Aujourd’hui, c’est un article un peu particulier que tu vas lire. Écrit à 4 mains avec Nikko, l’idée de te parler du Perfecto sur le blog est partie d’un pari entre copains. En vrais loubards digitaux, nous avons une discussion de groupe sur Instagram où l’on échange tous les jours avec MonsieurCam et Thibaud de Arashi Denim. Oui, nous parlons en grande partie de vêtements toute la journée ! Au détour de divagations, on en vient à parler de ce fameux blouson en cuir noir, tantôt motard, tantôt minet urbain.
Coucou, quand c’est écrit comme ça, en décalé, c’est moi, Nikko. Je ne vais pas couper Bo dans son écriture, mais on se retrouve vers la fin de l’article. A toute. Bisous.
Pour être franc, je n’ai jamais aimé le perfecto (pardon papa) et on ne peut pas dire que cela soit une pièce indispensable à un vestiaire.
Peut-être parce que je l’ai trop souvent vu porté n’importe comment. Parce que à la « mode », ou du moins « iconique ». Parce qu’on a très souvent eu droit à ces versions anorexiques de marques parisiennes depuis les années Hedi Slimane ? Je ne saurai pas te répondre. Pour autant, le perfecto reste un cuir mythique, bafoué par une partie de la mauvaise mode. Alors je me suis dit : pourquoi ne pas faire un article avec une pièce que je n’aime vraiment pas et voir comment je pourrais bien porter un perfecto.
Nikko s’est carrément chauffé pour m’accompagner car lui, il apprécie ce blouson de biker d’un autre temps.
Pris au jeu, on s’est retrouvé en Lorraine, on a passé un super moment entre potes, avec deux foutus perfecto Schott sans une bécane à l’horizon.
Le perfecto – le blouson en cuir noir
Avant de plonger dans le stylisme, il convient tout de même de contextualiser un peu ce vêtement. Je ne vais pas te faire un historique complet ou te sortir les icônes poussiéreuses du cinéma et de la chanson qui ont porté un perfecto. Il te suffit de taper dans Google Images et t’auras de quoi satisfaire ta passion pour les vieilles images. Blablater autour de cela serait te faire perdre du temps et laissons cela à celles et ceux qui ont besoin d’en parler pour vendre.
Parce oui, il faut abreuver ton imaginaire pour te faire acheter un perf’ neuf en 2021 quand le web regorge de belles pièces du passé pour à peine 200e. Enfin, on y reviendra.
Passons et voyons un peu d’où vient ce blouson de motard hier, d’amateur de cocktail en terrasse aujourd’hui* (enfin demain espérons).
*la rédaction assume les clichés vilement poussés ici.
Quelques infos sur l’histoire et les origines du perfecto Schott
Je viens de boucler entièrement l’article, à quelques fautes d’orthographe près non relues. J’ai rechigné tout le long de ce long dossier à écrire cette partie sur l’histoire du célèbre blouson de moto de la marque américaine Schott.
Il faut dire qu’il y a pléthore d’articles et de vidéos sur le sujet, pièce historique oblige, avec son lot de contradictions et de désaccords entre amateurs de vintage.
Je te mets le lien de la vidéo de mon pote Jordan, si tu veux découvrir les grandes lignes de façon plus ludique.
Et comme Monsieur Cam s’est démené pour me fournir des infos, je vais te les partager comme elles me viennent.
Une info décousue mais pointue.
Date de naissance ou amalgame entre Perfecto Brand et perfecto (tu vas comprendre)
Tout le monde s’accorde à peu près sur une chose : le perfecto serait né en 1928.
Dans sa forme la plus proche de la version qu’on connait aujourd’hui : cuir de cheval, couleur noire, zip central asymétrique, ceinture, col à pression, épaulettes et tout le tintouin.
Pourtant, cela apparaît comme faux lorsqu’on checke les bouquins d’archives du blouson.
Effectivement, ce qu’on sait moins, c’est que Irving Schott, fils d’immigré russe, utilisa Perfecto Brand pour la première fois en 1928. Oui, mais cela concernait tous les manteaux en cuir et en peau retournée qu’il produisait. Nous étions alors plus proche de flight jackets et double breasted coats.
C’est le succès de la forme « blouson de biker » qui fera tomber le nom dans le pot commun.
Enfin, Perfecto est une marque déposée aujourd’hui et techniquement toute marque qui utiliserait le nom pour sa communication serait dans l’illégalité. Du coup, on lira souvent biker ou rider jacket.
D’ailleurs, il me semble que c’est dans les années 60 que le nom Schott commence à voir le jour sur les étiquettes. Ce bon vieux Irving ne trouvait pas cela vendeur ! L’entreprise est restée familiale et c’est toujours un Schott à sa tête, Jason de son prénom. La famille se bat encore aujourd’hui pour maintenant une partie de sa production aux USA dans le New Jersey. Ce sont d’ailleurs les seuls perfecto neufs qui valent le coup.
Revenons au design.
A croire que rien n’a réellement changé 100 ans après, c’est d’une « collab » que va voir le jour le mythique blouson. Dès les années 30 / 40, c’est l’effervescence de la moto outre-Atlantique. Harley Davidson et Indian ont le vent en poupe. L’atelier d’Irving se trouve non loin de l’entrepôt d’un certain Beck, fournisseur attitré de pièces détachées de bécanes. Ce dernier, sentant le bon filon, va passer commande d’un blouson adapté pour équiper nos amis motards : Beck by Schott.
L’aventure est lancée.
La forme de ce blouson serait d’ailleurs inspirée de vêtements de ski que l’on voyait en Allemagne dans les années 30. Le forme en soit y était très répandue et vu les mouvements de population européenne vers le continent américain à l’époque … L’hypothèse se tient !
Début 1940 sortira la version avec la « D-pocket » : Beck 333 Northeaster flying tog. Aujourd’hui encore, c’est LE modèle iconique, le blouson reproduit par les marques spécialisées comme TRMC.
