous avez deux solutions si vous n’habitez pas autour de Metz:

EDIT : Arashi Denim a désormais son propre e-shop où la marque sera exclusivement distribuée

 contacter directement Thibaud via sa page FB ou Instagram. C’est le moyen le plus direct, qui a des avantages et des inconvénients. 

Les avantages? C’est le créateur et le logisticien de la marque, il saura vous dire exactement si ce que vous cherchez est en stock.

Les inconvénients? Ce n’est pas une communication de marque digitale avec guide des tailles et 300 pages sur le type de fil utilisé pour les coutures. Évidemment que vous pouvez demander quelle taille il vous faut chez lui en ayant mesuré 40cm de demi tour de taille sur votre pantalon préféré. Mais si vous voulez la largeur de cuisse, l’ouverture de jambe, la fourche avant et arrière, la longueur intérieure et extérieure et une photo porté pour voir, passez votre chemin, cette marque n’est pas pour vous.

 contacter MonsieurCam, le distributeur quasi exclusif de la marque. Via FB ou Instagram encore une fois. En plus, depuis peu MonsieurCam propose un e-shop. C’est en cours de réalisation, donc acceptez que tout ne fonctionne pas comme vous avez l’habitude, en deux ou trois clics. Mais Julien est très réactif et saura vous guider du mieux possible.

Les avantages? C’est un shop physique sur Metz. Lui pourra vous donner les mesures dont vous rêvez et vous donner plus d’infos que Thibaud, le commerce, c’est son métier. 

Et pour votre information, en ayant eu l’occasion de passer directement par Thibaud et par MonsieurCam, les prix sont les mêmes. C’est pour ça que ça ne me dérange pas de passer par l’un ou par l’autre. Faire vivre les boutiques physiques qui proposent autre chose que des marques tendance, c’est important pour la diversité!

Les inconvénients? Tout n’est pas disponible chez Julien. Mais comme personne ne sait exactement ce que Thibaud a en stock (haha), ce n’est pas vraiment un inconvénient.

Vous le verrez plus loin dans l’article, c’est un vrai shop, avec une vraie belle sélection. Pas un stand au marché ou un stockist au fond d’un garage haha.

Et question tarifs?

Bon je ne vais pas faire l’inventaire des produits avec leurs prix mais c’est une question importante quand même pour le positionnement sur le marché. Trois exemples: une veste col châle, une loco et un fatigue pant.

Les vestes col châle sont à 160€ et le fatigue pant à 130€ par exemple.

La veste col châle, la veste parfaite?

Arashi Denim – Col châle, tissu HBT, boutons noirs contrastants. Simple et efficace.

La veste col châle est celle qui fera partie des trois tenues que je vous propose en fin d’article. Elle est en toile HBT souple, parfaite pour les beaux jours ou en mid-layer. L’envers du col est contrasté, les coutures sont toutes très belles avec les points de renfort où il faut. Les boutons sont fixés grâce à un système de goupille. Ca permet d’en changer si vous en trouvez d’autres à votre goût ou plus simplement de laver la veste en machine en les protégeant (et la machine aussi par la même occasion). 

Le col contrastant.
La goupille permettant de retirer le bouton.

Je tenais à vous montrer cette veste col châle, parce que j’ai la même de la marque Visvim, dont le travail est exceptionnel comme vous le savez. On va faire un petit comparatif photos.

Veste col châle Visvim.
Pas tellement de différence au niveau du col.
La veste VIsvim est plus fitée. Normal, c’est une des caractéristiques de Visvim les coupes plus modernes.

Comme vous le voyez, la seule différence notable porte sur la coupe, plus ajustée sur la Visvim que sur la Arashi. Bon ok d’un côté il y en a une en corduroy et de l’autre une en HBT, mais ça c’est un détail. Thibaud, comme Visvim, propose pas mal de déclinaisons de cette veste (jeans, canevas, HBT…etc). Il y a une poche poitrine en plus sur celle de Thibaud, et une petite poche format smartphone boutonnée à l’intérieur de la veste.

La poche intérieure. Petit smartphone (je n’arrive pas à la fermer avec mon iphone, cartes… etc

C’est vraiment une pièce que je trouve géniale. Le col châle permet de la passer sur à peu près n’importe quel autre col sans que ça soit visuellement trop lourd. La coupe droite, c’est LA coupe parfaite pour tous ceux qui veulent porter un peu de loose, et adaptée à la plupart des morphologies. Même avec du slim ça passe très bien.

Et pour le fun, elle est à 160€ chez Thibaud, contre 6/700€ chez Visvim. 

Vous verrez à la fin de l’article qu’on peut porter cette veste dans des tenues d’influences diverses, sa polyvalence est vraiment un atout!

La loco, une pièce forte qui faite une tenue à elle seule!

Arashi canev veste motif camo Mitchell
Magnifique canevas, motif camo Mitchell.

Pour la loco, idem, vous voyez les photos, elles parlent d’elles-mêmes! Triple stitch, toile canevas camo Mitchell, rivets de renfort etc etc! Pour info, une bête trucker en jean ou canevas, chez Levis, c’est 120€. Voilà.

Alors niveau design, avec les coutures travaillées et triplées, les rivets, le col et les poches, on peut parler d’une pièce assez forte avec du caractère. Le genre de pièce qui te fait une tenue à elle seule pour paraphraser Boras. Un simple tee ou sweat en dessous, un jean et la tenue est faite.

Je vous avais déjà parlé du camo Mitchell dans mon premier article, c’est vraiment simple à placer dans un contexte urbain, street ou workwear. 

Gros plan sur un bouton riveté.
L’intérieur de la veste. J’adorerais une série avec ce motif sur l’extérieur… Thibaud, si tu lis ça… 🙂
L’emmanchure.
Poche poitrine avec son ouverture particulière et le compartiment stylo.

