L’année prochaine, le Levi’s 501 fêtera ses 150 ans. Au cours du dernier centenaire et demi, seul son nom n’a pas changé. Coupe, matière et provenance, lieu de production, processus de fabrication… Le Levi’s 501 parvient à être à la fois le vêtement iconique du vestiaire masculin et en même temps une appellation qui recoupe une multitude de réalités très différentes. Que veut dire vouloir porter « un 501 » en 2022 ? Et par où commencer ?
Dans ce dossier, on va essayer de poser les bases et d’y voir un peu plus clair. En définissant, dans les grandes lignes, l’histoire de la marque et du blue-jeans. On verra ensemble ce qu’implique concrètement l’achat d’un 501 aujourd’hui : entre l’offre actuelle de chez Levi’s et les reproductions et autres inspirations japonaises. Enfin, peut-être ce qu’on sait faire de mieux : du visuel, avec différentes manières de porter le 501.
(On oublie évidemment pas la seconde-main, mais c’est un sujet qui mérite un article dédié).
L’histoire de Levi’s et du 501
L’idée pour cette première partie « historique », ce n’est pas de te faire le coup de la page Wikipédia ou te donner un cours de culture générale exhaustif. Mais on ne peut pas parler du Levi’s 501 sans évoquer un instant l’histoire de la marque et de ses fondateurs, au moins en quelques lignes et dates importantes.
La naissance du blue-jeans
C’est quelque chose d’assez connu, alors je ne vais pas m’étendre outre-mesure sur le sujet. Tu pourras retrouver une bibliographie en fin d’article avec toutes mes sources, si tu veux approfondir !
Levi’s, c’est l’histoire de deux hommes au bon endroit et au bon moment : Levi Strauss, et Jacob Davis. Oscar Levi Strauss, émigré allemand aux États Unis, est un commerçant qui prend part à la ruée vers l’or à la fin des années 1840. Il ouvre une boutique de textiles et produits manufacturés en 1852 à destination des travailleurs et vend, entre autres, du denim qu’il importe d’Europe. Ce même denim est acheté par l’autre homme important de notre histoire, Jacob Davis, un tailleur du Nevada qui fabrique des vêtements de travail pour les mineurs.
Quand les travailleurs reviennent sans cesse pour faire réparer leurs waist overalls en denim, Jacob Davis comprend que ses vêtements ne sont pas assez solides sur le long terme. Le problème ne vient pas de la toile, très résistante, mais des coutures qui sautent sous la tension. Il a alors l’idée simple d’ajouter des rivets, comme sur une selle pour chevaux, afin de renforcer la structure aux points critiques. Le blue-jeans est né.
Suite à cette invention, Jacob Davis prend contact avec Oscar Levi Strauss en 1872. Il veut déposer un brevet, mais il n’a pas l’argent pour le payer. Davis sait faire les vêtements les plus durables du marché, et Levi Strauss à accès via ses activités au meilleur denim disponible à l’époque. Le commerçant flaire le bon filon et accepte. En 1873, le brevet est déposé et l’affaire est lancée.
Chronologie : l’histoire du Levi’s 501
L’étiquette rouge, le patch en cuir, l’arche sur les poches arrières… Tous ces éléments ne sont pas introduits à la même époque. Le jeans d’aujourd’hui est le résultat d’une vingtaine d’itérations successives. Petit récapitulatif en image.
Levi’s à travers les époques
Durant les Années 40, la seconde guerre mondiale oblige le rationnement des matières premières, dont les textiles. Afin d’économiser le coton, le 501 devient plus slim, plus court et perd des détails superflus (la martingale, et même les rivets…).
Si les restrictions sont finalement levées, les années 50 ne signifieront pas pour le 501 d’après-guerre un retour à l’ampleur. Au contraire, la nouvelle coupe slim est associée aux stars d’Hollywood. C’est le jeans du rebelle. Porter un vêtement près du corps dans l’Amérique puritaine, ce n’est pas rien. Ces années sont à la fois une période de popularisation et de rejet du jeans. Ils sont bannis à l’école, les ventes East Coast ne sont pas bonnes et Levi’s subit la concurrence de Lee et Wrangler.
Les années 60, marquées par les mouvances hippies contestataires, feront des jeans Levi’s un symbole pour toute une génération. La marque explose et s’exporte bientôt à l’international. Le jeans n’est plus réservé aux travailleurs, ni aux délinquants. Il était devenu celui de l’américain moyen, et de sa famille à la fin des années 50. Il est maintenant symbole d’émancipation.