Tiens, Perfecto brand doit son nom à un cigare… amateur de barreaux de chaise Mr Schott. Ah et j’en profite, le cuir de cheval était utilisé pour sa résistance bien sûr mais il y aurait une autre explication ! À vérifier, le mustang aurait été une espèce « nuisible » il y a 100 ans et donc l’Homme dans sa grande bienveillance pour la nature aurait allégé les plaines du coin en chevaux sauvages. Et, en bon écolo de l’époque, il aurait utilisé le cuir pour éviter le gaspillage.
Un blouson qui va évoluer dans le temps et les époques
Après la deuxième guerre mondiale, le perfecto évolue du Beck 999 One Star au mythique 618 dans les années 60. En cuir de taureau castré (steerhide)! Pourquoi ce cuir ? Et bien peut être que les mustangs étaient tous morts ? Blague sinistre débouchant sur une vérité pas plus glorieuse : ce sont les années de la popularisation du hamburger et de la culture du drive à l’américaine. La consommation de boeuf augmente et les peaux sont récupérées.
Le perfecto 618 est toujours au catalogue de la marque et ça, c’est assez dingue. Preuve que le « vrai » perfecto n’a pas eu à se travestir pour survivre.
On va enchaîner sur comment et où trouver un bon perfecto. Retiens seulement qu’aujourd’hui, un Schott, cela ne s’achète neuf que s’il est made in USA.
En Europe, c’est sous-traité en Chine et pas pour les bonnes raisons. Donc sauf occasion à quelques dizaines d’euros, privilégie le vintage américain. Le 618 est de toute façon peu ou prou le même depuis 60 ans !
Symbole de l’Amérique au travers des décennies, le perfecto aura été créé par un fils d’immigrés russes qui s’est inspiré d’un vêtement allemand dont l’histoire est préservée et archivée par un japonais.
Le rêve américain !
Où trouver un bon perfecto
Avant de commencer, petite précision : je n’ai jamais lu aucun article sur une sélection de perfecto, je n’ai donc aucune idée de ce qui peut être proposé ailleurs. Probablement des listes plus fournies, et dans le même tas, j’imagine, un repère à perfecto slimou trop chers et qui ne verront la lumière du jour que 2 ou 3 jours dans l’année.
Les marques créateurs / de luxe : revisiter le perfecto à bon escient
Je commence par le plus cher certes, mais néanmoins justifiable quand le design est bon.
Alors je sais ce que tu peux penser, ce début d’article transpire les taquets dans les côtes de ce que j’appelle les marques parisiennes. Pas de xénophobie ciblée, j’entends par-là les Sandro, The Kooples et les DNVB qui pourraient s’y engouffrer.
Revisiter le perfecto pour en proposer une version à 500, 800 ou même parfois 1 000e pour atrophier les volumes d’origine et « moderniser » la pièce pour qu’elle matche avec des jeans trop petits ou encore des chinos en flanelle de laine grise … Oui mais non en fait. Le marketing de ces marques fait le job. James Dean et Marlon Brando sont invoqués en grands maîtres du style et Nicolas finit le lundi au bureau avec son cuir noir, il aura eu froid sur le trajet mais « je suis rebel chic ».
Je taquine, tu fais ce que tu veux, Nicolas aussi.
Merci pour cet excellent choix de prénom, c’est sûr que Boris n’a jamais froid, lui, avec sa chapka dans les rues de Moscou… 😀
Seulement, je trouve ça dommage de claquer autant de biftons et produire encore des fringues neuves pour pondre ça :
Si je devais investir 700 ou 800e, voire plus dans un perfecto « à la mode », je me tournerais vers des marques vraiment créatives, avec une direction artistique chouette.
Je pense notamment à la Stooges jacket de Rick Owens :
ou encore tout ce qu’a pu faire une marque japonaise comme Undercover :
Là, oui, ça vaut le coup de lâcher un billet (ça se trouve en seconde main aussi).
On pourrait citer aussi Margiela ou certains Dior Homme si tu as un budget et une passion pour les corsets démesurés.
(Oui je n’ai pas cité Saint Laurent)
Atelier Bertrand : l’exception qui confirme ma règle (purement subjective)
Alors nous allons mettre de coté tout de ce que j’ai dis avant sur les perfecto minimalistes parisiens, pour la bonne cause.
Enfin, la cause d’un mec passionné de cuirs, qui a tenté le pari il y a très longtemps : Atelier Bertrand.
C’est une marque française que tu as peut-être croisé sur des blogs de mode, et qui, à l’origine, a fait sa notoriété sur des forums de mode. Assez pour remonter aux oreilles de chroniqueurs et se voir grandir.
Et c’est mérité.
Sélection de peaux de haut vol, à la main, façon made in France, Atelier Bertrand permet aussi une personnalisation poussée.
Pour les amateurs de blousons en cuir, c’est une adresse à connaître.
Et, même si je n’aime pas ce style de perfecto, si toi, tu kiffes, ne tombe pas dans le marketing d’une marque non spécialiste et vois avec Atelier Bertrand. Tu te retrouveras avec un cuir vraiment quali et tu financeras une petite maison tenue par un passionné.
Et tu me feras fermer mon clapet.
Cela vaut bien un petit billet non ?
Le meilleur choix d’un perfecto en cuir : la seconde main et le vintage (Schott, …)
Entre nous, tu le sentais venir ?
Quand bien même je ne suis pas sensible à ce vêtement, j’ai une affinité pour le vêtement ancien. D’autant plus lorsqu’on parle de blouson en cuir.
Et acheter ses vêtements en seconde main, c’est le réflexe à avoir avant de se pencher sur le neuf. Tu as envie d’une pièce classique qui existe depuis des décennies, une question à se poser : puis-je la trouver en seconde main ?
C’est une démarche éthique et ne nous mentons pas, une bonne idée pour ménager ton budget.
D’ailleurs la réponse à cette question pour le perfecto : oui, oui et encore oui.
