Je ne sais jamais trop comment me positionner sur l’explosion des collaborations de marques, le fait est que certaines vont me marquer plus que d’autres. Et pour ce second travail commun, Barbour et Noah frappent très (très) fort. En effet, deux marques aussi opposées, c’est souvent quitte ou double. Voyons ensemble ce qu’ils nous ont réservé.
Avec un édito photo puisque j’ai eu la chance de récupérer quelques pièces de cette collab’ Babour x Noah
Récit d’une collab de marques réussie
Si l’on regarde Barbour et Noah par le prisme de leur clientèle respective, on peut être surpris de ce rapprochement. Néanmoins, c’est le plus souvent un facteur clé d’une collaboration réussie.
Barbour, une marque « heritage » historique dans l’air du temps
Ce n’est pas le moment de retracer l’histoire de Barbour, gardons simplement à l’esprit que la marque a déjà traversé 3 siècles différents. En effet, c’est en 1894 que l’écossais John Barbour lance sa petite affaire de veste en toile enduite dans la ville de South Shield, non loin de Newcastle. Région en plein effervescence à l’époque, ce type de vêtement est prisé par les travailleurs en extérieur. Puis son fiston Malcolm prendra la tête de l’entreprise et introduira le premier catalogue Barbour. L’entreprise ne cessera de se développer, et reste encore aujourd’hui une affaire familiale.
Barbour, dans l’imaginaire collectif, c’est la veste en coton ciré.
D’un coté la nature avec ses origines chasse & pêche et la Bedale jacket, de l’autre la moto avec la veste Barbour International, immortalisée sur ce bon vieux Steve Mcqueen.
Si la marque a clairement le vent en poupe avec la montée du « vintage » et le retour de beaucoup de « classiques » du vestiaire masculin, nous sommes loin des rues de NYC.
Noah, une marque new-yorkaise « street » engagée au style marqué
Parce que oui, sur une analyse froide, Noah est aux antipodes de la maison anglaise.
Et pour cause, la marque ne décolle vraiment qu’en 2015, après que son fondateur Brendon Babenzien, ancien directeur artistique de Supreme, s’y consacre à 100%. Pas de surprise, ses inspirations sont proches de l’emblématique marque au logo box rouge : la street culture. On y retrouve donc le skate, la musique, le street art et même le surf.
Noah se veut une marque plutôt consciente avec un accent mis sur le savoir-faire, les lieux de productions et le respect de l’humain.
Elle s’inscrit dans la vibe stylistique de marques de la Big Apple comme Aimé Leon Dore. Elle est d’ailleurs située dans la même rue au 195 Mulberry St. à Soho.
Toutefois sa direction artistique diffère et reste bien singulière. Tu peux jeter un œil au lookbook de l’été SS21, c’est beau !
Deux imprimés pour une collab » : paisley et zebra
Si la première collaboration était sympa sans être remarquable à mon sens, la seconde brise des rétines et ne peut pas laisser de marbre.
Alors oui, il faut aimer les imprimés colorés ou bariolés.
Mais franchement, une maison britannique historique comme Barbour, dont les pièces phares sont bleues ou vertes, qui s’associe à une marque trendy de la culture street américaine … A-t-on réellement envie de voir des tons neutres ?
Non !
Et Noah nous a gâté.
Déjà en sortant deux motifs et surtout en prenant des risques avec un visuel fort.
D’un coté le paisley, ou motif cachemire en français. On ne va pas se mentir, c’est tendance depuis des années. En revanche, le choix est vraiment audacieux sur les couleurs : différentes nuances de vert, de violet / rose, même du marron / bordeaux, le tout sur fond gris anthracite. Ça envoie, encore plus sur une veste complète. Pour autant, il reste vraiment subtil et n’est pas importable, voire même plutôt sobre.
De l’autre, l’imprimé zèbre, blanc et noir (oui forcément, l’eau ça mouille haha). Là comme ça, je suis incapable de te citer un créateur qui a utilisé le zèbre premier degré alors que l’imprimé léopard, lui, c’est open bar. En plus, ça n’est pas forcément criant sur les photos, les couleurs ne sont pas immaculées. Légèrement passées, elles adoucissent l’ensemble et ce motif devient tout de suite plus polyvalent.