Les années qui suivent voient l’esprit du Levi’s 501 se perdre un peu. Les jeans sont produits en masse et les usines américaines sont en grande partie délocalisées. Les coupes des meilleures années disparaissent. Seul Levi’s au japon continue à produire des répliques des anciens 501 dans les années 80. On ne peut pas non plus oublier les « Osaka 5 » qui redonnent au jeans ses lettres de noblesse avec la création de Studio D’Artisan en 1979. Ce regain d’intérêt pour le jeans de qualité conduit à la création du sous-label haut de gamme Levi’s Vintage Clothing en 1999. Il a pour vocation de reproduire les modèles de la grande époque, à partir des archives internes.
De la fin des années 90 aux années 2000, la concurrence fait rage et la marque historique se trouve en tenaille entre la fast fashion qui émerge et les marques de luxe qui s’approprient le jeans à leur compte. Après les ventes en baisse, les années récentes marquent un retour aux bénéfices. Les jeans brut effet carton ne plaisent plus à grand monde et Levi’s adapte son offre. La marque développe des toiles stretch et des coupes slim pour voguer sur la tendance athleisure américaine (qui consiste à s’habiller en jogging partout, en gros). Enfin, elle multiplie les collaborations avec des artistes comme Justin Timberlake pour rajeunir son image et toucher une clientèle qui ne fantasme plus sur la red tab.
Le Levi’s 501 aujourd’hui
Voilà comment le blue-jeans, vêtement par excellence du travailleur, est devenu le pantalon emblématique du XXème siècle. Le 501 en particulier fut désigné comme « best fashion item of the Century » par le Time à la veille du changement de millénaire. Car Levi’s n’a jamais cessé de communiquer sur ses jeans, de réinventer ses produits iconiques, mettant en valeur son histoire par tout un marketing qui n’est pas sans rappeler celui des maisons de luxe. Un musée à été ouvert en Allemagne, un documentaire sur le 501 est disponible sur sa chaine YouTube. Le site officiel est la première source d’informations sur son histoire. Mieux encore, la marque emploie une historienne et archiviste, Tracey Panek, chargée de faire vivre au quotidien cet héritage.
À une époque où le vintage est très prisé par la jeune génération, où les questions environnementales sont intimement liées à la question vestimentaire, Levi’s a pris le pli. Ce spot publicitaire récent est très représentatif de cette volonté de rester dans l’air du temps, de toujours adapter sa communication aux enjeux contemporains.
Levi’s est l’une des premières marques a avoir mis en avant les enjeux environnementaux liés à la production textile. La marque s’est engagée très tôt, dès 2011. Alors que ces sujets étaient encore très peu abordés dans l’industrie, elle lance sa campagne Waterless qui vise à réduire drastiquement l’impact de ses jeans, optimisant le processus de délavage artificiel.
Au-delà du marketing ?
Si ces efforts sont louables et vont dans le bon sens, il faut bien sûr mettre en balance ces actions avec la réalité concrète de la production de Levi’s aujourd’hui. La marque reste dans un mode de fonctionnement à très grande échelle qui reste assimilable à celui de la fast fashion sur de nombreux aspects. Il lui reste encore du chemin à parcourir avant d’atteindre l’enjeu majeur de l’industrie de la mode qu’est la « durabilité » (sustainability). On verra ensemble que la gamme basique de chez Levi’s pose question, notamment en ce qui concerne le sourcing matière, les conditions de fabrication et la qualité intrinsèque des vêtements.
Aujourd’hui, quand il s’agit de choisir concrètement son jeans neuf, le principal n’est pas de savoir que l’étiquette rouge a été introduite en 1936. À vrai dire, tu ne risques pas de tomber demain sur un exemplaire de 1950 dans une friperie, quand on sait combien Levi’s rachète ses propres jeans vintage. Les questions qui se posent sont de nature plus pratique. Est-ce que tu achètes un 501 moderne de chez Levi’s? Avec une coupe slim voire skinny, une fourche courte, une toile non selvedge ? Un 501 de chez LVC ? Mais lequel ? Celui de 1947, de 1955 ? Un 501 de fripes ? Post-années 2000 ou années 80 ? Tu peux ajouter à cela les reproductions japonaises, et les autres jeans qui ont été très largement inspirés par le modèle de telle ou telle époque. Selon ta réponse la coupe changera radicalement, et la qualité de confection aussi.
Tous les Levi’s 501 ne se valent pas, et on va faire le tri ensemble.