La bestiole fêtera bientôt ses 100 printemps, elle en a fait des petits au cours de l’histoire. Et si une partie ne se trouve qu’à prix d’or chez les collectionneurs de vintage, historiens de la sape ou bien sûr les select stores de vêtements vintage, les sites de seconde main regorgent de perfecto qui n’attendent qu’à continuer leur vie sur les épaules d’un mec qui tient à être stylé et pas cliché.
(oui cette phrase est purement orientée)
J’ai demandé à MonsieurCam et Thibaud de me partager des marques afin que tu puisses dénicher des petites pépites. Les sites comme Vinted, eBay, Leboncoin ou encore Depop et Etsy seront tes meilleurs amis dans cette quête pour choisir et acheter le perfecto idéal :
- Schott : forcément on commence par qui tout a commencé. Privilégie les modèles made in USA (618/613/118/519/674 …). Après, tu le verras, pour 40e, j’ai sur le dos un made in ailleurs et ça fait largement le job. En plus d’avoir un impact écologique nul.
- Lewis leather : très grosse came et qui en fait toujours de très bonne qualité
- Langlitz
- Vanson
- Excelled
- Protech
- les cuir sortis chez Sear (un équivalent La Redoute américains)
Et comme on parle de seconde main, si vraiment tu apprécies le design des blousons en cuir Sandro & Co, il y en a une pelletée à vendre sur Vinted à des prix ridicules. Enfin non, ce qu’ils valent vraiment au fond !
Idem, tu peux chercher aussi de beaux perfecto de designers en seconde main. Il y a de bonnes affaires à faire sur Vinted de temps à autre, Vestiaire Collective ou encore Grailed.
Et si tu veux du neuf, beau avec du caractère : choisir une marque historique / spécialisée dans la reproduction (souvent japonaise)
Alors sans que cela soit exhaustif, tu peux déjà partir sur les marques pré-citées :
et ces dernières de reproduction, ou à minima de fort esprit vintage :
- Aero Leather
- The Real McCoy’s Buco J-24
- Schott made in USA
- Lewis leather
- Nine Lives
- Flat Head
- …
Tout ça coûte un bras mais tu en auras pour ton argent. D’autant plus que si tu es malin(e), tu peux toujours dégoter en seconde main ou fin de soldes une pépite.
Enfin, en neuf, le meilleur conseil pour un vrai et beau perfecto, c’est Aero Leather.
(Julien te parler de la marque ici)
Les courants de mode et tenues qui m’ont rendu allergique au perfecto
Il y a un beau paradoxe dans mon aversion pour le perfecto.
En effet, je prône un style, le street heritage, dont l’approche est purement et simplement de s’approprier une partie des vêtements « d’avant », les mixer afin d’accoucher de tenues actuelles et dynamiques. Et cela ne passe pas forcément par des pièces vintage, j’aime autant que cela soit revisité.
Le perfecto chic ou le vrai problème
Pour autant, je n’accroche pas à cette mode du perfecto chic.
Tiens le terme ne m’était pas venu avant haha.
Perfecto chic, c’est bien de ça dont on parle.
Je n’aime pas ça, le chic a le chic pour m’agacer le plus souvent d’ailleurs.
Oui car c’est un terme le plus souvent galvaudé et que le marketing a vidé de son sens.
Accouchant alors de pièces insipides qui n’ont de pimentées que le prix.
Un cuir c’est cher mais ça fait gagner un max de sous à toutes ces marques.
De fait, qu’elles margent à 3 ou 10, ça fait une belle entrée de CA la vente d’un cuir dans une collection ou un drop.
Je digresse mais je cherche encore à comprendre pourquoi on continue à sortir des perfecto avec ce vernis chico-français indigeste.
La remarque qui va suivre vaut pour toutes les pièces héritages : il n’y a pas besoin de revisiter une pièce intemporelle pour la rendre chic.
En effet, et je vais arrêter là, une pièce militaire, workwear ou ici de biker, rien ne sert de la rendre chic en elle-même. C’est ta tenue qui va la rendre chic et la manière dont tu vas te l’approprier toi avec ton style. Ce n’est pas en achetant un perfecto que l’on a émasculé (n’y vois pas un message viriliste, j’aurais dit « excisée » si l’on avait parlé de chapka) que l’on sera plus chic dans une tenue lambda.
Exemples en images.
Comment mal choisir et porter un perfecto : quelques exemples
Disclaimer : on ne le répète jamais trop, ce blog défend une sensibilité stylistique qui s’oppose parfois à certains courants. Il n’y pas de jugement de valeur, simplement l’expression d’un goût propre (le mien ici) qui ne vise pas à édifier une quelconque règle absolue. Le ton est volontairement taquin aussi, on se ferait suer sinon !
Alors tapons direct dans la fourmilière à immondices, voici ce que ce que nous offre le Google Images français lorsque l’on tape : idée tenue perfecto homme :
On se retrouve avec un mélange de mecs en jeans skinny, du tee blanc, du pantalon en flanelle, du chino et même de la cravate noire. Avec bien sûr le perfecto bien moulant. Bon il est vrai, ce dernier, à la toute base, se porte serré. De là à faire passer une combinaison de surf pour un vêtement loose-fit, je ne sais pas.
J’avais dit que je n’interviendrai pas, mais là je ne peux pas me taire. Je sais que tu ne sais pas de quoi je vais parler Bo, mais y’a Negan et Lucille dans cette série de photos. Et on touche pas à Negan.
L’idée est surtout ici de se dire que ces tenues, pas la peine de se ruiner, un cuir Schott pris bien à la taille sur Vinted et tu as ton look.
En revanche, je ne peux m’empêcher de me dire que l’on retrouve toujours cette espèce d’image du bogoss viril, fortement désuète et qu’on aura, toi ou moi, vite l’air d’un con déguisé de la sorte.