L’avantage de celle-ci par rapport à la surchemise en camo, c’est qu’il y a des poches. Forcément, c’est une veste et l’autre est une surchemise… Quatre poches extérieures, plus une pour un stylo, et une poche ouverte intérieure.

Je vous parle de cette veste mais je crois qu’il n’y a plus beaucoup de stock dessus. Par contre elle est re-produite dans un denim de 10 oz non selvedge avec coutures blanches, beaucoup plus souple que celle-ci. 

En effet, celle-ci n’est pas souple. N’espérez pas la placer en mid-layer, c’est une armure faite pour affronter les éléments. Il va falloir du temps pour la poncer

Le « fatigue pant » P47, indémodable classique.

Toile HBT, poches plaquées, coutures impeccables. Un régal pour les yeux.
Poche arrière et side adjuster.

Je sais que Thibaud déteste quand on parle de fatigue pant, qui est un terme générique qui regroupe plein de pantalons de l’armée. M’en fous, je fais comme tout le monde, j’appelle ça un fatigue pant héhé.

Pour le fatigue, finitions comme le reste, au top. Double stitch en point de chaînette sur la couture intérieure et extérieure, side adjusters, toile HBT qui respire la solidité en main. Pour le même prix que la concurrence. 

La différence réside essentiellement dans la qualité du tissu et la coupe, qui sont toutes deux des reproductions d’époque. Tissu très solide donc, et coupe large. Ce n’est pas un baggy, mais c’est bien plus large que ce que propose la concurrence (je pense notamment à ce fatigue pant de Drapeau Noir). La coupe, pour ceux qui ne sont pas habitués à porter du loose, peut dérouter au premier abord. Mais une fois qu’on y a gouté, difficile de revenir à des bas plus ajustés. Pour ma part en tout cas.

Par contre il faut retoucher la longueur. Ou mesurer 2m20, avoir 2/3 de son corps en jambes, voire, au pire, aimer faire des stacking de sauvage. Bon l’avantage, c’est que c’est plus facile de couper un pantalon trop grand que de rallonger un pantalon trop court non? 🙂

Le revers. Belles finitions, la double couture à l’intérieur et à l’extérieur inspire confiance.
Gros plan.

Création de la marque en 2007

Thibaud a lancé Arashi à une époque où le vêtement masculin ne faisait pas autant parler de lui qu’aujourd’hui avec la multiplication des marques et medias digitaux. Les petites marques étaient peu nombreuses, et surtout très confidentielles. En effet, le vêtement sur Internet n’en était qu’à ses balbutiements et hors grosse agglomération, il était encore plus difficile de toucher du monde.

Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaaaaaîtreeeuuuuh… Oups pardon, rechute aznavourienne, ça arrive de temps en temps.

Bon quand même pas, mais c’est en 2007 que la marque est créée.

Passionné de militaria et de l’état d’esprit des Etats-unis des années 50/60, Thibaud décide un jour de créer des vêtements, à côté de son travail principal, le tatouage. 

Aujourd’hui, en 2020, la marque propose un vestiaire orienté militaria et workwear complet, pantalons, jeans, chemises, sur-chemises, vestes. Sans parler des accessoires, bucket hats, sacs de voyage, tote bags. Encore une fois, des matériaux bruts, bien travaillés. On passe de la reproduction de jean des années 30 aux vestes de combat américaines, avec des toiles sélectionnées par Thibaud pour leurs qualités de résistance et proches de l’esprit d’origine.

Pour l’anecdote, il est capable de vous parler pendant 10 minutes du fait que sur tel pantalon il y ait une boutonnière et pas une braguette! Si si! Et pour résumer, parce que je sais que vous seriez frustrés de ne pas connaître la raison, c’est historique. Avant guerre, braguette, métal. Pendant, effort de guerre, plus de métal, boutons. Voilà. Je sais plus quel pantalon et quelle guerre, mais vous voyez l’idée.

Pas de concession, c’était comme ça avant, on refait comme ça maintenant, et pis c’est tout! 

Bon, une fois que j’ai écris ça, je me dis que les coupes ‘carottes’, c’est pas demain la veille qu’il en fera…

Tant pis je continuerai mes bricolages sur les bas de pantalons (et si vous êtes patients, vous trouverez mes tips plus loin dans l’article).

Un petit mot rapide sur la production

Tout est fait en Thaïlande, dans des ateliers familiaux, avec des machines qui font rêver les geeks du jean, Union Spécial et compagnie.

Pourquoi en Thaïlande?

Parce que c’est apparemment le meilleur compromis qu’ait trouvé Thibaud entre coût de revient et qualité de puriste.

Il paraîtrait même que pas mal de marques (dont certaines ayant pignon sur rue) font fabriquer dans la même région, sans trop s’en vanter parce que c’est moins vendeur que du made in France ou made in Japan. Thibaud, au contraire, est fier de la qualité de sa production et se rend là-bas régulièrement pour superviser la production et affiner les nouvelles collections.

Voici quelques photos issues des archives de Thibaud, montrant le matériel de production. C’est beau, c’est vieux, les plus geeks d’entre vous sauront peut-être même mettre des noms sur ces machines.

Interview à distance, pour cause de pandémie imprévue.

J’avais prévu de faire une interview face à face avec Thibaud, mais les circonstances exceptionnelles de ce printemps 2020 (pandémie de Coronavirus, pour toi, le lecteur de l’an 2342 qui lira cet article depuis ta navette spatiale en direction de Mars) en ont décidé autrement et l’échange s’est donc déroulé par mails.

En plus, pour ne pas arranger les choses, Thibaud est bloqué en Thaïlande depuis le début de cet épisode sanitaire… Parti juste avant que les choses n’empirent pour superviser la nouvelle collection, il s’est retrouvé coincé là-bas.

  • Pourquoi avoir créer Arashi?

