Courant juillet, je consultais mes mails, et comme toujours, je virais tous les spams et demandes de partenariat farfelues à la corbeille. Quand on emprunte la voie sur laquelle est le blog Borasification, il y a (trop?) peu de sollicitations motivantes. Pourtant, ce jour-là, je vois dans l’objet « Bleu de Chauffe » et là, je me frotte les yeux. « Tiens, une newsletter, je ne suis pas inscrit, curieux, que fait le RGPD ». J’ouvre et là, petit kiffe ! C’est leur agence RP qui me présente en avant-première un produit qui sort dans quelques semaines. Il m’est proposé de le recevoir pour participer au lancement sur leur Instagram. La marque, je la connais bien. Bleu de Chauffe fait partie de ces marques made in France qui puisent dans le registre workwear / héritage. Eux, leur spécialité, c’est le cuir et les sacs, ça, on en parle plus tard.
Tu l’as lu dans le titre, il s’agit de la musette du pêcheur. La pièce est franchement visuelle et connaissant les standards de qualité de la maison, j’ai dit « GO » sans y réfléchir. Être sollicité par une marque dont j’apprécie le travail, c’est galvanisant. Je n’avais que quelques photos à fournir pour accompagner le lancement sur leur Instagram mais comme j’ai kiffé, pourquoi ne pas en faire un édito sur le blog !?
Cette collaboration (non payée) était l’occasion de faire un stylisme sympa, c’est parti !
Musette du pêcheur Bleu de Chauffe – un sac héritage pour le quotidien
Je ne me lance pas dans un dossier sur Bleu de Chauffe, c’est un article sur la mise en style d’une pièce. Cependant, autant prendre le temps de retracer dans les grandes lignes le parcours de Bleu de Chauffe dans le monde du style workwear heritage.
Et bien sûr, parler un peu de cette musette du pêcheur !
Bleu de Chauffe, une marque française workwear de sac Made in France
Cela fait beaucoup de mots clés qui résonnent fort marketing du superlatif actuel non ?
Et pourtant, Bleu de Chauffe commençait à faire parler d’elle y a 10 ans déjà quand je portais encore du Rick Owens ! Nous ne sommes donc pas face à une énième boîte montée par des entrepreneurs qui n’ont de passion pour le produit que le fric qu’il leur rapportera.
Non la marque de maroquinerie français est bien installée depuis 2009 et a construit son ADN workwear avant que cela ne soit la grande tendance et qu’un argument de vente.
Je n’ai pas eu l’occasion de rencontrer ou m’entretenir avec les deux fondateurs, Alexandre et Thierry. Comme toi peut-être avant, j’ai lu ici et là des interviews sur leur parcours. Si en 2009, le pari pouvait paraître osé, aujourd’hui cela peut paraître « évident ». Lancer une marque de maroquinerie inspirée par les sacs de métiers de l’artisanat, l’idée de génie !
De plus, leur vision me parle : le souhait de produire des pièces d’excellente qualité, en France. Et derrière, ce n’était pas qu’une couche marketing comme aujourd’hui pour le moindre truc qui sort. Alexandre, c’est 10 années au produit dans des maisons de luxe, son compère au marketing quant à lui.
Forcément, tu vas avoir un impact direct sur le produit et c’est, je pense, la raison pour laquelle aujourd’hui, Bleu de Chauffe a acquis une réputation solide et traverse les années.
La musette du pêcheur, la besace du pêcheur à la mouche revisitée
Pour la collection FW qui arrive, Bleu de Chauffe s’est donc attaqué à une nouvelle besace héritage : la musette du pêcheur.
Pas n’importe laquelle, celle de la pêche à la mouche.
J’ai beau ne pas aimer cette pratique (je ne t’embêterai pas avec ma sensibilité à la souffrance animale), les photos du dossier de presse font franchement envie.
Une rivière de montagne, des arbres et un homme seul. J’aimerais y être avec un bouquin ou un appareil photo #LPO !
