Un lundi sur deux, la rédaction te propose dans le format Revue de mode un condensé d’inspirations pour bien démarrer la semaine : des marques, des artistes, artisans, actualités ou événements… En bref, des gens et des choses que nous aimons et que nous partageons ici car nous pensons qu’elles méritent d’être découvertes.
Reprise tranquille de notre rythme de croisière aprèsl’épisode hors série spécial Fashion week parisienne du mois dernier. Qui est évidemment à lire de toute urgence, si ce n’était pas encore fait.
Eat Dust ouvre une nouvelle boutique parisienne
On ouvre la semaine avec une petite actualité qui concerne une marque qui n’a encore jamais été citée sur le média, Eat Dust. Et ceci malgré d’évidentes affinités stylistiques à base d’inspirations americana et streetwear.
Créée en 2010 à Anvers par deux amis belges adeptes du skate et du punk rock, Rob Harsem et Keith Hioco, Eat Dust est une marque qui se lance d’abord en tant que spécialiste du denim. Faisant fabriquer au Portugal avec des matières japonaises et s’inspirant de designs emblématiques du siècle dernier, elle parvient à percer à une époque qui voit la renaissance du selvedge, des work boots et du canadian tuxedo. Ce fameux costume douteux qui consiste à porter une veste en denim et un jean de la même teinte.
Laissons ces temps sombres derrière nous, car la marque propose désormais bien plus que cela. Du cardigan grunge, des gilets de chasse, de la veste de travail, du ballon pants… Un vestiaire street heritage complet qui, chose rare pour être soulignée, a également son pendant féminin avec la ligne Girls of Dust. La bonne nouvelle du jour étant, tu l’avais compris, l’inauguration d’un magasin parisien. L’occasion d’aller voir et essayer tout ça en vrai.
Pour faire un tour chez Eat Dust, c’est juste à coté de la boutique Centre Commercial au 34 Rue Yves Toudic dans le 10ème arrondissement. Pour les autres, suivre le compte instagram est également une option.
Une ligne de vêtements en washi chez MHL
Je ne pense pas te faire découvrir ici le label britannique MHL, versant workwear et « accessible » (les guillemets sont importants), de la marque de la créatrice Margaret Howell. L’un de ceux qui proposent ce qu’on pourrait appeler du style « heritage épuré », à ranger aux cotés de noms comme Arpenteur, Kaptain Sunshine ou encore Old Joe.
Ce qui m’intéresse particulièrement aujourd’hui n’est donc pas de te faire un récital sur une marque bien connue, mais plutôt discuter un peu matières. Enfin, tu dois quand même savoir au préalable qu’une ligne MHL existe en Europe, mais aussi au Japon. Si tu connais un peu l’endroit où tu as atterri, tu imagines bien de quoi je vais te parler.
De papier. Qu’on met dans les fringues. À porter sur soi, donc. Mais qui n’a pas grand chose en commun avec celui qu’on connait au quotidien. Le washi est une matière légère, fine et « craquante » qui montre des propriétés anti-bactérienne et thermorégulatrice très intéressantes. Du papier japonais autrefois utilisé pour le vêtement traditionnel kamiko, porté par les samurais comme par les moines bouddhistes.
L’avancée de la technologie permet aujourd’hui de rendre son utilisation plus viable économiquement. On en trouve ainsi dans certaines pièces estivales Still by hand et Auralee, ou encore dans des jeans en mélange avec du coton chez Hatski par exemple. Avec sa nouvelle collection Washi Cotton pour le printemps, MHL propose une alternative au lin et au chanvre qui mérite le coup d’oeil.
Bleu de Cocagne et le pastel des teinturiers
Si les japonais ont indiscutablement le monopole dans le domaine des fringues bleues, un sujet très récurrent ici, il arrive parfois de tomber sur de bonnes surprises un peu par hasard en flânant dans les rues du Marais. C’est non loin du nouveau shop ouvert par Rendez-vous store que j’ai eu l’occasion de découvrir la vitrine d’une marque singulière.
