Avec Jordan, on fait une veille active sur tout ce qui est collaboration et sortie. Pourtant, on en rate et c’est au détour d’une visite chez The Next Door que j’ai découvert le travail de Paraboot et Walk in Paris. Comme dans un bon scénario hollywoodien, c’était le jour précis du lancement de la collab’. L’équipe avait monté un corner de toute beauté. La Yosemite était à l’honneur, dans un décor rétro où un vert sapin soyeux prédominait. J’ai feuilleté le fascicule qui retranscrivait le process créatif et me suis retrouvé happé. Une demie heure plus tard je repartais avec la paire.
Ça valait bien un zoom, la paire est folle.
Les marques françaises Paraboot et Walk in Paris revisitent la Yosemite
Quelques mots sur Paraboot et Walk in Paris
On ne présente plus Paraboot, chausseur français qui traverse les époques avec notamment la Michael (qui est surement la paire la plus vue sur ce site, après la Wallabee). L’entreprise, qui a vraiment explosé il y a bientôt un siècle avec l’utilisation du caoutchouc pour ses semelles, est passée par une phase difficile. Divinisée au Japon depuis des années, ce n’est que récemment qu’elle est revenue sur le devant de la scène en France.
Si nous la poussons depuis le début du média, c’est une (belle surprise) d’en voir toujours plus dans les rues de Paris et sur Instagram.
Paradoxe amusant quand on sait que Julien, le fils du fondateur Rémy Richard, a fait le choix de se concentrer sur une cible plus rurale, rustique et de métiers manuels dans les années post-guerre.
En effet, Paraboot est aujourd’hui plébiscitée par une clientèle plus jeune et mode.
Et c’est d’ailleurs ce qui va la conduire sur les lookbook d’une autre marque française.
Mais elle beaucoup plus jeune puisque Walk in Paris voit le jour en 2013 dans le 18 à Paris.
Les fondateurs Gary et Léo sont deux potes qui baignent dans la street culture parisienne et dont le coup de foudre amical repose en partie sur leurs styles respectifs.
En quelques années, la marque se retrouve sur les épaules d’artistes en vogue comme Roméo Elvis ou Christine & the Queens (Léo a été danseur de sa troupe), mais aussi des mecs comme Sopico ou Skepta (oui oui, l’anecdote vaut le coup).
Une direction artistique toujours bien léchée, c’est d’ailleurs ce qui m’a saisi sur cette collaboration.
Au final, c’est chouette de voir une marque comme Paraboot aller vers un jeune label qui aime et pousse ses produits depuis des années.
La chaussure de montagne Yosemite relookée
Si l’on pouvait logiquement s’attendre à un relooking de la Michael, les compères du projet m’ont surpris.
En effet, travailler sur un modèle « peu connu » du grand public, c’était un beau pari.
Et au fond, ça n’est pas étonnant avec le label parisien.
Ils sont partis sur les Yosemite.
Une paire de boots de montagne que l’on retrouve dans la collection actuelle.
À l’instar de ce que peut proposer Walk avec des joggings, l’équipe créa est allée chercher des couleurs d’une autre époque. Une vibe vintage sans le coté vieillot.
Et c’est comme ça que l’on se retrouve avec une Yosemite verte sapin profond façon velours (un cuir retourné brossé) et des lacets jaunes bien pétants.
Le reste de la paire est noir, la semelle commando comme les bandes de caoutchouc, héritage de son usage montagnard.
L’ADN de Walk in Paris transpire de cette paire et c’est ce qui m’a fait passer à l’acte d’achat.
Au-delà de la réussite esthétique.
Je ne le ressens pas comme une énième collaboration opportuniste où l’on change 2 couleurs et on crie au génie.
Nan, le temps de cette sortie, tout un univers a été développé.
Le book qui l’accompagne le retranscrit bien, l’édito sur leur site aussi.
Et c’est aussi ce que j’attends. Un projet qui a une âme et une équipe qui a taffé son sujet.
Bravo.
(sans oublier l’équipe de The Next Door, le pop-up était réussi)
Paire disponible sur le site de Paraboot et de Walk in Paris
Stylisme autour de 2 pièces héritage de montagne (hasard total)
Je vais être sincère, sur le papier, les couleurs peuvent « faire peur » et pourtant, je ne porte plus que cette paire. Les Yosemite sont de véritables chaussons pour moi. J’ai choisi ma pointure comme je le fais avec les Michael et chaussures de marche, avec un peu d’aisance. Si je devais répondre pour le sizing, je dirais qu’elle taillent un peu grand, comme les Michael.
Le manteau Loden revisité military hawaïen
En réalité, je ne me suis pas fait violence sur cette composition, j’ai porté mes pièces préférées du moment dans mes dernières acquisitions.
Le hasard a voulu que le Bal coat d’Engineered Garments aie un faux-air des manteaux Loden, ces gros pardessus de montagne en laine épaisse au col éponyme. Je n’avais même pas fait gaffe avant de me poser pour rédiger cette partie.
Comme quoi, le feeling repose parfois sur des choses inconscientes.
Plutôt loose avec des manches très courtes, il a cette vibe des manteaux de friperie du genre, sans l’épaule raglan qui gondole.
Je retrouve la dégaine nonchalante et un peu maladroite qui me parle.
Le sweat bien oversized dessous pour donner un effet manchons de laine bienvenu.
Et petit truc, la doublure un peu flashy permet d’éviter l’impression de rappel grossier bonnet / boots comme seule touche de couleur.
La chaussure de randonnée devient mode
Et forcément, les bêtes aux pieds.
La forme du modèle Yosemite est une pure réussite.
Nous ne sommes pas sur une paire de trek massive et lourde à la Danner mais bien une paire légère, plus racée dans les lignes.
Conséquence?
Et bien même en les prenant un peu grandes avec mon 43 fillette sur des jeans coupe tapered, je ne me retrouve pas avec 2 parpaings.
Et ça c’est chouette.
De plus, le laçage typique, qui courre bas sur le coup de pied, amène un confort dans l’ajustement du chaussant.
Après le coloris fait le reste du taf.
Ici avec un jean bleach, c’est parfait.
Suivre la suite de Walk in Paris
L’origine des collaborations à la toute base, ce n’était pas seulement une opération commerciale.
À l’image du featuring dans le rap, c’était aussi l’occasion de se faire connaître.
Ou du moins de rappeler que l’on était là.
Alors sur les remix, les mecs kickaient pour être les meilleurs possibles.
J’ai ce ressenti sur le job créa de Walk et je vais suivre de plus près leur aventure.
D’autant plus que dans une interview il y a quelques années, Léo et Gary, parlaient de leur attrait pour le « trop grand ».
Tiens, ça me rappelle la philosophie maison du size-up non ?
+++
Retrouve plus de photos de ce look dans le cahier de style dédié ici.
