Noragi – Des champs aux podiums – histoire du vêtement japonais [1/2]

histoire et origine de la veste noragi- vêtement de fermier du japon rural
Des champs aux podium – origine de la veste noragi

Nous y voilà enfin, un article dossier sur la noragi. Déjà bien 5 années que je pousse cette pièce peu commune dans le vestiaire masculin, il y a encore quelques années du moins. Pourquoi ai-je mis autant de temps à le faire ? Si tu es un lecteur de longue date, tu sais que je préfère donner vie au vêtement et l’interpréter, plutôt que de disserter dessus. Et soyons honnête, il y avait aussi une part de procrastination. La veste noragi est un peu la pièce emblématique du style street heritage, ce pont entre le passé et la vie actuelle, un trait d’union entre vêtement d’époque et style moderne. Dès lors, je me devais de traiter le sujet de fond en comble.

Parce que te sortir un article comment porter une veste noragi dans un look homme ? ou top 10 des marques de noragi… Toi comme moi n’avons pas envie de ça.

Non, dans cet article, sans parler de guide, c’est une immersion dans ce vêtement de travail japonais qui a tout changé dans mon approche du vêtement.

Entre rappels techniques et recherches historiques, approche stylistique et feeling perso, ce sont les mots d’un amoureux de noragi, sans concession.

J’espère que tu prendras plaisir à découvrir cette pièce qui a beaucoup à apporter à ton style, quel qu’il soit !

(qui a dit que je n’étais pas objectif)

I – Le kimono japonais – histoire du vêtement japonais

Ces dernières années, le marketing s’est emparé du Japon et on y a droit à toutes les sauces. Cela ne touche d’ailleurs pas que le textile. Il y a un certain fantasme du savoir-faire japonais et de l’importance des choses bien faites. Et ce n’est pas une réputation volée.

On retrouve beaucoup d’information sur la mode japonaise (Yohji Yamamoto, Rei,…), le denim japonais et la culture de l’indigo, l’Ametora et cet amour du vintage occidental.

Mais rarement sur le vêtement japonais en lui-même.

Parce que oui, ce n’est pas un scoop, le jean 16oz en toile hairy ou le sweat crewneck en molleton Loopwheel, ce n’est que très récent dans la culture vestimentaire du Japon. Et dès lors que l’on regarde avant la seconde guerre mondiale, c’est vite difficile de s’y retrouver.

« Les mots ont un sens » aime à dire un très bon ami. Plus que jamais au Japon, quand on parle vêtement, chaque terme dépeint une fonction.

J’ai défriché un peu le terrain, go !

Le kimono japonais, entre tradition et amalgame occidental

On a tous dit / entendu / lu que le kimono devenait tendance, même chez les hommes. Je reçois régulièrement des messages me demandant où j’ai acheté mes kimonos. Et pour ceux qui portent déjà des noragi, qui n’a pas eu droit à la fameuse vanne « bah alors, on porte un kimono, on va faire des sushis ».

Loin de moi l’intention de prendre quiconque de haut.

Je suis le premier à avoir fait l’amalgame pendant une bonne dizaine d’années.

Déjà, nous autres occidentaux, nous partons avec un handicap puisque qu’est rentré dans le langage courant de parler de kimono lorsque l’on évoque les tenues de judo ou de karaté.

Sans être faux, ce n’est pas le bon terme.

Avant que l’Occident ne vienne influencer le Japon, le kimono désignait tout type de vêtement. C’est d’ailleurs la traduction littérale : « vêtement que l’on porte sur soi » (kiru et mono).

De nos jours, il renvoie à la longue robe traditionnelle japonaise, aussi bien portée par les femmes que les hommes. Il prend la forme d’un T, composé de grands rectangles cousus ou pliés, jamais découpés. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, c’est un vêtement vraiment complexe dans sa construction. Comme souvent avec nos amis nippons, chaque élément porte un nom et a son importance. Pour ne pas écrire un pavé de 2h en expliquant chaque nouveau terme, je t’épargne les détails. Cependant, tu peux retrouver des précisions sur ce schéma :

différentes-parties-kimono-traditionnel-japonais

Il existe également différentes pièces qui se portent avec comme :

  • les parties visibles : comme les tabi (chaussettes qui isolent l’orteil) ou la ceinture ventrale obi
  • les sous-vêtements : l’adajuban / nagajuban le plus souvent blanc ou encore le Obi ita placé sous la ceinture et le coussin dans le dos appelé obimakura
  • les chaussures : enfin sandales comme les zori ou les geta.

A noter que le kimono est porté par les hommes comme les femmes (essentiellement pour des cérémonies officielles et autres mariages ou enterrements de nos jours). C’est un vêtement extrêmement codifié. Il pouvait selon sa matière, sa couleur ou encore ses motif (et où ils sont placés), désigner la classe sociale, l’âge ou même la situation maritale. Chaque variante porte un nom précis.