(Paradoxe, ça veut jouer la carte du bonhomme mais les marques vont vous pousser des cuirs en agneau, tout doux, tout souple et super fragile. L’incohérence érigée en déesse)
En fait, ce blouson de motard peut se porter dans des tenues vraiment chouettes. Il y aura forcément les clichés rockeurs / bikers, cependant, quand c’est l’univers du mec, ça coule de source. Et il ne portera pas un perfecto de minet que lui a vendu une campagne marketing ou une vendeuse d’un multimarques.
Peut-être que c’est ça le truc à retenir dans mon pamphlet subjectif sur cette pièce !
N.B : il n’a volontairement été pioché aucune image de campagne pub ou article récent pour ne pas invectiver personnellement qui que ce soit. C’est un sentiment global face à quelques façons de voir le perfecto dans nos contrées.
Parce que le perfecto peut-être chic et élégant ou simplement stylé sans être vu et revu
À ce petit jeu là, c’est souvent en Asie que l’on va retrouver ce qui se fait de plus créatif et inspirant. Le Japon en particulier, que je connais aussi mieux, regorge de mecs qui te portent le perfecto avec de l’attitude.
Tu ne retrouveras pas les codes obsolètes du mâle viril en cuir de moto ou du minet urbain qui fait le paon en terrasse.
Tu as bien sûr Shuhei Nishiguchi, responsable des achats chez Beams Japan, véritable figure de style sur Intagram. Alors oui, il a une aura particulière, tout semble lui aller. La réalité est qu’il a surtout un coup d’œil et du talent. Si tu ne le connais pas, remonte ses photos, tu verras qu’il inspire un paquet de monde en occident.
Tu verras plus bas les conseils de Nikko pour s’affranchir de la « pression » de l’image de ce cuir, Shuhei illustre assez bien le propos.
Le mec te porte quand même son perfecto en marinière, pantalon en laine taille haute et petite paire de mocassins à pampilles.
Sans pression.
Plus fort stylistiquement je trouve, il te passe le perf’ en mid-layer d’une tenue sartoriale :
L’exemple parfait d’une tenue élégante, même plus, habillé, où le perfecto ne fait pas tâche. C’est clairement fort, il faut assumer et savoir ce que l’on fait. Le fait est que ça en jette.
De plus, il confirme une chose : le perfecto moulant n’est pas nécessaire, voire même proscrit pour dégager cette légèreté.
Dans un autre genre, j’aime bien ce que fait Yagihashi_tiny, toujours sur Instagram. On est plus sur le côté héritage, il porte d’ailleurs un Lewis et pas une marque d’arriviste réinventant la roue. C’est plus slim dans le port du blouson en lui-même certes, mais le reste est chouette et il y a une vraie dégaine.
J’aime les dégaines marquées, où tu oublies la pièce et ne remarques que le tout : un mec stylé.
Franchement, c’est chouette. Lui, il me donne vraiment envie de porter un perfecto.
Un vrai, un bon vieux Schott made in USA patiné et chiné à vil prix.
Chez nous, même à deux pas de chez moi, Louikatorz envoie du bois avec ses perfecto vintage. Bon là, on est sur un tout autre style, force est de constater que ça marque.
La vibe est chouette, et j’avais envie de pousser des mecs du coin !
Un peu cliché workwear / rugged style des villes, mais reste qu’il porte très bien le perfecto Schott made in USA : Sonnidur.
Un dernier pour la route avec Yuu_k_13 qui a vraiment une dégaine de malade, peut-être celle qui m’inspire le plus dans le lot. Si je l’avais connu avant de shooter, il y a fort à parier qu’il m’aurait inspiré.
Il flirte avec le coté bad boy du cuir de motard c’est vrai, cependant, dans les silhouettes, il se passe un truc.
Le mec a une dégaine !
Le message que l’on fait passer ici, c’est avant tout que le perfecto est un vêtement que tu peux t’approprier sans te ruiner. Les tenues que tu as vu, tu peux les réaliser avec un Schott dégoté à moins de 100e. Ce n’est pas la nature du perf, le design tendance ou ses finitions haut de gamme qui en feront un vêtement chouette mais plutôt comment tu le porteras.
Avec Nikko, pour un budget de 200e, on a dégoté deux cuirs (enfin lui, moi je n’ai rien fait) et on s’est amusé avec. Cela pourrait être toi demain !
Comment porter un perfecto en cuir sans faire cliché : nos propositions
Bon, tout ce blabla pour en arriver à l’idée de départ : faire les cons avec un perfecto.
En réalité, c’est un super exercice de stylisme que de tenter de créer des tenues intéressantes autour d’une pièce qui ne nous parle pas / que nous portons pour la première fois.
Chacun de nous va y aller de sa proposition et du pourquoi et du comment de ses choix !
Comment bien porter un perfecto en cuir pour homme ? je ne sais pas mais l’on va voir comment bien s’amuser avec !
NB : j’ai du composer les tenues à distance sans avoir essayé ni passé un perfecto avant, ça n’a pas forcément aidé sur la précision ^^
Point important: aborder un mythe du vestiaire masculin avec un peu de légèreté.
Le perf, ce mythe (attention, ne pas confondre avec la mite, cette perf)! Qui n’a jamais entendu parler ou vu un perfecto? Ce blouson est une légende de la culture mode.
Il est souvent assez difficile de s’attaquer à un mythe pour en faire quelque chose de personnel. Pas difficile dans le sens « est-ce que je vais trouver le perf parfait? », mais plutôt dans le sens « est-ce que je ne vais pas avoir l’air déguisé? ».
Autant faire vite, parce que Boras t’as expliqué l’histoire de ce blouson et comment il en est arrivé à ce statut de mythe. Pour moi, le perfecto, c’est le rock. De Line Renaud à Jeff Panacloc en passant par Patrick Bruel, tous les rockers ont porté le perfecto à un moment de leur carrière.
Si aujourd’hui il est devenu mythique, c’est qu’on l’a vu partout pendant longtemps. Et comme il est retombé en désuétude depuis quelques années et que le marché a été inondé pendant des décennies, c’est l’occasion d’en trouver de très beaux à pas cher. Ca tombe bien, avec mon budget d’étudiant à la retraite, je ne peux pas poser le prix retail d’une telle pièce.
