Chaque Top 10 est l’occasion de retrouver une sélection de pièces conseillées par la communauté Borasification (et un peu la rédaction). Cette liste est non exhaustive et constitue une série de coups de cœur qui t’aiguilleront, pour toi aussi trouver les vêtements et chaussures qui te feront vibrer.
La semaine dernière, on a pu parler d’un type de vêtement qui ne me tenait pas vraiment à coeur : le polo. Le sujet du jour, les mocassins, me fait honnêtement un peu le même effet. Les connotations négatives se bousculent dans ma tête au moment d’aborder la question. Et ce n’est pas un hasard, le mocassin n’est jamais loin du polo au sein des vestiaires casual-chic et preppy. L’objectif, c’est encore une fois d’aller plus loin que mon intuition première afin de trouver des mocassins vraiment cool qui donnent envie de changer d’avis !
Et une nouvelle fois merci à la communauté, sans qui ces sélections n’auraient ni la même saveur, ni la même valeur.
10 paires de mocassins pour homme à porter cet été (et tout le reste de l’année)
Chaussure mi-formelle mi-casual par excellence, le mocassin est particulièrement adapté à l’été et à cette ambiance de décontraction généralisée qui règne durant cette saison. Et le grand avantage du mocassin, c’est justement qu’il n’est pas prise de tête. Tu l’enfiles rapidement, avec n’importe quel pantalon ou jean. Selon sa forme, il s’adapte à toutes les longueurs, tous les volumes et toutes les occasions. Pour cette sélection on va principalement parler penny loafer à toutes les sauces. Pour faire court, le mocassin emblématique du style ivy league se caractérise par son empiècement de cuir à l’avant. Son nom vient de la fente dans cette pièce de cuir qui pouvait accueillir une pièce de monnaie, à une époque où les gens avaient encore des pièces sur eux.
Cette sélection concerne le mocassin en général, sans faire de discrimination. Si tu cherches un modèle estival en particulier, alors je te conseille de privilégier une construction sur semelle souple (on évite le cousu norvégien) et avec un intérieur non doublé (unlined). Certaines couleurs et matières sont également plus indiquées, comme le suédé polo brown ou encore milkshake. Je pense aussi au raphia proposé par certaines marques. Quant aux classiques en cuir lisse ou cordovan, ils se portent en été sans problème avec des chaussettes en lin, ou à même la peau.
1. Morjas, le choix classique à un prix accessible
On commence la sélection de la semaine avec deux-trois modèles « pas trop chers » (tout est à relativiser, évidemment). Une tradition qui s’était un peu perdue récemment, mais qui s’impose à moi aujourd’hui quand on connait les tarifs pratiqués dans le monde du mocassin.
Pour du très classique et de l’efficace, Morjas vend trois modèles fabriqués en Espagne. Dont le fameux penny loafer, forcément. Sur semelle cuir ou caoutchouc, doublé comme non doublé, tu devrais trouver ton bonheur.
2. Le mocassin d’été par Max Sauveur
Autre option assez abordable, les mocassins de Max Sauveur sont à considérer si ton budget est limité. C’est une paire pensée pour la chaleur du moment, avec une semelle souple et des coloris estivaux qui passent très bien avec un vestiaire aux nuances terre ou pastel.
Mais c’est surtout sa silhouette assez large et équilibrée qui est intéressante ! C’est un choix qui sépare ce mocassin de bien d’autres options d’entrée et milieu de gamme qui ont tendance à privilégier des formes contemporaines (effilées) et pas toujours de très bon goût.
3. GH Bass Weejuns, le penny loafer original
Introduit en 1936 par GH Bass & Co, le mocassin weejuns s’inspire à l’origine de chaussures norvégiennes traditionnelles sans lacets. Il devient en quelques années un indispensable du vestiaire des lycéens et étudiants américains. C’était une époque où le formalisme laissait une plus grande place à la décontraction, une tendance de fond qui annonçait alors la mouvance Ivy League.
Voilà pour le rapide point histoire. Ce qu’il faut retenir, c’est que GH Bass représente encore aujourd’hui une porte d’entrée dans cet univers où le mocassin est vraiment polyvalent. Accessibles et facilement trouvables en soldes et seconde-main, les modèles de la marque sont un bon choix si tu veux t’essayer à tout ça sans prendre de risque.
Retrouve une sélection de mocassins GH Bass sur End.
4. Les icônes : Weston « 180 » et Crockett and Jones « Boston » (Harvard)
On monte en gamme de prix avec deux marques incontournables. D’abord, Weston et son emblématique « 180 » (nom en référence au nombre d’étapes nécessaires à la production). Je ne pense pas avoir vraiment besoin de te le présenter plus que nécessaire. Créé en 1946, il acquiert son statut d’objet de mode iconique dans les années 60 quand la jeunesse bourgeoise parisienne s’en empare à sa manière. Sa forme intemporelle, qu’on peut trouver un peu « pataude », fonctionne très bien avec du plus casual.
Pour du « plus abordable », tu peux également regarder du coté de chez Crockett&Jones. Deux modèles sont considérés comme les « classiques » de la marque : le « Boston » et le « Sydney ». Le Boston, avec sa rondeur typique du mocassin anglais classique, a ma nette préférence. Pour l’été, c’est le modèle « Harvard » (non doublé) qu’il te faut !
5. Le mocassin en cordovan : Alden 986
Dernières références très classiques et incontournables de la sélection, les mocassins en cordovan de chez Alden. Je ne pouvais pas ne pas inclure la marque américaine tant appréciée pour ses formes emblématiques et ses cuirs de chez Horween. Le fameux coloris #8 est ce bordeaux / lie-de-vin adoré pour sa polyvalence. Le cordovan est un cuir très résistant, facile à entretenir et qui ne craint ni les orages d’été, ni les pluies d’hiver.
Bon, c’est très cher et la qualité n’est pas forcément incroyable. Mais les formes n’ont pas d’équivalent sur le marché. Je te conseille en tout cas d’essayer avant d’investir (et une fois que tu connais bien ta taille, le marché de l’occasion s’ouvre à toi). Pour l’été, tu peux jeter un oeil aux modèles en suede montés sur semelle flex welt et non doublés.
6. Le mocassin Alexis par Jacques Solovière
C’est le moment d’expérimenter un peu plus ! Tout ce que nous allons voir maintenant sera plus ou moins clivant selon ton ouverture d’esprit ou ton degré d’herméticité sur la question. On oublie donc les semelles fines et le tailoring pour s’intéresser au mocassin dans ses formes les plus casual.
Solovière, marque française créée en 2014, propose une gamme inspirée des belgians loafers (mocassins dont les lignes sont épurées et généralement sur des semelles très fines). