Après un dernier épisode consacré à la marque américaine outdoor Eddie Bauer, on continue sur notre thématique grand air et grands espaces, en partant cette fois-ci du côté de l’Australie pour discuter du dernier pick en date, une surchemise en flanelle de la marque Billabong.
Au programme pour cette 11ème pépite de friperie: du volume, de la décontraction, et du surf.
Et avant de rentrer dans le vif du sujet, prenons quelques instants pour revenir sur une marque oubliée de notre adolescence.
Billabong – Life’s better in boardshorts
Aux origines, le surf
L’histoire de Billabong débute sur la Gold Coast australienne avec Gordon Merchant et sa compagne Rena.
Loin d’être un simple passionné, Gordon vit littéralement pour le surf. Sa marque va naitre de sa volonté de créer des équipements performants et durables, après avoir commencé par travailler pendant plusieurs années sur le design de ses planches (et créé, entre autres, la première sangle de cheville que nos amis amateurs de glisse connaissent bien).
À partir de 1973, le couple confectionne à la main des shorts de bain pour surfeurs qui doivent leur résistance au triple stitching utilisé pour le montage.
Le succès est immédiat, et la marque se développe rapidement en Australie.
Dès les années 80, Billabong s’exporte un peu partout dans le monde et devient un incontournable du secteur. Elle sponsorise des surfeurs majeurs tels que Wayne Bartholomew ou Joe Engle et assoit sa crédibilité. Au point de devenir la marque de référence dans les eaux australiennes.
Croissance et déclin
Ayant la chance de faire partie de cette génération bénie ayant grandi dans les années 90/00, Billabong m’évoque peut être encore davantage le skate que le surf. Et pour cause, difficile de s’imaginer prendre un rouleau quand tu grandis dans le fin fond de la banlieue parisienne.
D’autant plus qu’à cette époque, Billabong s’active (pour des raisons économiques) pour s’affranchir des limites du surf et s’étendre à la fois aux mondes du snow et du skate. Elle rachètera par exemple la marque Element en 2001.
L’état de grâce s’arrête malheureusement quelques années plus tard. L’essor de la fast fashion et l’abandon des vêtements techniques vont largement contribuer à faire baisser le volume de ventes. Billabong accuse des pertes de plusieurs dizaines de millions de dollars dans les années 2010, et finit par être rachetée par un autre géant du secteur, le groupe Boardriders, qui détient notamment Quicksilver.
Surchemise en flanelle Billabong dénichée en friperie
J’avais quelque part en tête l’idée de me trouver une chemise d’inspiration navajo. Je voulais des motifs, de la couleur, et de la longueur. Quelque chose qui soit à la fois visuel et confortable.
C’est donc en friperie (en voilà une surprise), que j’ai trouvé complètement par hasard l’élue de mon coeur. Motifs, couleur, et longueur, c’était un sans faute!
Le tout pour 15€. En revanche pour l’inspi navajo on repassera.
En découvrant l’étiquette, je reprends de plein fouet le PTSD de l’adolescence. Et je me dis que je viens probablement de mettre la main sur la seule et unique pièce de la marque qui pouvait me plaire.
Blague à part, cela montre une fois de plus que l’éventail des possibles est souvent bien plus large qu’on ne le pense en seconde main.
Les 501 et les chemises western, c’est bien, mais il y a énormément d’autres choses à se mettre sous la dent, notamment chez les vieux labels moins « désirables ».
Côté design, nous sommes en présence de ce qui m’a tout l’air d’être une flanelle de coton. Le doute subsiste malgré tout du fait de ce rendu façon « bouloches ».
Pour autant, l’état général est excellent, et ce pour deux raisons. Le coton épais qui tient bien la route, et les couleurs passées qui ne semblent pas avoir été dégradées par les lavages.
Et ces couleurs vont vraiment permettre de s’amuser.
Jeu de couleurs et matières avec cette surchemise Billabong
Disclaimer: le mois de février s’achève, et nous avons enfin vécu quelques journées de vrai froid.
Cette tenue a été shootée il y a près d’un mois, lors d’une journée relativement douce. Pas de risque inconsidéré avec 15°C affichés sur le thermomètre, j’ai simplement pu anticiper l’arrivée du printemps.
Comme tu as pu le voir, ce sont les motifs et les couleurs de cette chemise qui la rendent si singulière.
Et lorsque tu as une pièce dans ce genre sur le dos, tu as deux possibilités.
Soit partir sur des pièces assez « neutres » autour. En la portant par exemple avec un tee écru et un jean (ce qui devrait être l’association idéale d’ici quelques semaines).
Ou alors construire ta tenue en jouant sur les éléments forts, ici les couleurs. Ce que j’ai fait.
Je n’ai choisi que des pièces dont les teintes se retrouvent sur la surchemise. Du beige au vert, en passant par le bordeaux. Elles sont simplement plus soutenues, pour trancher un peu.
Et je suis parti du vert émeraude, la couleur dominante.
Coup de bol, j’ai choppé un hoodie de cette couleur en seconde main sur vinted quelques semaines plus tôt. Double coup de bol, sa texture spongieuse est proche de l’effet flanelle boulochée de la chemise.
Sur les cannes, le pantalon en velours côtelé est dans une couleur sable qui fait écho aux teintes de beige de la chemise. En XL, le volume du bas aide à équilibrer l’ensemble, pour créer une silhouette décontractée, sans être trop informe.
Et cerise sur le gâteau qu’on est en train de pâtisser, cette casquette Noah dans un bordeaux lavé qui répond aux discret liseré de la même couleur sur la chemise.
Du coup, malgré cette avalanche de couleurs, une vraie cohérence se dégage de la tenue, et j’aime à penser que je ne ressemble pas à un vulgaire sapin de Noël.
Et si la vie est effectivement plus belle en short de bain…
…Elle peut aussi être tout aussi agréable à la mi saison avec la bonne chemise oversize.
Et ça tombe bien, on a pas mal de matière sur le sujet.
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