Je commence cet article sans trop savoir où je vais aller. Avant tout, je ta rassure (ou déçois) mais il ne s’agit pas de changer mon fusil d’épaule. Porter des jeans size-up sur les hanches, ça restera ma silhouette de cœur jusqu’à la fin. Néanmoins, tu commences à te rendre compte, j’aime les exercices de style. Quand on est passionné de stylisme comme je le suis, il faut savoir jongler avec les coupes et silhouettes. J’ai donc profité d’un achat raté, ce jean Yaeca tapered, pour te faire une proposition de tenues automnales avec comme dénominateur commun : porter un jean taille haute comme il faut. Aujourd’hui, je ne détourne pas l’esprit de la coupe et joue le jeu.
Enfin, je parle de taille haute mais pour reprendre l’excellent guide de Matthieu, c’est un jean à la taille naturelle. Je t’invite à le relire. Je vais parler de taille haute durant l’article car l’expression bien que biaisée, est comprise par le plus grand nombre.
Place au style !
Jouer avec les clichés, la bienséance et le bon goût
Je t’ai annoncé que j’allais proposer des idées autour du pantalon taille haute mais pas que cela serait consensuel. Franchement, te proposer un 501 vintage remonte-paquet, un polo de rugy et des Converse, autant le laisser à des copains qui le font très bien. J’avais envie de garder mon approche du style street heritage et d’en adapter la silhouette.
Porter le controversé combo claquettes / chaussettes : « oui mais ce sont des Birkenstock »
Que l’on soit très clair, si j’avais encore cette approche streetwear très sneakers game, je n’aurais eu aucun problème à porter une paire de claquette Nike avec des chaussettes blanches.
(de la même marque. Ça c’est très important, y a des codes de bafoués haha)
La vie n’est pas un défilé et on ne devrait avoir que faire du regard de l’autre. Tu sors de chez toi ou de la salle de sport et tu veux être chill, t’as le droit.
Si je porte des Birkenstock ici, ce n’est pas pour venir redéfinir les postulats de l’élégance masculine. Entre-nous, ce terme est déjà biaisé de base (évoqué ici). En effet, je ne m’estime pas manquer d’élégance ou d’allure quand je me promène dans mon jardin ou que je vais faire le marché chaussé de la sorte.
Déjà, l’objet est beau en soit. Les formes sont harmonieuses, le cuir suédé a une belle main et le coloris marron fauve est fort visuellement. Les doubles boucles seraient presque un subtil pied de nez aux souliers du même nom. Les chaussettes sont épaisses, un mélange de vert olive tricoté avec goût. L’ensemble est cohérent avec le reste tenue.
Pour flâner après une journée à porter mes Coniston, elles sont idéales.
Alors oui, je vois déjà des regards narquois mais je me souviens que certaines hommes prônent de ne jamais porter un haut sans col ou encore de shorts, sans choquer personne.
S’ils kiffent tant mieux mais laissez-moi être confort sans être négligé pour autant.
Jean taille haute ok, mais du volume svp
Je vais passer rapidement sur le sujet car, comme tu l’as vu, nous allons voir une seconde tenue où il y a plus de photos.
En introduction, j’évoquais une erreur d’achat avec ce jean Yaeca. En train de finaliser le proto du jean Borali, je voulais quand même voir un peu ce qu’il se faisait ailleurs. Yaeca est un bonne marque japonaise de denim qui se place entre héritage et modernité. Sur le papier, tout me parle.
J’ai donc voulu tester leur coupe loose tapered.
Je ne te dis pas maintenant pourquoi c’est un achat raté. Enfin, pour ce que je lui avait prédestiné.
Le fait est qu’il est pour moi impossible de racheter un jean ou pantalon qui soit slim. Même les coupes carottes à la française, des semi-slim déguisés. Ce Yaeca a donc du volume et ce, même porté, sans être réellement size-up.
Avec cette ligne de jambe, nous sommes bien en présence d’une coupe tapered qui sent bon ce rapport des japonais à l’amplitude. Aucune échelle de valeur avec ce que l’on trouve dans nos contrées, simplement un kiff de se dire que le confort est un art ailleurs dans le monde.
