Il s’est passé quelques mois depuis mon « unboxing » de ma commande chez Kestin. Je ne sais pas si tu te souviens / a lu le review que j’avais sur la marque écossaise lorsqu’elle s’appelait encore Kestin Hare (le patronyme complet de son créateur et directeur artistique). Je suis en phase avec le style et la démarche du monsieur et de sa femme Gemma, rencontrés il y a un an lorsqu’ils présentaient à Paris cette collection. Cela me tenait donc à cœur de toucher et styliser quelques pièces.
On va voir mes coups de cœur et surtout des tenues. On aime proposer du style ici alors je me suis fait plaisir.
Collection Kestin SS20 – Mes 5 pièces favorites
Franchement, cela a été un casse-tête de choisir. Je ne te dis pas ça pour faire mousser un créateur que j’apprécie attention. Simplement, la collection est riche et chaque pièce a son charme. J’ai donc pensé ma sélection aussi par rapport à ma garde-robe.
Mais creuse par toi-même, tu vas voir qu’il en reste un paquet qui mérite d’être porté !
La chemise camp collar à carreaux (Tain shirt in indigo / blue slate check)
Cela commence à faire quelques années que je te parle de chemises « camp collar« que l’on trouve le plus souvent sur les chemises type « hawaïenne » où l’on parle de col cubain / requin.
J’adore ça.
je n’avais que des manches courtes dans ce style jusqu’ici.
(sauf une 45RPM mais d’hiver)
Je savais que Kestin Hare en faisait depuis quelques saisons, le modèle Tain shirt.
Celle-ci m’a tapé dans l’œil parce que, sur le papier, elle n’a rien d’une chemise de belle saison.
Je ne sais pas pour toi, mais j’associe les chemises à carreaux (check shirt) à l’hiver. Surement l’imaginaire workwear avec le style cliché du bucheron canadien.
Et bien que neni !
Cette chemise respire le soleil et les balades entre copains le long d’un remblais des cotes vendéennes …
Nan je déconne pour la mise en scène bien niaise et attendue.
En revanche, oui, c’est une chemise sympa pour le printemps et les soirées d’été.
C’est un coton japonais léger et aéré, la coupe est droite avec ce qu’il faut de volume pour respirer. J’ai pris la version en dégradé de bleu et indigo, qui passe aussi bien avec du denim, que de l’olive ou du beige.
Mon tiercé couleurs pour les bas en été.
Question sizing, la Tain shirt taille TTS, j’ai pris mon M habituel.
Le short en velours (Inverness shirt in midnight Brisbane Moss cord)
Ah là, on vient sur quelque chose dont je devais parler plus tôt dans la rubrique « J’aime » : porter du velours en été.
Surtout pour le short.
Pour une grande majorité, cette matière est synonyme d’hiver. Je ne vais pas jouer l’érudit de la mode, je l’ai longtemps moi aussi vu cela comme un tissu épais pour le froid avec les fameux pantalons en velours côtelés.
Un jour, quand je me sapais encore avec du Rick Owens & co, je suis tombé sur un pantalon en velours noir, très fin, d’une collection spring / summer de DRKSHDW. Stupeur ! Je l’avais acheté pour l’hiver et je me les gelais avec.
Un petit échange avec notre ami commun à tous Google et voilà que j’apprenais que le velours était une matière qui avait servi pour les shorts de bain des surfers des années 70 !
Voilà pourquoi ce short Kestin, modèle Inverness, je l’ai pris en velours.
C’est là aussi une coupe qui revient chaque saison dans des déclinaisons différentes de matière (cette saison en coton déperlant aussi). On retrouve ce que j’aime dans le travail de Kestin Hare : du volume maitrisé.
Il n’y a rien de plus laid que les shorts slim, à l’ouverture étroite.
Qu’on aime les silhouettes ajustées est une chose mais l’été, tu dois mettre du volume sur tes cuisses, même un peu.
Ce short est un bon exemple. Il est relativement court (bon pas sur moi) pour s’adapter aussi à des looks plus casual / habillés. La cordon de serrage permet de le porter plus ou moins loose sur la taille. Ce qui m’arrange tu t’en doutes.
