Bon, c’est un article un peu particulier aujourd’hui. Pas dans le style, on est toujours sur du street heritage, mais plutôt sur une anecdote et au final un conseil qui te sera peut être utile un jour. Que tu sois encore à la recherche de ton style ou bien posé dans ton délire, il y a toujours un moment où tu te retrouves face à une pièce qui va te déstabiliser. Tu sais, les blogs spécialisés dans le conseil l’appellent « la pièce forte« . Chacun place sont curseur où il veut : un design barré, éloigné de son vestiaire, une couleur peu ordinaire, une matière inhabituelle, etc … ou même tout ça en même temps. Et toi, tu vas avoir le coup de foudre, ça te démange, tu ne sais pas quoi en faire mais la pièce est dans ton crâne. Ce n’est pas ici que je vais aborder le sujet du « quoi faire dans ce cas », mais plutôt te partager mon histoire (oui le mot est fort ^^).
Et bien tu vois, c’est ce que j’ai vécu avec l’achat de ce Mies coat, un classique du label japonais Visvim. Un manteau mi-long, de mi-saison en coton teinté à l’indigo naturel sur un coton souple, avec en plus un quadrillage comme motif. J’ai flashé dessus et l’ai acheté direct. Je n’avais aucune idée de comment le porter, pas une seule association en tête alors que c’est la base de tous mes achats : je vois une pièce, elle m’intrigue, des tenues se composent dans mon esprit et j’appuie sur le bouton. Là, walou, pas même un début d’idée. Je l’ai reçu, sizing parfait, pièce à tomber dans les détails (on le verra après), je suis super content de mon achat, toujours pas d’inspiration mais on verra plus tard.
10 mois plus tard, il n’avait pas quitté le mannequin Stockman de ma chambre. Je me décide à le mettre en vente pour combler un peu le compte en banque (oui un blog ça coute cher, je vous en parlais ici). Et il y a 10 jours, Bim! On me l’achète. Il doit partir pour la Suisse. J’étais content, on ne crache jamais sur du budget et en plus, ça allait chez un mec dont j’adore le style, il serait entre de bonnes mains. Tu vas me prendre pour un cinglé mais je suis un sentimental avec mes pièces, j’y tiens, que je les porte ou pas, elles ont toutes une histoire. Et là, je bloque « merde mais j’ai abandonné, j’ai jamais essayé ». je repensais à la tenue de Solaracho avec la version claire du Mies (check son Insta, ses tenues sont des leçons de feeling <3 ) et je me suis senti con, presque coupable ^^
J’ai posé le Mies sur mon lit, jeté quelques pièces pièces avec couleurs et matières différentes et là, bam, l’éclair (on ira pas jusqu’à génie). Finie la page blanche. J’ai composé trois tenues que j’estimais être des trucs lourds, que je pourrais poster sur le blog par exemple. Il était trop tard pour le garder mais j’ai décidé de l’immortaliser comme un adieu et me rappeler que je n’aurais pas dû abandonner ^^
Tout ça pour te dire que le jour où tu te retrouves dans cette situation, si tu as le budget pour avoir une pièce qui ne te servira pas dans l’immédiat, fonce et tente le coup. Laisse toi le temps de digérer la bête et tu finiras par en faire un truc cool. D’ailleurs, dans une moindre mesure, j’ai souvent ce phénomène avec des pièces plus atypiques, besoin d’un petit temps.
Bref passons à la tenue, je vais faire vite du coup !
Street Heritage ou dynamiser du vieux
Cette tenue est un mélange de pièces un peu casse-gueule à la base quand on se revendique « street ». Le manteau mi-long comme celui-ci a un coté « manteau d’instit d’un autre siècle ». Le combiner à un pull d’inspiration Aran irlandais, c’était rajouter une couche vieillotte, sur le papier tout du moins. Mais tu vois, c’est ça le street héritage, c’est aller chercher des pièces et les dynamiser, rendre le truc plus agressif, plus actuel. Tu peux le faire avec du vrai vintage mais c’est toujours plus facile quand un designer, qu’il s’appelle Hiroki ou un anonyme d’une grande enseigne, revisite le truc.
Ici, tout se passe dans la silhouette : manteau avec des manches un poile courtes, épaules ajustées, un chino size-up court et une paire de work boots bien street. Ce n’est que mon point de vue et ma sensibilité. Je devais même placer un pantalon en velours côtelés mais je l’ai oublié à Paris le jour du shooting. Ou le pantalon du dernier Do It Yourself de Julien :p
Au niveau des couleurs, j’ai construit la tenue autour du manteau qui est un mélange d’indigo déjà passé, lui donnant une teinte claire, moins profonde avec des carreaux marrons passés aussi. Les boutons en cornes sont couleurs ivoires et la doublure ne compte pas (mais le détails est là, clin d’œil au thème de la collection SS15). Chaque pièce répond à une nuance que l’on trouve sur le manteau. Ce n’est pas une règle dans l’art du layering mais ici, ça colle, les nuances sont subtiles (c’est la force de l’esthétique Visvim d’ailleurs). Je te laisse te faire ton avis avec les photos.
Porter un chino avec des work boots
Ce n’est pas le combo le plus heureux en général, surtout avec du semi-slim mais dès lors où tu prends le pantalon un peu plus large, que tu ajustes bien la longueur, ça te donne autre chose niveau silhouette et ça viendra équilibrer des boots plus massives / lourdes visuellement.
Les chinos Dockers sont parfait pour se marier à ce genre de tenues, c’est une marque qui me suit depuis quelques années et ça évite de se ruiner. Ils sont facilement ré-interprétables dans des styles plus streetwear ou workwear. La marque bosse pas mal son image pour sortir du « quadra casual » d’ailleurs.
Et bon les boots parlent d’elles-même, surement mes favorites dans mon vestiaire ces Virgil de Visvim. J’ai un autre look avec qui arrive, j’en parlerai à ce moment, l’article est déjà long ^^ (la version de cet hiver est dingue au passage)
On se reverra bientôt
J’ai fait le larmoyant en introduction mais je vais vraiment le regretter ce manteau et cet article est un au revoir plus qu’un adieu. Je compte bien le retrouver, enfin une version plus ancienne, histoire de changer. Ce type de manteau bien workwear, il en existe chez beaucoup de labels workwear, ça sera moins subtil dans les tons et matières, mais tu pourras retrouver la silhouette qu’il apporte. Il y a aussi ce qu’on appelle les shop coat, si tu veux pousser la recherche 😉
J’espère que tu auras aussi vu que les gammes sont bien mélangées ici et qu’une tenue se construit aussi avec des petites pièces (cf l’article sur les secondes lectures). On en reparlera bientôt, comment mixer entrée et haut de gamme.
J’arrête de faire la pleureuse, tu l’aurais gardé le manteau à ma place toi ?