Cela faisait déjà quelques mois que je n’étais pas passé voir les copains de Laperruque, dans leur magasin au 12 rue Notre-Dame de Nazareth. Si leur faire un coucou est toujours un plaisir,ce jour-là, nous avions un truc à faire de précis pour un projet à venir. Un samedi bien chargé pour Robin puisque la boutique ne désemplit pas. Pas de soucis, moi je m’occupe à regarder les échantillons de cuir et à imaginer des choses pour la suite. Entre deux clients, il me dit « J’y pense, il faut que je te montre un truc, tu te souviens la collab’ avec Brut ?« . Tu doutes, je n’avais pas oublié, j’étais vraiment curieux de voir ce qu’ils chineraient comme cuir vintage. Un autre client rentre, le suspens reste intact jusqu’à l’arrivée de Robin (oui les fondateurs s’appellent tous les deux Robin, pas évident pour la narration hein). Là, il plonge la main dans sa poche et me montre une cloche en cours de réalisation. Je vois le cuir : « Ok, je t’en prends une et je te fais un édito sur le blog, c’est magnifique ».
Laperruque x Brut – « From vintage materials«
Avant de laisser parler les JPEG, présentons les protagonistes !
Laperruque, petite maroquinerie et renouveau de l’artisanat de quartier
Il y a toujours des marques qui vous marquent plus que d’autres. Laperruque en est.
Alors que je portais un porte-clé de chez eux depuis quelques années, ce n’est qu’en décembre dernier que j’ai rencontré pour la première fois « les Robin ». Ils m’avaient invité à passer, pour enfin discuter en vrai. Je te garde le récit de le rencontre pour un article dédié mais cela a été un coup de cœur.
Humain et pour l’état d’esprit qui les anime.
Tu liras souvent les mots « artisan », « passion du produit », « local » ou encore « fait main », ce sont les gimmicks marketing banckable de nos jours. Avec Laperruque, ce ne sont pas des raccourcis ou pirouettes pour te faire acheter un truc. Non, l’atelier est au sous-sol de la boutique et Rob’ fabrique tout de ses mains.
Tu sens qu’il vit pour ça, qu’il a trouvé son ikigaÏ.
Donc si tu cherches un bel ouvrage en petite maroquinerie, pour toi ou à offrir, penser à Laperruque est une bonne idée. Porte-cartes, porte-feuilles ou encore protège-cahier, des accessoires en cuir dont je ne te parle jamais et qui sont pourtant chouettes.
(Franchement si tu es médecin ou à un haut poste et que tu en as les moyens, le protège-cahier en cordovan Horween color 8 est un objet d’exception).
Ils prennent le temps de grandir à leur rythme et c’est louable en 2020, de ne pas courir qu’après le « faire toujours plus ».
Un projet à soutenir quand on aime les belles choses.
Les deux Robin (désolé les gars, je n’avais pas de photo de vous actuelles :p) source jamaisvulgaire
Brut, select store vintage
Je dois sortir cet édito très vite pour coller avec la sortie la collab’. Je n’ai pas eu le temps de rencontrer Paul ou Clément, les hommes derrière Brut (Brut_Archives sur Instagram).
Tu connais très probablement l’enseigne, spécialiste du vintage, qu’il soit americana, workwear ou militaire. Ces dernières années, ce retour en grâce de la friperie a vu des spécialistes tirer leur épingles du jeu et s’installer comme référence auprès d’un plus large public.
Encore la semaine dernière, un pote pas spécialement dans la sape qui me dit « tiens je suis passé chez Brut, je me suis pris un petit pantalon pas mal du tout ».
(Charlie si tu me lis, j’attends la tenue avec les Novesta)
Un exemple parmi tant d’autres de leur capacité à convaincre au-delà des aficionados du vintage.
Une combinaison idéale entre un expert du produit comme Paul (dont tu peux découvrir le parcours sur radio VGL) et une vision stylistique. En effet, Clément, plus connu sous le pseudo Craftedparis sur Insta a une patte bien à lui. C’est sa D.A que l’on retrouve en photo et qui a, je pense, grandement participé à faire de Brut un vintage store différent des autres aussi.
