Quel début d’année agité pour le blog. Le vent a soufflé fort mais nous voilà sortis de la zone de turbulences et tout devrait reprendre comme avant. Voire même s’améliorer. Après ces longues semaines de silence, revenir avec un sujet fort me tenait à cœur. Des années que l’on pousse notre approche street heritage du style en proposant chaque semaine quelques tenues et marques dans le délire. Si l’on peut aller chercher cette touche en piochant ici et là des pièces, tant que le coup d’œil est là, il y a des designers qui nous facilitent la tâche. C’est le cas d’un Hiroki ou Daiki, qui revisitent le vestiaire workwear / militaire avec modernité et panache.
Mais plus proche de nous, cela existe aussi et c’est le sujet du jour.
Kestin Hare (devenu Kestin depuis)
Une marque écossaise découverte il y a quelques saisons et qui fait de plus en plus de bruit. Et en juin dernier, j’ai eu la chance de le rencontrer avec sa femme. Une histoire et un label qui méritent quelques lignes.
Au menu, la rencontre, une interview, présentation d’un « costume » workwear et un zoom sur la collection printemps / été à venir.
La rencontre
Quand vient l’heure de présenter une marque ou un produit, j’ai besoin qu’il y ait quelque chose à raconter. Mais avant tout, j’aime les rencontres avec l’humain. Quand il n’y pas de discours commercial derrière et que je peux découvrir une personnalité vraie. Un peu le « real » dans la culture street.
De fait, c’est une addition de deux rencontres qui donne naissance à cet article.
Ewen, un lecteur qui te veut du bien
Je donne beaucoup à ce blog, et parfois je me pose la question de pourquoi continuer. Mais ce sont des « retours sur investissement » comme celui que m’a donné Ewen qui me rappellent les moments de kiff que tout cela peut amener.
Lecteur du blog, c’est lui qui m’a contacté pour me parler un peu de Kestin Hare. J’ai souvent droit à des mails de trucs insipides typiques des projets « entrepreneur et école de commerce », ne matchant logiquement pas avec notre état d’esprit ici. Autant te dire que j’ai, d’abords halluciné, puis jubilé.
Ewen a tout plaqué il y a quelques années, fatigué de sa vie pro de l’époque. Passionné de sapes, il a repéré le projet de Kestin et a été jusqu’en Écosse pour pousser la porte du shop afin de se proposer pour un stage.
Par passion et intérêt pour leur aventure.
Forcément je suis fan alors, merci Ewen !
(PS : faites tourner le compte de son amie à vos copines / sœurs / mères et grand-mères, il est chouette => Manonleclor)
La rencontre avec Gemma et Kestin Hare
Cela remonte à juin dernier et le salon Welcome à Paris (un évènement vraiment quali et qui regroupe, sans la comm’ de plus gros salons, un bon paquet de marques que j’aimerais voir ici ).
Ewen m’avait donc invité à passer les voir au stand KH.
Il m’a présenté la collection SS20 où j’ai pu passer quelques pièces. Franchement, quel kiff ! Elles dégagent un truc, tu sens qu’il y a une DA singulière derrière. Et les prix ne sont pas délirants.
Coup de cœur.
Kestin a fait la fête la veille (rien que ça, ça en dit long sur l’aspect humain), c’est à sa femme que je suis présenté.
Radieuse et souriante, la discussion est facile malgré mon modeste niveau en anglais. Il n’y a pas de filtre « commercial », je sens le projet d’une petite équipe et d’une vraie passion autour. Vraiment tout proche de ce qui nous anime sur le blog.
Kestin arrive une heure après. Un grand gaillard, le sourire aussi, et un charisme débordant. Il est chill comme jamais. Dans un salon, on joue la distribution de sa prochaine collection, les enjeux sont énormes. Et pourtant, il prend le temps de discuter, de parler de détails de certaines pièces. Ewen me sauve plusieurs fois la mise, l’accent écossais quand t’es mauvais, ce n’est pas le plus abordable!
De fait, je leurs propose de parler d’eux. je voyais les vêtements sur les portants et je me disais « mais ça va faire vibrer les lecteurs. J’ai devant moi une collection racée et plus accessible que les labels japonais. En prix comme en distribution ».
Emma et Kestin sont emballés.
Ewen allait me filer un dernier gros coup de main en menant l’interview de Kestin !