Du coup, ce rendu m’a inspiré le haut, qui s’éloigne de mes gimmicks de style habituels.
Un layering inspiré des volumes du style sartorial
Tel un pensionnaire d’EHPAD, je vais te donner l’impression de me répéter mais le style sartorial m’inspire. Ce n’est pas demain que tu me verras en complet, je n’aime pas porter le costume mais il y a des choses à piquer à nos amis amateurs de tailoring.
Ici, ça n’est pas forcément flagrant.
Et pour être franc, la tenue m’est venue sans réfléchir.
En revanche, bien présomptueux est celui qui se dit n’être influencé par rien ni personne. Inconsciemment ou non, on imprime des choses. C’est pour ça qu’il faut consulter le plus de médias de mode possibles et différents. Du moins si l’on tient à se construire une solide culture style.
Dans notre cas, je pense que c’est de voir passer ces tenues en pantalon à la taille naturelle, voir haute, où les bustes sont vite minuscules et équilibrés avec une longue veste.
Sans parler de tremblement de terre, je peux souligner que je sors de ma zone de confort niveau layering. D’ordinaire j’ai tendance à beaucoup jouer sur les étages.
(sortie du contexte, cette phrase n’a aucun sens haha)
Autrement dit je vais jouer avec différents niveaux de longueur dans les superpositions. Ce n’est pas le cas ici où la surchemise militaire recouvre presque les fesses alors que le gilet lui, s’arrête à la ceinture.
Cet écart de longueur est je trouve typique d’une esthétique que je vois dans le soft tailoring par exemple.
Et ça fonctionne car le jean est bien haut mais avec une bonne fourche donc visuellement, le tout s’équilibre. En effet, la surchemise s’arrête au niveau de cette dernière. Tu peux faire un test chez toi, tu verras que c’est un bon moyen de vérifier si ta silhouette est ok niveau proportions.
Typiquement, avec un jean size-up sur les hanches, la fourche serait beaucoup plus bas. J’aurais du sortir le tee-shirt pour qu’il apporte un troisième niveau de longueur et contrebalance visuellement.
Au passage, je transgresse une des règles que l’on peut lire sur le layering : partir d’une couche inférieure la plus claire à plus foncée pour celle extérieure. Mon gilet en twill est dans une nuance de vert olive plus sombre que le HBT de cette surchemise Arashi Denim.
Que je te conseille vivement au passage, c’est une bombe (prise en 42 soit un M loose / L). Tu peux contacter Arashi sur Insta ou passer par le shop de MonsieurCam (il vient de le lancer, encore quelques détails à peaufiner mais Julien le gérant est super disponible).
Le jeu de couleur fonctionne à mon goût car l’on reste dans l’univers militaire.
Voilà pour cette première proposition de tenue avec un jean taille haute.
Un layering de pièces militaires aux proportions sarto et une association Birkenstock / chaussettes aux pieds.
Tu l’avais vue venir celle-là ?
Une tenue dans le style « soft tailoring » ?
Je ne suis jamais très à l’aise avec les catégories de style et les définitions. Ayant fait mes gammes de style sur les forums de mode, je n’ai jamais été très blog en réalité. Du coup, j’ai sauté l’étape des articles de définitions et blabla. Le vêtement est un truc visuel et je le vis comme cela. Je vois une pièce, des choses s’articulent dans mon esprit et un tenue en sort.
Rien de plus.
Porter la cravate en restant « cool »
Depuis la fin 2019, les cravates me chatouillent.
Pourtant, longtemps j’ai vu cet accessoire masculin comme une ‘forme de laisse pour pas être en chien » que subissaient « ces hommes en costumes cendrées ».
Aaaah la street culture et les amalgames d’un gamin du monde ouvrier.
Avec le temps, j’ai développé mon œil, appris de membres de forum comme Alex Ramius. Des designers comme Daiki Suzuki ou Cristiano de 1st Pat-RN ont fini de me convaincre.
Porter la cravate, je peux le faire sans trahir ce que j’aime.
Et pour ça, il me suffit de ne pas piocher dans les marques sartorial.
