Chaque Top 10 est l’occasion de retrouver une sélection de pièces conseillées par la communauté Borasification (et un peu la rédaction). Cette liste est non exhaustive et constitue une série de coups de cœur qui t’aiguilleront, pour toi aussi trouver les vêtements et chaussures qui te feront vibrer.
« J’ai conscience que tout le monde ne pourra pas assumer les chaussures sélectionnées ici pour aller au bureau ». Notre sélection consacrée aux work boots (et autres bottines que nous pourrions qualifier d’ « utilitaires »), publiée au mois de février de l’année dernière, se concluait avec cette remarque annonciatrice de l’écriture d’un article complémentaire. Voilà chose faite ! J’ai réuni dans cette nouvelle sélection des paires de boots qui ne s’embêtent pas avec les normes ISO, les cuirs increvables, l’imperméabilité et les ressemelages à vie.
Une dizaine de paires de boots qui n’ont rien à faire sur un chantier
Il faut dire que l’homme (ou modeux) moyen n’a pas vraiment besoin de porter des tanks à ses pieds pour obtenir satisfaction d’une paire de bottines. Prendre le métro, courir pour ne pas rater le bus relai, marcher quinze minutes sur du bitume en évitant les flaques… Se passer d’un steel toe, d’un cousu norvégien ou d’une membrane technique est envisageable, en dépit des arguments prétendument rationnels généralement inséparables des achats masculins. L’absence de véritables contraintes nous laissant ainsi tout le loisir de nous concentrer sur le principal : de belles chaussures (bien faites, dans la mesure du possible) dont souvent dépend la réussite de ta tenue.
1. L’Alden « Indy boot » et ses alternatives
Débutons comme toujours par des modèles passe-partout, avant de terminer avec des choses plus clivantes, avec la dernière paire citée dans la fameuse sélection work boots : la bottine culte d’Alden, qui méritait évidemment une nouvelle fois de figurer ici. Ai-je vraiment besoin de te la vendre ? L’Indy boot est probablement la paire la plus polyvalente de toute cette liste. Elle fonctionne avec l’ensemble des fringues classiques du menswear, tant que ton style reste à peu près dans les clous.
Si ton budget est un peu trop léger tu pourras retrouver le même genre de forme chez Malfroid (modèle « Defender ») et Max Sauveur (« Springsteen »).
2. L’incontournable derby Golf Weston. En version bottine
Nous n’avons étonnamment pas encore abordé le cas de la derby dans nos sélections. Il faudra remédier à cela. En attendant, je triche un peu en te recommandant la version mi-haute du classique modèle « Golf » de chez J-M Weston. C’est un peu le pendant plus sérieux de l’Indy boot, une paire probablement mieux adaptée à un style habillé, à des matières précieuses. À la japonaise avec un pantalon à pinces amples, une chemise oversize. Ou dans un registre plus classique, avec des coupes qui suivent davantage les lignes du corps. Une valeur sûre.
3. Tout fonctionne avec des Desert boots Drake’s
En parlant de valeur sûre, parlons un instant de Drake’s. La marque reine du soft-tailoring britannique ne s’illustrant pas seulement dans sa maitrise du costume casual, des polos de rugby, des polaires et du port de foulards. La sélection footwear n’est en effet pas en reste : mocassins penny loafers, chaussures « bateau », sneakers en toile japonaises ainsi que des paire de bottines particulièrement utiles à posséder dans son vestiaire : les desert boots. Du veau velours monté sur une semelle crêpe et des coloris qui vont avec tout. Ou presque. Pour la team wallabees, cela se passe chez Aimé Leon Dore.
Petite précision : même si ces paires ressemblent à ce qui se fait chez Astorflex en plus cher, je ne te conseille pas forcément l’économie. Les formes ne sont pas les mêmes, bien moins pataudes chez Drake’s.
4. Chukka boots Paraboot x Arpenteur, faire confiance au flair lyonnais
Ce n’est pas un secret, nous aimons beaucoup les chaussures pensées par l’équipe de la marque lyonnaise Arpenteur en collaboration avec Paraboot (et récemment Moonstar, à l’occasion de la collection hiver 2023). Notamment les reinterprétations du modèle « Chambord », « Cambriole » et « Mirage », qui continuent d’éveiller en moi une certaine amertume. Mais peut-être auras-tu la chance de pouvoir porter ces formes sans souffrir. Dans ce cas, je te conseille la bottine « Chukka ». À porter avec un pantalon large et un peu de stacking.
