Un lundi sur deux, la rédaction te propose dans le format Revue de mode un condensé d’inspirations pour bien démarrer la semaine : des marques, des artistes, artisans, actualités ou événements… En bref, des gens et des choses que nous aimons et que nous partageons ici car nous pensons qu’elles méritent d’être découvertes.
On profite de la courte trêve avant le réveillon pour découvrir trois petites marques aux univers singuliers dans ce nouveau numéro de la revue !
La marque Bisart, bien plus que de la fripe
Et on commence avec un projet qui concerne la communauté étendue. Honnêtement, je pensais te parler de Bisart bien plus tôt. Une petite marque lyonnaise lancée par Théo Wack, ou Feazzy sur les internets, tout fraîchement diplômé de l’ESMOD (et major de promo, précisons-le). Si son pseudo ne te dit rien ou que tu n’es simplement pas un habitué des forums, sache qu’il avait publié sur le média il y a quelques années déjà. Il présentait alors sa tenue du jour, et sa manière d’appréhender le style.
Une approche infusée de streetwear, de pièces de créateurs chopées en seconde-main et de fringues de fripes qui se retrouve évidemment dans l’univers de Bisart. Une marque qu’il gère de A à Z et dont le concept se résume en quelques mots : revaloriser l’ancien, promouvoir des artistes d’aujourd’hui. Une démarche responsable proche de l’upycling qui mise tout sur le visuel pour mieux amener à une consommation différente.
Concrètement, le processus de création est très simple. Théo Wack chine des pièces vintage avant de coudre à leurs dos une illustration choisie et sérigraphiée par ses soins sur un morceau de tissu blanc, également remployé. Travaillant en collaboration avec de nombreux artistes rémunérés à chaque vente, qui ont le droit à leur page dédiée ici, Bisart propose des pièces uniques et numérotées qui mettent en avant des styles graphiques éclectiques.
Bisart fonctionnant sous une logique de drop, il vaut mieux suivre le compte instagram si tu veux avoir une chance de chopper une pièce un jour. Et c’est aussi toujours sympa de donner un peu de force à un projet qui le mérite !
S’habiller à la « mountain ivy » ce printemps avec la collection The North Face Purple Label SS23
À peine entrons-nous dans l’hiver que les marques se décident à militer pour les shorts et les manches courtes. Après ts(s) et nanamica il y a quelques semaines, c’est au tour de The North Face Purple Label de dévoiler sa nouvelle collection printemps / été 2023. La ligne vendue exclusivement au Japon prise en charge par le groupe spécialiste de la mode gorpcore Goldwin s’attaque ici à un classique de l’americana à la japonaise : le style « heavy duty ivy ».
Des classiques du vestiaire de l’universitaire américain mélangés à des pièces du registre outdoor, pour le dire un peu plus simplement. Polos de rugby, t-shirts à imprimés, pulls sans manches à col « v » un peu ringards et hoodies rencontrent ici gilets à poches, pantalons cargo, parkas courtes et vestes techniques qui se substituent avantageusement aux blazers habituels.
Rien de très novateur pour une culture japonaise nourrie au mode de vie américain si souvent fantasmé dans les magazines des années 70. Une collection qui ne détonne pas non plus dans le paysage actuel. The North Face Purple Label construit ici une esthétique qui rappelle de nombreuses collections de cet hiver 2022, notamment chez Drake’s, Barbour et Aimé Leon Dore. L’ère d’un gorpcore qui joue avec les mêmes codes que le style ivy classique.
À défaut de pouvoir s’acheter tout ça chez nous, tu peux au moins retrouver le lookbook complet. Et sinon, il y a toujours le compte Instagram de The North Face Purple Label.
Les survêtements en loopwheel à l’ancienne chez MocT
Tu es probablement un tant soit peu familier des propositions de Jackman, Orslow, The Real McCoys ou même Sunspel en matière de hoodies et sweatshirts en molleton. Il est déjà moins certain que le nom MocT résonne en toi. Label japonais de « basiques » lancé en 2017 par Shin-Naigai Textile Ltd., une filature spécialisée dans le coton depuis plus de cent trente ans, MocT est une marque d’usine qui propose des vêtements en jersey loopwheel de grande qualité.
