On entre officiellement dans le printemps et pourtant il fait encore frais dans pas mal de coins en France. J’en sais quelque chose, partageant mon jour de naissance avec la Air Max (le 26 mars, si jamais), j’ai pu le fêter en short comme en parka près du chauffage. Et bien sûr en sweat, seul et confiné l’année dernière. Tout ça pour justifier le retard de mes publications et mon envie profonde de te partager cette tenue qui sent encore l’hiver. On y retrouve une pièce pour laquelle j’ai ramé : la parka Madison d’Engineered Garments for The Bureau. Pour le reste, du classique avec volume et layering. On reviendra sur comment sortir de sa zone de confort, porter la couleur jaune et se faire un petit kiffe avec ce gilet en cachemire de grand-père.
Aller go, on va parler style !
Sortir de ma (pourtant large) zone de confort avec cette parka Madison Engineered Garments
La largeur de ma zone de confort ne fait pas référence à la coupe de mes vêtements. En effet, je pense avoir peu de limites quand il s’agit de mode et de style. Avec les années d’autant plus, j’ai appris à apprécier un paquet de choses et m’amuse vraiment à mixer des univers.
Raconté comme cela, on croirait qu’on parle de sport de haut niveau !
Pourtant il ne s’agit que de chiffons, alors lâchons prise.
Engineered Garments for The Bureau – la Parka Madison avec un drap de laine donégal Molloy & son
Retour rapide sur cette parka de malade, purée qu’elle tue.
Ouais je suis dans le marketing du superlatif rédigé par un enfant en carence de vocabulaire et pourtant, je n’ai pas l’impression d’exagérer. Très clairement, elle aurait pu faire l’objet d’un article LPU si la rubrique avait été relancée avant.
Une collaboration géniale dans des draps de laine donégal de la maison Molloy & sons vraiment beaux. Celle-ci, à majorité verte, m’a séché sur place : elle réunit les nuances idéales de couleur lorsqu’on porte comme moi le plus souvent un jean brut ou one wash.
J’ai eu du mal à l’acquérir, je t’épargne l’histoire mais ce fut romanesque !
Elle a fini par arriver chez moi, à ma taille habituelle alors que je voulais downsize … Oui tu as bien lu, Boras, le représentant non-officiel du size-up en France, a voulu prendre un vêtement sous sa taille de référence.
Que s’est-il passé ?
Et bien le mannequin emblématique du shop The Bureau Belfast la portait justement en M avec un bête de volume comme je les aime. Pourtant, un truc bloquait sévère à mes yeux. D’autant plus que je lui rends un bon nombre de centimètres.
Je t’en parle dans la partie suivante.
(y a pas de suspens, tu as sûrement déjà les yeux sur le titre)
Choisir un vêtement aux manches trop longues
Peu de suspens donc : j’ai un problème avec les manches trop longues. Plus précisément avec les manches qui viennent couvrir une partie de la main.
Bien que je trouve cela franchement chouette sur d’autres, avec des silhouettes oversized. C’est courant chez des créateurs comme Yohji Yamamoto, Raf Simons ou même un Rick Owens, trois noms que j’adule.
Malgré mon attrait pour les vêtements larges et les silhouettes loose-fit, je n’y arrive pas.
Possible que cela soit dû à ma modeste taille et que si un jean bien large mais court ne tasse pas, une manche qui dégueule sur les phalanges … Mouais.
Et bien c’est une croyances limitantes, preuve que ces petits freins rencontrés pendant la construction de notre style peuvent nous affecter même avec des années et des années d’expérience dans la besace.
Non, être un homme de plus ou moins petite taille ne nous interdit pas de porter des hauts aux manches oversized. Tout comme les manteaux longs et les jeans coupe droite ne sont pas réservés aux hommes de grande taille.