Avant de me mettre à faire du tatouage,j’avais déjà sorti plusieurs séries de Tee-shirts et chemises serigraphiés dans un esprit rétro 80.

Mais c’est après plusieurs séjours en Thaïlande que j’ai découvert le potentiel de fabrication et de savoir-faire qu’il y avait dans ce pays que j’ai décidé de me lancer dans ce nouveau projet…

L’envie de créer des produits authentiques de qualité fidèles à l’esprit des vêtements d’autrefois et à un prix abordable…

  • Arashi, d’où vient ce nom?

C’est une référence sonore à un personnage figurant dans la série « Les têtes brûlées »  et comme en 2007 c’était le début de l’engouement pour les trucs japonais , j’ai trouvé que le nom collait et sonnait bien…

De plus Arashi signifie tempête en Japonais ,et comme ce qui se vend le mieux c’est le vent…

  • Quelles sont tes influences?

Je viens du milieu mods scooter-boy ou le look consistait déjà en un mélange de vêtements civils ,sports et militaires…

De plus très jeune j’ai eu la chance de connaître la grande époque des friperies et surplus militaires US où, il y à longtemps, on trouvait des trésors pour une misère… J’ai donc une grosse passion pour les vêtements militaires et bien évidemment le denim de qualité.

  • Style de tatouages préféré?

Je fais des tatouages depuis 1998 et mon style favori à réaliser a toujours été le traditionnel américain, qu’il soit en couleurs ou noir et gris.

  • Une décennie qui te parle?

La période mi 50’s à mi 60’s pour tout ce qui est look voitures et motos; je trouve que c’est là que l’on trouve les trucs les plus sympas…

Mais bon toute époque a son lot de choses intéressantes…

  • Quand tu as créé la marque, il y avait combien de pièces disponibles?

En 2005 au tout départ j’ai fait fabriquer des casques de moto ,façon Bell 500 dans une usine que j’ai sourcé et qui fabriquait les casques Damntrax.

Puis en 2007 j’ai sorti ma première série de 80 jeans en Indigo selvage 15 Oz…

  • Et aujourd’hui?

J’ai 3 modèles de jeans principaux: une coupe 50, une 60, une plus ajustée; et je sors de temps en temps une série différente. 

4 fatigue pants, 5 modèles de vestes, 2 modèles de chemises, lesquels sont dérivés en différentes toiles selon ce que je trouve sur le marché (j’utilise beaucoup de tissus dead stock venant du Japon) et uniquement en petites séries, de 20 à 50 pièces.

  • Une marque de fringues qui te parle?

Mister Freedom! Je vois peu de trucs être aussi bien pensés que les créations de Christophe Loiron, à part peut-être Freewheelers. Après c’est un peu inaccessible niveau tarifs…

C’est un peu le problème de nos jours: pour être habillé comme un ouvrier ou un clodo des années 20 il te faut sortir 2000 euros…

  • Un rêve à réaliser dans les prochaines années?

Développer mes productions et être enfin en mesure d’en vivre! Pour l’instant c’est plus un hobby ou une passion dans laquelle j’investis tout ce que j’ai…Mais bon la « mode » étant en train de me rattraper, les ventes augmentent, me permettant de réinvestir dans de nouvelles réalisations… Après, il est vrai que j’ai un réel problème de commercialisation de mes produits mais bon petit à petit…

  • Un souvenir en particulier lié à Arashi?

Des anecdotes j’en aurais plein, mais j’évoquerai seulement la joie ressentie chaque fois qu’une personne me signifie sa satisfaction de posséder une des mes productions…

  • Un tissu préféré?

La c’est très difficile de choisir! Bien sûr les toiles denim, un bon HBT, pour la polyvalence un sergé de coton (tu peux tout faire dans cette toile).

Sinon la popeline tropicale utilisée pour les tenues portées au Vietnam serait effectivement mon tissu favori!!!

  • Si tu ne devais sauver qu’une seule pièce de ta collection, ça serait laquelle?

Là aussi difficile de choisir… Je dirais mon P44 monkey Pants et ma veste en denim reprenant la coupe de la HBT 43 que j’ai sorti en 2010, pour leur côté pratique et confort, puis parce qu’ensemble tu as une super tenue!

  • Je sais que le commerce digital n’est pas ton truc, mais est-ce qu’on peut espérer un jour un e-shop ou quelque chose dans le genre?

Bien sûr il va falloir que j’y songe sérieusement, les gens préférant dans leur majorité cliquer sur des cases plutôt que d’avoir un contact réel par message ou conversation téléphonique…

  • Il paraît que tu testes tous tes produits, et les jeans en particulier, en machine sur tous les cycles possibles, c’est vrai?

Oui effectivement je teste le comportement au lavage de chaque nouveau modèle, je passe donc tout à 60 et 90 degrés. Comme ça je sais exactement ce que je vends et comment va se comporter tel ou tel article…

Pour moi il est hors de question de vendre des produits de basse qualité. Certaines pièces ont un tissu qui est déjà pré-lavé pour éviter les surprises. Mais comme de façon générale je n’utilise que des tissus de qualité on a rarement des surprises…

Après si on veut garder ses vêtements longtemps et les voir évoluer correctement au niveau délavage, il y a des règles à respecter…

On finit avec ces deux photos d’un jean Arashi, porté par Thibaud pendant 4 ans, lavé et patiné. Magnifique, il n’y a pas d’autre mot:

Visite chez Monsieur Cam, boutique aux accents workwear. 

Parce que Thibaud a une manière de présenter ses stocks assez peu orthodoxe (pas de racks photogéniques pour l’écriture d’un article), je vous emmène voir ses produits ailleurs.