L’interview de Kestin
Dès lors que c’est possible, j’essaie de te faire découvrir une marque au travers des mots de son fondateur. Qui plus est quand il en est aussi le directeur artistique et que son univers est riche. Je te laisse en découvrir un peu plus sur Kestin Hare, l’homme et son projet. (ici en VO si tu es fluent en anglais)
> Est-ce que tu peux nous raconter ton parcours avant la création de ta marque, ainsi que ta relation au vêtement et à la mode masculine ?
Ma marque éponyme est le résultat d’une expérience de plus de 17 ans dans l’industrie textile avec toujours cette volonté de se dépasser en proposant une gamme de vêtements solides et pensés pour la vie de tous le jours.
En fait, je viens d’une famille de créatifs, c’est dans mes gènes et j’ai donc toujours été passionné par la mode et le design. Etant plus jeune, personne n’était plus élégant que mon grand-père Bill qui tenait plusieurs pubs à Leith, le quartier sur le port d’Edinburgh. C’était un vrai gentleman. Mais ce n’est que plus tard, quand j’ai commencé à sortir, que j’ai saisi tout le pouvoir des marques. A l’époque dans le début des années 90, tout le monde s’achetait des tee-shirts brandés et logotés comme il faut. C’est à cette période que j’ai compris que ce que tu portes te définit et te donne la confiance nécessaire. J’ai vraiment accroché à tout ça.
Je savais alors qu’il me fallait compter sur mes forces et n’ai donc pas tardé à débuter des études dans la mode et le design. Après quoi, j’ai emménagé sur Londres où j’ai pu travailler et apprendre des meilleurs marques et créateurs. J’ai débuté chez Reiss et par la suite j’étais en charge du design pour Nigel Cabourn. C’était une période intense en apprentissages lors de laquelle j’ai appréhendé les valeurs qui deviendraient fondamentales pour moi plus tard : la recherche et l’inspiration vintage, apprendre l’histoire des vêtements, comment et où ils étaient fabriqués, le rôle des matières, de la coupe, le goût et l’importance du détail et surtout l’importance ultime de la fabrication au Royaume-Uni.
> Qu’est-ce qui t’a donné envie de créer ta propre marque ? Quels sont les aspects qui te tiennent à cœur ?
J’ai toujours su que je voulais un jour développer ma propre marque et créer des collections qui représentent plus que de la simple fabrication de vêtements. Quand le timing a été le bon, je suis revenu vivre sur Edinburgh, ma ville natale. Et j’y ai créé ma propre entreprise avec ma vision personnelle qui est de fabriquer et proposer des vêtements qui résistent à l’épreuve du temps et racontent une histoire qui mêle des références à mon héritage écossais sans oublier l’ère actuelle. Ma vision va au-delà des vêtements, je veux créer de l’emploi au Royaume-Uni, contribuer à la préservation de l’artisanat et du savoir-faire local tout en m’assurant que notre impact écologique et social s’améliore constamment. En ce qui concerne ma vision du design, je propose des design en phase avec mes goûts personnels : techniques et fonctionnels mais aussi un peu atypiques.
> Comment tu présenterais ta marque à quelqu’un qui ne connaît pas ton travail ?
C’est moderne, simple, distinctif et fonctionnel. Tout est pensé autour de la matière et des détails subtils.
> Peux-tu m’en dire plus au sujet de tes inspirations personnelles ? Où puises-tu ton inspiration ?
Le point de départ a toujours été l’Ecosse : les paysages, l’histoire, les écossais eux mêmes, l’architecture. Puis, je creuse davantage dans ces aspects pour en tirer des points de départs qui me semblent pertinents de développer davantage. J’aime raconter une histoire, je suis un designer émotionnel. J’aime proposer un mélange de produits qui inspirent les gens, des produits qui interpellent y compris ceux qui n’auraient pas pensé en vouloir. Et puis, ensuite il y a nos best sellers qui assurent le bon fonctionnement du business.
> Comment tu sources et choisis les matières ?
On peut vraiment dire que je suis obsédé par les matières, elles font ou défont l’image renvoyée par un vêtement. Elles peuvent élever le plus simple des design en quelque chose de vraiment supérieur, au toucher unique et aussi en une pièce fonctionnelle.
J’aurai bientôt 20 ans d’expérience dans le milieu textile et cela m’a permis de développer des relations uniques avec les meilleures usines au monde. On s’incitent mutuellement à créer de nouvelles matières pour repousser nos limites et ainsi apporter toujours un caractère innovant ou de nouvelles avancées en matière de développement durable sur le marché.