Celle de Bleu de Cocagne, label cofondé à Toulouse en 2015 par Thierry Lelann (passé par Balenciaga et Rick Owens) et Bruno Duflos (ancien directeur général chez Levi’s). Un projet passion qui tire son nom de « l’or bleu », ou pastel des teinturiers. Une teinture naturelle extraite des feuilles de la guède, une plante qui ressemble au colza, et qu’on utilisait au Moyen-Âge et à la Renaissance avant la découverte de l’indigotier. Et évidemment l’utilisation des colorants de synthèse.
Le « bleu parfait » est ici associé à des matières naturelles, des coupes unisexes et amples dans une approche minimaliste (et un peu hippie sur les bords…). Les prix sont étonnamment assez contenus, surtout en précommande. Si tu n’aimes pas autant le bleu que les fondateurs, sache que la marque propose toute une gamme de teintures assez impressionnante. Notamment à base d’oignon, de noix, d’écorce et de garance qui servent à obtenir des nuances de beiges, de marrons et rouille.
Je te laisse regarder tout ça de ton coté ! Pour l’adresse parisienne, c’est au 39 rue de Poitou dans le 3ème.
A.Presse collection printemps / été 2023
Je pense qu’une revue sans nouvelle collection d’une marque obscure n’aurait pas tout à fait la même saveur. Et comme vingt-cinq numéros sont loin d’être suffisants pour faire le tour du marché, inclure A.Presse dans la boucle me semblait plutôt une bonne idée.
Si tu t’intéresses un peu aux marques émergentes japonaises, il y a des chances pour que ce nouveau lookbook printanier ne bouscule pas ta vision du milieu. Dans le cas contraire, tu risques peut-être de te demander ce que ces fringues ont de si spécial. Car comme Neat ou Journal Standard, la marque japonaise A.Presse fait partie de cette mouvance de labels haut de gamme qui ont décidé de faire les choses « simplement ».
C’est à dire s’inspirer en partie des tendances japonaises des années 60 et 70, décennies marquées par la fin du style ivy. Couleurs neutres, coupes amples et matières au premier plan pour une approche finalement assez utilitaire du vestiaire masculin. Des fringues pensées pour être portées tous les jours, qui n’ont pas d’autre vocation. Créée en 2021, A.Presse est déjà pour moi l’une des propositions les plus convaincantes dans ce registre.
Tu peux retrouver la collection A Presse printemps / été 2023 sur le compte instagram d’eye C. Tu peux suivre directement la marque ici.
This thing of Ours, le compte à suivre pour du gorpcore inspiré
Terminons dans les règles de l’art avec une recommandation « style » qui n’a absolument rien à voir avec tout ce dont j’ai pu te parler juste avant. Une bonne manière de te rediriger vers des horizons moins familiers avec This Thing of Ours, une boutique britannique à absolument connaitre pour les amateurs de style gorpcore et de labels japonais pointus.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que je cite le nom du shop, que ce soit dans la Revue ou à l’occasion de sélections mettant à l’honneur des fringues techniques. Il faut dire que les marques proposées le rendent d’emblée incontournable et assez unique sur le marché. Descente, Goldwin, Norbit, Merely Made… La liste est longue et tu trouveras peu de choses qui ne méritent pas au moins quelques secondes de ton attention.
Mais ce que je voulais te montrer n’est pas tant le site de la boutique que son compte instagram. C’est pour moi le deuxième facteur différenciant avec This Thing of Ours : un très gros travail de stylisme et des shooting photo vraiment perchés. De l’inspiration dans un genre très particulier avec des tenues souvent très cool, et aussi des photos parfois un peu inquiétantes qui, je dois l’admettre, me plaisent beaucoup.
Si ton truc c’est plus la réconfortante consommation que les masques homemade en mousse, je te laisse également le lien direct pour le shop en ligne juste ici.
C’EST TOUT POUR AUJOURD’HUI…
Voila qui conclut cette salve d’inspirations de la semaine. Si tu apprécies le format et qu’il t’a donné envie d’en savoir plus, alors je te dis à lundi prochain !