De la façon de le fermer (pan gauche sur le droit) à se mouvoir avec, tout est régi par des règles de bienséance. À en faire passer nos amateurs de sartorial pour des petits joueurs !

Le sens du détail japonais à tous les niveaux.

exemple de furisode en estampe japonaise

Un exemple parlant visuellement, le furisode ! Tu en as forcément aperçu un dans un film ou sur internet. C’est le kimono féminin « emblématique » avec les grandes manches qui touchent quasiment le sol. Elles mesurent en général 1m ! Et bien, il est destiné au seijin shiki, une cérémonie qui célèbre le passage à l’âge adulte des jeunes femmes japonaises. Pièce la plus formelle pour une femme célibataire.

Ces longues manches sont d’ailleurs plutôt éloignées de l’ancêtre du kimono japonais, le kosode.

tenue en kimono furisode traditionnel

Le kosode et un millénaire d’histoire

Pour préparer cet article, j’ai avalé pas mal d’articles, notamment en anglais, pour au final réaliser que Wikipédia avait vraiment bien résumé l’essentiel. Parce que sincèrement, c’est un puits sans fond d’information. Je me suis retrouvé à me perdre dans des essais historiques où je peinais franchement à relier les bouts.

Ce que l’on peut retenir, c’est que le kimono japonais comme on l’a vu puise son inspiration et ses racines de la Chine.

Cette influence chinoise (mais aussi coréenne) sur le Japon prend forme durant la période Asuka (entre le VIe et VIIe siècle) avec l’introduction du bouddhisme dans l’archipel. On peut d’ailleurs y voir ici le point de départ de nombreux savoir-faire japonais aujourd’hui mondialement reconnus comme la métallurgie ou encore la céramique. Même l’écriture est apportée du continent, les fameux kanji. C’est donc durant cette période que le Japon va ré-interpréter le vêtement traditionnel chinois de l’époque Tang, le hanfu.

hanfu chinois origine kimono kosode
Le hanfu en question

C’est au VIIIe siècle, période Nara, qu’il devient vraiment populaire au Japon. On parle du Kosode et il se porte avec un hakama (jupe ou pantalon, ceinturé et à plis mais nous y reviendrons). Ses manches sont plutôt courtes et larges.

Moi j’ai découvert cet ensemble dans sa version plus modeste et guerrière (bushi) sur le dos de samouraïs.

film-sanjuro-exemple-kosode
extrait du film Sanjuro – Il porte un haori sur un kosode quand il était encore porté avec un hakama

Le Kosode n’a cessé d’évoluer durant les siècles et périodes. Avec le temps, il va se rallonger et le hakama sera délaissé au profit de la ceinture obi, pour peu à peu prendre sa forme évoquée plus haut. Son aspect changera au gré des avancées des techniques tinctoriales, de broderie et de tissage ainsi que des changements de société. En effet, des périodes économiques et sociales plus difficiles donneront naissance à des lois somptuaires limitant les matières luxueuses au cours de l’ère Edo.

Cela restera l’apogée du kosode que l’on appellera bientôt le kimono.

kimono-kosode-estampe-japonaise-dix-septième siècle d'Iwasa Matabei

Ouverture au monde et désuétude du kimono

Si l’on trouve des traces du terme dès le XIIIe siècle, ce n’est qu’au cours du XIXe que kimono est utilisé.

C’est durant la période Meiji (1867 – 1912) que le vêtement traditionnel japonais (wafuku) va peu à peu perdre du terrain et céder à l’influence culturelle du style occidental (yōfuku). Des lois vont notamment imposer aux fonctionnaires, militaires et autres corps officiels d’abandonner le kimono aux bénéfices de nos vestes à revers, pantalons et autres chapeaux. Cette transformation vestimentaire porte le nom de yōsōka.

Cela donnera lieu à une longue période de transition où les deux styles se mélangent et des images d’archive assez folles stylistiquement.

meiji-mélange-occident-japon-noragi 5
meiji-mélange-occident-japon-noragi

En me documentant sur cette période, j’ai découvert quelque chose d’assez dingue.

Enfin, quand on aime essayer de comprendre le style.

Je suis tombé sur un essai universitaire sur le métissage des style vestimentaires axé sur cette période, traitant d’un courant transitoire qui s’est développé à la fin de l’ère Meiji dans les écoles de jeunes filles.

Le style Andonbakama.

je n’ai pas trouvé d’autre image que ce croquis de Chiara Bonazzi dans les annexes de l’étude (je te laisse la découvrir ici, p26). Ce qui est passionnant dans ce fait historique, et souligné par l’auteur, c’est que cet uniforme n’est pas un assemblage de pièces euro-américaines et japonaises.

Non, ce sont des pièces repensées à partir deux styles différents pour former quelque chose d’unique et nouveau. Je ne peux m’empêcher de citer Frederica Carlotto : « fondus ensemble, pour former quelque chose de complètement différent de leur somme, mais en quelque sorte reconnaissable dans leurs racines« .