A quelques pas du centre-ville piéton de Metz, dans une boutique orientée workwear et military. Tenue par Julien, un passionné de vêtements et de vieille mécanique (en particulier de camaro, d’où le nom de la boutique), ce commerce indépendant mérite qu’on s’y attarde. Pas seulement parce qu’il est le seul à distribuer Arashi pour le moment (avec un autre shop breton mais qui ne propose que les jeans), mais aussi parce qu’il propose des marques assez confidentielles comme Kytone par exemple et des gros classiques du workwear comme Red Wing.

Vous pouvez retrouver sa boutique en fournirue, à Metz, et sur Facebook ou Instagram.

Depuis peu, il travaille à la création d’un e-shop afin de satisfaire le plus de monde. Quoi? Il y a des gens qui habitent plus loin que Metz? Jamais entendu une telle ineptie! Je plaisante, mais pour une fois qu’un shop intéressant n’est pas implanté à Paris ou une autre grosse agglomération, et que je peux m’y rendre, j’avais envie de vous en parler un peu.

La devanture, le chef à gauche et une demi-voiture à droite. 😛

Tour rapide de la boutique avec des marques de qualité…

Dès qu’on passe la porte (et même dès qu’on pose les yeux sur la vitrine), on voit ce que Julien aime: les vieilles bécanes, les matériaux bruts, les fringues faites pour durer et les marques qui sortent de l’ordinaire.

Le reste de la demi-voiture…
C’est beau, c’est bien rangé, aéré.
Des grosses chaussures (pour la montagne je crois, ou la plongée sous-marine, j’ai oublié).

Vous pourrez trouver des marques telles que Portuguese flannel, Pike Brothers, Deus Ex Machina, Astorflex, Red Wing, Kytone, Stan Ray, Novesta, Japan Blue, Fleurs de Bagne etc etc. Une très belle sélection en résumé. Rien que pour ça, ça vaut le détour. Mais surtout, ce qui m’a donné envie d’y rester, c’est l’attitude de Julien. De très bon conseil, pas rentre-dedans avec les clients, discret quand il faut et présent au bon moment, c’est tellement agréable d’avoir affaire à un passionné qui connaît ses produits sur le bout des doigts! Et ce n’est pas pour rien qu’il les connaît, c’est parce qu’il ne vend que ce qui lui plaît et ce qu’il porte lui-même! 

…dont Arashi Denim, évidemment.

Forcément, on s’arrête un peu plus en détail sur Arashi, c’est l’objet de l’article. J’aurais bien aimé vous présenter toute la gamme en détail tellement elle est chouette, mais on va s’arrêter sur les trois jeans que Thibaud propose. Tous montés avec des toiles superbes et des finitions dignes des denimheads (point de chaînette, rivet, toile selvedge japonaise, slub plus ou moins prononcé…etc etc).

De gauche à droite, nous avons:

 un jean type rancher, reproduction d’une coupe Levis des années 30/40. Coupe large, taille relativement haute, j’ai eu un gros coup de coeur pour ce modèle et ai la chance d’en avoir un depuis peu. Comme c’est un « taille haute » (taille naturelle plutôt pour ne pas froisser Matthieu), il a une fourche relativement longue. Parfait pour moi qui aime porter mes pantalons bien bas sur les hanches. 

Il est large, dans une toile de 14 oz avec un slub magnifique. Pour l’instant je ne l’ai pas fait retoucher, j’attends de trouver quelqu’un dans le coin de chez moi qui puisse faire le point de chaînette. En effet, pour une fois que je mets la main sur un jean de bonne qualité dont la coupe me convient presque parfaitement (un petit fuselage en bas tout de même peut-être), j’ai envie de faire les choses comme il faut et pas par moi-même. Je le porte à la maison en attendant, pour casser la toile et commencer le délavage comme il faut.

 une reproduction d’un jean Levis 501 des années 50, avec une coupe droite tapered. C’est une autre toile de 14 oz, japonaise et selvedge aussi. Moins large, avec une toile plus conventionnelle que le premier. Mêmes finitions, même qualité. C’est LA coupe la plus simple à porter, le 501 que tout le monde connaît. Bon pour le coup, j’avoue que c’est moins mon truc, ce n’est pas assez large pour moi. Mais c’est un jean qui parlera à plus de monde.

 – et enfin une reproduction d’un jean LEE des années 60, avec une coupe droite. Je trouve que la toile a des reflets un peu métallisés, et dans une coupe typiquement workwear, c’est le jean qu’il vous faut si vous aimez l’ambiance garage, mécanique et l’ouest américain (What? Quel rapport?).  Toujours le même souci du détail, toujours une toile japonaise selvedge de 14 oz.

On a essayé de mettre trois tailles identiques sur le portant, mais manque de chance, il n’y avait plus de W32 sur le « 501 ». Ca ne fait pas une grosse différence, et on voit bien les trois coupes quand même. Pour ne pas surcharger l’article en photos, j’ai pris des gros plans uniquement du mien.

On a fait le tour de ces quelques produits de la marque, tenez-vous au courant régulièrement en suivant Arashi et MonsieurCam sur les réseaux sociaux, la nouvelle collection est en préparation et il y a des choses assez folles (truckers en canevas olive, veste col châle avec un tissu rayé horizontal type prisonnier…etc). Il n’y aura pas de publicité spam, ce n’est pas le style de Thibaud. Un jour ça sera disponible, et voilà.

Maintenant je vous propose, comme Boras avec son article sur Kestin, trois tenues sur la base d’un même ensemble. Pour vous montrer qu’on peut, avec un peu d’imagination et quelques accessoires, amener un ensemble dans un univers ou un autre.

Un « costume » pour trois registres différents: workwear habillé, street héritage et militaria.

Présentation du principe.

Pendant longtemps j’ai cherché un « costume ». Je mets des guillemets à costume parce que je devrais plutôt parler d’ensemble coordonné, mais costume c’est clâââsse. Les occasions de bien s’habiller sont plutôt rares dans ma vie, mais quand elles se présentent je ne sais jamais trop sur quel pied danser. J’arrive toujours à produire quelque chose, mais ce n’est jamais ce qui me fait rêver.