Et le velours n’est pas un no name.
Brisbane Moss est une maison historique britannique en matière de corduroy comme dises nos amis anglais. Ici en bleu marine car j’avais déjà le Drapeau Noir en seersucker olive dans le collimateur.
Niveau sizing, j’ai pris ma taille habituelle M.
Le costume en velours (Kenmore blazer & Inverness trouser in tobacco Brisbane Moss cord)
Je ne te refais pas le petit speech sur le velours et son utilité quand il fait plus chaud.
J’avais adoré le costume d’automne que j’avais présenté ici quand la marque s’appelait encore Kestin Hare. Déstructuré, du volume et un très bon choix de tissu.
Une pièce de créateur quoi !
Alors quand j’ai vu qu’il avait travaillé une « nouvelle version », je me suis empressé d’aller voir. C’est un délire que j’avais avec Nikko depuis quelques temps. On voulait se trouver un ensemble en velours.
Bon lui souhaitait des volumes bien larges, moi un truc plus équilibré pour garder une silhouette dynamique.
Le pantalon déjà, coupe Inverness, là encore une pièce qui revient chaque saison et à l’origine en matière plus technique. La coupe s’en ressent avec un tapered qui peut rappeler certains pants de trek je trouve. On garde les mêmes petits détails du short comme le cordon de serrage et ce volume aux cuisses.
La coupe est 7/8 ce qui modernise d’office l’ensemble.
Le blazer Kenmore a cette touche workwear qui fait d’office plus casual : épaules destructurées, du volume et donc pas de cintrage. Parfait (pour mes attentes).
Kestin a une nouvelle fois utilisé du velours de la maison Brisbane Moss, et ça se voit, c’est beau !
Comme pour les précédentes pièces, pas de surprise sur le sizing, j’ai pris M partout. Le blazer a les manches un peu longues mais ne dépassant pas le mètre 80, c’est logique. Je comptais le porter manches retroussées donc aucun problème !
Le pantalon est trouvable ici et la veste là.
La surchemise en coton ripstop (Neist overshirt in olive ripstop cotton)
Bon là, on termine sur mon coup de cœur de cœur de cet été : la surchemise Neist en ripstop.
Si tu me suis sur Instagram, je pense que cela ne t’aura pas échappé. On peut dire que je la porte tout le temps.
Je me souviens encore la voir passer dans une story Kestin et me dire « Wow ! ».
Pourtant, petit anecdote, je n’aime pas vraiment le ripstop à la base, que je trouve souvent cheap et flingueur de tombé pour beaucoup de vêtements.
Engineered Garments m’a réconcilié voilà quelques années avec, me prouvant qu’au contraire, ce tissage a beaucoup à dire.
Surtout en couleur olive où il existe des tas de nuances.
Je n’aime pas faire de la description produit, je trouve que les photos parlent plus et préfère coucher noir sur blanc mon ressenti.
Cette surchemise Neist, c’est exactement ça. le design existait déjà la saison dernière, je le trouvais sympa mais je n’avais pas eu le coup de cœur. C’est vraiment la combinaison de cette teinte olive (teint sur pièce, ça fait la diff’) et de ce coton ripstop qui m’ont fait flasher.
La pièce devenait plus souple, idéale donc pour porter avec du volume en bas. Moi qui adore les cols type base-ball ou liner, je tenais ma pièce phare de l’été. En effet, c’est un col qui fit parfaitement les cols ronds de tee-shirt.
C’est une pièce au prix contenu en plus, franchement moins de 150e pour un design aussi bien senti, c’est dingue.
une nouvelle fois, pas de surprise question sizing, je suis sur du M.
Tu peux la retrouver en olive ici et il y a d’autres coloris (le écru, c’est rare à trouver par exemple).
Idée de tenues pour l’été avec du Kestin
Des vêtements posés à plat, c’est intéressant, les voir portés, c’est mieux.
Comme toujours, on va parler style et en JPEG !