N’a-t-on pas là le grand-père d’une approche stylistique comme le street heritage ?

métissage-style-vestimentaire-style-Andonbakama-chiara-bonazzi
le style Andonbakama – Chiara Bonazzi

Puis cela ira très vite pour la fin du kimono comme vêtement de tous les jours.

Durant la période de Taichô (1912-1926), au quotidien, il n’est plus porté que par les classes inférieures en ville et toujours à la campagne (on en reparlera dans la partie sur la noragi). Néanmoins il va encore évoluer :

  • les motifs : reflet de cet intérêt pour l’Europe, on retrouve l’influence de l’art déco ou encore des représentation de peinture et architecture.
  • le design : un grand magasin Mitsukoshi lança un kimono plus minimaliste et facile à porter pour les femmes : le hômongi.

Ce métissage allait s’amplifier et l’usage du kimono tombera réellement en désuétude durant la période Showa (1926-1988). Des modern girls de Tokyo à l’après 2nde Guerre Mondiale et le tutorat américain, le Japon tourna la page du kimono au quotidien.

Ce n’est pas le sujet de l’article mais nous retrouvons tout ce qui fait aujourd’hui la force et la singularité du Japon dans la mode, ou bien même dans le style au quotidien.

L’importance du volume (le ma), le soucis du détails, le respect de son histoire, la valorisation de ses savoir-faire et ce fameux métissage culturel des styles. Pas étonnant que des courants comme l’Ametora soit né au Japon et pas ailleurs.

marchand de kimono kyoto XX

Zoom sur des vêtements traditionnels japonais

Je ne vais bien sûr pas te faire une liste exhaustive, cela serait bien présomptueux.

Et forcément incomplet.

Non ici, j’ai essayé de glaner quelques infos sur des vêtements japonais dont j’ai pu voir des versions revisitées aujourd’hui et qui s’inscrivent encore dans certains lookbooks.

Yukata, le kimono d’été informel

Le yukata se veut une pièce proche du kimono dans les formes et proportions mais plus minimaliste. En matière plus légère, le plus souvent en coton (lin à l’origine), il est principalement arboré à la belle saison. Il tient son origine des sortes de peignoirs que l’on portait à la sortie des onsen (bain japonais).

antique japanese yakata kimono
on remarque tout de suite que le Yukata est simplifié et plus léger

On a d’ailleurs plus souvent à faire à lui, même si l’on parle de kimono.

Visvim le revisite en lui redonnant une certaine noblesse.

Haori, la veste qui couvre le kimono

De ce que j’en ai lu et vu, le haori est une sorte sur-kimono qui s’arrête aux hanches ou genoux selon les périodes. Pièce du quotidien, il protège du froid. Les manches sont le plus souvent plutôt courtes afin de laisser le kosode visible. Important, il ne se porte pas croisé, un haori a les pans droits rapprochés et qui se ferment via des cordelettes…

Ça ne te dit pas quelque chose !?

samourai portant haori+kosode+akama
un Chûbaorihaori simple sans emblème (on voit la cordelette)

Il existe plusieurs sortes de haori avec des fonctions et donc des terminologies différentes, comme chaque vêtement japonais.

Young man - Prince Okundaira - in formal haori
un kurumontsuki haori formel avec les kamon (emblème de famille)
 KAJI-HAORI
Kaji-haori – un vêtement de pompier ici

Hanten, la veste matelassée qui tient chaud

C’est une pièce que j’adore dans le vestiaire traditionnel nippon. le hanten serait l’équivalent de notre polaire pour traîner à la maison quand il fait froid.

Le panache en plus.

Il fut très populaire durant la période Edo et petit détail qui me plait, il n’était pas un marqueur social. Tout le monde en portait. Vu l’habitat de l’époque et la rudesse de l’hiver au Japon, le kotatsu ne suffisait pas toujours.

Le hanten est un vêtement généralement en coton, matelassé, reprenant la forme d’un haori (pan droit et cordelette de serrage), plus court, tout comme ses manches, pour être pratique.

henten japonais typique matelassé
tu sens le coté cocooning qui s’en dégage ?

Industrialisé aujourd’hui (et oui, on fantasme beaucoup sur le Japon, mais l’artisanat traditionnel coûte cher), sa confection répond à un art « ancestral » comme le kimono. Il reste des ateliers tels que Unagino-Nedoko ou Kurume Kasori, réputés comme gardiens de ce savoir-faire sur l’île de Kyūshū (préfecture de Fukuoka).

Tu peux d’ailleurs, si tu as une petite heure devant toi, suivre la confection de A à Z d’un hanten traditionnel (je l’ai fait, c’est bluffant. Là, on peut parler d’artisanat):

Jinbei, le pyjama traditionnel

Lui, tu le connais surement grâce à l’ensemble que l’on peut trouver chez Muji depuis des années. Le jinbei est un ensemble d’intérieur que l’on porte chez soi ou pour aller faire une course dans son quartier

Il se compose d’un haut croisé ample et d’un bas, le plus souvent un pantalon court. En lin ou coton, le jinbei est d’ordinaire uni, teinté à l’indigo / vert ou bleu. Il existe aussi à motif ou à rayures. C’est d’ailleurs comme cela qu’on le retrouve souvent interprété.

