La rédaction te propose dans le format Revue de mode un condensé d’inspirations pour bien démarrer la semaine : des marques, des artistes, artisans, actualités ou événements… En bref, des gens et des choses que nous aimons et que nous partageons ici car nous pensons qu’elles méritent d’être découvertes.
Bonne nouvelle : ce lundi est témoin du retour de la revue. Et, crois-le ou non, c’est la découverte d’un lookbook printemps / été 2024 dont le thème est « veillée mortuaire » qui m’a bien décidé à reprendre le clavier.
L.E.J, du soft tailoring débridé
Art du teasing oblige, gardons tout cela de coté pour finir en beauté. Bien que la première marque dont je voulais te parler aujourd’hui, L.E.J, ne se prenne pas forcément trop au sérieux non plus. Un projet récent de la scène menswear britannique, lancé en 2020, qui nous vient d’un ancien de chez Lanvin et Drake’s : Luke Walker.
Le CV donne d’emblée confiance, certes. Mais ne prépare pas à la suite des événements. À cette rencontre entre deux décennies d’expérience dans le tailoring un peu strict et un goût teinté d’une extravagance certaine. Principalement des chemises d’inspiration military très bien finies, dans des matières luxueuses (anglaises, japonaises, italiennes). Mais toujours un peu trop entre-ouvertes, même en plein hiver. Et aux couleurs et imprimés (animaliers…) qui se jouent de nos attentes.
Cette approche très casual nourrie par les standards du tailoring traditionnel vient bouleverser le vestiaire masculin et ses basiques éprouvés. Amener un peu de fraicheur à un monde souvent figé, ne pouvant se défaire des icônes et gloires du passé. Un grand désordre assumé où il semble cependant judicieux de faire le tri…
L.E.J est distribuée chez No Man Walks Alone. Son compte instagram est à suivre juste ici.
« 9Rivet » : Levi’s Vintage Clothing lance une reproduction contemporaine du plus vieux jean connu à ce jour
Il est question de notre tendance à toujours regarder en arrière, impossible de faire mieux que Levi’s cette année ! Bon, difficile de blâmer la légendaire marque américaine qui embauche une historienne à temps plein, Tracey Panek, pour gérer son héritage. Avoir popularisé le blue jeans il y a cent cinquante ans de cela octroie quelques privilèges. Même quand il s’agit de sortir une énième version trop chère d’un 501 en édition limitée via sa branche « repro » et haut de gamme Levi’s Vintage Clothing. Pas d’étiquette traduite en japonais cette fois, mais un travail de recherche fastidieux pour tenter d’identifier le plus vieux jean conservé dans les archives de la marque.
« 9Rivet » est son petit nom, pour ses… neuf rivets. Deux de moins que sur tous les autres jeans produits à partir de 1875, ça n’a rien d’anodin. Et se rapprocher de l’année fatidique de 1873 (naissance du 501), non plus. Une nouvelle découverte qui se fête dignement. Le « 9Rivet » made in Turkey de 2024 par LVC est vendu 495 dollars, accompagné d’une belle boite. Et confectionné dans une toile « White Oak » de chez feu Cone Mills. Probablement la meilleure raison de chopper un exemplaire, après la collectionnite et l’appât du gain.
De l’artisanat sur-mesure chez Jean Laumet
Cité à la volée dans notre sélection de marques qui proposent du jean taille haute de qualité aux cotés de Superstitch, le travail de Jean Laumet méritait amplement un paragraphe. Passé par les ateliers de retouche Levi’s à Toronto cet artisan du denim opère depuis son atelier lillois, anciennement Denim Custom Service. Et proposait jusqu’alors de réaliser, dans les règles de l’art, des ourlets au point de chainette sur des machines Stinger datant du début du siècle dernier. Mais aussi de la personnalisation (refuselage, défuselage…) et naturellement un service de réparation.
Et c’était déjà franchement très bien. Assez pour se bâtir une solide réputation. Car on compte sur les doigts d’une main les artisans capables de s’occuper dignement d’un jean japonais en France. Mais Jean Laumet ne s’arrête pourtant pas à du « service après-vente » pour les denimheads. Formé par son mentor canadien Benjamin Viapiana (viapiana custom denim sur insta) à l’art tailleur, qui lui confiera une impressionnante collection de machines à coudre, il met aujourd’hui son expertise également au service de ses propres créations.
Dont des superbes tote-bags en coton bien épais qui donnent envie de délaisser Ichizawa Hanpu, des broderies à la demande (toujours en chain stitch, ce que nous avions vu chez Wonder Looper) sur patch feutrine, des vestes workwear inspirées des vêtements des travailleurs français, notamment des années 1900 à 1950. Et, s’il était nécessaire de le préciser, des jeans en toiles japonaises fabriqués à la main et aux dimensions souhaitées. C’est au même prix que « l’édition limitée » de tout à l’heure, mais la saveur est tout autre.
Je t’encourage vivement à jeter un oeil aux créations de Jean Laumet sur Instagram et sur son site perso. Et pourquoi pas lui rendre visite dans sa boutique-atelier, au 57 rue de Valenciennes à Lille.
Dover Street Market s’installe définitivement à Paris
Car cette fois, c’est la bonne. Nous n’avons plus seulement droit qu’aux parfums et à l’offre skincare de la boutique « Parfums Market » ouverte en 2019 dans le troisième arrondissement de paris. Le concept-store multimarques Dover Street Market lancé à Londres au début des années 2000 par Rei Kawakubo (Comme des Garçons) et son mari Adrian Joffe est maintenant répliqué, une septième fois, en plein coeur du Marais à l’Hotel de Coulanges au 35-37 rue des Francs-Bourgeois.
Une nouvelle adresse de prédilection qui devrait augmenter encore davantage la concentration de modeux au m² dans la zone. Mais surtout nous permettre d’aller voir en vrai des fringues qui ont des choses à dire, réunies dans un chaos (très) organisé : Junya Watanabe, Rick Owens, Kiko Kostadinov, Craig Green et autres joyeusetés qui invitent à ignorer le price tag.
Vivre sa passion skatewear (même quand on enterre papi) avec la collection Evisen SS24
Concluons dans la joie et la bonne humeur, comme promis. Avec un enterrement. Ou plutôt avec une mise en scène d’un enterrement (on l’espère, en tout cas) dans le cadre du dernier lookbook printemps / été 2024 de la très appréciée marque skatewear japonaise Evisen Skateboards. Un projet de vrais passionnés et de skateurs pros lié de près avec la marque TIGHTBOOTH, qui vaut aussi le coup d’oeil. Une idée douteuse qui n’aurait vraisemblablement jamais été menée à terme ailleurs qu’au pays du soleil levant. Et que l’on se doit donc d’apprécier à sa juste valeur. Je te laisse avec ces images, qui se passent de commentaire.
C’EST TOUT POUR AUJOURD’HUI…
Voila qui conclut cette salve d’inspirations de la semaine. Si tu apprécies le format et qu’il t’a donné envie d’en savoir plus, alors je te dis à la prochaine ! Tu peux retrouver tous les précédents numéros ici.