Tout me plaît dans cette parka, en particulier ses volumes. Oui les manches pourraient avoir 5cm de moins et pourtant, je sens que je n’aurais pas eu la même vibe. en effet, j’ai inconsciemment adapté mes tenues et me suis aussi ouvert à de nouvelles proportions.
Sortir de sa zone de confort amène à ce type d’évolution et rien que pour ça, le jeu en vaut la chandelle.
N.B : qui peut le plus peut le moins avec des manches. Outre le fait qu’on puisse les retoucher, rien de plus laid et inapproprié qu’une parka qui ne protège pas à minima le début de la main.
Un gilet en laine sans manche de papy Eric Bompard
Ici nous ne sommes plus dans le cas d’une zone de confort, plutôt d’une idée arrêtée.
Sans parler de dégoût pour le gilet sans manche en laine, j’avais pour lui un désintérêt total.
Fais l’exercice avec des fringues que tu n’aimes pas, le plus souvent tu les ignores plus par paresse stylistique que véritable aversion.
Pour garder en éveil ma curiosité, chiner en friperie reste un moyen efficace, en plus d’être peu onéreux.
C’est comme cela que je suis tombé sur ce gilet en cachemire vert sapin Eric Bompard.
Taille XL, je le sors de son rack pour essayage, « juste pour voir ».
Et là, bim, coup de cœur.
Déjà la douceur du cachemire, depuis mes pulls Tricot, je saisis mieux l’intérêt. Et puis cette longueur, avec l’emmanchure basse d’un vêtement trop grand pour moi, lui donnent de suite une certaine puissance stylistique.
Dans la seconde, je perçois déjà son potentiel en matière de layering.
Et à 10e le cachemire Eric Bompard certifié ŒKO-TEX, je ne me fais pas prier.
Vive la friperie, vive la seconde main.
Un autre exemple de bon layering dans une tenue
Promis, en septembre je me pose sur un petit guide complet qui reprendra les grandes lignes du style loose-fit et de l’esthétique street heritage. Comment maîtriser le layering en fera partie (en attendant, tu peux retrouver mon passage dans le #2 de notre podcast We Talk Sape). Dans cette tenue, on va voir que j’applique des bases du concept, à reproduire sans trop de difficultés.
Jouer avec les longueurs et le volume
Pas de mystère, un layering réussi sera dans 90% des cas une tenue où volumes et longueurs sont harmonieux. Non pas qu’il soit « interdit » d’aimer empiler les couches de vêtements lorsqu’on porte des coupes slim, imagine simplement comment « techniquement » cela se matérialise ?
Tu as du mal ?
Normal, cela se résume à devenir une sorte de fajitas en surabondance d’ingrédients. Tout déborde et ça ne ressemble plus à rien, sauf que la fajitas reste bonne à manger.
Tout ça pour te dire que cette parka Madison, c’est un peu comme une très grosse galette mexicaine : tu pourras y ajouter toute la garniture que tu veux.
En l’occurrence ici, le sweat Levi’s Vintage Clothing a une coupe plutôt vintage donc ample et le gilet, on l’a vu, est un XL. Le tout s’équilibre plutôt bien je trouve.
La longueur du Eric Bompard vient visuellement équilibrer un peu celle de la parka en laine. En effet, important de ne pas avoir de gros blocs sans liant, rôle que tient ce gilet en cachemire en équilibrant la transition sweat-shirt / manteau.
Mixer les matières et les textures, créer du contraste avec les couleurs
L’autre levier pour booster la qualité de ton layering, ce sont les matières et donc les textures.
Dans cette tenue, je m’appuie sur la laine donégal de la parka. Le mélange de couleurs a déterminé toutes celles des autres pièces. En effet, si tu regardes de plus près, tu constateras que le bleu du jean et du collier, le vert du gilet et le jaune du sweat y sont.
Bon, les points sont probablement oranges, néanmoins l’idée est là.
Ensuite, pour la texture, le coté brut de décoffrage du drap de laine est contrebalancé par celui doux du cachemire et plutôt lisse du coton du sweat-shirt.