Tabi, la chaussette traditionnelle japonaise

Comme vu plus haut, il s’agit de la chaussette traditionnelle qui monte jusqu’au mollet et qui sépare le gros orteil de ses quatre copains. Elles sont portées avec les geta ou zori.

chausettes tabi traditionnelles avec sandales zori

Je suis obligé d’en parler tant elles ont eu un impact dans la mode et le design.

D’un côté, le génie Martin Margiela qui en a fait une véritable paire signature et que l’on retrouve saison après saison. Ce modèle porte d’ailleurs le nom : tabi.

la tabi par martin margiela

Mais aussi Nike dont la Air Rift, surnommé Ninja, est un clin d’œil direct au style de la tabi.

nike air rift og appelées ninja

Enfin, je suis obligé de citer Hiroki Nakamura qui revisite chaque pièce de l’histoire du Japon. Sa version a vraiment de la gueule avec un tissu entièrement brodé en point de sashiko.

la tabi de visvim

Hakama, la pièce qui couvre les jambes

Si tu es un lecteur du blog, tu as forcément déjà lu le terme hakama pants. Ce pantalon bien large, à plis et que l’on ajuste à la taille avec une ceinture de tissu. Dans nos contrées, il est connu des pratiquants de kendo ou aïkido.

samourai portant haori+kosode+akama 1865

À l’origine, le hakama était essentiellement porté par les hommes, sous sa forme de pantalon pour les samouraï et jupe pour les anciens et les moines.

C’est une pièce qui a été revisitée par un tas de créateurs et qui fait sens dans des tenues où l’on porte du volume.

Noragi, le textile des campagnes japonaises

Aaaah nous y voilà enfin.

Je ne pouvais pas te parler de noragi sans traiter du vêtement japonais dans son ensemble, ses codes et sa place dans l’histoire. On va prendre le temps dans la seconde partie de cet article.

II – La veste noragi

Voilà 5 ans que je te montre des tenues agrémentées de cet héritage japonais qu’est la veste noragi. J’en ai fait une pièce angulaire de mon style et me suis passionné pour ce vêtement, qui peut se voir comme un cardigan à la japonaise.

Mais la / le noragi, c’est bien plus que cela.

Noragi – plus qu’une veste, un symbole d’un Japon rural et modeste

Pour être totalement transparent, il existe peu d’information sur la noragi sur internet, on a très vite fait le tour. Je me demandais d’ailleurs comment j’allais bien pouvoir enrichir ma présentation.

Son histoire s’étend sur plus d’un millénaire où s’entremêlent géographie, commerce extérieur, marqueurs de classe sociale et économie. Sans cette première partie sur le kosode et l’étude du kimono au travers des siècles, je n’aurais pas saisi et pu te retranscrire d’où vient la veste noragi. il a fallu recouper les informations et déduire pas mal de petites choses.

La noragi et une histoire qui traverse les époques

Partons du « plus connu ».

On sait que c’est un terme qui se décompose étymologiquement en nora (champs) et gi (uniforme). En allant un peu plus et en décodant les kanji 野良着 :

  • 野 : plaine / champs
  • 良 : bon / agreable
  • 着 : porter

D’où une traduction purement littérale « bon pour être porté dans les champs », l’uniforme paysan en gros.

Oui noragi (qui s’écrit d’ailleurs aussi nora-gi) englobe l’ensemble du textile de cette classe rurale japonaise des plus modestes. Il ne s’agit pas uniquement de vestes / kimono mais de pantalons, gilets, chaussettes et même le linge de maison comme les futons.

Ce sont les femmes de la famille qui filaient le lin et le chanvre (asa) puis le tissaient. Des opérations faites à la main pendant plusieurs siècles, jusqu’à l’arrivée des métiers à tisser et autres roues. C’est un savoir qui se passait de mère en fille et les noragi passaient de génération en génération.

japanese-photographer-metier à tisser japon femme noragi 1896

Cela peut faire penser à la laine homespun de la classe ouvrière écossaise dont je parle ici.

L’indigo est une teinture privilégiée car disponible sur place et elle maintient le tissage. Elle a en plus des propriétés « anti-moustique » et dans un Japon codifié, les pauvres n’ont pas à arborer des couleurs trop voyantes.

Le coton apparaît plus tard. D’abords importé de Chine puis cultivé dans les coins plus au sud-ouest de l’archipel nippone où le climat le permettait. Le coton a pu dépasser la production maison quand les procédés se sont mécanisés et devenir un commerce fleurissant dans tout le Japon. Il remplace le chanvre petit à petit. C’est le début d’une envolée économique sous l’ère Edo qui va voir s’enrichir les marchands et certains artisans. une nouvelle classe émerge, les chōnin.