Tu peux retrouver leur e-shop ici ou passer les voir à la boutique au 3 rue Réaumur à Paris.
Quand l’artisanat rencontre la passion vintage
La collaboration entre LaPerruque et Brut est une histoire de voisinage au final. Les deux boutiques sont proches, les mecs se connaissent depuis longtemps, ce n’est pas seulement un rapprochement « business », mais un vraie synergie.
D’ailleurs, la veste que portent les Robin et leur petite équipe à la boutique vient de chez Brut. Une veste de travail en HBT blanc cassé. Tu peux le constater sur les photos mais Rob’ porte aussi un cargo vintage et un paire de GAT.
Si cette collaboration est aussi réussie à mes yeux, c’est que chaque partie a joué le jeu à fond.
Pour la partie confection, aucun doute, les pièces Laperruque sont d’une qualité remarquable. Entièrement réalisées à la main sur Paris par Rob’ et son apprentis. Une perfection dans la réalisation que le design minimaliste de la marque impose. En effet, quand tu conçois des vêtements ou accessoires avec une esthétique épurée, tu n’as pas le droit à l’à-peu-près.
En toute logique, ce sont les gars de Brut qui allaient s’occuper du sourcing des matières. Quand Robin m’a dit qu’une collaboration était en discussion, j’étais vraiment curieux de voir ce qu’ils allaient dénicher.
Franchement, quand il m’a expliqué qu’ils avaient trouvé des vieux tabliers en cuir de l’armée suédoise des années 60, je me suis dis « ah ouais lourd ». Malgré le teasing, j’ai vraiment eu l’effet de surprise : « wow les cochons, ce qu’ils ont réussi à faire » quand j’ai eu un proto de porte-cartes dans les mains.
Rob’ est remonté de son atelier avec l’un des tabliers encore monté :
La pièce de base est déjà dingue. En effet, la couleur et la patine du cuir sont vraiment singulières. Je ne sais pas quel corps de métier de l’armée suédoise utilisait ce tablier mais il a un coté « cinéma ».
De plus, tu peux regarder n’importe quel endroit du tablier, ce n’est jamais le même aspect. C’est tout le charme de l’upcycling, d’autant plus avec le cuir.
Bravo Brut, vous avez eu le nez fin !
Bonus : on ne le verra pas sur mon édito car j’ai choisi de prendre le lacet en coton écru mais il y aussi un second lacet en nylon je pense. C’est de la corde de parachute, pour pousser le total vintage encore un peu plus loin. Quand j’ai récupéré ma cloche, Robin me disait que le choix n’était pas encore arrêté sur le cordon, « mettez les deux comme un pack sneakers » lui ai-je dit. C’était surement déjà l’idée et c’est bien cool car ça permet de donner une autre teinte à sa cloche selon l’envie.
1 collaboration, 3 pièces
Pour finir, je vais te laisser avec les photos officielles de cette collab’. En effet, je disais en introduction que je ne parlais que de cloche mais il n’y a pas que ça et on retrouve ici également l’autre produit phare de la marque : le porte-cartes.
Peut-être plus fédérateur, avec ce cuir vintage, c’est un très bel objet.
L’autre surprise, c’est la version survitaminée de l’emblématique cloche. Le modèle a été produit quelques fois pour des clients japonais mais je ne l’avais jamais vu. Ici, avec ce cuir buriné, la pièce est dingue. Clément le porte sur le shooting du lancement.
Enfin, la cloche porte-clés, je te mets la photo pack-shot mais on en parle plus longuement dans la prochaine partie !
Edito – La cloche porte-clés LaPerruque x Brut
Tu t’en doutes, mon histoire avec Laperruque a débuté avec une cloche donc le choix a été tout naturel. La version oversized m’a fait de l’œil mais je me réserve pour une pochette plus tard.
(Pour ceux qui m’ont demandé sur Insta, les nouvelles sont au format iPhone 11)
En plus, Rob’ a fini ma cloche devant moi. c’est peut être un détail mais ça ajoute ce petit plus à son histoire.
Si je m’écoutais, ma tendance à la collectionnite me ferait vite basculer. Quoiqu’il en soit, c’est l’occasion de faire un édito by Boras pour une marque que je soutiens et une collaboration qui aurait pu difficilement être plus réussie.