Le costume traditionnel, ce n’est pas pour moi. J’aurais l’impression d’être déguisé, d’être mal à l’aise. Et il n’y a rien de pire qu’être mal à l’aise dans ses fringues, surtout pour un évènement qui sort déjà de l’ordinaire.

Le padding, ça m’angoisse.

Les boutons en série sur les manches, ça m’angoisse.

Les poches travaillées, ça m’angoisse.

Les revers trop petits ou trop larges, ça m’angoisse.

Bref, le costume classique m’angoisse.

Sans parler du fait qu’une fois l’évènement passé, dans mon cas, je remiserais l’ensemble au placard en attendant le prochain mariage ou je ne sais quoi. Parce que ressortir une veste ou un pantalon seul je n’y arriverais pas.

Je m’étais plus ou moins résigné, de temps en temps des ensembles me faisaient de l’œil, en corduroy en particulier. Je n’ai jamais sauté le pas, parce que c’était cher, et parce qu’un costume en velours, même avec une veste plus typée workjacket, ça ne peut pas se porter toute l’année.

Et, à peu près à la période où Boras a dégoté son ensemble Kestin vert, j’ai trouvé exactement ce que je cherchais!

Chez Thibaud bien sûr, sinon je ne vous en parlerais pas ici. Je ne suis même pas sûr que ces deux pièces aient été pensées par Thibaud pour être combinées ensembles.

Mais ça fonctionne incroyablement bien!

Un ensemble en HBT OG 107 (c’est la couleur OG 107, pour Olive Green 107, 107 étant une nuance de vert). A première vue, pas de quoi faire une tenue de mariage. Bon on va mettre les choses au clair tout de suite: les gens qui se marient autour de moi, ils ne vivent pas dans des châteaux et ne sont pas milliardaires. Et pour les autres occasions comme un repas ou un entretien d’embauche (de manière générale hein, pas pour moi ces trucs là haha), avoir quelque chose qui me corresponde tout en étant plus habillé que ce que je porte normalement ça me suffit.

La veste HBT

La veste col châle d’abord. Je vous en ai parlé au dessus. C’est une T.U.E.R.I.E. Elle se porte tellement facilement en outerwear à la bonne saison ou en mid-layer à la mauvaise que c’en est indécent.

C’est en partie grâce au tissu, très souple même s’il est tissé assez serré, mais surtout grâce au col et à l’absence de boutons sur les manches. Ca permet de caler cette veste en mid-layer sans avoir des empilements de cols ou de boutons aux manches à n’en plus finir. Tissu souple, coupe droite, on ne se sent pas comprimé.

Vous avez vu les photos plus tôt, niveau qualité et construction, c’est top. Concernant l’intégration de la veste dans un vestiaire lambda, c’est aussi très facile. En effet, bien que ça soit une pièce inspirée d’un univers militaire (tissu HBT, couleur OG 107, boutons militaires), le col châle la sort complètement de cet univers. C’est une poésie à lui tout seul ce col. De plus, l’absence de poches à rabat, d’épaulettes ou de boutons aux manches en font une veste polyvalente.

Bref, vous l’avez compris, je suis fan de cette pièce. Si je ne devais retenir qu’une seule pièce de Arashi, ça serait cette veste. Elle est déclinée en plusieurs tissus en plus, et franchement ça pourrait vite devenir une collection chez moi…

Le pantalon HBT

C’est un pantalon un peu particulier. Les finitions de sa reproduction du pantalon USMC (poches arrondies, pas de side adjusters) avec le patron plus large de son monkey pant (le fameux pantalon avec une poche à rabat sur les fesses). C’est la coupe la plus large qu’il propose, donc ma préférée.

Le même tissu que la veste, on ne va donc pas s’attarder dessus, juste dire que c’est portable du printemps à l’automne. En hiver c’est un peu léger, mais pour ceux qui ont l’habitude de travailler dehors en hiver, c’est un pantalon normal: un caleçon long un peu technique en dessous et c’est parfait.

La coupe, donc, est large. Le pantalon est fait pour être porté relativement haut, même si ce n’est pas un taille haute. La fourche est par conséquent assez basse, parfait pour moi.

Le seul « point noir », et je mets point noir entre guillemets parce que c’est vraiment une question de goût et de logique, c’est la longueur du pantalon. J’aime porter mes pantalons bas sur les hanches ET courts aux chevilles. Du coup, ils sont, dans 90% des cas, trop longs, et ce quelle que soit la marque. Arashi ne fait pas exception, j’ai dû reprendre le bas.

Comme j’ai coupé une grosse dizaine de centimètres en bas, je me retrouvais avec une ouverture de jambe de 26/27cm. Or, j’aime les coupes avec un taper assez prononcé, à la limite du baloon pant. Vous voyez, le pantalon très large juste réduit drastiquement en bas. Qui passe de 30 à 20 centimètres en un clin d’oeil. J’ai donc décidé de faire des pinces cousues en bas. C’est du bricolage, certes, mais c’est fait avec un bébé de 9 mois dans les jambes haha. De toute façon, j’ai laissé suffisamment de longueur pour pouvoir roulotter le bas, alors les pinces ne se voient pas beaucoup.

Petite parenthèse, l’occasion de parler de mes coupes de pantalons

Vous êtes quelques-uns à me poser la question sur Instagram ou le forum BG à propos de la coupe et du tombé de mes pants. C’est l’occasion de vous en parler rapidement. J’aime beaucoup les coupes larges à très larges, mais tout de même dynamiques. Pour parler de dynamisme, il faut que la coupe soit plongeante, resserrée en bas. Une coupe carotte, mais agressive. C’est large jusqu’au mollet et ça se rétrécit d’un coup. C’est ma coupe préférée, mais ce n’est pas celle d’origine sur beaucoup de mes pantalons. Au lieu de chercher la coupe parfaite pour moi, j’ai décidé un jour de la bricoler, d’une manière ou d’une autre.