Ce sont bien sûr des toiles cirées en coton et l’on retrouve le traditionnel tartan (propre à Barbour comme chaque clan écossais) en doublure des vestes et accessoires
Pas moins de 4 pièces : Bedale, casquette, bob et sac à dos
Les compères ont eu la bonne idée de ne pas sortir uniquement la Bedale jacket et l’ont accompagné d’un bob, d’une casquette et d’un sac à dos.
Ce sont deux marques à la politique tarifaire en cohérence avec leurs lieux de production (UK ici) et qualité des matières. Alors avec un imprimé développé pour la collab’, ça chiffre un chouïa.
Et tout le monde ne peut pas s’offrir une veste. En revanche, un bob ou une cap, c’est déjà plus accessible pour un plus grand nombre. Un petit craquage sur une pièce limitée, c’est chouette.
Édito Barbour x Noah : stylisme entre style street et nature
J’avais mille et une idées pour mettre en image cette sortie.
4 tenues de composées, c’est le temps qui a choisi pour moi. En pause pré-anniversaire à la pointe du Finistère, je trouvais le cadre idéal pour shooter une pièce Barbour en coton ciré. Après-tout, c’est dehors à l’air libre qu’elle fait le job. C’était sans compter sur une météo capricieuse, la nature a choisi pour moi et je n’ai pu en shooter qu’une.
La meilleure du panel !
Pourquoi j’ai choisi le motif paisley (cachemire)
J’ai mis une heure à me décider, je vous avais même sollicités sur Instagram.
Honnêtement, ça s’est joué sur un détail que je ne prends pourtant jamais en compte quand vient le moment de prendre une pièce forte : sa polyvalence.
En fait, j’ai enfilé ma casquette de styliste et ai réfléchi au shooting à venir : je voulais proposer 3 tenues. Sur le moment, j’ai eu plus d’inspiration pour le paisley, faut dire que je suis un amoureux de ce type d’imprimé.
Là maintenant, j’en ai autant qui me viennent avec le zebra…
Passons aux photos
Comment porter un imprimé paisley : en utilisant ses couleurs
Aucune recette miracle.
Il suffit de prendre une pièce majeure d’une couleur neutre : ici le jean bleach sample Borali, et de la combiner à des couleurs proches de celles du motif.
Dans cette tenue, je fais un layering avec une surchemise verte olive et une chemise violette délavée. Les chaussures noires, bien patinées et pas spécialement bien cirées, participent à ce nuancier en rappelant la toile de fond.
Petit conseil : ne cherche pas forcément à faire un « matching » parfait, autrement dit, ne pas faire de rappel premier degré. Avoir exactement les mêmes nuances peut vite faire « hypebeast« , et sans leur manquer de respect, on est souvent devant le niveau zéro de la subtilité.
Dans notre exemple, le violet est plutôt effacé et sa tonalité se rapproche du fond gris foncé de l’imprimé. Plus ou moins le même constat pour la chemise P43 Arashi Denim, dont le vert olive n’est pas pêchu.
Voilà, ce n’est pas plus compliqué que ça.
N.B : dans cette tenue où je ne porte que le bob, le fait d’être en short permet de trancher grâce à la couleur de mes frêles gambettes.
Suite et fin de cet édito pour Barbour et Noah NYC
Pouvoir faire le stylisme d’une collaboration que j’ai adoré, c’est franchement un kiffe alors je te laisse avec une dose de photos tirées de ce moment hors du temps.
Parenthèse : beaucoup de l’avenir du blog s’est décidé durant les jours qui ont encadré ce shooting. De fait, il représente quelque chose de particulier pour moi, et j’espère pouvoir te compter parmi les membres de la communauté dans les mois qui arrivent.
Barbour x Noah : définition de style street heritage
Au final, cette sortie est une définition en image de ce que l’on appelle sur ce blog le style street heritage.
En effet, chérir les vêtements du passé et les porter avec un style résolument moderne, dynamique, c’est l’approche du concept.
Repenser une pièce historique, sans la travestir, et lui insuffler ce qu’il faut de créativité pour la ramener à notre époque, c’est aussi ça le street heritage.
Et là, avec ce que nous a proposé Noah, nous sommes en plein dedans.
Retrouve la collaboration sur les sites de Barbour et Noah NYC, ainsi que différents retailers.
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