Place aux images.
La cloche en photo
Sur Borasification, on aime les éditos au rendu « réel ».
Que les couleurs et les textures soient ce que tu pourrais voir si tu tenais la pièce dans tes mains.
Et cette cloche, le cuir parle de lui-même. Pas besoin d’en faire des caisses en post-prod. Pour autant, j’avais envie de m’essayer à autre chose que la poser au sol et déclencher.
La ferme percheronne de mon enfance est un lieu qui m’inspire sans cesse. Ce n’est pourtant pas un château. En 20 ans, j’en ai fait le tours mais il y a toujours un arbre, une lumière ou un pan de mur qui m’interpelle.
Ici un bout de vie figé dans le temps.
Un vieil établi qui n’a pas servi depuis un demi siècle, du bois, un peu de rouille, il ne m’en fallait pas plus. Ce n’est pas un ancien hangar d’un régiment de l’armée suédoise mais on y ressent le poids du passé. Un lieu où des hommes ont travaillé de leurs mains. Et c’est un peu ça l’esprit de cette collaboration : un morceau d’avant qui reprend vie.
Les variations de couleur ne sont pas des approximations de retouche. Le cuir prend très bien la lumière et il n’a jamais vraiment la même teinte.
Alors j’en ai saisi quelques nuances.
Stylisme autour
Quand j’ai vu pour la première fois cette cloche, j’ai eu des idées de tenues de suite. En effet, je trouve que la meilleure inspiration se trouve souvent dans les objets eux-mêmes. Ce cuir tantôt gris tantôt olive passé, saupoudré de petites tâches noires et ses stries de couleur plus claire, presque blanche, je tenais déjà la base.
C’est aussi un clin d’œil au militaria vintage qui est un des piliers de Brut.
Noir / vert olive / Blanc, c’est un triptyque de couleurs que l’imaginaire inscrit dans les tenues de la Seconde Guerre Mondiale. Quoiqu’il faudrait que je regarde à nouveau Saving Private Ryan, il ne me semble pas avoir vu beaucoup de tee blanc.
D’ailleurs, en parlant de tee-shirt, j’ai opté pour un noir délavé là où tu aurais peut être vu du blanc. Cela aurait fonctionné tout autant je pense mais je tenais à mettre en valeur la cloche Laperruque. Après-tout, c’est le sujet de l’édito haha.
Au final, c’est une tenue on ne peut plus classique quand on aime un peu chiner en friperie. Porter le jean Levi’s 501 blanc avec des Doc noires et une field jacket, c’est un grand classique dans la rue. On me demande depuis quelques temps un article sur comment porter un pantalon blanc ou écru. Je l’écrirai bientôt mais la réalité est : comme un jean délavé ou un chino beige. Et plus tu n’en prendras pas soin, et mieux ce sera pour le style.
Je te laisse avec la suite de l’édito.
Un amour des beaux objets
Au final, cette cloche porte-clés dépasse sa condition de simple objet pour attacher son jeu de clés pour être un bel objet. Nous évoluons dans une société où, décennie après décennie, nous avons été désensibilisé(e)s au beau et au bien fait dans nos vies. L’avènement du plastique, du jetable et tout ce qui participe à la consommation de masse ont eu raison de ce savoir-faire que l’on retrouvait partout. Jusque dans le plus petit objet du quotidien.
Ces pièces de cuir Laperruque x Brut participent à ce renouveau et à changer les choses. Au final, tu achètes plus qu’un porte-cartes ici, sans couche-marketing, tu as un objet pensé et fait à la main en France par des passionnés.
Pour te procurer l’un de ces bijoux, tu peux passer sur le site de Laperruque ou celui de Brut Clothing.
Laperruque est un projet qui ne vise pas à devenir la prochaine entreprise « de demain » et faire la une du magazine Entrepreneur. Robin & Rob’ ont cette envie d’un retour à l’artisanat et à faire les choses bien, à leur rythme. Nous aurons l’occasion de rentrer dans le détail dans le reportage que l’on travaille ensembles en parallèle d’un projet commun.
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