Par exemple, pour la prochaine saison, j’ai travaillé deux matières uniques avec mon ancien ami Halley Stevensons dont l’usine se trouve à Dundesson. L’une est un mélange lin cotton 6.3oz avec un caractère écologique puisque la matière est tissée, teinte et donc utilisée en Ecosse sur une distance inférieure à 40 miles. L’autre matière est imperméable à l’eau et au vent tout en ayant des propriétés respirantes. C’est un cotton waxé 3.7 oz issu de l’agriculture biologique sous forme de mini ripstop.
> Pour finir, peux-tu nous glisser quelques mots sur la collection Automne Hiver actuelle et aussi sur le Stac Blazer et le Wick trouser ?
Notre collection A/W 2019 est baptisée « In high places » car elle puise son inspiration d’un groupe d’alpinistes britanniques dans les années 1970. Cette ère était qualifiée comme l’âge d’or de l’alpinisme avec un groupe d’irréductibles grimpeurs britanniques dont la renommée a explosé en raison de leurs exploits impressionnants et de leur esprit de pionniers. Nous avons commencé les recherches par un voyage à Fort William, au musé écossais du patrimoine des montagnes pour creuser dans les archives. On était comme des enfants ouvrant leurs cadeaux le jour de Noël. On y a découvert les vêtements portés à l’époque par ces fameux alpinistes tels que Dougal Haston, Robin Smith, Doug Scott, Don Williams et Chris Bonnington. De plus, on s’est énormément inspiré des matières, des aspects fonctionnels et techniques, des détails, couleurs ainsi que de la fabrication des vêtements en question.
Le Stack blazer et le Wick trouser sont tous les deux des réinterprétations de pièces workwear vintage. On a revu la coupe et l’emplacement des poches pour un rendu plus moderne et unique. Nous avons beaucoup d’échanges avec nos clients qui nous disent vouloir ou devoir porter le costume tout en restant eux mêmes et sans donner l’impression qu’ils ont été habillé par leurs mères. Ces deux pièces c’est donc notre réponse à ce besoin, un costume moderne facile à porter dans la vie de tous le jours. La matière japonaise utilisée est tellement structurée, riche et belle. Ce sont vraiment ces détails subtils qui les transforment en des vêtements uniques. D’ailleurs, l’autre jour, un ami a porté cet ensemble pour son mariage et je peux te dire qu’il n’y a rien de plus fort que de voir ses créations portées par un ami le jour de son mariage.
Merci encore à Kestin et Ewen pour s’être prêtés au jeu et avoir partagé autant. Nous allons maintenant pouvoir parler en JPEG.
Le costume workwear Kestin Hare
Tu l’auras compris à la fin de l’interview, j’ai choisi ce costume workwear dans la collection de cet hiver. Cela faisait longtemps que je m’en cherchais un. Après avoir loupé un Universal Works en soldes d’été, j’ai été aux anges de voir ces pièces Kestin Hare. Les amateurs de sartorial auront des boutons j’imagine à l’évocation du terme costume mais c’était l’idée que je me faisais d’une version worker revisitée.
Quelques photos du blazer et du pantalon sur cintre.
Le Stac blazer
La veste de travail a envahi les rues et les collections. Chaque label, même loin du style workwear, y va de sa version du bleu de travail. En effet, cette pièce est d’une polyvalence rare et peut trouver sa place dans des styles et vestiaires variés. Elle possède cet équilibre entre aspect brut et une élégance dans sa structure. Son succès est mérité !
Moins vu et connu, il existe le blazer workwear. C’est en quelque sorte une veste de travail qui se verrait abandonner son col chemise pour des revers crantés et passerait de 5 à trois boutons. De plus, très souvent sans doublure ou épaulette, il est très souvent déstructuré. Le blazer casual par excellence.
Avec ce modèle Stac, Kestin Hare nous propose une version moderne de ce blazer casual. J’ai même envie de dire bien street heritage dans l’approche.
Déjà, Kestin a déniché une matière japonaise bien loin du cliché workwear. Le tissu en coton, léger, arbore de mini chevrons qui dans la façon d’être tissés donnent comme l’impression d’être un hybride de seersucker. Visuellement structuré, la main est en bonus vraiment agréable.
Cette matière prend aussi vraiment bien la lumière. Le coloris, un vert olive foncé, lui donné une touche miliaire qui me plait vraiment, forcément !