Si l’ouverture de jambe est trop importante pour moi, je la réduis. Pour ce faire, soit je fais comme sur ce pantalon des pinces, soit plus généralement, par flemme, je fais un pinroll. Boras en abusait aux débuts du blog, puis il s’est ravisé et a finit par ne plus aimer ça du tout. Ma version du pinroll est un peu différente de celle de ses débuts. C’est un pinroll qui ne colle pas à la cheville. Un pinroll loose haha.

Comme j’aime les coupes tapered mais que j’aime quand même les ouvertures de jambe assez larges, je fais un pinroll léger et noyé dans les deux, trois, voire quatre revers que je fais sur mes pantalons. Oui oui, les donuts, c’est la vie! Je préfère 4 revers assez petits que deux très larges. Question de goût.

Donc soit je ne touche à rien quand la coupe me convient, soit je fais un pinroll plus ou moins important en fonction du pantalon (et je lui colle deux points de couture à la main pour être sûr qu’il ne bouge pas ou une épingle à nourrice si mon fils ne me lâche vraiment pas), soit je couds des pinces.

C’était l’instant tip pour avoir une coupe large agressive. Retour à notre costume.

Première tenue: habillée aux forts accents workwear, ou peut-être l’inverse

La tenue que j’ai envie de porter au mariage d’un ami sans avoir l’air sorti d’un roman victorien ou d’une soirée James Bond.

Arashi denim - marque workwear militaria - veste et pantalon HBT

Comme la trame principale ne va pas changer (pantalon et veste), l’idée est de jouer sur le reste pour amener le costume dans l’univers choisi. Je ne sais pas pour vous, mais moi quand j’entends tenue habillée, je pense chemise/cravate.

Bon d’accord, je pense costume en premier, mais ça c’est la trame principale on a dit.

Donc une chemise que je trouve parfaite ici parce qu’elle n’est pas trop formelle, assez ample sans trop l’être. Et surtout elle est aussi en HBT, avec en bonus, la même couleur que la doublure du col de la veste! Matching parfait! C’est une popover Levis vintage, chinée je ne sais plus où. Seule et ouverte, elle est très chill avec ses poches plaquées. Fermée et sous un gilet, elle passe bien aussi. A l’époque, je la trouvais trop longue et l’avais donc raccourcie pour avoir un fit bien boxy. Je regrette un peu maintenant, mais c’est comme ça haha.

Parti pris, je ne la rentre pas dans le pantalon. C’est une popover, je trouve que ça fait moins négligé qu’une chemise classique en bas quand c’est sorti du pantalon, et ça permet de cacher la ceinture qui est d’une autre couleur que les chaussures. Parce que je n’ai pas de ceinture noire d’une part, et pas de chaussures habillées marrons d’autre part. 

Pour l’accompagner, une cravate de la même gamme chromatique, en coton. Ça a un nom les cravates comme ça, mais j’ai oublié.

Passons, c’est encore moins ma tasse de thé que les trucs techniques dans les fringues.

Et pour être encore un poil plus dans le registre habillé sans trop l’être, je porte un gilet de la marque Kytone. Dans l’idéal, un gilet en HBT OG 107 aurait été le rêve, mais je n’en ai pas trouvé. Celui-ci fait très bien le boulot, les couleurs sont très proches. Je ne connaissais pas la marque et l’ai découverte chez Monsieur Cam.

Ça sert aussi à ça les bons shops physiques, à vous faire découvrir des marques. Acheter sur le net c’est bien, mais soutenir les passionnés indépendants, c’est encore mieux!

Comme beaucoup de mes fringues, je l’ai size-up.

Il y a une martingale derrière si j’ai besoin de le cintrer un peu plus. C’est une coupe « traditionnelle » pour un gilet de costume avec le bas en pointe et le col qui descend bas. Deux petites poches plaquées en bas, d’une forme originale, ajoutent à la décontraction de la pièce.

C’est typiquement le gilet que vous pouvez porter dans une tenue un peu habillée comme ici ou dans un registre plus workwear avec un jean, un henley ou une chemise et une veste de printemps type work jacket. 

Aux pieds, une paire de docs noires classiques. En fait c’est un choix par défaut, parce que je n’ai pas de paire de chaussures un tant soit peu habillée. Pour cette tenue, j’aurais aimé une paire de brogues basses type Tricker’s, mais c’est trop cher pour le peu de fois que j’aurais l’occasion de les porter.

Et une montre ancienne au poignet. A priori, selon l’horloger à qui j’en avais confié la restauration, ce serait une montre des années 10/20, d’officier militaire si je me souviens ce qu’il m’avait dit. Je porte rarement de montre, alors c’est l’occasion de la sortir. Mouvement mécanique à 16 rubis, à remonter tous les jours. Autant dire qu’elles ne tournent plus beaucoup depuis que je ne travaille plus.

Bien habillé, mal coiffé. La base.

J’avais envie de tenter une coiffure années 30 avec les cheveux plaqués en arrière pour le shooting.

Mon peigne s’est barré à toute vitesse en voyant l’étendue des travaux.

J’espère qu’il ressortira un jour, je le vois trembler comme une feuille derrière la brosse à dents, laissons lui le temps de reprendre ses esprits.

Voilà pour la première tenue, elle reste évidemment dans mon univers, au moins au niveau des coupes.

C’est la meilleure manière d’être bien dans ses fringues, peu importe le contexte. On est très loin du sartorial ou des tenues conventionnellement admises comme étant habillées, mais en reprenant quelques codes de celles-ci on peut à la fois mettre un pied dans un univers différent tout en gardant l’autre pied dans notre univers.

