Tous les lundis la rédaction te propose dans le format Revue de mode un condensé d’inspirations pour bien démarrer la semaine : des marques, des artistes, artisans, actualités ou événements… En bref, des gens et des choses que nous aimons et que nous partageons ici car nous pensons qu’elles méritent d’être découvertes.
Aujourd’hui, on casse un peu la routine. Si j’ai conçu les deux premiers numéros de Revue de Mode uniquement autour de petites marques et d’artisans, je tenais à varier la formule en conservant l’esprit originel d’un format découverte (qui n’a pas forcément vocation à te faire acheter plein de trucs).
TS(S), la marque dans l’ombre d’Engineered Garments
Tu as très certainement déjà entendu parler d’Engineered Garments, marque new-yorkaise emblématique qui impose sa revisite du vestiaire classique américain depuis vingt ans. Il est également fort probable que tu connaisses son fondateur, Daiki Suzuki. Et si je te parlais aujourd’hui de son petit frère ?
Takuji Suzuki est à la tête de TS(S) depuis 1999. Marque beaucoup moins connue qu’Engineered Garments, les deux labels débutent pourtant à peu près au même moment (les pièces EG étaient déjà vendues sous la marque Nepenthes en 1999, avant la première collection de 2002). Partageant la même passion que son frère pour les fringues vintage, notamment military et workwear, Takuji fonde TS(S) après avoir travaillé en tant que styliste, éditorialiste et directeur créatif pour un magazine de mode.
TS(S) se distingue avant tout pour ses matières (exclusivement développées pour la marque), ses motifs, et sa vision très créative et parfois excentrique d’univers qui sont toujours, globalement, un peu trop sérieux. Les influences de Takuji sont beaucoup moins évidentes que chez son grand frère, son label est à mon sens super intéressant si tu cherches une proposition vraiment unique.
Si cette courte introduction à la marque t’a donné envie d’en savoir plus, va faire un tour son instagram. Pour le site officiel et les lookbooks, c’est par ici. (Tu peux également voir les pièces de la dernière collection bouger sur la chaine YouTube du shop américain Canoë Club).
This Thing of Ours x Mackintosh ou comment être stylé sous la pluie
Petit détour dans le monde de ceux qui aiment les averses, la boue, et la montagne avec cette sortie que j’ai vu passer sur mon feed instagram en début de semaine. Ce n’est pas arrivé dans les brèves de mode sur le média, mais je tenais vraiment à t’en parler.
Après des marques comme A-COLD-WALL, Junya Watanabe ou Nigel Cabourn, c’est au tour de l’excellent shop britannique This Thing Of Ours de collaborer avec la marque historique Mackintosh. Le résultat ? Des fringues imperméables qui te feraient considérer la cape de pluie comme un choix stylistique cohérent. Et si t’es vraiment cool, tu fais un petit layering avec les deux.
L’équipe de This Thing of Ours a travaillé pendant un an sur ces outerwear inspirés des archives internes de chez Mackintosh. Fidèle à l’esprit gorpcore, du Dyneema et des détails techniques dans tous les sens viennent dynamiter des silhouettes classiques. La « quilted liner jacket » rembourrée en PrimaLoft a très clairement ma préférence et me fait regretter les chaleurs qui arrivent.
Je t’ai montré ici les trois pièces principales de la collection. Tu peux la retrouver en entière sur les sites respectifs de This Thing Of Ours et Mackintosh. Profites-en pour faire un tour sur le shop, la sélection est assez unique avec des labels introuvables ailleurs comme Merely Made, Descente ou Anglan
Des fleurs dans la rue avec Nick Gear
Depuis trois semaines, j’ai comme l’impression de ne pas pouvoir faire de Revue de Mode sans mentionner au moins une fois Ryo Takashima et Yuthanan. Les stylistes ont tous deux mis en avant et collaboré avec Nick Gear (anciennement Vega), petite marque qui ne semble pas avoir de plus grande prétention que de poser des patch brodés sur toutes tes fringues préférées.
Casquettes New Era, hoodies, gants, chaussettes et jusqu’à ta paire classique d’Air Force 1 blanches… Tout le vestiaire street emblématique se voit couvert de la fleur signature de la marque. C’est très simple, mais je trouve que ça fonctionne très bien. Le petit truc qui te donne un nouveau regard sur des vêtements basiques.
À coté des pièces brodées, Nick Gear te propose également une sélection de sneakers iconiques et de pièces vintage, en particulier des maisons de luxe. Bagues, colliers et bracelets Hermès, porte-carte Rolex… Tu peux retrouver tout ça ici.
La sélection et le stylisme du shop japonais Twelve
On passe à un gros coup de coeur doublé d’une source d’inspiration quotidienne avec le shop japonais Twelve. Peu de chance que tu connaisses par coeur tout ce qui est vendu ici, c’est une vraie mine d’or. Quelques labels bien connus (Studio Nicholson, Auralee, Hender Scheme… ), mais surtout une foule de marques d’ultra-niche dans le style minimaliste à la japonaise.
Et comme tu peux le voir, Twelve ce n’est pas seulement des fringues trop chères sur des cintres. Tout est porté ou presque, et le stylisme est immédiatement reconnaissable. Le mannequin aux cheveux mi-longs, tête en avant et à l’apparence presque fantomatique, a ce don très pratique de rendre absolument tout super cool. Surtout quand la majorité des choses portées sont oversize juste comme il faut.
Tu peux, comme moi tous les jours en ce moment, aller faire une séance de lèche vitrine virtuel ici, ou bien simplement t’abonner au compte instagram pour profiter du travail de stylisme. Ça tue, et c’est gratuit.
(Si tu ne peux pas te rendre à Kawagoe dans l’immédiat, sache que le shop online ne vend malheureusement pas en France)
Archived, la mémoire de la Mode
En parlant de « gratuité », on va conclure les découvertes de la semaine avec, pour une fois, autre chose que de la consommation (ou presque) : une petite dose de culture mode avec Archived.
Ce compte instagram, découvert très récemment grâce au forum, est à la fois une vitrine pour un shop qui vend des pièces de créateurs d’anciennes collections (voir ici pour la tendance archival fashion), et en même temps une démarche historique et éducative. Le groupe archive, numériquement, des pièces qui ont marqué leur temps. Certaines sont regroupées autour de thématiques. Parfois il ne s’agit pas de vêtements, mais de campagnes publicitaires ou simplement d’histoire sur un sujet précis.
On pourrait voir ça comme un projet un peu malhonnête, une façon déguisée de vendre plus et plus cher. Mais qui, parmi nous, va courir acheter une cape Raf Simons à 10000 dollars après avoir vu un post instagram ? J’ai tendance à penser que le compte peut s’adresser à des groupes de personnes très différents : les curieux et passionnés qui sont là pour la culture, ceux qui cherchent une pièce en particulier, et ceux qui vivent la mode avant tout par le prisme de la consommation.
À titre personnel, je suis très content que des initiatives de ce genre existent sur internet. Je te conseille vraiment d’aller faire un tour sur le compte, et surtout de consulter la librairie en ligne. Si tu cherches d’autres ressources pour en apprendre plus sur la mode des créateurs, tu peux regarder le compte de hautehadeel ou encore la chaine YouTube de Bliss Foster.
C’EST TOUT POUR AUJOURD’HUI…
Voila qui conclut cette salve d’inspirations de la semaine. Si tu apprécies le format et qu’il t’a donné envie d’en savoir plus, alors je te dis à lundi prochain !