Comme le soulignait Kestin, les poches et les poignets sont des points où est apportée la touche de modernité. La coupe est la touche finale. Il y a du volume et de la longueur, sans que cela donne un air « trop grand ».
Question sizing : je l’ai prise en M, ma taille habituelle (177cm pour 72kg). Tu le verras sur les photos de look, cela taille généreux mais si j’avais pris S, je perdais l’esprit de la pièce.
Le Wick trouser
Merci Kestin d’avoir poussé l’idée jusqu’au pantalon !
En effet, ce pantalon à (2) pinces, plutôt classique au premier abord, part sur une coupe avec un beau volume. Dès lors, trop de fluidité aurait un rendu trop « mou », quand trop de rigidité casserait le dynamisme. Tu l’as compris, le point d’équilibre est quelque chose de subtil.
Je ne saurais dire si c’est ce herringbone qui permet se rendu mais c’est un régal visuel, aussi bien en mouvement qu’à l’arrêt. Et ça, c’est plus rare pour les coupes amples qui sont souvent plus du à valoriser en statique. D’où la fascination du slim dans nos contrée, plus facile de séduire un néophyte avec cela (mais c’est un autre sujet).
Si tu cherches une coupe droite / loose qui se resserre légèrement pour garder une ligne de jambe dynamique, le wick trouser est ton ami.
Question sizing : je l’ai pris en M mais si j’avais pu avoir un S, j’aurais peut être tenté. Le M correspond à un 32 / 33 en denim je pense. Je l’ai coupé en longueur car je ne suis pas très grand pour garder la silhouette et la ligne de jambe. Je ne me voyais pas le porter avec des revers.
Le costume workwear by Kestin
C’est un ensemble que l’on peut porter en toute décontraction, de différentes façons et bien sûr, en dépareillé. Tu le sais, nous sur le blog, on aime le style et proposer des idées d’un vestiaire masculin différent. C’est pourquoi je te propose aujourd’hui 3 tenues au tours de ce costume workwear Kestin.
On sort le complet
Forcément, qui dit veste et pantalon assortis dit proposition de tenue en costume. De plus, je le disais, j’ai longtemps cherché ce type de costume sans en être un.
Je suis donc parti sur une tenue simple afin de laisser s’exprimer le costume. Il a déjà assez à raconter, rien ne nécessitait de surcharger l’ensemble. Le shoot a été fait un des rares jours où il faisait vraiment froid fin 2019. L’idée que je m’en fais, c’est de le porter avec un tee « tout con » à col rond, qui aurait du être gris anthracite.
J’ai une tendance à aimer les manches très courtes (déformation de mon amour de la noragi haha) donc je peux faire ce type de revers grâce à leur forme.
Le mac coat revisité conforte cette position stylistique entre military et élégance. Toujours avec une coupe loose de sorte de suivre les volumes du costume. C’est une très belle pièce de Our Legacy, pas si « basique » que ça d’ailleurs. Tant dans la texture que la forme du col, on retrouve de belles singularités de design.
Enfin, je termine la tenue sur une paire de Paraboot noire. Et ce pour deux raisons :
- leur volume est suffisant pour ne pas se faire « manger » par le pantalon, sans pour autant plomber la silhouette. Par exemple, ce que pourrait faire une paire de pompes plus workwear. Les Michael ont ce point commun avec ce costume : un coté brut avec une touche d’élégance.
- leur couleur noire qui permet de ne pas attirer l’œil dessus. En effet, bien que fort visuellement, le costume garde une certaine sobriété.
Au printemps, le même avec ensemble avec des mocassins à la Yuketen ou des Wallabee de Clarks seraient aussi intéressants. Voire même des slip-on de Vans !
Pour finir, une dernière photo pour illustrer cette notion de volumes en mouvement :
Street Sartorial Heritage (SSH)
Pour cette tenue, je me suis amusé à pousser mon délire Street Heritage et mon attrait pour le layering. Cela fait déjà quelque temps que je place des éléments de sartorial dans mes tenues en m’inspirant de ce que peuvent faire des labels Engineered Garments ou 1st PAT-RN.
Donc pour dépareiller ce pantalon, je suis resté sur un délire proche en gardant un blazer casual avec l’iconique Bedford jacket de EG. Une ancienne version dans une laine bleue, très militaire et épaisse. Déstructurée mais plus ajustée que la Stac de KH, j’ai eu envie de tenter la cravate en tricot vintage sur une chemise workwear blanche orslow.