Les pièce Kestin sont du miel pour le style street heritage que j’aime, mais j’espère que tu pourras te projeter au-delà.
P.S : d’autres tenues arriveront, j’ai shooté pas mal de choses mais en lien avec d’autres sujets.
Indigo et volume pour chill en soirée
On commence avec une tenue que l’on pourrait qualifier de simple.
Une chemise, un jean et des Converse.
En revanche, tout va se jouer sur les volumes et les couleurs pour passer d’une tenue banale à quelque chose de plus singulier.
(et confortable dans notre cas)
Le jean coupe tapered que je porte est excessivement size-up. Ardant défenseur de cette cause, je t’avoue que là, je tire sur la corde.
Mais p***** que c’est confort.
Bref, il faut donc l’équilibrer et cette chemise Kenmore de Kestin joue sa partition les yeux fermés. Elle est bien droite et légère, assez longue, donc bingo.
Le choix des CT70 coloris egret (ivoire quoi) apportent la petite touche claire sans faire immaculée. De plus, les Converse sont idéales à associer aux coupes et leg opening plus larges.
Cela nous donne une tenue tout en nuance d’indigo, sans donner l’impression d’une look workwear premier degré. La tenue est légère et quand le soleil tombe un peu, se porte avec plaisir.
Le petit truc à retenir est que la même composition pièces / couleurs sur une tenue slim nous donnerait un truc chiant, plat et désagréable à porter quand il commence à faire chaud.
Une tenue streetwear et un récital de velours
On part du coté le plus streetwear du style street heritage en s’inspirant de l’univers skate / sportswear.
Mais plutôt que de porter un short de foot et une veste Adidas vintage avec une paire, on va le retravailler et faire quelque chose de plus pointu.
Sujet de l’article oblige, je suis parti du short Kestin pour construire la tenue. Nous l’avons vu plus haut, les surfers californiens portaient du velours dans les années 70 (à la louche).
Association d’idées : surf => skate … Allé on sort les One Star, la skate shoes vintage de Converse, dans un coloris bleu nuit. Des chaussettes remontées pour garder l’esprit. Grises anthracites en laine mérinos, elles restent discrètes sans donner chaud (des Sympa Bonnard).
Pour le haut, on reste dans l’inspi’ sport avec une track jacket Needles en velvet (le velours non côtelé). C’est là que les japonais me cloueront toujours le bec. Je déteste Adidas, notamment les trois bandes qui m’insupportent depuis toujours. Et bien eux, ils s’approprient les vestes de jogging des années 90 et te font un truc bien « spé », avec des bandes et pourtant ! Je suis tombé dessus il y a quelques années, wow !
Du coup, j’ai choisi un coloris vert caca d’oie comme je disais gamin, avec les bandes marines.
Tu le vois le matching discret bien streetwear ?
Pour être franc, avec la montée d’un streetwear « hypeux » et repris à la fois par le luxe et les enseignes mainstream, j’en suis venu à ne plus me revendiqué blog streetwear.
C’est dommage au fond car c’est une culture vivante qui peut s’exprimer de bien des façons et cette tenue, sans prétention, montre que l’on peut puiser dans les mêmes sources, sans tomber dans les clichés actuels.
Pour finir sur ce look, je trouvais chouette de mixer les types de velours, c’est assez rare que cela passe (j’ai essayé par le passé sans succès haha).
Street Sartorial ou Streetzzatura ?
Je t’ai présenté l’ensemble mais il n’y aura pas le pantalon de porté aujourd’hui. J’ai un combo que j’adore et qui je trouve mérite un article complet. Je ne peux que te le conseiller, l’ensemble dégage vraiment un truc!
Pour cette tenue, je portais à la base avec mon jean made in Japan Edwin en écru (celui de ce look). Cependant, grand génie que je suis, je l’ai oublié le jour du shoot.
Si la tenue était chouette, je trouve qu’au final, ce jean A.P.C qui a bien morflé pendant des années fait le job. Et puis, j’aime porté des chaussures, dites plus habillées, avec des vêtement bien burinés. Un jean coupé court, qui a été porté des années casse le coté strict des mocassins.