L’offre 501 en 2022 ? Levi’s et ses alternatives
Le vrai problème qui se pose, c’est la dilution même du concept du Levi’s 501 dans la dimension mythique, et plus largement dans la mythologie américaine. Ce phénomène d’iconicité permet par exemple à Levi’s de continuer à vendre un jeans numéroté 501 en s’appuyant très fortement sur son histoire et son image, alors même que le jeans en question n’a évidemment plus rien à voir avec l’original ou même celui d’il y a trente ou vingt ans. Pour mieux comprendre la réalité du 501 aujourd’hui, on va faire un petit tour chez ceux qui le vendent.
Acheter son 501 chez Levi’s
La première option qui se présente à toi est logiquement de te fournir à la source. Acheter son Levi’s 501 chez Levi’s, c’est comme manger McDonald’s chez McDonald’s. En dehors du discours marketing, un jeans 501 vendu par Levi’s en 2022 ça vaut quoi ?
On va déjà s’intéresser à toutes les gammes proposées. Et honnêtement, c’est plus facile à dire qu’à faire. Je me suis, on peut le dire, sacrifié pour toi en allant me perdre sur le site de la marque. Filtrer par « 501 » sur le site français donne 77 résultats chez les hommes (plus de 130 en comptant les modèles femmes et unisexe). Et là encore, on passe de sous-catégorie en sous-catégorie. Le 501 c’est ça, un nom et des dizaines de modèles différents, eux-mêmes déclinés en sous-modèles. Et je te parle seulement de ce qui est disponible à l’instant T sur le site français de la marque…
La gamme Levi’s de base et comment s’y retrouver.
Le 501 « original ». Voilà un nom qui semble explicite. Le fameux jeans iconique que tout le monde peut voir les yeux fermés. Du coup, tu imaginais lequel ? Le slim à gauche, en 100% coton et faisant partie du programme Waterless, ou l’autre modèle au centre avec 1% d’élasthanne ? Peut-être celui de droite, skinny, dont le « denim » est un mélange de coton (94%), d’élasthanne et de polyester ? Ces trois jeans ont le même nom, sont disponibles au même endroit et sont tous censés représenter la coupe 501 originale.
En dehors des coupes très slim, des versions cropped et fresh (du denim aux couleurs pastel pour le printemps-été), il y a également la ligne « skateboarding 93 » qui s’inspire des jeans loose portés par les skateurs dans les années 90. C’est peut être le modèle vendu actuellement qui se rapproche le plus de l’idée qu’on peut se faire d’un jeans 501 coupe droite.
Culture skate oblige, ces jeans ont des toiles renforcées et tu ne trouveras pas de 100% coton ici. Il ne te reste donc que l’option slim et évidemment non-selvedge si tu souhaites acheter un 501 « original » en denim non-stretch brut en gamme basique de chez Levi’s. Chez Borasification, tu imagines bien qu’on ne te conseille pas d’acheter ce genre de produits, surtout neuf à un prix retail qui avoisine les 100 euros (soit l’équivalent d’une lot de 501 vintage des années 90-2000, on verra ça plus tard ensemble).
Pour info, Levi’s propose aux USA un système de personnalisation de son 501 pour quelques dollars supplémentaires. Délavage, teinture, motifs, patch en cuir… tout est modifiable, sauf la coupe.
Le label Levi’s Vintage Clothing (et Made and Crafted) : les reproductions modernes des différents modèles emblématiques.
Acheter son 501 dans la gamme de base de chez Levi’s n’est donc pas forcément la meilleure idée si tu souhaites investir dans un denim brut de puriste. Même en omettant le problème du pays de fabrication et de la toile, tu auras du mal à trouver une coupe moderne qui fasse honneur aux jours glorieux du 501 sans stretch qui viendrait compenser un fit trop étroit. Levi’s Vintage Clothing, c’est au contraire cette promesse de retrouver les coupes mythiques disparues au fil du temps. Tu trouveras aujourd’hui sur le site français quatre modèles qui reproduisent fidèlement les caractéristiques des 501 de quatre époques distinctes : 1937, 1947, 1954 et 1955.
Je ne vais pas rentrer dans tous les détails ici et t’expliquer en quoi ces coupes sont différentes. Si ça t’intéresse, tout est écrit sur les fiches produits des modèles en question. Retiens seulement que ces jeans n’ont rien à voir avec le produit Levi’s de base (le prix non plus, c’est 150 euros de plus). Toiles selvedge lourdes, finitions, teintures, véritable respect pour les modèles originaux… On est loin des jeans entrée de gamme de tout à l’heure. Et les coupes les plus slim (notamment 1944 et 1954) seront toujours plus agréables à porter que les leggings modernes. Chose à souligner, le label premium de Levi’s, Made and Crafted, propose également une version années 80 du 501.