Au final, on a un sac qui un trait d’union réussi entre design d’antan et réalité d’aujourd’hui. La besace permet d’y caler mon Macbook, le chargeur, des livres, mon cahier d’inspiration Borali, une gourde (stop aux bouteilles plastiques) et d’autres conneries. De plus, pour le matos photo, c’est pratique aussi (bon je n’ai pas d’objectif hors de prix non plus).
Aussi, comme abordé un peu plus haut, Bleu de Chauffe n’arrête pas son exigence à la qualité du design. Sans vouloir me faire le relais de leur communication, cette besace est un bel exemple des valeurs et exigences de la marque :
- fabrication française : la marque a son propre atelier dans l’Aveyron à Saint-Georges de Luzençon.
- durabilité : il n’y a pas que le design de workwear et le produit est conçu avec les « contraintes » d’une pièce de travail.
- agriculture biologique : la culture du coton n’est pas bonne quoiqu’il arrive mais au moins ici, c’est certifié naturel sans pesticide, engrais ou OGM. De plus, ils ont le certificat GOTS et la toile est imperméabilisée à partir d’un procédé d’enduction végétale.
- tannage végétale : ils utilisent des tannins végétaux pour le cuir, mieux pour notre planète et les allergies.
- production responsable : ça c’est un point qi me plait chez BDC : le travail à la chaîne n’existe pas chez eux. Pour avoir bossé à l’usine dans mes jeunes années, c’est un cauchemar et l’artisanat quand il est industrialisé … bah ça n’en est plus en vrai ! Ici, chaque sac est fait de A à Z par la même personne qui le date et signe. Le genre de chose à avoir en tête aussi quand on regarde les prix.
Ce qui est marrant, c’est qu’en lisant de vieux articles sur la marque, cette vision est dans l’ADN de la marque depuis le premier jour. Point d’opportunisme !
Voilà pourquoi j’ai accepté cette musette et de participer à leur campagne Instagram pour ce lancement.
Au point d’en faire un article haha !
Stylisme autours de la musette du pêcheur de Bleu de Chauffe
Nous étions en plein été quand j’ai commencé à plancher sur le stylisme. Sans avoir de méthode / routine particulière, j’ai tendance à partir sur les premières idées que m’inspirent une pièce. J’étais à la campagne dans le Perche quand j’ai du choisir la couleur du sac. Choix cornélien car plusieurs me bottaient. J’ai directement eu en tête une tenue que j’avais composée pour le blog il y a des années sans vouloir pour autant repartir sur un sac olive.
Trop Facile !
Alors j’ai sondé les copains et … L’olive l’emportait avec le jaune ocre. TriplePape m’a dit de me faire violence et je suis parti sur cette couleur moins habituelle pour moi.
Franchement, la musette en jetait vraiment dans ce coloris et un édito mode, ça doit « claquer ».
Place au JPEG !
Une tenue avec un bob en clin d’œil à la pêche !
Je le disais plus haut, cette tenue est une version 2.0 de l’article sorti en 2015.
Décryptage de la tenue
J’ai gardé la base d’origine : un short olive avec un bob en chambray et une veste de travail légère en chambray.
2020 oblige, j’ai un collier Borali autour du cou pour accessoiriser le haut. En effet, il ajoute une petit touche plus sombre mais dans les tons du haut. J’ai remplacé le marcel par un tee-shirt blanc en lin plutôt large. C’est l‘une des associations de couleurs les plus percutantes quand tu veux tâter du style workwear / héritage.
Un layering de blanc et de chambray en indigo clair et une touche de vert olive => WIN !
D’ailleurs, j’ai gardé le même esprit que l’originale, avec plus de volume sur le short. Acheté à mon pote Colin, ce Monitaly à pinces et cordelette de serrage est fait pour être porté taille haute.
Je l’ai donc porté sur les hanches et retroussé pour en faire une sorte de baggy shorts habillé.