Ils vont vouloir le montrer, notamment par les kimonos (c’est le sujet qui nous intéresse).

Et cela ne va pas plaire au shogunat en place.

Le rang social était très important au Japon. Faire partie d’une caste supérieure, il fallait le montrer. Sauf que les évolutions économiques vont amener des roturiers à être plus riches que la classe guerrière notamment.

Le pouvoir en place va décréter des lois somptuaires visant à interdire un certain nombre de choses pour tenter de garder cet équilibre traditionnel.

Paradoxalement, la classe rurale et paysanne, déjà très pauvre, va être la plus durement touchée par ces lois. Je cite un essaie de Lionel Guiltat (Société d’ordres et ordre vestimentaire : Les lois somptuaires dans le Japon d’Edo) :

« Le gouvernement était sévère avec les paysans : ils étaient soumis à des contraintes vestimentaires fortes et leur costume devait être limité à ce qu’ils pouvaient produire sur place ; l’enjeu était qu’ils demeurent à la campagne car ils constituaient la base du système fiscal duquel les guerriers tiraient leur revenus« 

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Noragi vintage – première moitié XXe – collection personnelle

Dans les régions du nord, il n’y pas de culture de coton. Dès lors, va commencer un commerce de tissus usagés. Rien ne dois être perdu et c’est le seul moyen pour ses populations d’avoir accès à cette matière. D’autant plus qu’il y fait froid, il faut se protéger dans les champs.

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couture à la main en point de sashiko

Il faut se débrouiller et de là se développera des techniques comme le boro. On y reviendra dans la seconde partie de ce chapitre, avec Solara.

Si l’occidentalisation de la mode japonaise aura finalement lieu dès la fin du XIXe siècle, les photos et écrits historiques montrent que la noragi a habillé les campagnes japonaises au moins jusqu’à l’après Seconde Guerre Mondiale.

La veste noragi, le workwear à la japonaise

La veste noragi était un kimono de travail et comme toute pièce workwear, quelque soit l’époque et la culture, son design est avant tout pensé pour être pratique.

On retrouve le design du kimono au niveau du col mais sa particularité principale réside dans les manches. Plus courtes et étroites, on retrouve sur beaucoup un soufflet en triangle à l’emmanchure. Les pans sont également quasiment droits.

noragi antique Work Coat (Noragi), late 1800s-mid-1900s

On connait l’importance des motifs et couleurs dans l’histoire du vêtement japonais mais je ne suis pas parvenu à trouver plus d’information sur ce qui aurait pu expliquer tel ou tel choix « esthétique » pour la veste noragi. On a vu que les couleurs sombres étaient avant tout une histoire de rang social (et encore) mais aussi de possibilités, en faisant avec les pigments disponibles.

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D’où la teinture à l’indigo devenu un art à part entière.

(est-ce que le rope dying y trouve ses origines ?)

Chanvre, lin ou encore glycine puis mélangés au coton pour les matières. Filés et tissés à la main puis sur des métiers à tisser artisanaux.

Des techniques de récupération pour prolonger la durée de vie du vêtement comme le patchwork boro, le sashiko ou encore le sakiori.

Autant de savoir-faire témoins d’une population rurale ayant fait de la dureté de la vie un art de vivre. Je ne sais pas si ces femmes en tireraient de la fierté mais voir le fruit de leurs mains aujourd’hui être exposé dans des musées et être considérés comme partie intégrante du patrimoine japonais, c’est un bel hommage.

En tant que passionné j’y vois aussi une belle illustration de philosophies japonaises comme le wabi-sabi où l’imperfection et l’usure sont acceptées et magnifiées.

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noragi – collection personnelle

Solara te plonge dans l’univers du boro

Le patchwork japonais dit boro est étroitement lié à la noragi, je me devais de lui consacrer un partie. Solara a eu la chance de pouvoir visiter une exposition à Tokyo qui lui est dédiée. Je lui laisse la parole :

musee-textile-amuse-museum-boro-japonais-chazaburo-tanaka Bonjour à tous ! Aujourd’hui je vais vous parler du boro. Si vous vous intéressez à la culture japonaise et à ses créateurs, il y a des chances que vous ayez déjà vu quelques détails inspirés du boro chez certains labels. J’ai eu la chance d’avoir pu visiter le musée du textile « Amuse Museum » lors de mon passage à Tokyo il y a 2 ans. C’est un petit musée consacré au boro dont toutes les pièces proviennent de la collection privée d’un anthropologue nommé Chazaburo Tanaka. Je vous présente un petit reportage de cette visite qui m’avait fasciné, à tel point que je ne m’étais pas rendu compte que la terre avait (très légèrement) tremblé à ce moment-là, trop occupé à examiner et toucher ces pièces centenaires (c’était autorisé !).