Il faut quand même que tu saches qu’au moment où je te parle, plus aucun jeans Levi’s n’est produit aux États-Unis. La ligne LVC était la dernière à vendre des jeans en toile de chez Cone Mills, jusqu’en 2019 (c’était le partenaire historique de la marque depuis 1915, si tu as bien suivi). Il semblerait que Levi’s se fournisse maintenant chez Kaihara (fournisseur d’APC, mais aussi GAP et Uniqlo). En tout cas, difficile de savoir d’où viennent les toiles. Dans la plupart des cas, seule la mention « importé » figure sur les fiches produit.
Ce n’est pas le cas le Levi’s 501 made in Japan. Tu as pu en entendre parler si tu as écouté le dernier épisode en date de We Talk Sape. Levi’s a vendu une édition limitée du 501 faite au japon à… 501 exemplaires. La version en question est celle de 1947, qui était déjà reproduite par LVC. Red tab avec le nom de la marque en japonais, idem pour le jacron en cuir et construction « impeccable » selon la fiche produit (on l’espère). Jeans de puriste ou de collectionneur ? C’était 495 euros et c’est évidemment sold out.
Le jeans Levi’s sur mesure ?
On termine ce tour de l’offre chez Levi’s avec ce qui se fait de plus cher, le jeans Levi’s Lot n°1. Service de fabrication d’un jeans sur mesure uniquement disponible dans cinq villes du monde (dont Paris), il te suffira de prendre rendez-vous sur le site avec un tailleur de la marque pour créer ton propre 501 de A à Z. Tous les détails sont personnalisables et le jeans est livré dans un étui en cuir et en denim… Evidemment, je n’inclus pas ce service dans la sélection pour te conseiller d’aller dépenser 595 euros dans un jeans. Mais c’est assez marquant de voir comment la marque étend sa gamme de produit de l’entrée de gamme jusqu’au luxe.
Acheter son 501-like chez les marques japonaises ?
On a pu voir ensemble que l’offre chez Levi’s est plurielle. La marque s’est grandement diversifiée, se positionnant sur tous les marchés : le très accessible et le produit en masse, le jeans de niche, et même de l’ultra niche avec les exemples confidentiels des 501 made in Japan et sur mesure. Mais au prix de la gamme LVC, la marque historique est loin d’être la seule option sur le marché. On trouve beaucoup d’alternatives chez les japonais, des jeans parfois plus fidèles aux modèles Levi’s originaux et souvent mieux faits pour moins cher. Pour le bien de cet article, déjà trop long, nous n’allons citer que les exemples les plus pertinents : TCB et autres jeans proposés par les « Osaka 5 ».
Les reproductions de Levi’s 501 par TCB
Marque relativement récente dans le paysage du denim japonais, TCB est un label de puristes qui s’attachent à reproduire le plus fidèlement possible les modèles de Levi’s 501 de différentes époques. Tous les détails sont respectés, les toiles sont selvedge, les teintures à l’indigo sont calibrées à la perfection selon les modèles. Tu trouveras ainsi, pour moins cher que chez Levi’s, des jeans coupe droite très fidèles à l’esprit du 501 des années 50 ou 60 par exemple.
Ces jeans sont un vrai délire de geek du denim. Des concours de fades, c’est à dire des plus beaux délavages à partir d’une toile brute, sont régulièrement organisés sur les forums, dont le nôtre. Tu imagines bien qu’on ne fait pas de tels concours avec des toiles nulles et des jeans qui craquent en deux mois. Si ton idée première était d’acheter une reproduction de chez LVC, je pense que tu peux foncer les yeux fermés vers ces jeans d’inspiration vintage. De la très bonne came made in japan (et c’est pas 500 euros).
Les « inspirations » des Osaka Five
Je t’ai parlé de Studio D’Artisan tout à l’heure, mais toutes les marques qui font partie des « Osaka Five » se sont inspirées de près ou de loin (surtout de près) du jeans emblématique de Levi’s. Ici, tu as l’embarras du choix. Et même si les modèles proposés s’éloignent parfois un peu plus des originaux, je tiens à te rassurer : une marque comme Fullcount a connu une plainte de Levi’s car les arches cousues sur les poches arrières étaient un peu trop ressemblantes à celles de la marque historique. Studio d’Artisan a remplacé les chevaux du « two horse pull patch » par des cochons. Et sans parler d’Evisu, qui n’est pas loin de copier jusqu’au nom (la marque s’appelait Evis, avant les menaces…). L’hommage à la japonaise.