Le jean est lui une pièce neutre dans l’histoire, bien qu’il fasse la transition parfaite.
Zoom sur des marques made in France où le cuir est à l’honneur
Avant te laisser retourner à tes occupations, quelques lignes et photos sur deux marques françaises qui travaillent le cuir avec leurs ateliers en France : Paraboot et Bleu de Chauffe.
La Chambord, l’autre modèle emblématique de Paraboot
Si la Michael est sans contestation possible le modèle phare de Paraboot, d’autant plus avec son retour en grâce ces deux dernières années, la marque a d’autres cordes à son arc.
Plus tôt cet hiver, je te montrais le mocassin cousu norvégien, le modèle Reims et des années en arrière, je t’avais déjà parlé de la Chambord.
Un modèle que j’aime presque autant que la Michael et qui amène une sensibilité différente. Sans aller jusqu’à dire qu’elle est plus habillée, la Chambord peut avoir plus de cohérence dans des tenues où tu souhaiterais porter cravate, chemise et autre blazer.
Alors certes, ici, nous sommes en plein style street heritage mais nous verrons cela bientôt.
(teaser)
Bien qu’elle soit portée ici avec un jean coupe loose tapered, tu peux garder à l’esprit qu’une paire de Paraboot Chambord est idéale à porter avec un pantalon coupe droite. Que ce soit du militaire, chino ou jean.
Le sac de postier éclair Bleu de Chauffe
Suite à l’édito de l’été dernier sur la musette du pêcheur, Bleu de Chauffe, la marque française spécialisée dans la bagagerie héritage workwear m’a offert un bon d’achat sur leur shop. Moi qui voulais une sacoche du quotidien pour y ranger mon mac, quelques papiers et mes carnets de note, je n’ai eu que l’embarras du choix.
Un beau sac en cuir évolue avec le temps et les plus jolies patines sont bien souvent des cuirs marrons ou naturels.
Mais j’avais un dilemme.
En effet, je porte très souvent mes Paraboot Michael noires et va savoir pourquoi, ça me faisait un peu suer niveau couleur.
C’est là que j’ai vu ce cuir vert olive et sur le modèle qui offrait un bon espace de rangement, le sac du postier.
De plus, j’avais en tête les cuirs gris / olive bien burinés de la collaboration Laperruque x Brut Clothing et comme c’est une couleur que j’adore porter … J’ai cliqué.
Et je ne regrette pas, après quelques mois, il fait le job.
Rendez-vous dans quelques années pour un retour sur patine !
Élargir sa zone de confort en s’amusant avec son style
Cette fameuse zone de confort revient fréquemment dans nos discussions privées sur Instagram. Zone qui n’a de confortable que le nom d’ailleurs puisque souvent, c’est plutôt un mélange de frustration et d’appréhension de s’essayer à autre chose. Nous sommes confrontés à beaucoup d’images, de vêtements et de tenues tous les jours sur les réseaux sociaux. Forcément, des envies germent dans nos esprit et c’est là qu’on peut être confronté(e) à notre propre vestiaire et notre capacité à se dépasser.
Le leitmotiv à mon sens reste le jeu, voir le vêtement comme un divertissement et tenter des choses.
On en reparlera.
Pour aider chacun·e à sortir de cette zone de confort, j’ai eu une idée il y a quelques semaines. Je venais de parachever l’article du perfecto avec Nikko où la pièce ne me plaisait pas. Je me suis dit qu’on pourrait amener le concept plus loin, le rendre plus interactif.
Et si je vous sollicitais sur Instagram avec un défi mensuel par exemple ? Vous choisissez un vêtement avec lequel on ne me voit jamais et je dois le styliser.
T’en penses quoi ?
Cela pourrait être un bon exercice pour montrer que se sortir de sa zone de confort est avant tout une question d’envie et de se lancer.
Je suis partant pour jouer les cobayes !
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