L’origine du Boro

Le boro désigne des pièces textiles confectionnées à partir de vieux morceaux de tissus assemblés selon des techniques de patchwork et de coutures qui lui sont propres. Ce sont majoritairement des vêtements mais aussi des draps, couvertures et accessoires. Il a été très utilisé dans la région du Tōhoku, au nord du Japon, durant le XVIIIe siècle et jusqu’au milieu du XXe , par la population rurale. Le but premier était de survivre au froid et à la rudesse de l’hiver alors que les ressources nécessaires à la fabrication de vêtements étaient inexistantes. On pourrait déjà parler d’upcycling à la différence près que le but n’est pas écologique mais vital.

Photographie de tournage pour un film historique
Photographie de tournage pour un film historique
Photographie de tournage pour un film historique
Photographie de tournage pour un film historique – costumes de cérémonie

Le patchwork japonais

Ce qui saute aux yeux à la première vue c’est ce patchwork qui ne suit aucune logique géométrique. Il permet de rapiécer chaque vêtement d’innombrables fois, se modifiant hiver après hiver et traversant ainsi les générations… Les morceaux rapiécés, bien que rectangulaires, se placent naturellement au gré des apparitions de zones d’usures.

donja-noragi-boro
Voici un DONJA. Il a l’apparence d’un épais kimono géant mais c’est en réalité une couverture dans laquelle parents et enfants dorment tous ensembles (nus il parait) afin de se tenir chaud
noragi-patchwork-sashiko-boro-chemise
une « chemise »
exemple de boro japnais sur une noragi antique
En plus de donner de multiples nuances, l’indigo est un répulsif naturel contre les insectes
patchwork boro japanese patchwork with sashiko seems and indigo shade
patchwork boro japanese patchwork with sashiko seems and indigo shade

De vieux tissus recyclés

La production de tissus dans la région était très limitée à cause du climat qui interdisait la culture de coton et se réduisait à une petite production de chanvre. Au sein du pays, les tissus neufs en soie et coton étaient réservés aux classes supérieures. Leurs vêtements, une fois usés et jetés, étaient récupérés par les ruraux du nord. Leurs techniques de patchwork leur permettaient de constituer de plus grands draps par l’assemblage de morceaux de vieux tissus.

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Un pantalon en corduroy. S’agissant d’un tissu occidental, il est possible qu’il fut importé d’Europe à l’origine
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Des chaussettes »tabi » conçus pour être portées avec des chaussures à lanières

chaussettes tabi en boro et indigoboro-japnaisjapanese farmer hakama pants boro indigo patchworkLeurs aspects sont très différents des tissus modernes bien lisses. Les fibres textiles issues du chanvre et les machines à tisser manuelles donnent des tissus à l’aspect irrégulier et au maillage peu dense. Les teintures naturelles végétales donnent des palettes de couleurs délavées majoritairement associées au bleu de l’indigo, au beige (kakishibu ou teinture de kakis) et parfois au rouge. old japanese farmer fabrics indigo boros hemp linenold japanese farmer fabrics indigo boros hemp linenold japanese farmer fabrics indigo boros hemp linen

Quelques techniques utilisées dans le boro

SAKIORI « tisser le déchiré » : le tissus est découpé en bandes qui forment la trame tandis que d’épais fils de chanvre constituent la chaîne sakiori-noragi-borosakiori-noragi-boro sakiori-noragi-boro SASHIKO : type de couture en point simple permettant tout d’abord d’assembler les morceaux de tissus en couches afin de rendre le vêtement plus protecteur contre le froid sashiko seems couture pour décoration KATAZOME : les motifs sont créés à l’aide de pochoir en papier permettant d’appliquer de la pâte de riz sur le tissu. La teinture est ensuite appliquée par dessus. Puis la pâte est rincée pour révéler le motif dans la couleur d’origine du tissu KATAZOME-boro-noragiKATAZOME-boro-noragi KATAZOME-boro-noragi KATAZOME-boro-noragi

Le boro de nos jours

Après la Seconde Guerre mondiale alors que le pays entrait dans une ère moderne industrielle, ces vêtements étaient jetés en masse par les japonais car leur rappelant avec honte leur pauvreté passée. Il en est tout autrement ces dernières années. Le boro est désormais considéré comme un héritage culturel japonais, fier exemple de l’esthétique wabi-sabi . Mais c’est à l’heure de l’hyperconsommation et du tout jetable que le boro révèle une beauté profonde, liée à la pauvreté. Car jamais des femmes et des hommes n’avaient autant chéri leurs vêtements, autant passé de temps à les porter et à les réparer comme leurs biens les plus précieux. On peut dire qu’ils ont sans doute été les vêtements ayant le plus de valeur au monde, aux yeux de leur porteur. De nombreux labels japonais s’en inspirent et l’intègrent dans leur design, allant jusqu’à la quasi reproduction des techniques de l’époque, comme par exemple Kapital ou Kuon. Les prix de ces pièces sont très élevés et largement justifié par la quantité de travail accompli par les artisans.

kapital-boro-japanese-jacket denim jeans
Kapital boro spring 1rst jkt, SS2020
Orslow sakiori vest
Orslow Sakiori vest, faite en chutes de denim. Boras vous la présentera peut-être un jour !
l'art du boro au japon à l'époque des noragi

Vous trouverez aussi des pièces moins premier degré chez Blue Blue Japan et FDMTL. D’ailleurs Boras vous en avais déjà présenté ici et là. Voilà, j’espère que ça vous a plu. Si l’exposition vous intéresse sachez qu’il n’est plus à Tokyo depuis un an car après y être resté presque 10 ans elle a décidé de parcourir le monde ! Elle est actuellement à New York à la Japan Society   malheureusement fermé à cause de la pandémie. Elle devrait se poursuivre en Suède à partir d’octobre (plus d’info ici). A bientôt !