Deuxième tenue: street héritage!

Pour ceux qui ont Instagram, vous l’aviez vue passer il y a quelques temps celle-ci.

J’ai décidé de la reprendre ici parce qu’elle résume exactement l’esprit street héritage (terme inventé par Boras himself sivouplait). Des codes street datés, une touche de modernité et des gros classiques indémodables.

Arashi denim - marque workwear militaria - veste et pantalon HBT

Pour tirer cet ensemble vers un univers plus street, rien de compliqué.

Les coupes sont parfaites pour ça, large en bas avec un taper prononcé qui rend le pantalon un peu plus agressif et boxy en haut. C’est déjà 80% du boulot de fait. Hommage aux années 80/90 avec leurs coupes baggy et tee 3XL.

Le hoodie, ou sweat à capuche pour les vrais, est aussi une pièce emblématique de la culture street. Ici, point de hoodie, mais un interliner. Même esprit avec sa capuche bien enveloppante, mais pas de manches. Et cette fois, vous avez vu, je le porte comme il faut, entre deux couches haha.

Arashi denim - marque workwear militaria - veste et pantalon HBT

C’est, comme je vous le disais la dernière fois, LA pièce emblématique de la marque Engineered Garments. Mais ce n’est pas un interliner EG ici, c’est une reproduction faite à ma demande par ma couturière/créatrice préférée, Emine. 

Emine a aussi une boutique à Metz, comme Julien, et c’est aussi une indépendante. La différence avec Julien, c’est qu’elle ne vend que sa propre production, sous la marque Handmadebyemine. C’est elle qui sélectionne les tissus, créée les patrons, coud, vend. Boulot incroyable! Essentiellement axée sur la mode féminine, ses collections comportent quelques pièces unisexes. Le hirka, par exemple, un kimono d’origine turque, à l’inspiration japonaise. Il n’y a pas de cordons comme les noragis, et les manches sont plus larges, mais les grandes lignes sont similaires. 

J’aime beaucoup ses choix artistiques et certains tissus comme celui de cet interliner me sautent dessus sans que je puisse y résister. En effet, j’ai aussi un hirka avec ce tissu, un velours bien coloré qui donne le sourire. Et en le voyant en boutique, j’ai tout de suite imaginé le résultat sur un interliner.

Je n’aime pas tellement « copier » le design de marques réputées, mais Daiki ne m’en voudra pas parce qu’il ne le saura jamais haha.

Me voilà donc avec cet interliner avec des singes, des lianes et des fleurs sur fond jaune. J’adore. Ca ravive et illumine n’importe quel jour d’hiver. 

En dessous, un tee-shirt Uniqlo U de cette saison, dont Triplepape (une sorte de double en plus beau de moi), grand fan de la marque et toujours à l’affut des bons plans, m’avait parlé à sa sortie.

C’est un tee-shirt oui, mais pas de n’importe quelle couleur! Au lieu du blanc traditionnel immaculé et renouvelé d’année en année, c’est un tee-shirt écru. L’avantage, c’est que c’est une couleur plus douce, presque rosée selon la luminosité, qui s’intègre bien mieux dans certains cas que le blanc. Et tout ça à prix Uniqlo!

Maison Cornichon en propose un dans ce coloris depuis longtemps, bien plus qualitatif au cas où ça vous intéresse. Mais bon, pour me faire baver et cracher de la purée de betterave dessus, un tee-shirt d’entrée de gamme, ça me suffit largement.

Aux pieds, une paire aussi très emblématique de la culture street, et culture fringues tout court d’ailleurs, des Clark’s Original Wallabees. Vous connaissez tous la paire, Boras en porte tellement qu’on dirait qu’il en a autant que des FBT. C’est pour dire…

J’en ai porté pendant des années, puis me suis un peu lassé pour passer aux desert boots de la marque.

Mais j’y reviens doucement, surtout avec des modèles un peu particuliers comme celui-ci. Ce n’est pas une semelle en crêpe, qui comme chaque porteur de Clark’s le sait, est le must du confort tant qu’il ne pleut pas (haaa ces souvenirs de rues pavées sous la pluie, ça fait travailler les adducteurs je vous le garantis).

Non, ici, c’est une semelle Vibram!

Mes semelles préférées! Confort, robustesse, design, j’aime tout sur les Vibram en général. 

Et, en plus de la semelle Vibram, il y a une membrane Gore-tex dans la chaussure. De quoi affronter les rues pavées en hiver avec le sourire. Et à l’extérieur c’est un cuir bien texturé qui apporte une jolie note de relief à l’ensemble.

J’aurais pu pousser le curseur un peu plus loin avec une casquette et/ou un collier Borali à la ceinture. Mais les codes sont assez ancrés dans l’univers street pour m’en passer. Et surtout, avec cet interliner, qui est déjà une pièce forte, pas besoin d’en rajouter. 

Troisième tenue: militaria.

Alors là, je vais m’attaquer à un exercice très compliqué je trouve, essayer de faire du militaria sans être premier degré. Vraiment le genre d’exercice que j’aime.

J’ai pensé à ça parce que Arashi, c’est en premier lieu une marque de militaria/workwear. Et que quand on voit les produits pour la première fois, on se dit que c’est beau, mais très typé militaria.

Premier point: faire avec ce que j’ai.

Pas simple, je n’ai pas grand chose de militaire dans mes placards (si on exclut les tee-shirts et autres sweats qui ont une origine militaire). J’ai beaucoup de vieilleries par contre chez moi. Alors je me suis dis ok, militaire, mais pas le militaire en treillis rangers de 2020, plutôt le militaire période guerre du Vietnam en perm. 

Premièrement parce que l’univers militaire et tout ce que ça implique, ce n’est vraiment pas ma passion. Respect évidemment, mais les armes et la discipline, c’est pour les autres.

