Tous les lundis la rédaction te propose dans le format Revue de mode un condensé d’inspirations pour bien démarrer la semaine : des marques, des artistes, artisans, actualités ou événements… En bref, des gens et des choses que nous aimons et que nous partageons ici car nous pensons qu’elles méritent d’être découvertes.
Le programme de cette semaine, dont trois marques coréennes très cool ! Juste assez pour s’acclimater à un sujet qui devrait nous occuper dans les semaines qui viennent. (Pas de panique, j’ai glissé ici ou là des marques japonaises).
Volumes et mélange des genres avec Merely Made
On commence la revue de la semaine avec Merely Made, une très jeune marque créée à Séoul en 2018 par le designer Hong Loco. Très rapidement distribuée par des shops sélectifs et pointus tels que This Thing of Ours ou Maillot Ofc, le label de niche a su gagner le coeur de ses fidèles (et le mien au passage) au fil de ses premières pérégrinations esthétiques.
Loin de l’ethnocentrisme stylistique, les collections ont toutes pour socle commun un voyage qui inspire et détermine la direction artistique pour chaque saison. Au Japon, forcément, mais aussi au Pérou ou sur l’île sud-coréenne de Jeju. Pour ce printemps-été 2022, c’est le désert du Sahara qui accueille l’ampleur de ces costumes-shorts en lin, ce motif camouflage qui n’a plus rien de guerrier et ces chemises traditionnelles réinventées.
Merely Made continue de passer d’un registre à l’autre tout en conservant son propos oversize et minimaliste, un grand mélange de tailoring, de military pacifié, et de culture street. J’ai tout de même une préférence assez nette pour les précédentes collections hiver du label, surtout l’outerwear qui incorpore beaucoup de détails techniques.
Tu peux aller regarder tout ça de ton coté sur instagram. En plus des shops déjà cités, Merely Made vend à la manière d’un Sillage coréen directement à l’internationale sur sa boutique en ligne.
Les sneakers custom par Rifare
Quelque chose qu’on n’a encore jamais vu ensemble dans Revue de Mode! De la sneakers. Tu commences à connaître le genre de la maison, on ne va pas parler dans ce format de paires basiques, mais bien d’artisanat et très belles choses. Et Rifare est un ovni dans le genre, un truc vraiment différent.
instagram.com/rifare_co
Spécialisé dans la personnalisation de sneakers iconiques (New Balance, Nike, Converse, et parfois même du Visvim ou du Rick Owens…) Les modifications peuvent largement varier selon la demande. Si la plupart des marques dans le domaine ne touchent qu’a la semelle, Rifare pousse le curseur bien au-dessus en imposant sa vision artistique.
Un changement de matière, du denim indigo centenaire et des points de broderie sashiko comme sur la New Balance 550 juste au-dessus, un swap de semelle pour du Vibram et du last afin de complètement modifier le chaussant et la forme… Rifare déconstruit la paire puis la retravaille entièrement, sans perdre l’esprit original au passage.
Les paires modifiées « Tabi » (encoche qui vient séparer la toe box en deux) sont les plus emblématiques du travail des artisans. Une esthétique entre tradition et modernité qui fonctionne super bien et rappelle forcément les paires iconiques de Margiela. Pour admirer ces sneakers custom, ça se passe sur l’instagram de la marque. Ah, et en plus du tarif, c’est à toi de fournir la paire si jamais tu veux leur envoyer un petit message.
Kinott, patchwork d’archives
On reste en terrain connu avec Kinott, marque coréenne que j’ai découvert l’hiver dernier après avoir vu passer des manteaux incroyables (ceux-là juste en-dessous). Ils font partie de la collection « Rikitt » du label, une production faite-main de remakes.
Kinott est parti sur la base de formes très classiques, l’iconique « Bedale » de Barbour et la parka militaire M-65 fishtail, les dynamitant à coups de pièces de laines Harris Tweed disposées en patchwork de motifs qui n’ont rien à faire au même endroit.
Mais quelque chose se passe dans les nuances de couleurs, dans la position des découpes des pièces unies et à carreaux. Tout est harmonieux et à sa place. La Bedale-like a maintenant une capuche amovible et un double-zip, et la M-65 se balade dans les registres, entre un manteau militaire et drap de laine classique.
Kinott c’est ça, un pur feeling du motif parfaitement placé. Et cela se retrouve dans la ligne principale de la marque. Cette veste en velours, juste au-dessus, est une merveille dans le genre. Je te laisse aller voir par toi-même tout ça sur instagram. C’est vraiment à connaitre et à suivre.
Warobe par Trove : traditionnel x techwear
Dans la même idée du mélange entre vêtements traditionnels et vision moderne, on découvre ensemble le tout nouveau label japonais Warobe.
Lancé à l’occasion de ce printemps-été 2022 par les créateurs de Trove, marque minimaliste confidentielle qui rappelle un peu ce que peut faire un Jan Jan Van Essche dans le même genre, Warobe propose déjà un vestiaire unique et clivant.
Les silhouettes respirent le confort. Ampleur, coupes « molles », kimonos et autres hakama pants et jupes unisexes, le label puise évidemment ses racines dans le vêtement traditionnel sous toutes ses formes.
L’idée qui vient bouleverser tout ça ? Ajouter des détails techwear un peu partout, et sans que cela impacte visuellement une base esthétique épurée. Un mélange vraiment assez unique que tu peux retrouver en images avec la première collection complète de la marque.
La vision du tailoring décontracté par Document
On termine la revue de la semaine avec une de mes marques préférées du moment, le label coréen Document. Fondée par le designer Jongsoo Lee en 2014, elle repose sur un ethos de « répétitions et de différences », faisant varier par de subtiles touches les pièces saisons après saisons.
Minimaliste, mais loin d’être chiante, Document incorpore dans tous ses vêtements des détails discrets et des couleurs très tranchées qui font la différence. On est très loin d’un minimalisme basé sur des nuances de noir et qui se reposerait uniquement sur ses volumes et ses matières. Une esthétique à la fois très simple et immédiatement reconnaissable, comme ce grand rectangle bleu vif qui caractérise la marque.
J’aime particulièrement Document pour son approche du volume, pour cette impression d’une mollesse générale très maitrisée. Les pantalons sont portés un peu longs, les épaules tombent, les pièces sont slouchy et pourtant habillées grâce aux matières luxueuses.
Son approche du soft-tailoring me parle beaucoup, ce sentiment de décontraction emprunté à d’autres styles qui vient déjouer ce coté « précieux » et « fragile » que l’on retrouve malheureusement chez beaucoup de marques qui font de belles choses. Si tu veux te faire une idée de ce que propose la marque, tu peux aller voir son compte instagram.
C’EST TOUT POUR AUJOURD’HUI…
Voila qui conclut cette salve d’inspirations de la semaine. Si tu apprécies le format et qu’il t’a donné envie d’en savoir plus, alors je te dis à lundi prochain !
Et si la mode coréenne a retenu ton attention, on a écrit un dossier complet sur la K-Fashion, origines et tendances, tout y est.