Merci Solara.

Chacun d’entre-nous a pu faire un tour dans ce musée depuis son fauteuil !

Tu peux le retrouver sur Instagram pour voir en tenue son amour du Japon

La veste Noragi revue par les créateurs d’aujourd’hui

Nous voilà sortis des livres d’Histoire pour attaquer le vêtement d’aujourd’hui et voir l’héritage laissé par la noragi. Je vais te parler de la veste uniquement à partir de maintenant.

En effet, le terme aujourd’hui désigne seulement la partie haute de l’uniforme d’autrefois.

Et c’est comme cela que je l’ai découverte et en suis tombé amoureux.

La noragi et moi <3

Je te le disais en début d’article, c’est le cœur qui va parler.

De mémoire, tout remonte en 2011. Je sortais d’une parenthèse mode d’une bonne année, où je n’avais plus mis les pieds sur un forum (Instagram n’existait pas). J’avais revendu 90% de mon vestiaire de ma période street dark où Rick Owens prédominait.

J’avais mis un pied dans le monde du travail, tourné le dos à mes vieux démon et mes inspirations style avaient évolué.

Voilà déjà une bonne année que je ponçais un brut A.P.C Petit Standard (des années plus tard) et je m’étais tourné vers des labels comme Norse Projects et Bleu de Paname.

Encore peu connus à l’époque dans une France où le slim commençait sa conquête du grand public. Moi, je portais déjà mes bruts size-up avec des hauts à la cool. Je ne trouvais rien en France de bien fou.

Bim !

Me revoilà à geeker et fouiner sur le net à la recherche de pièces qui me feraient frissonner.

C’est sur SUFU que je vais tomber sur un topique qui parle de Visvim. Je connaissais déjà ce label japonais pour son footwear. Peu avant 2010, les modèles Kieffeh et la FBT faisaient déjà bien kiffer les mecs dans cette petite niche de passionnés de sapes.

(bien avant Kanye West, j’y tiens haha)

Mais là j’étais devant les photos de lookbook de la collection à venir SS12.

Je prends une claque à chaque photo.

Entre les nuances de couleurs, les matières, les motifs et les pièces en elles-mêmes, c’est un autre monde. Au milieu de ce festival de créativité, elle est là. Ce n’est pourtant pas la plus « spectaculaire », elle est même discrète sous ces couches de vêtements.

visvim-0112105007010 SS LHAMO SHIRT ONE WASH

Je vois seulement deux cordelettes reliant deux pans en denim indigo particulier qui dépassent de sous une veste.

Une Lhamo shirt one wash !

Visvim lhamo shirt one wash 2012 - noragi chemise
Visvim lhamo shirt one wash 2012

Je cherche un peu et tombe sur des photos pack-shot, le monde s’arrête.

Tu sais comme dans les films à l’eau de rose où les regards se croisent, la musique se coupe, la lumière se tamise et le temps ralentit.

Bah là ce fût pareil.

Sauf que la Lhamo ne me regardait pas et que le prix me rappela que je me levais le lendemain pour aller gagner mes 877 euros mensuels.

S’en suivra des années de frustrations car Visvim, en plus d’être un label de luxe donc à prix élevés, était en plus très peu accessible. Les occasions en seconde main se font rares, ça part en 5mn et le prix ne bouge pas vraiment.

Alors je fouine et me cultive sur le sujet, des idées germent, je prends des notes et je patiente.

De toute façon, mon alternance me prend 12h par jour, je n’ai pas le temps d’avoir le temps de cogiter.

Il me faudra attendre début 2015 pour toucher ma première noragi.

Elle n’a pas grand chose à voir avec la Lhamo mais elle est magnifique, une Four Horsemen. Ultra limitée, cette veste noragi reste une pièce d’exception.

porter du rose pour un homme et une noragi four horsemen
Four Horsemen noragi – Bresilian sahiko fabrics – (more pics)

L’essayage va libérer tout ce que j’avais en tête depuis des années. On peut parfois être déçu quand l’on a longtemps attendu. Là, c’est un coup de foudre.

Ce que j’allais appeler plus tard le style street heritage venait de trouver sa pièce étendard.

(et bonus je trouvais enfin ma lhamo shirt one wash de 2012 moins d’un an plus tard).