De plus, la cordelette est bien longue et souple, on peut la faire pendouiller facilement. Et c’est un détail tout bête qui me plait bien.
(pas d’arrière pensée, je te vois venir !)
Enfin, comme j’en parle depuis quelques temps, la pièce s’apprécie en 3D puisque son volume apporte une dimension à la silhouette sous différents angles. D’autant plus en mouvement.
Je n’ai pas fait de close-up sur le bob, ce qui est dommage car je l’ai vendu depuis et c’est une super pièce de près. Le patchwork de chambray était idéal pour la tenue. En plus, ça permet de garder un petit coté pêcheur dans l’esprit de la musette … sans faire premier degré.
(je pars dès aujourd’hui à la recherche d’un nouveau bucket hat Engineered Garments, les seuls où je peux caler mes cheveux !)
Avant te laisser avec le reste de l’édito de cette tenue, un mot sur les chaussures que l’on ne voit pas en détail. Ce sont les Visvim Voyager Moc que j’avais déjà présentées ici. Une paire qui, en mettant de coté le prix et le « surfait » d’un article mode, respire la nature et ce coté baroudeur chill. Là aussi, n’étant pas l’objet de l’édito, point de close-up.
Suite de l’édito
Une tenue avec gilet mais de chasse !
Cette deuxième tenue est un « bonus ». Je ne sais pas si c’est un défaut ou une qualité, mais lorsque je planche sur des éditos pour des marques ou magasins, je déborde toujours.
Décryptage de la tenue
Celle-ci m’est venue lorsque j’étais en Lorraine, Metz plus précisément pour travailler sur un shooting pour le shop MonsieurCam de mon pote Julien et la marque Arashi Denim. En collaboration avec Nikko, on a passé le weekend à composer des tenues et les prendre en photo. C’est là que j’ai pu récupérer ce gilet sur lequel je bavais depuis depuis l’article sur Arashi, mais aussi ces Yuketen (merci Nikko).
Le camo frogskin est un motif qui dégage un truc quand même, il fait la tenue à lui tout seul. Je n’avais pas le sac sous la main quand je l’ai passé pour la première fois mais ça se sentait que les deux ensembles, c’est un combo gagnant.
Nul besoin d’en faire des tonnes autour de ce duo, j’ai pris un jean bien patiné, un A.P.C pour son délavage jauni et un tee sable comme les Ring Moc Yuketen.
Le tout ample parce qu’il fait chaud (et que j’aime les coupes larges).
J’en profite, la mise en scène peut faire un peu cliché mais je viens ici depuis que je suis gamin. J’aimais y lire mes mangas à l’ombre après une après-midi à jouer au basket ou rider mon BMX.
Et puis, si j’aime le vestiaire réinterprété d’univers comme la chasse ou la pêche, je ne cautionne pas les activités qui amènent la souffrance ou la barbarie animale. Compliqué de la jouer pêcheur à la mouche, même le temps d’une photo !
Ah et est en vrai, l’étang est interdit à la pêche, véridique haha !
Suite de l’édito pour Bleu de chauffe et sa musette du pêcheur
Un édito qui donne des idées pour voir le blog durer
Tu vois, c’est ce genre de collaboration qui me fait penser qu’un jour peut-être, je trouvais le moyen de gagner ma vie avec le boulot fait ici depuis des années. Évoqué il y a quelques mois, vivre du blog est un objectif assumé. Cet édito aurait pu être rémunéré et ça n’aurait en rien terni mon approche ni le stylisme.
Bleu de Chauffe m’inspire d’ailleurs beaucoup pour Borali. ils ont su évoluer sans trahir la fiche de route d’origine.
Pour finir, les infos plus terre à terre pour cette musette du pêcheur :
- disponible en 5 coloris : ocre jaune / bleu marine / lichen (olive) / rouge cardinal / blanc céruse
- made in France
- prix : 240e
- lien du shop
- compte instagram
Allé, je retourne finir mon tome de Gunnm sous un arbre !
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