Salut à tous,
Moi c’est Julien, et je vais vous présenter un article sur la fabrication diy d’une noragi.
Qui suis-je ?
D’abord, je vais me présenter à vous. Bientôt la quarantaine, je m’intéresse aux vêtements depuis pas mal d’années, mon style a évidemment évolué au fil de ces années, et aujourd’hui je suis dans ce qu’on pourrait appeler du « workwear urbain », un mélange de fringues typées workwear / military / denim avec des fits plutôt ajustés (mais pas trop, de moins en moins on va dire…). Je m’intéresse beaucoup à la kustom culture, mais pas que dans des domaines qu’on peut directement associer à ce nom (motos et tout ça), mais plutôt à toute chose modifiable ou fabriquable ! Et ce, selon mes envies, mes besoins et mes passions. Cela peut aller d’instruments de musique aux vêtements en passant par le mobilier ou le luminaire… J’aime savoir comment sont faites les choses, il est donc naturel pour moi d’aller vers la couture, tout d’abord pour de la retouche / customisation (étant fin il m’arrivait très souvent d’avoir à faire retoucher mes vêtements), mais aussi pour la fabrication de vêtements complets.
On en vient au sujet de cet article.
La création d’une noragi
Il faut être réaliste, vouloir faire des vêtements homme quand on n’est pas dans le milieu (et donc pouvoir avoir accès à des stylistes), on se sent très vite seul… Tout est fait pour les vêtements femme et enfant, mais le peu de patrons accessibles pour homme sont d’une mocheté sans nom (notamment avec des fits odieux…). Il faut donc se retrousser les manches et faire ses propres patrons, ou les copier à partir de vêtements existants, ce qui n’est pas aisé car passer de la 3D à la 2D est vraiment complexe.
Noragi : le patronage
Pour cette noragi, je suis parti de patrons gratuits de kimonos qu’on trouve facilement sur internet, puis j’ai utilisé des photos de différents modèles existants pour faire les modifications souhaitées, mes inspirations premières étaient les Visvim et les Shuren Project. J’ai fait une sorte de mix entre les deux pour arriver à ce que je voulais, et j’ai dû faire trois toiles tests pour arriver à mes fins (c’est-à-dire monter 3 fois le vêtement avec des tissus récupérés).
Le patron en lui-même est assez simple, à la base ce sont des rectangles qui sont cousus les uns avec les autres, mais je souhaitais des manches plus « veste », j’en ai donc modifié la forme.
Le matériel requis
Évidemment il faut un minimum de matériel :
- machine à coudre
- épingles
- ciseaux de couture
- règle
- cutter rotatif (facultatif mais très appréciable pour couper les différentes parties du vêtement en suivant le patron)
- imprimante et ciseaux pour le patron
- du tissu et du fil
Les tissus
Personnellement je trouve la plupart de mes tissus chez Sacré Coupons à Paris, on peut tomber sur des tissus vraiment cool à des tarifs parfois très accessibles. D’autres magasins sont intéressants, n’hésitez pas à y aller et à y jeter un œil selon vos besoins.
Les tissus utilisés sont :
- le tissu principal est un sergé (même tissage qu’un denim) en mélange 50 % coton 50 % lin, il est assez épais (ce qui m’a valu quelques soucis) acheté chez Sacré Coupons
- pour le col et quelques petites parties par-ci par-là du tissu japonais 100 % coton acheté chez Jhin à Paris.
La fabrication de la noragi
- Avant toute chose il faut laver le tissu et le repasser, le tissu va se rétracter un peu au lavage, autant le faire avant de coudre votre vêtement…
- Ensuite on prend nos différentes pièces de patron et on les épingle au tissu (plié en 2 sur la longueur car la plupart des pièces sont en double), en faisant bien attention de mettre les pièces dans le bon sens par rapport au droit fil (sens du tissu, parallèle aux lisières), puis on les coupe soit avec des ciseaux de couture, soit avec un cutter rotatif (que je vous conseille).
- On se retrouve avec toutes les pièces prêtes à être cousues.
Pour la noragi voici dans quel ordre j’ai fait les choses :
- ETAPE 1
monter les poches sur les deux parties avant. Normalement les poches plaquées ne sont pas doublées, mais le tissu utilisé s’effiloche énormément et pour éviter d’avoir des bouts de fils qui se barrent à l’intérieur des poches, j’ai préféré les doubler avec le tissu japonais et ensuite coudre normalement les poches sur les parties avant.
- ETAPE 2
assembler les deux parties avant avec le dos (par les épaules)
- ETAPE 3
assembler les manches
- ETAPE 4
monter le col (et y fixer les lanières pour fermer la noragi). Là il faut le faire en 2 coutures avec la même technique que pour poser un biais.
- ETAPE 5
fermer le vêtement par une seule couture côté qui va du bas du vêtement jusqu’au poignet (et bien sûr le faire des deux côtés) (ici photo au niveau de la manche)
- ETAPE 6
faire les ourlets aux poignets (comme vous le voyez l’ouverture n’est pas fendue comme une veste ou une chemise, il est donc nécessaire d’avoir un diamètre minimum pour passer la main sans problème).
- ETAPE 7
faire l’ourlet du bas de vêtement. J’ai dû ruser car le tissu étant très épais, au niveau des coutures côtés j’arrivais à 6 épaisseurs de tissu et ma machine n’est pas prête à accepter une telle épaisseur. J’ai donc utilisé la technique de la parmenture en utilisant le tissu japonais (une parementure est une pièce de tissu que l’on coud le long du bord d’un vêtement et que l’on rabat vers l’envers (pour être invisible) ou vers l’endroit (pour être décoratif). – Définition trouvée sur le site www.coupecouture.fr)
Pour des finitions intérieures propres, ceux qui ont une surjeteuse peuvent tout à fait surjeter les marges de couture, ça aura un rendu propre et « pro ».
Pour ma part n’ayant pas cette machine, j’ai décidé de ganser les marges de couture (en fait c’est tout simplement coudre un biais partout où il y a des bords francs pour avoir une finition parfaitement propre). Ça demande plus de travail mais le rendu est vraiment plus classe. Par contre ça a l’inconvénient de rendre les coutures assez épaisses.
Voilà, j’espère que ce tuto rapide vous a plu. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à les poser en commentaire, je m’efforcerai d’y répondre avec le plus de précision possible 🙂
A bientôt pour d’autres articles couture !
En attendant voici quelques photos de la noragi portée 🙂
Comment porter cette veste noragi diy
La noragi est assez large sur moi, je la porte donc plutôt en mode loose, mais elle passe aussi très bien sur des personnes d’une à deux tailles au dessus, et pour preuve, vous avez droit à quelques photos de Boras la portant (avec amour évidemment^^) dans cet article.
Petit aperçu pour vous donner envie…