Bon ce n’est pas simple non plus, on ne va pas se mentir. Enfin pas simple je m’entends… Ca fait plusieurs mois que j’en cherche un particulier: noir, zips métallisés, en taille Shaquille O’neal. Classique jusque là me diras-tu, mais pas tant que ça. J’en ai vu des marrons. Des avec les zips cuivrés. Des en lambeaux. Des en plastique. Des avec des franges. Des trop petits, des trop grands….naaaan je plaisante, pas des trop grands, ça n’existe pas ça haha. Bref, j’ai fini par trouver.
La première fois que tu le prends en main, tu te dis « bon, ok, il est charismatique le machin ». Ca va pas être simple de le porter sans faire du cosplay de Philippe Manoeuvre… Et pourtant il n’y a rien de compliqué à le sortir de sa zone de confort ce perf (et toi aussi par la même occasion)!
Vois-le comme un simple blouson. Alors ok, on te dira que tu aurais pu passer ceci ou cela à la place. Le fameux « j’aurais plus vu XXX à la place de YYY » qui me rend fou sur les forums (remplace YYY par n’importe quel truc que tu portes et XXX la même pièce d’une autre couleur ou une autre pièce que toi tu n’aimes pas). L’intérêt du perf, c’est justement que c’est une pièce très forte dont tu peux te passer tellement facilement qu’elle en devient le dernier choix.
Si, à chaque fois que tu veux le porter, tu te demandes si un manteau ou une veste ne ferait pas mieux l’affaire, tu n’es pas encore prêt à investir dans un perf. Sauf à le trouver au prix d’un pull Uniqlo. Ca tombe bien, Bo t’a fait une sélection de modèles à cibler en seconde main, tu vas pouvoir passer tes soirées à chiner pour dénicher la perle rare. Et crois-moi, quand on la trouve on a l’impression d’être un de ces fameux bikers qui reçoit une ovation à la fin d’un concert ou je sais pas quoi.
Voilà, tu as donc ton blouson en mains, et tu te demandes avec quoi tu vas bien pouvoir le porter à part un jean, des docs et un tee-shirt blanc… Pour commencer, et comme toute pièce forte, donne-toi le temps d’apprivoiser mentalement la pièce. Laisse-la se reposer en semaine et sors-la quand tu es dans un bon mood, le week-end après une grasse mat’ par exemple.
C’est con à dire, mais on n’en parle jamais assez de ça. Pour aimer une nouvelle pièce, forte qui plus est, il est préférable d’être dans le bon état d’esprit. Si tu prends ton nouveau perf un jeudi matin à la bourre en partant au bureau sous la pluie, tu vas souvent regretter. Surtout si t’as oublié ton café, que ton chef te fait une tête comme un compteur et que tes rendez-vous s’enchaînent sans te laisser deux minutes de repos.
Te voilà donc arrivé au week-end. On va essayer avec Boras de te filer des inspirations pour porter ton perf de différentes manières. Je ne te dis pas que tu dois porter ton perf comme ça, juste que si tu veux éviter les clichés que tu as vus plus haut, c’est possible.
Dernier conseil: sois cool, une fois enfilé dis-toi que c’est juste un blouson comme un autre. Si tu te dis qu’on ne voit que ton perf toute la journée, tu vas finir par ne plus le porter. Bien sûr qu’on ne voit que lui, regarde la quincaillerie qu’il se trimballe le machin, entre les boutons, les zips asymétriques, le col et les poches de partout! Si tu arrives à l’oublier, les gens autour de toi ne le verront pas de la même manière.
Repense à ce mec que tu croisais avec son perf sur le dos tous les jours de l’année il y a 10/15/30 ans (raye les mentions inutiles) en arrière. Il était naturel, il s’en battait les steaks de savoir si c’était trop ou pas le perf. C’était son blouson, il le portait, point. Tu le croisais et tu ne voyais même pas le perf, il était intégré au bonhomme. Maltraité, rincé, griffé, c’était une seconde peau.
Et maintenant pense à ce gars que tu as croisé récemment, habillé avec le même perf, mais traité, brillant, huilé, lisse comme pas permis. Souviens-toi comme il faisait attention à ne pas trop plier les bras pour que le cuir ne marque pas trop vite, comme il regardait le ciel s’obscurcir avec effroi. Et surtout, souviens-toi comme il avait l’air de ne pas porter son perf, comme si ce dernier flottait autour de lui sans le toucher.
Le premier avait intégré son blouson et vivait sans y prêter attention, le second avait peur de salir une pièce à 1000€ retail.
Je caricature évidemment, mais tu as saisi l’idée. Vis avec ton perf, pas à travers lui.
Démystifier (plus facile à dire qu’à écrire ce mot!) le bazar et se l’approprier
Grâce à Monsieur Cam, j’ai pu trouver mon perfecto sans me ruiner. Et grâce à lui, j’ai appris que c’était une version un peu spéciale sur laquelle je suis tombé. Il a été produit en 1993 pour le marché italien uniquement. Il a un petit gilet quilted qui fait office de doublure à l’intérieur et qui peut se retirer entièrement. C’est à peu près la seule différence que j’ai remarqué avec les modèles classiques de l’époque. Il doit y en avoir d’autres, mais je n’ai pas l’oeil pour ce genre de détails, et la flemme de chercher haha.
Le premier truc que j’ai fait quand je l’ai eu dans les mains, c’est lui couper la ceinture. Aucun intérêt pour moi. Il y a un vrai intérêt à cette ceinture si, comme à l’origine, tu fais de la moto avec. Tu serres la ceinture et ça plaque le blouson contre toi pour empêcher le vent de s’engouffrer dedans. Mais comme je n’ai jamais mis les pieds dans une moto (ou dessus, ou dessous), et que ça pendouille, je l’ai dégagée. Le blouson ouvert, ça plombe le tombé. Le blouson fermé, ben c’est déjà fermé quoi. C’est comme porter une ceinture et des bretelles… 🙂
Ensuite, un peu de déco. Désolé pour les puristes, les perfectionnistes et autres philatélistes, c’est un véritable massacre haha. Mais c’est exactement ce que je voulais. Des pins et badges dans un premier temps, et surtout quelques dessins. Faits par la famille et par moi-même, je suis tellement fier et content du résultat, tu n’imagines pas. Tu reconnaîtras sûrement :
- un dessin de mon fils sur une manche. Il a pris le pinceau et a calligraphié ce poème.