Et deuxièmement, parce que dans mon esprit et la culture cinématographique que j’ai, Apocalypse Now, Full Metal Jacket, Good morning Vietnam, Taxi driver voire Rambo sont des références! L’image du militaire complètement détruit par la guerre, qui a un pied dans la tombe même quand il n’est plus sur le champ de bataille, qui ne s’intègre plus à la vie civile et qui souvent a des troubles post-traumatiques sévères.

Pour résumer, physiquement, je vois un mec buriné par les éléments. Le regard ailleurs, la cigarette au coin des lèvres et le zippo dans la poche. A moitié débraillé, mixant son uniforme avec des vêtements civils.

Arashi Denim HBT pants & jacket field militaria style

Quoi de mieux pour s’approcher de cette image qu’une chemise hawaïenne ouverte sur un tee-shirt ?

Un maillot de corps à la place du tee-shirt me direz-vous. Oui, mais ça j’ai pas.

Maillot de corps et torse velu, ça fait rarement bon ménage.

Me voilà donc avec une chemise Levis typiquement hawaïenne, col requin, boutons en bois et motifs qui parlent d’eux-mêmes. Je décide de jouer le jeu à fond et rentre le tee dans le pantalon tout en gardant la chemise à moitié boutonnée.

Arashi denim - marque workwear militaria - veste et pantalon HBT
Arashi denim - marque workwear militaria - veste et pantalon HBT

Aux pieds, un classique de chez classique, des Converse All Star. Pas la version Chuck Taylor 70, plus récente. C’est un choix voulu, pour la note plus ancienne et moins travaillée de la All Star. C’est presque trop téléphoné de porter ces chaussures dans cette tenue.

Mais de temps en temps, le choix de l’évidence peut être le bon.

Et ça permet d’ancrer la tenue dans une intemporalité qu’une autre paire n’aurait pas pu faire.

Arashi denim - marque workwear militaria - veste et pantalon HBT

Une ceinture Filson bien pratique vient un peu plus renforcer l’image militaire. Même si ça n’est pas une ceinture militaire à proprement parler, la couleur et la matière suffisent à évoquer cet univers.

Et deux colliers pour parachever le tout. Le premier est un Borali. Je trouve qu’il prend tout son sens ici. Il évoque soit l’artisanat de tranchée (artisanat développé par les militaires pour passer le temps quand on est au front mais qu’il ne se passe rien), soit le souvenir rapporté de perm.

Le second est un médaillon avec deux portraits photographiés. Je ne sais pas qui sont ces gens haha. C’est un peu glauque de porter des photos de personnes qu’on ne connaît pas autour du cou, mais moi ça me plaît. Sous verre bombé, je pense que ces portraits datent du début du 20ème siècle.

Comme pour les deux premières tenues, j’aurais pu rajouter un couvre-chef ici. Un bob en particulier aurait prit tout son sens. Mais je reste impartial, il n’y en a pas eu pour les deux premières, il n’y en aura pas pour la troisième. 

Conclusion sur ces trois tenues.

Vous voyez, avec un peu d’imagination on peut s’approprier les codes d’un style vestimentaire. Avec le défi de garder l’ensemble assorti, alors imaginez en dépareillant le haut et le bas. Voire avec un vestiaire plus complet que le mien, le champ des possibles est énorme.

Tout ça pour dire qu’on peut tirer partie de vêtements qui ont un univers bien à eux avec peu de choses. Et sans changer la silhouette générale.

Je vous disais que j’avais eu un gros coup de cœur pour cet ensemble, et pour Arashi de manière générale. Vous comprenez pourquoi maintenant? Au delà de la solidité, des tissus et du design un peu brut de la marque, c’est aussi parce que bien que possédant une forte connotation workwear et militaire, la marque peut entrer dans pas mal d’univers.

Le mot de la fin.

Le pavé sa grand-mère! 8500 mots! Et écrit en 72 siestes de mon fils, c’est surtout ça la perf. Ca doit partir un peu dans tous les sens. En me relisant je me comprends globalement, alors j’espère que je ne vous ai pas perdu en cours de route.

A l’heure où j’ai écris ces lignes, je n’ai eu qu’un bref aperçu de la collection à venir. Une chose est sûre, vous risquez d’en voir une partie sur mon feed Instagram bientôt.

Gilet Workwear Arashi Denim camo
Nouveau gilet bientôt disponible.
work jacket shawl colar us navt stripes pattern arashi denim
Nouvelle veste col châle. MAGNIFIQUE!!!

Parce qu’on ne le répétera jamais assez, il faut soutenir ces marques et shops indépendants. En temps normal pour la diversité et la passion de ces gens. En ces temps compliqués parce qu’ils vont avoir besoin de redresser la barre après des semaines sans rentrée d’argent. Comme tout le monde vous allez me dire. Oui, mais la prochaine fois que je ferai un achat plaisir, ça ne sera pas sur vinted ou chez Uniqlo. Pensez-y. Les mastodontes ou la seconde main n’auront pas besoin de vous. Eux (et les autres dans le même cas), si.

Merci de m’avoir lu jusqu’au bout (même si c’est en dix fois), n’hésitez surtout pas à me dire ce que vous en pensez. Et surtout, partagez. L’article ou le blog, comme vous voulez, mais partagez si vous êtes passionnés de fringues, Boras le mérite.

A bientôt pour un article plus léger à digérer. 😉

Par NiKKo_O

Passionné de passions, chineur de vieilleries devant l’éternel, j’aime autant les fripes que les dernières collections de marques japonaises. Ça donne des mélanges bizarres, des fois très cools et des fois pas. J’espère vous apporter un œil nouveau et différent de celui des autres rédacteurs, même si nos influences sont les mêmes.

Un style pointu et des conseils simples

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