C’est tout con mais il faut aller chercher des pièces revisitées pour s’en émanciper. Je n’ai pas encore la solution sans cela.
Au diable donc le padding avec ces épaules qui créaient une fausse carrure, ce n’est pas moi.
Pas d’artifice, j’aime les vestes déstructurées, brutes avec les épaules qui tombent. Ou très peu marquées.
Cette Loiter jacket, tu l’as déjà vu dans ce look où je la portais vraiment dans une tenue street heritage plus que street sartorial comme j’aime à en rire. Elle a tout pour elle et sa ligne d’épaule tombante (drop shoulder) permet ce layering militaire.
Avec un beau blazer de tailleur, je n’aurais pas pu passer le Cantiere vest 1st Pat-RN. Un laine de blazer classique aurait été trop en décalage . De plus, les coupes auraient manqué de cohérence entre elles, le cintrage aurait fait tout gondoler.
C’est cette combinaison atypique qui me permet de porter cette cravate en toute quiétude. Je n’ai pas l’impression d’être tiré à quatre épingles.
Ma hantise dans le vêtement.
L’importance du jeu de couleurs
L’autre point que je trouve crucial dans cette tenue, ce sont le couleurs. Tout est articulé autour de cette veste à motif pied de poule, peu commun.
En effet, je me suis littéralement jeté dessus la saison dernière en lâchant un billet retail pour le complet pantalon + veste chez The Bureau Belfast. Savoir soutenir les shop indépendants à la sélection pointue et les marques qui font un vrai travail de créa, c’est important.
Ce pied de poule est singulier car il comporte de l’olive, et sans être un expert, je n’en avais jamais vu auparavant.
C’est la tonalité de cette veste qui me permet aussi de placer ce gilet olive dessous et donc de sortir du registre du tailoring classique. En plus, le bouton offre un petit contraste discret sans jurer.
Chemise button down blanche pour ne pas faire un bloque de couleur trop sombre et parce que j’avoue ne pas savoir ce qui aurait pu être mieux ici ?
Enfin, l’invitée star de la tenue avec cette cravate en laine marron que m’a offerte ma nana lors d’une balade en ressourcerie. C’est surement une vintage, Ted Lapidus, je ne sais même pas si la marque existe vraiment encore.
En toute transparence, je n’ai jamais lu une seule ligne sur comment assortir ou porter une cravate. Aucune idée des règles ou choses à éviter. Elle me paraissait à sa place au milieu du reste.
Aparté : je suis vraiment fasciné par les motifs et les textures des cravates, de leur quasi infinité de combinaisons et itérations. Je passe des heures en friperies à regarder et fouiner. Je me dois de trouver un moyen de retranscrire cela autrement dans le vêtement.
Les Coniston de Crockett & Jones, LA boots pour homme
Avant de conclure cette tenue, passons aux chaussures avec un classique en matière de boots masculine.
Les Coniston de C&J.
Elles ont été sur ma liste de vœux (ça fait bizarre en français) pendant des années. Plus d’une fois j’ai failli me rendre dans la boutique parisienne et craquer … Avant de me raviser, dépensant toujours le budget dans un truc Visvim avant.
Et puis mon pote Flo me les a proposées à un prix d’ami.
(merci)
La fin d’une quête.
Je ne vais pas te faire un article dessus, il y en a un paquet sur Internet. De mon point de vue, il n’existe pas une bottine à la forme plus parfaite. Et c’est d’autant plus flagrant lorsque l’on regarde toutes les marques digitales essayer de l’imiter, en vain.
Soyons clairs, c’est un budget conséquent.
Mais quand on se dit que cela représente 4 paires de Nike … ça peut valoir le coup de mettre 20 ou 30e de coté pendant quelque temps et un jour se faire un beau cadeau, elles dureront une vie.
Ou se revendront très bien si tu t’en lasses.
Dans la tenue, elles apportent également une touche d’élégance mais jamais sans en faire trop. La Coniston est un caméléon et peut aussi bien se fondre dans une tenue habillée en pantalon et veste en flanelle qu’avec un jean troué.