- un cœur sur l’autre manche réalisé par ma chérie. J’aime ces dessins tout simples, celui-ci me rappelle les arbres gravés par les ados amoureux (ne faites plus ça, c’était cool dans les années 90, mais depuis on a compris que c’était vivant un arbre…).
- devant, en bas, une petite scène de Pacman, faite par Boras. Bon, le projet de départ était vaaaachement ambitieux et il a un peu flippé de louper le truc, mais j’ai retenu l’idée et je pense que je la tenterai sur une autre fringue. Je ne t’en dis pas plus, mais tu le verras bientôt. Je suis super content d’avoir ce dessin à côté de ceux de Laurye et Marin, Bo pourrait faire partie de ma famille. Petit instant coeur et tout.
- et enfin un Woodywood Pecker dans le dos, dessiné par moi-même. J’avais vu un perf avec un Road Runner dans le même style, et ça m’avait bien plu.
Résultat, un super souvenir d’un excellent weekend.
Voilà, le truc est massacré, c’est le mien et je l’aime tellement plus comme ça!
Ha oui, important, la taille. C’est un 48 US, soit un XXL européen. Hop, ça c’est dit, et je fais 1m78 pour 72 kilos. Et c’est exactement le fit que je voulais hahaha.
Porter un perfecto par dessus un costume sans faire cliché instagram? Ok, défi relevé!
Pour cette première tenue, je porte le perf au dessus d’un costume Sillage en corduroy.
Une silhouette et un assemblage évidemment assez chelou haha, mais peu importe. Pour relever les couleurs noires et grises de la tenue (hors déco du perf qui pourrait se suffire à elle-même), des baskets bien colorées.
Mes dunk viotech, que je maltraite depuis le début de l’hiver pour patiner cette paire comme aucune autre dans ma rotation. Je veux les ternir, les salir, les défoncer quoi.
L’idée était de détourner un truc que j’avais vu une fois je ne sais plus où: un perfecto porté par dessus un costume. J’aimais bien l’idée, beaucoup moins la réalisation. Ca manquait cruellement de liant, on sentait que c’était un truc instagrammable, forcé pour la photo.
Tant qu’à faire, une paire de pompes qui n’a rien à voir avec le reste peut être le moyen de faire croire à tout le monde que je sais ce que je fais hahaha.
Je ne vais pas te mentir, j’ai improvisé ces tenues le matin même, alors j’essaie de mettre des mots sur une composition de tenue qui a dû me prendre 2 minutes, c’est pas évident haha. Mais c’est toujours mieux qu’un: « j’ai pris ça et ça parce que dans ma tête ça a matché à ce moment là ».
Revisiter le classique perfecto noir porté avec jean Levi’s 501, le tee-shirt blanc et des Converse
Jamais facile d’entrer en cours de match, surtout quand Nikko nous livre un premier quart-temps de ce niveau.
Afin de ne pas me froisser un muscle avec cet horrible vêtement, je commence en douceur avec une mise à jour d’un style très année 90 : porter le perfecto avec un jean Levis 501 bien clair, un tee blanc et des Converse.
Si cela avait été un hommage à mon cher père, et que le temps n’avait pas été compté, j’aurais cherché des santiags haha.
Alors, si les pièces sur le papier sont chouettes, la façon de porter tout ça il y a 30 ans, ce n’est pas pour moi. Bien que cela revienne, le 501 qui te moule le fessier et remonte l’appareil à produire du nuisible écologique, non merci.
Je suis donc parti du jean en le prenant bien size-up pour pouvoir le porter sur les hanches.
Pour rester dans le délire vintage, c’est un 501 made in France donc d’avant 2000. Un peu de volume, longueur au plus juste et le tour est joué pour streetheritagiser le fit global de la tenue. Il y a même la petite déchirure d’époque pour faire un clin d’oeil au coté loubard du perfecto.
Je ne tenais pas à mettre une paire de Converse, ça n’aurait pas suffisamment sorti ma tenue de la panoplie pré-mentionnée. Des Vans slip-on m’ont semblé être un choix judicieux sur le moment. N’ayant pas le cuir pour essayage, j’y suis allé à l’aveugle.
Ma foi ça passe, avec les chaussettes en laine gris claires, on vient rattraper la palette de l’interliner.
Bah ouais, je le supposais mais j’en ai eu le cœur net, beaucoup de tenues en pefecto sur les Internets ne sont que de la photo de poseur. Sérieux, un cuir noir, tu crèves vite de chaud au soleil, et l’hiver, un perf avec seulement un tee-shirt sur le dos … Chaud ! Enfin froid plutôt.
Comme je tenais à garder l’esprit du perfecto + tee sans mourir de froid lors du shooting (on ne va pas se mentir, on ne vient pas en Lorraine pour la douceur de l’hiver), j’ai opté pour cette solution.
L’interliner apporte de la chaleur au buste et surtout un bon gimmick de style avec un jeu de couleurs sympa.
Enfin, plutôt que du blanc, j’ai choisi du noir pour le tee-shirt.
Plus précisément un noir délavé avec un vrai aspect vintage qui répond logiquement à ce cuir déjà porté. Il est made in USA en plus ! C’est le shop américain Canoë Club qui le produit en marque propre.
On sent que ce sont des américains, pas besoin de size-up pour avoir un fit normal au buste avec un peu de longueur. J’ai pris ma taille habituelle, M, et ça fait le job.
Là, ça me parle le jeu de longueur avec le blouson porté décontracté et le tee qui rallonge un peu le buste.