L’interliner (le mid layer en laine grise à capuche), c’est la pièce qui vient faire basculer la tenue dans un truc bien chiadé, street heritage style. Enfin, à mes yeux.
Et puis, il tient chaud, vraiment. C’est l’écharpe de ceux qui n’aiment pas les écharpes.
La partie haute de la tenue et ce layering, plutôt structurés permettent de bien mettre en avant le pantalon et sa coupe généreuse. On a une différence de volume haut / bas sans pour autant créer un déséquilibre de la silhouette.
Bonus, j’ai fait une entorse à ma silhouette « signature » et j’ai remonté le pants !
Cette photo illustre bien le point mentionné plus haut sur les bienfaits de la matière sur la coupe et comment se tient ce Wick trouser. C’est une photo sans épingle ou trucage comme on peut le voir sur des tas de Lookbooks. Du fait de porter exclusivement que du denim, j’ai tendance à bloquer sur le rendu de pantalon plus léger.
Pas ici.
Et quel confort !
Si j’avais voulu pousser la tenue sur une voie plus « élégante », j’aurais pu sortir des longwings à la Alden ou bien même des loaffers. Afin de rester dans le délire street heritage, j’ai préféré une paire de sneakers en toile et semelles gomme. Ces Needles sont un hommage à deux modèles emblématiques de Converse. En effet, les Ghillie sont asymétriques avec l’une reprenant la Chuck Taylor, l’autre la Jack Purcell.
Et toujours une photo en mouvement pour apprécier le fit:
On retrouve ce pantalon Kestin aussi en vidéo sur notre chaine Youtube:
Fleurs d’automne
Tu le voyais forcément arriver, la dernière tenue s’articule donc autour du blazer casual Stac. Plus facile à associer de part ses points communs avec la work jacket, j’ai voulu faire simple. De ce fait, partir sur un denim / running me paraissait évident.
J’ai donc pris un denim lourd (au sens propre) avec ce Phi Denim 16oz, fait de bons gros revers et les ai remontés haut. Chaussettes grises mouchetées de chez Monoprix en fin de soldes pour faire le lien avec les New Balance.
La 990 est un modèle phare de la marque et elle a ses adeptes qui se chamaillent pour déterminer quelle version serait la meilleure. Moi, sans appartenir à une team Vx, j’aime bien la V4 et dans son coloris le plus simple, gris. C’est une paire Made in USA et ça compte aussi.
Où j’ai voulu surprendre, c’est sur l’association du haut en portant une chemise à fleurs. Pas une pièce d’hiver, et pourtant.
D’une part, elle est à manches longues donc malgré un visuel connoté été, on s’en éloigne. De l’autre, elle est vraiment épaisse, je ne sais pas si tu peux le voir en photo. Enfin, malgré un coloris d’été, la tonalité des couleurs est plus sombre, plus « automnale ».
Et c’est tout ce que j’aime dans cet sorte de « trompe-l’œil vestimentaire ».
Elle apporte une touche de couleurs dans une tenue sobre, ce qui fait aussi du bien dans une saison où tout une majorité porte des tons neutres (pour ne pas dire ternes).
Quelques détails du blazer :
Bonus track : la version Black par The Denim Mind
Petite surprise avec quelques photos d’un édito de mon pote Matthieu, plus connu sur Instagram sous le pseudo @thedenimmind. Un passionné de denim, workwear japonais et vieilles BMW dont les éditos photo sont absolument dingues. Il a une touche vraiment perso et je trouve une vibe bien street heritage aussi.
Bref, il est bourré de talent et je t’invite à le suivre sur Insta (ici).
Il existe donc des versions navy et noire de ce costume workwear. Je te laisse avec quelques photos de l’édito qu’ il avait fait (au complet ici) :
Teaser : Kestin SS 2020
La collection présentée lors de notre rencontre en juin dernier au Welcome était celle qui sort / sortira d’ici peu. Pour me faire pardonner de la sortie décalée de cet article, je me suis dit que partager quelques photos du showroom de la collection SS20 de Kestin Hare pourrait être cool.
Déjà, on retrouve des coloris qui respirent la nature et la douce saison où elles sont sont mêlées à aux matières que l’on aime retrouver dans les vestiaires workwear / militaire : du velours, du seersucker, du coton ripstop ou twill, et j’en passe. Le tout dans des poids légers pour se faire discrets quand les températures remonteront.
