Les motifs camouflages ne sont pas toujours simples à comprendre et à intégrer. Cette série d’articles vise à comprendre certains motifs et à se les approprier. La liste s’allongera régulièrement, de façon tout à fait subjective, chaque pièce faisant partie de mon vestiaire.
Enfin, dans mon sac se cache le motif qui sera traité ensuite. Attention, ceci est un running teasing!
Présentation du camo lizard:
Il serait à l’origine du motif tiger stripes américain, et lui-même inspiré du motif anglais Denison, dont l’armée française était pourvue pendant la guerre d’Indochine (manque de matériel propre après la seconde GM). Le premier nom de ce camouflage aurait été léopard. Surnommé lézard parce que les parachutistes qui le portaient étaient surnommés comme ça en Algérie. Pratiquement abandonné suite à la guerre d’Algérie (1962), il a persisté ponctuellement (légion étrangère) jusque dans les années 80. Il existe de nombreuses évolutions du pattern (couleurs, formes), ce qui en fait un des motifs les plus complexes à appréhender, un peu moins tout de même que le tiger stripes ou le duo Duck Hunter / Beogam.
Dénomination: lizard, lézard, TAP 47 (Troupes Aéro Portées), léopard
Utilisation: France, puis de nombreux pays (Portugal, Grèce, beaucoup de pays africains, etc…)
Période d’activité: 1947 à fin des années 80
Nombre de couleurs du motif: trois, vert clair pour le fond, marron et vert foncé pour les rayures.
Réutilisation dans le civil:
– facilité d’intégration du motif: oui MAIS. Avec ses larges coups de pinceaux qui s’étiolent, ce motif est vraiment joli et les couleurs se portent très bien aujourd’hui. Pour le MAIS, je te renvoie un peu plus bas, aux inconvénients.
– présence sur le marché: assez répandu. Avec les motifs Daguet et Centre Europe, il fait partie des plus répandus chez nous. Les tenues militaires sont un peu plus rares et chères que les tenues de chasse avec ce motif bariolé, mais on en trouve assez facilement.
– reproduction: oui, il est reproduit régulièrement. Je porte sur les photos une veste de para d’époque et un blouson de la marque Arashi denim.
– inconvénients du modèle original: le côté historique peut freiner. En effet, il est encore fortement connoté « paras d’Algérie ». Je ne vais pas te faire un cours d’Histoire, mais une rapide recherche sur Google et le putsch d’Alger (ou putsch des généraux) te fera comprendre que les parachutistes et leur camo peuvent être mal perçus encore aujourd’hui.
Le meilleur moyen de porter ce camo est donc de ne rien porter de militaire autour, ou en tout cas d’éviter de faire une tenue qui renvoie cette image militaire.
Si on veut parler uniquement fit, il n’est pas rare de trouver des modèles originaux retaillés. Et même en cas de modèle non retouché, c’est une veste de parachutiste, elle n’est pas prévue pour être coupée comme un costume. Il vaut mieux acheter une belle reproduction dont le patron aura été adapté à un port civil qu’une veste originale prévue pour sauter en parachute dont le dernier des problèmes était de savoir où tombait la couture de l’épaule et comment était le cintrage de la veste… enfin j’exagère évidemment, mais tu as saisi l’idée.
– avantages: les couleurs sont assez modernes et subtiles, le bariolage plutôt réussi. C’est une bonne alternative aux tiger stripes. C’est sûrement un de mes motifs favoris, j’ai porté ces deux vestes pratiquement tout le printemps en alternance.