Et c’était pour faire une photo à la Levi’s, d’avant.
Voilà pour ce premier d’un perfecto porté avec un 501 sans boots, converse ou doc !
Caler un blouson en cuir pris 3 tailles trop grand en mid-layer? Ok, défi relevé!
Pour la deuxième tenue, j’ai voulu passer le perfecto en mid-layer. Cette idée est inspirée par Shuhei Nishiguchi qui porte le sien de temps en temps comme ça. J’étais tombé sous le charme de cette photo en particulier:
Voilà donc une interprétation personnelle d’un combo classique jean/veste/parka. Mais version un peu plus large.
Un balloon pant en jean de la marque coréenne Anglan et une parka de l’armée canadienne des années 90. Tu noteras que la parka est percée de la même manière que le perf. J’ai pioché dans le même tas de pins et badges pour les deux, mais je n’avais pas pensé que je porterai les deux en même temps haha. Et parce que quand tu en es là, t’es plus à une pièce forte près, un chapeau de Monsieur Thibault Van Cauwen. Ce chapeau, tu l’as déjà vu, je présenterai Thibault et son travail très bientôt sur le blog.
Et pour la vanne, la parka canadienne est en taille M. Sur un tee-shirt upsizé en L et un blousson en XXL. Hahaha. Ca ne fait sûrement rire que moi. Mais ça me fait rire.
Le perfecto dans un style street heritage
On arrive sur ma tenue favorite de ce que je te propose aujourd’hui avec ce cuir puisque je ne suis partie d’aucun schéma ou modèle. Seul le fait de me sentir bien dans ce perfecto était non négociable dans le brief.
Et comme le confort est l’élément clé des styles défendus sur ce blog, je me suis naturellement retrouvé à composer un délire street heritage.
Le point de départ est le pantalon, un P44 en denim de la marque locale Arashi, je t’ai d’ailleurs déjà parlé du monkey pants ici. J’étais d’ailleurs parti en premier lieu sur la version en HBT olive avant de me raviser.
Pourquoi ?
Je ne sais pas vraiment, peut-être parce que je composais les tenues dans un appartement qui se refroidissait à sensation de peau.
Quoiqu’il en soit, cet indigo bien sombre me semblait chouette et les volumes étaient géniaux avec mon hoodie Kuro. Probablement le meilleur sweat à capuche que j’ai pu avoir.
(tant mieux vu le prix de la bête, même achetée à Tokyo en boutique).
Dans un coton vraiment lourd, il y aurait de quoi écrire un article de milliers de mots pour souligner chaque détail qui en font un must-have du hoodie game.
Je t’en lâche un allez.
Au-delà de la coupe très singulière, ce sont les bords cotes :
Le bébé de coton est volumineux, c’est une couette avec du style. Reste que cela prend de la place.
Je n’étais pas inquiet pour autant.
Je savais que le perfecto serait grand et donc qu’il y aurait la place pour caler tout cela dessous, sans finir engoncé.
En effet, je ne suis personne pour te dire comment choisir la taille ou la coupe de ton perfecto … Cependant, ça peut être une bonne idée de ne pas partir sur un truc trop serré, pour toutes les raisons évoquées dans cet article.
Sur la tête un bonnet Mackie topé la veille chez MonsieurCam. La couleur colle bien, heureux hasard ou talent inné, j’avais surtout froid.
Et puis un petit mot forcément sur mes godillots.
Des Michael de Paraboot issues d’une collaboration avec la boutique française The Next Door.
Discrète et raffinée, c’est une paire passe-partout pour qui voudra faire une jolie tenue basique … Oui je déconne, elles sont osées. L’imprimé léopard, faut être prêt à l’assumer et se le coltiner toute une journée.
J’avais l’impression que ça fonctionnait et apportait un peu de piquant à une tenue au final plutôt sobre.
Porter une pièce forte telle que le perfecto par dessus d’autres pièces fortes? Ok, défi relevé!
Pour la troisième et dernière tenue, des tons terreux et pierreux. Un port plus classique sur le papier: pantalon, chemise, gilet et blouson. Le fit est toujours très large, la chemise en léopard relève le tout et le gilet apporte un jeu de longueur et une chaleur bien agréable quand il fait quatre degrés.
Les nuances foncées du motif léopard permettent d’intégrer le gilet qui lui-même fait la liaison entre la chemise et le perfecto. Et le mieux dans tous ces détails, c’est que je m’en rends compte une semaine après. Sur le moment, j’ai trouvé ça joli et c’est tout haha.
Pas grand chose à ajouter sur cette tenue, c’est ce que j’aime faire en ce moment. Des pièces assez fortes, des tons plutôt doux, un fit bien large.
J’avais plein d’autres idées toutes plus barrées les unes que les autres, mais on a manqué de temps pour tout faire. Je voulais te montrer qu’on peut porter un perf par dessus un manteau long, et dans la précipitation du matin j’ai complètement zappé la tenue. Alors, au moins pour celle-là, je t’ai fait une série de photos dans le cahier de styles. Pour les autres, tu les verras de temps en temps sur Instagram, ça sera l’occasion de voir le vieillissement de la peinture, qui n’est à priori pas spécialement faite pour le cuir.
C’est tout pour moi, merci à toi de m’avoir lu jusqu’ici, et merci Bo pour tout. Des bisous et à bientôt.
Porter un perfecto avec des vêtements noirs … avec une touche de fantaisie
Comment finir un exercice de style autour de ce blouson sans avoir une proposition en full black.
(si tu n’es pas familier du terme, c’est l’expression anglaise pour les looks composés uniquement de pièces noires).
Et puis je kiffe cette photo, elle symbolise notre complicité dans la connerie stylistique d’une part, et surtout, une vraie belle amitié née au milieu de JPEG de vêtements trop grands.
(il n’y a pas que toi Nikko à pouvoir lâcher des jets de bromance comme ça <3)
Bref pour revenir à nos moutons, faire un full black était un petit défi pour moi car je n’aime pas ça. Autant je me bas contre les préjugés que certains médias mode ont mis dans la tête des gens sur le vêtement noir, autant une tenue complète, c’est chaud.