C’est un aperçu presque frustrant j’imagine, mes photos iPhone faisaient peine à voir. Mais n’hésite pas à consulter le site de Kestin Hare, tu y retrouveras le lookbook et son univers.
Et je partage avec toi 3 pièces qui ont capté mon attention.
Pas de pants puisque j’avais envie d’essayer et dans un showroom dédié aux acheteurs, il n’y a pas de cabine. De ce fait, j’ai principalement accès sur les vestes et gilets. Niveau bas, il y a ce qu’il faut en tout cas. Surtout si tu veux passer à autre chose que du semi-slim, tu vas être servi !
Il y a avait cette work jacket en velours fin d’un couleur laiteuse vraiment canon. Je l’imagine bien avec un bas olive, type fatigue pants, et un paire de Wallabee low cola. On retrouve beaucoup de subtilité dans les choix stylistiques, un vrai plus.
Ce blazer casual navy est dans la continuité du modèle Stac avec, je trouve, un coté un peu plus habillé. Je ne me souviens plus si il y a pantalon avec. Cela pourrait une version été du costume workwear intéressante à porter avec des loaffers en cuir suédé (ou de simple slip-on).
Pour finir, ma pièce coup de cœur de la nouvelle collection. J’ai tout de suite foncé dessus quand je suis arrivé sur le stand. C’est la version gilet (vest en anglais) d’un jacket signature de Kestin Hare : le Leven vest. Le col col façon liner est ce petit truc qui la rend singulière. Je compte bien essayer de l’avoir dès sa sortie (N.B : les soldout sur certaines pièces sont rapides, il ne faut pas toujours trop attendre).
J’essaierai de te faire une sélection prochainement quand toute la collection sera accessible.
Où trouver du Kestin
Kestin Hare commence petit à petit à être bien distribué et la liste n’est absolument pas exhaustive. Surtout que le nombre tend à grandir (et c’est tout ce que je lui souhaite) :
- Site officiel : en toute logique, KH a son propre e-shop. On y trouve les lookbooks et bien sûr ses collections à vendre. Attention aux soldout rapides sur les pièces phares. Ils viennent de lancer leur nouveau site avec la collection SS20.
- L’exception: il y a un paquet de bonnes affaires en outlet!
- Bien Bien Shop : shop que j’ai découvert sur le forum CarnardPC où le fondateur participe. Un mec sympa et passionné. Sa sélection s’en ressent avec de chouettes labels. je t’ai mis en lien une recherche KH sur son site, il y a des pièces en fins de soldes à super prix. Et ce sont de chouettes trucs. Typiquement une adresse qui serait déjà dévalisée si plus connue.
- Elevation Store : probablement mon shop parisien favori. Les vendeurs ont toujours le smile et la discussion facile. Il savent de quoi ils parlent en étant chill comme jamais. Clairement un shop à ne pas manquer si tu veux voir du gros labels. Et du Kestin !
- Kiliwatch : pour les parisiens, il est toujours bon d’y faire un tour.
- End Clothing : Kestin est forcément distribué chez End où se trouvent vraiment mille et un labels dingues. Toujours garder un œil sur leurs différentes sélections.
- Thehipstore
- Liquore Store
- Et j’en passe des tas, tu peux retrouver l’ensemble sur la stocklist présente sur le site Kestin.
Si tu veux choper du Kestin, t’es armé. Et tout bête, mais pense à la seconde main sur des pièces soldout. Le label est encore peu connu en France, il y a surement des affaires à faire sur Vinted.
Kestin, une marque qu’il faudra suivre
Pour conclure, Kestin est une marque que j’ai envie de voir grandir et évoluer. J’aime les hommes et les femmes derrière ce projet, et leur philosophie. Alors quand en plus, le style développé est proche de tout ce que j’aime et qu’ils le font bien, il faut soutenir. Kestin a réussi le pari de proposer un vestiaire complet inspiré du workwear / military avec un parti pris stylistique sans concession, même fort. Le tout fabriqué dans les meilleurs endroits et proposé à des prix qui restent vraiment corrects. J’ai souvent tendance à pousser des designers difficilement accessibles (prix comme disponibilité), Kestin est un beau contre-exemple.
De plus, ce n’est pas une marque avec un bullshit marketing d’école de commerce et des produits créés à partir de patrons standardisés d’usine selon un questionnaire ou un benchmark. Non, derrière ce projet il y a un styliste avec du background.
Cela te singularise un label 😉
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