En plus, leur couleur tranche dans cette tenue.
Yaeca coupe loose tapered et taille haute
Je pense que sur cette photo, tu peux constater avec plus de faciliter le port taille haute (enfin naturelle) de mon jean. La coupe loose tapered permet d’avoir beaucoup d’espace aux cuisses et d’être moins désagréable à porter aussi haut.
Parce que franchement, les pantalons et chinos ok mais le denim porté haut sur le ventre, purée ce n’est pas agréable.
Mais oui, c’est joli à regarder et puis ton œil comme le miens s’habituent puisque l’on en voit partout.
Déjà évoquée plus haut mais la ligne des jambes est réussie et petit leg twist façon geek de denim japonais. C’est franchement un très beau jean.
Alors pourquoi je parle d’achat raté ?
Voilà :
Ça ne te sautera peut être pas aux yeux mais les poches arrières sont minuscules et placées très (trop) proches de la ceinture.
C’est purement une coupe dessinée pour les physiques fins avec peu de formes que l’on retrouve au Japon. En gros, c’est un peu le design d’un jean de femme pour flatter le fessier.
D’ailleurs tu peux constater le petit galbe que cela me fait, même en état large.
Cauchemardesque haha !
Yohji Yamamoto a dit un jour :
Je préfère montrer le corps caché. Je suis un homme, mais je pense que c’est à l’intérieur que se trouve le plus sexy: je n’aime pas montrer le corps de façon ostentatoire, je préfère rêver
Merci monsieur !
Je me retrouve beaucoup dans cela, je n’ai jamais ressenti le besoin de valoriser mon corps par le vêtement. J’y vois souvent une forme de vulgarité chez les hommes d’ailleurs. Vouloir que l’on voit que l’on a bien poussé à la salle et porter des fringues qui le montrent. Ça n’est pas subtile et quand je vois des mecs engoncés dans des vestes de costume et autre attirail sarto, je ne peux m’empêcher d’y voir l’antithèse de l’élégance.
D’autant plus que cela met une pression aux hommes fins ou bien portants …
On s’en branle les gars, portons des coupes loose qui laissent s’exprimer le vêtements et la tenue, gardons nos corps pour notre intimité 🙂
Parenthèse refermée, je me suis éloigné du sujet.
Et ce Yaeca n’est pas franchement concerné par cette réflexion haha.
Voila pour cette deuxième proposition de tenue avec un jean taille haute. Du soft tailoring à la sauce street heritage quand même.
Comment porter un jean taille haute homme : le mot de la fin
Pour conclure, je vais te lister ce que j’ai retenu de mon coté. Ce n’est pas une liste exhaustive, il y a toujours plusieurs façon d’aborder une coupe ou un vêtement. Dans notre cas, je vais rattacher ces conseils aux 2 tenues présentées.
Pour porter un jean taille haute / naturelle, il faut :
- choisir une coupe avec du volume : tapered ou droite, évite d’être moulé(e) dedans
- ne pas le prendre trop serré : une histoire de confort
- avoir une fourche assez longue : il te faut de la place et visuellement tu équilibres ta silhouette
- ne pas le remonter trop haut : c’est tout bête mais le but n’est pas d’avoir « tout qui remonte » => effet camel toe
- jouer avec les longueurs de ton layering en haut
- la veste / surchemise doit bien descendre et couvrir en partie au moins tes fesses
- les gilets / pulls / chemises rendront mieux rentrés ou arrêtés à la ceinture
- il faut marquer la taille en gros
- ton jean doit être coupé au plus juste niveau longueur : des gros revers casseront la ligne de jambe
- le port haut impose moins d’approximation
- c’est déjà pas mal non ?
Voilà pour cet exercice de style sur comment porter un jean taille haute. J’ai volontairement poussé le curseur style pour marquer le coup.
Dis-moi, tu as préféré laquelle alors ?
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Tu peux retrouver quelques articles en lien comme celui-ci où le thème de porter des claquettes avec des chaussettes peut-être cool selon le contexte. Et tu si tu veux voir plus de photo de cette Loiter Jacket gunclub, ça se passe ici.