Pas que cela soit moche, Yohji Yamamoto, en tête de liste, le démontre depuis 30 ans.
C’est en réalité un exercice difficile.
Et avec le perfecto en cuir noir, on peut vite tomber dans les looks clichés que l’on a vu plus haut.
Donc pour ne pas faire baby rockeur obsolète ou ange de la téléréalité, voici quelques idées pour bien porter son perfecto dans une tenue noire :
- on dégage le jean slim / skinny : pas une cabale mais c’est un gros cliché, compliqué de s’en éloigner sans l’évincer.
- pas de tee-shirt de groupe : je n’ai rien contre ces tees, le combo en revanche bof bof (sauf si c’est ton personnage depuis toujours, mais tu ne serais pas ici à lire un mec qui n’aime pas ta pièce favorite haha)
- pas de hoodie / tee moulant : meilleur moyen de passer pour un mannequin Asos
- pas de chelsea boots noires : là encore, cette paire est sur la check-list de ce genre à éviter
- les matières synthétiques lisses : ça donne vite une texture cheap et un rendu des couleurs plat. Il y a d’ailleurs souvent un gouffre entre leurs photos Instagram et le rendu réel. Un peu comme les burgers du McDo.
Alors bien sûr, le pire est de tout porter ensemble, il t’appartient de mesurer et doser.
Partant de ce constat, j’ai choisi de prendre mon jean noir dans une coupe droite, qui plus est, une ou deux tailles au-dessus.
Comme le perfecto Schott me va grand, les volumes s’équilibrent et la silhouette est chill.
J’avais envie d’écrire loose-fit, mais à coté de Nikko, difficile de tenir le propos haha.
Où je me suis amusé réellement, c’est sur le haut puisque j’y suis allé de mon petit layering fantaisiste.
Quand je vois cette photo, je me dis vraiment que cela serait une connerie d’acheter un cuir neuf hors de prix.
À moins d’être un amoureux transi de blousons en cuir, il fait tellement bien le job.
Et ce pour 40e sur Vinted …
Enfin, revenons à la tenue avec ce gilet Engineered Garments, Over Vest pour les fans, et son bel imprimé léopard sur de la fleece (en gros de la peluche).
Quand on a discuté de faire cet article avec les gars, c’est la première pièce qui m’est venue à l’esprit.
Quoi de mieux dans une tenue toute noire qu’un bon gros print animalier hein ?
J’y ai ajouté le pul à col roulé noir pour renforcer l’impact visuel du gilet léopard orange. Et avoir un minimum chaud pour être franc.
Pour sortir un perfecto en plein hiver, le col roulé est la meilleure option. Dans une maille plus épaisse / dense, c’est encore mieux. Cela va bien te prendre le cou et t’évite d’ajouter une écharpe.
Ce qui est assez moche dans les looks de citadin à petit foulard, eurk. Sur un motard, je ne dis pas, c’est un autre propos.
Comme mon haut en laine mérinos restait fin, j’ai ajouté un tee noir aussi en coton lourd, un Maison Cornichon. Il fait vraiment le travail en sous-vêtement l’hiver (prends deux tailles au-dessus).
Oh j’allais oublier !!
Des Michael noires protègent mes petons du froid, bien aidées par des chaussettes en laine et cachemire. Ce n’est pas par esprit de contradiction que j’ai privilégié des Paraboot à des Doc ou assimilées. Simplement, je trouvais plus pertinent de porter une paire qui a du vécu avec ce perfecto de seconde main.
Un truc qui aurait pu être sympa et différent, porter une paire de Red Wing noires comme des Postman ou même les Moc Toe.
Pour une prochaine fois peut-être, qui sait, je suis peut-être convaincu de l’intérêt du perfecto !
Tour d’honneur pour les blousons noirs
Purée, on arrive enfin à la fin hein haha.
Tu vas rire mais j’ai pris plaisir à écrire ce papier avec Nikko.
Le perfecto est toujours une pièce que je trouve un peu inutile dans un, enfin mon vestiaire. En revanche, force est d’admettre que me plonger dans son univers ne m’a pas laissé de marbre. De plus, il est stimulant de travailler sur quelque chose qui ne me touche pas. De pouvoir tout de même fournir du contenu et proposer un résultat cohérent.
Tu nous confirmeras ou non, j’ai le sentiment que cela permet aussi d’apporter un œil nouveau à cette pièce emblématique.
Et comme ce fut un article long, voici quelque grandes lignes à retenir sur comment choisir et porter un perfecto:
- l’article se veut un plaidoyer humoristique contre les clichés en perfecto
- du motard héritage cosplay en passant par le citadin chic
- commence par privilégier la seconde main
- des tas de Schott sont disponibles à moins de 150e
- privilégie le made in USA si plus de 100e
- évite de le prendre trop serré
- évite les marques de perfecto chics ou luxueux
- sauf s’il y a un design fort
- n’oublie pas qu’il y a de grandes chances que tu ne le sortes que 5 fois par an
- donc oui seconde main pour la planète et ton budget
- enfin si tu veux vraiment un neuf, nos trois conseils
- Schott USA pour l’histoire et la valeur historique
- Aero Leather, le meilleur rapport qualité / prix / style
- Atelier Bertrand si tu veux un cuir minimaliste de luxe d’un spécialiste du cuir
- si tu ne veux pas la jouer cliché
- pas de slim noir, tee moulant et boots noires
- ne te prends pas la tête sur le perfecto
- démystifie le
- ce n’est qu’un blouson en cuir
- avec quelques fioritures
- porte le comme tel
- vois le comme une pièce qui ne craint rien
- et amuse toi
- toujours
Voilà cet article sur le perfecto est fini.
Nikko va pouvoir retourner à sa poussette et moi au métro, telle est la vie de loubards en blousons noirs 2.0 !
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Nikko & Boras