5. (Inspiration) cowboy boots
Arriver à la cinquième marque, ou catégorie, dans nos sélections n’est jamais anodin. C’est ici que s’opère un basculement. Ceux qui étaient à la recherche de bottines faciles à porter, qui ne s’éloignent pas trop des sentiers battus, devraient avoir trouvé leur bonheur. Il faut maintenant contenter tous les autres. Même les fans de santiags, ou cowboy boots… El Paso Booty à Paris est l’adresse à connaitre. C’est tout ce que je dirais à ce sujet, ne voulant pas cautionner davantage. Mais je n’ai cependant rien contre une petite inspiration western. Toga Virilis et La Botte Gardianne (modèle « Clint ») sont deux marques qui font des paires cool pour les porteurs de bijoux amérindiens, de chemises en denim « sawtooth » et de ceintures ostentatoires.
6. Our Legacy et Studio Nicholson : pour un retour des boots à bout carré
Il ne faut pas grand chose pour faire passer une paire de boots basique dans un registre modeux. Le choix d’une toebox plus carrée qu’arrondie est déjà visuellement très fort. Si la tendance risque de s’essouffler à court ou moyen terme, je trouve personnellement que l’omniprésence des « Camion Boots » Our Legacy sur les réseaux accompagne à merveille l’élargissement (et l’allongement) des coupes de pantalons.
Ça ne marche pas avec tout, malgré ce qu’on peut entendre ici ou là, mais c’est parfait si tu veux faire du simple avec du caractère. Tu peux également faire un tour chez Studio Nicholson et Lemaire, si c’est ton truc.
7. L’entre-deux avec la collaboration James Coward x Tricker’s
Et si ça ne l’est pas tout, ce n’est pas très grave ! Car j’ai peut-être ce qu’il te faut en stock, toujours dans le même esprit. La petite marque canadienne (et prometteuse) James Coward a récemment collaboré avec le chausseur anglais historique Tricker’s. Le résultat est une paire de zip boots tout en rondeur, rappelant la chelsea boot (un type de bottine que tu ne trouveras pas dans cette sélection. Car, il faut le dire franchement, c’est un peu moche). C’est tout de suite beaucoup plus classique et simple à porter. Et futureproof, à mon humble avis.
Voir également : le très réussi modèle « Square Toe Side zip boot » par 3sixteen, un coup de coeur récent. Et sold out, naturellement. À toucher avec les yeux sur le site officiel de la marque.
8. Adieu x Undercover : des combat boots de modeux
Les combat boots sont, étonnamment, des modèles d’abord pensés pour les soldats. C’est d’ailleurs la forme de boots la plus ancienne, si l’on considère la bottine qui équipait les légions romaines (caligae, qui ressemble en réalité plus à une paire de sandales Geox qu’autre chose) comme un lointain ancêtre de la rangers française contemporaine. Dr. Martens est la référence en la matière, je ne t’apprends probablement rien. J’ai plus de chance de t’informer quant à l’existence d’un modèle Adieu, marque française qui subvertit les classiques, en collaboration avec Undercover, label streetwear de Jun Takahasi. Celles-ci sont imposantes, brillantes et dotées d’un zip arrière bien senti.
9. De la boots taillée pour du style dark chez Guidi
Car les zips, c’est une histoire très sérieuse. Pour Guidi, par exemple. Une marque-atelier singulière qui avait eu le droit à son passage dans la Revue de mode et que je résumerais avec ces quelques mots : pas de compromis. Ici on ne choisit pas entre la qualité et le propos créatif. Entre le confort et le style. Si bien des marques de designers privilégient un propos ou un concept esthétique à un rapport qualité-prix (et tant mieux), Guidi parvient à faire du très beau, du très bien et du très pointu à la fois. On dit merci aux dix millionnaires chinois qui font vivre la marque et on profite de ces bottines bien cool.
En alternative, je pense à Marsell. Et si tu aimes particulièrement les zips qui ne servent pas seulement à mettre tes chaussures plus facilement, il y a le modèle « Magne » chez The last conspiracy .
10. Assumer la toebox « tabi »
C’est presque pour la blague que je termine ainsi, tant les chaussures « Tabi » Margiela sont devenues mainstream. Un truc de gamin riche (ou débrouillard) qui flex sur insta ou TikTok. De meuf mannequin qui pourrait porter un sac poubelle avec des moon boots au réveil. Et qui donnerait presque l’impression que ces paires sont faciles à intégrer à tes tenues. C’est peut-être vrai s’agissant des sneakers (Converse-like, collab’ très cool avec Reebok…), mais certainement moins pour les bottines. D’abord, il te faut les bonnes chaussettes. Pas chères chez Muji, si les quatre-vingt euros demandés chez Margiela te découragent. Ensuite, il faut assumer. À fond. Et pas porter ça comme un hypebeast qui pense que sa paire de chaussure trop chère se suffit à elle-même. Comme pour les modèles plats de chez Lemaire, j’aime bien le rendu avec un leg opening un peu balèze et du stacking. À chopper chez SSense.
Un peu de lecture pour approfondir
Je te laisse avec une sélection de sélections, histoire de bien finir l’hiver (il fait déjà trop chaud à mon goût). Et quelques articles culture sape, si tu as un peu de temps devant toi. À la prochaine.