La veste noragi est un vêtement moderne avant l’heure

Si tu ne t’étais jamais penché sur des images d’archive de noragi, tu as pu être surpris du gap qu’il existe avec ce que l’on propose avec Borali ou ma collection perso.

Pourquoi la veste noragi a du être repensée

Les vêtement pensés pour le monde du travail ou l’armée sont fonctionnels et leur design est au service de ce dernier. Ils ont été repris par des sous-cultures car produits en grande quantité et trouvables en friperies à pas cher.

Les designeurs s’en sont emparés ensuite. Changer la matière d’un gilet de photographe ou retravailler la coupe d’un bleu de travail, c’est chouette et ça permet de porter quelque chose de marqué. Mais on ne peut pas parler de révolution créative.

La veste noragi n’a pas fini par centaines de milliers dans les brocantes et marchés aux puces. Cela ne pourrait pas non plus être un vêtement directement portable de nos jours.

veste-noragi-antique-sashio-indigo

Soyons honnêtes, nous parlons de vêtement en lambeaux.

En revanche, de par son héritage, ces guenilles sont le condensé d’un savoir-faire artisanal et une source intarissable d’inspiration. C’est là que ça devient intéressant et que ce vêtement me fascine autant. Il a demandé aux créateurs d’aller plus loin que la reproduction pure et dure, comme savent d’ailleurs très bien le faire les japonais avec le militaria et le workwear.

Et en tant qu’homme, je n’ai jamais eu envie de porter le kimono traditionnel, pièce luxueuse qui ne me parle pas et dont les couleurs (enfin celles des époques vives) et les matières luxueuses sont ce qui ne me touchent pas dans le vêtement. Elles sont fragiles et manquent de subtilité quand on aime mélanger les styles de pièce.

Donc voir des matières plus brutes comme le coton, le lin ou le chanvre, être travaillées, qui se patinent avec le temps dans une esthétique japonaise, là ça me parle.

La noragi entre chemise et veste, les possibilités sont grandes

Les itérations de noragi sont nombreuses et l’on n’a pas encore tout vu. D’autant plus qu’il y a une multitude de pièces différentes confectionnées par ses femmes. Il y avait les kimonos de travail mais aussi des hanten, des haori et j’en passe. Tous dans leur apparat le plus modeste.

On peut en ressortir deux grandes familles de vêtement.

D’un coté les chemises et surchemises. Elles reprennent les matières historiques que sont le lin et le coton, jouent avec l’indigo et les motifs. Souvent plutôt légères, les manches sont droites et ajustées. C’est souvent la première noragi quand on se lance.

C’est Hiroki Nakamura qui a dessiné ce que l’on peut appeler la première noragi shirt. Merci l’artiste !

noragi sous une forme de surchemise / chemise
on peut voir l’évolution d’une veste noragi antique plutôt lourde à une surchemise lègère (Naked & Famous)

De l’autre la veste qui va se porter comme tu porterais une work ou trucker jacket. Ici, le designeur peut s’amuser et ajouter des poches et en faire une vraie alternative aux veste de mi-saison habituelles. La veste noragi peut aussi, dans certaines matières, prises pour une représentation nippone de notre cardigan.

noragi en denim bleach de la marque borali
Veste noragi Borali en denim français – bleach

Visvim a par exemple poussé très loin la réinterprétation en mélangeant Occident et Japon. Je penses à des pièces mélangeant hanten et bomber MA-1 ou encore noragi et field jacket.

visvim-sanjuro-down-fw15
Visvim sanjuro down – fw15 – black mudd dyed

Bref on y reviendra en détail dans le second tome de ce dossier.

Les remix de noragi sont nombreux, nous offrant, nous amateurs de mode et de style, un répertoire riche où piocher.

    On marque une pause avec le second volet

Cette première partie de ce dossier sur la noragi touche à sa fin. Je tenais à remonter avec toi aux racines de ce qui au final un grand pan de l’histoire du vêtement au Japon. J’aurais vraiment pu en écrire le triple mais je t’aurais perdu.

Si jamais tu es historien ou un fin connaisseur, n’hésite pas à m’écrire pour agrémenter / corriger certains points. J’ai recoupé au maximun les informations mais beaucoup de sources se contredisent. Les joies d’écrire sur une histoire et culture aux antipodes de la nôtre !

On se retrouve d’ici une petite semaine pour la seconde partie de ce dossier et attaquer la noragi dans le cadre du style où l’on verra comment choisir et porter sa veste noragi. Nous décortiquerons un peu l’offre et peut être même qu’on aura un peu d’exclu sur la veste noragi Borali.     +++

histoire et origine de la veste noragi- vêtement de fermier du japon rural

Par Boras

Pas un héros de l'orthographe, pourtant j'écris des articles sur des bouts de chiffon que je prends en photo. J'aime porter des kimono mais je ne fais pas de Kendo, mon style se perd entre street et workwear. Je suis aussi un amoureux de basket et des C's, qui voue un culte à DJ Premier.

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