Voilà, je pense qu’avec ces marques tu ne peux pas te tromper. Acheter son « 501 » chez LVC, TCB ou chez Warehouse et compagnie ne sera jamais un mauvais choix. Tout dépend de ton budget et de tes critères principaux. L’image de marque et la reproduction faite maison chez Levi’s, la reproduction par des puristes de l’extrême chez TCB ou des interprétations plus libres et contemporaines chez les « Osaka Five« . En alternative, car j’aime toujours en proposer plus, tu peux chercher ton 501-like chez Samurai Jeans ou encore Sugar Cane.
Et si finalement, après tout ça, ce n’est pas forcément un 501 ou une de ses reproductions que tu cherches, Boras a écrit pour toi une sélection de jeans coupe droite !
Comment porter ton jeans Levi’s 501 ?
On va s’arrêter là pour la lecture et conclure avec plus d’images que de mots, c’est promis. Ici pas de discrimination, les looks viennent d’un peu partout et les coupes passent du slim au loose. On ne va clairement pas couvrir tous les styles, mais simplement ouvrir le champ des possibles.
Levi’s 501 vintage et autres pièces classiques du vestiaire masculin
Un Levi’s 501 ce n’est pas très compliqué, suffit de le choisir size-up et d’empiler les « basiques » comme une Barbour et une paire de Paraboot. On commence doucement ! Tu peux aller voir ce deuxième cahier de style dans la même vibe heritage.
501 et styles workwear et military
Pas de surprise, on reste en terrain connu. Un 501 bien délavé fonctionne toujours dans une tenue avec des pièces military. Du camo, des GAT, une trucker jacket et hop. La même chose dans l’esprit workwear : des grosses matières avec du relief comme du velours côtelé et un gilet avec des poches partout.
Levi’s 501 dans un style ivy
Autre terrain de prédilection du 501 : les blazers, les mocassins et les col v. Tu peux compter sur les japonais pour l’inspiration, ou styledepapa… au choix. Dans ce registre, si c’est ce que tu aimes, je te conseille de ne pas choisir un 501 trop ample.
Levi’s 501 dans un style street
Si tu décides au contraire de le prendre bien size-up et de le porter sur les hanches, tu peux très facilement l’intégrer dans une vibe plus street. Ici Jordan porte un manteau Coltesse et un sweat qui ont des beaux volumes. La ligne de jambe, légèrement tapered, permet de bien équilibrer la silhouette.
Pour plus d’inspiration dans ce registre, tu peux aller regarder ce qui se fait sur Youtube. Je pense par exemple à la vidéo de Daniel Simmons, mais tu en trouveras plein d’autres !
Levi’s 501 et styles vintage (rockabilly, western, années 90…)
C’est le moment de sortir le 501 blanc, la western shirt en suede ou la trucker à franges. Si tu assumes le coté très rétro (et peut être un peu cosplay), ça peut être cool dans le genre.
Dans un délire plus preppy à la Ralph Lauren, tu peux regarder ce que fait Kevis Manzi sur son instagram. Lucallacio est un bon compte à suivre également si tu veux voir des 501 portés dans un esprit vintage.
Le mot de la fin
Au-delà du mythe et du discours marketing, on ne peut que constater que le 501 a perdu un peu de sa superbe au cours des années (comprendre celui vendu et produit par Levi’s depuis 150 ans). Son rayonnement dans la mode masculine (et féminine) reste pourtant indiscutable. Les acteurs du denim haut de gamme, notamment japonais, continuent de faire vivre le jeans iconique sous de nombreuses formes. De son coté, Levi’s tente tant bien que mal de satisfaire à la fois une clientèle qui achète en majorité des jeans slim, strech et délavés, et en même temps une niche de puristes qui tient beaucoup à l’expérience du denim brut et des coupes historiques. La nouvelle génération se tourne quant à elle vers la seconde-main et le charme du 501 vintage, une thématique qu’on pourra aborder plus en profondeur à l’occasion d’un deuxième dossier.
Voilà le Levi’s 501 dans les grandes lignes ! Cet article à une vocation assez généraliste, mais j’espère en tout cas que tu auras quand même appris quelques trucs aujourd’hui. En ce qui concerne toute la partie historique, tu peux retrouver mes sources principales juste en dessous. Un bon point de départ pour aller plus loin de ton coté.