Certains vont crier au rappel attendu avec le blazer casual Kestin mais bon. Je trouve le jeu de couleurs réussi dans cette tenue car il mélange de nuances sur des matières vraiment différentes.
La chemise à carreaux indigo répond au jean délavé et la veste casual en velours aux mocassins en cuir suédé. C’est plus subtil que ça en à l’air et chose importante, la tenue fonctionne sans la veste.
Ce blazer d’inspiration workwear fonctionne vraiment bien avec les camp collar (col requin), on peut donc mélanger les styles et s’amuser en été.
Les vestes destructurées, c’est vraiment le truc qui me plait le plus. D’ailleurs, veste ou chemise, une belle épaule tombante est un vrai plus dans une tenue. D’autant plus qu’à mes yeux, cela marque un vrai coup d’œil puisqu’à l’opposé des conseils de mode masculine qui viennent rabâcher l’importance du demi centimètre à l’épaule.
Amusons-nous !
Un peu de style street heritage d’été
On termine sur une tenue signature du style street heritage en été.
En effet, tu as forcément déjà aperçu mon combo short Levi’s 501 bien large, tee blanc bien loose et une paire de Visvim FBT aux pieds. Avec une noragi, c’est mon uniforme l’été.
L’autre variante est la surchemise militaire couleur olive, c’est toujours efficace.
Tu vois, c’est pour ça je pense que j’ai bloqué sur la surchemise Kestin Neist. Les pièces military que j’avais jusqu’ici était toutes plus proches de la veste que de la chemise. De fait, plus lourdes et vite trop chaudes.
Là, le coton ripstop est léger et comme la coupe est permissive, j’ai de la place.
Elle est aussi plus longue, ce qui équilibre le short vraiment large. On obtient des volumes visuellement chouettes pour la silhouette.
Un truc sympa quand tu passes sur des tenues avec des coupes plus droites ou carrément larges, c’est que ta tenue s’exprime en 3D. Au contraire du slim où tout peut entrer dans un petit cylindre (je ne sais pas si tu visualise l’image), le loose-fit déborde et bouge en mouvement. Ici par exemple, on a du volume en bas et le dos par en arrière. C’est un truc de geek mais cela montre la patte de Kestin Hare dans son stylisme.
Enfin, j’ai accessoirisé ma tenue, comme toujours. On pourra penser que je prêche ma paroisse puisque Borali fait des bijoux pour homme mais c’est le point de bascule d’une tenue.
Surtout l’été où l’on porte moins de pièces, où les combinaisons peuvent être plus simples. Tu peux avoir une style des plus classiques, si tu portes 1 ou 2 bracelets, une bague et un collier, tu personnalises ta tenue. En plus, c’est le moment où tu peux faire parler ton goût pour un univers, une couleur, une culture et que sais-je encore.
Chose que tu ne peux pas forcément faire avec ta tenue.
Tu aimes la culture amérindienne ?
Tu n’as pas forcément envie d’avoir cette paire de FBT aux pieds. En revanche, une bague en argent avec un turquoise de chez Harpo sera une façon de le faire et sans faire tâche dans tenue.
Au contraire, tu afirmes ton caractère.
Apporter mon soutien à Kestin
Avec ce blog, j’essaie de défendre une vision de la mode masculine accès sur le style et la création, avec moins de blabla marketing et plus de feeling. J’aime lorsqu’il y a un directeur artistique derrière, un mec qui insuffle sa vision dans chacun de ses vêtements. Que l’on ne parle plus de produit mais de pièce.
Kestin Hare est de cette trempe.
Son passé chez Nigel Cabourn se ressent et il a réussi le tour de force de rendre plus accessible une esthétique vraiment pointue.
Ce n’est pas m’acharner, c’est une position purement subjective mais je veux soutenir ce type de démarche, à l’opposé de la mode 100% marketing d’école de commerce.
Bref, j’espère que cet article attisera ta curiosité et te donnera envie de tester quelques pièces. Tu peux te faire quelques tenues street heritage sans te ruiner avec Kestin 😉
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