Pour obtenir ce molleton si particulier, doux, épais et lourd, MocT utilise exclusivement des métiers à tricoter circulaires vintage. Des machines très lentes (un mètre de tissu produit par heure) et peu rentables qui tricotent en « tube », permettant un résultat sans coutures latérales impossible à obtenir sur des métiers modernes. Aujourd’hui, seulement une poignée d’entreprises dans le monde telles que Toki Sen-I et Merz B Schwanen sont dotées de machines loopwheel.
Si MocT ne bénéfice pas d’une notoriété équivalente à ses consœurs, elle me semble pourtant être la marque la plus intéressante de ce cercle restreint. D’abord pour son utilisation de la couleur « GR7 », le gris iconique des fringues de sport des années 50. Et surtout pour ses coupes loose, un parti pris de la « mollesse » que l’on ne retrouve pas chez les marques sporstwear ou casual contemporaines. Signe qui ne trompe pas, c’est ce label qui été choisi par Sillage pour développer son essential collection en molleton.
MocT est distribuée par l’Exception en France, si tu es à la recherche de basiques qui font la différence. En ce qui concerne les pièces plus pointues, il ne reste que l’importation. Ou suivre le compte Instagram, pour les moins aventureux.
Nepenthes cherche un nouveau public féminin avec sa ligne « Blank Label »
Parenthèse mode féminine avant de conclure avec une toute nouvelle ligne lancée par le conglomérat tentaculaire NEPENTHES, « Blank Label ». Un nom qui porte en lui-même toute la nature expérimentale du projet : donner envie aux femmes de porter des fringues qui partagent les mêmes inspirations utilitaires que les labels phares de la maison.
Ce qui n’est vraiment pas si commun. Une boutique comme Epitome of Edinbourgh le montre très bien avec son statut d’ovni dans le milieu, proposant finalement aux amatrices de workwear et de military beaucoup de fringues pensées pour les hommes en petites tailles. Ainsi recréer une fois encore les silhouettes des années 50 est ici bien vu, malgré la saturation du marché masculin.
Et si rien n’est certain quant au succès de cette nouvelle marque, il faut avouer que les choses ont été bien faites pour la première collection capsule qui vient d’être dévoilée. Des pièces rugged, mais qui ne se veulent pas trop « masculines » pour autant avec une réflexion sur les coupes, les volumes, et une emphase sur les silhouettes à base de pantalons amples à tailles hautes et de BDU jackets qui ont été intelligemment raccourcies.
Pour suivre de plus près cette nouvelle expansion de l’offre féminine chez NEPENTHES, c’est par ici !
Venturon, le label d’un père et de son fils qui font du gorpcore dans les Alpes
Il est temps de terminer cette revue de la semaine avec une marque méconnue et qui se fait très discrète chez nous : Venturon. Je suis tombé par hasard sur ce mystérieux label familial géré par un père et son fils en parcourant la sélection de Sportivo, un shop espagnol à la sélection toujours impeccable.
Intrigué, je vois tout de suite dans les quelques pièces qui défilent sur mon écran un petit quelque chose qui n’est pas sans rappeler Engineered Garments. Un tour sur le compte Instagram de la marque confirme mes premières impressions. En remontant son feed, je pense maintenant à du Arpenteur. Mais cela ne suffit pas pour autant à bien définir l’esthétique poussée ici. Car une vibe résolument outdoor à la japonaise s’ajoute au mélange, malgré les costumes casual des premières publications datant de 2019.
Et ce qui m’étonne le plus dans tout ça, c’est bien la mention « Made in France » sur la page. Comment une marque aussi niche que celle-ci aurait pu nous échapper jusque là ? La réponse est simple : aucun revendeur sur le territoire national. L’énigme Venturon s’éclaircit alors quelque peu. Distribuée aux USA et au Japon, elle trouve son public bien loin de nos yeux. Ce que je trouve finalement assez triste.
Je t’encourage donc très fortement à suivre la marque si tout ce que tu vois ici te parle, car c’est typiquement le genre de proposition singulière que l’on aime pousser et défendre sur le média. De plus, Venturon est stockée chez nos amis de Tempest Works, ce qui est à la fois gage de qualité et synonyme d’un tarif préférentiel pour la communauté avec le code Boras10. Alors si tu veux jouer à l’éclaireur, c’est toujours ça de gagné !
C’EST TOUT POUR AUJOURD’HUI…
Voila qui conclut cette salve d’inspirations de la semaine. Si tu apprécies le format et qu’il t’a donné envie d’en savoir plus, alors je te dis à lundi prochain !
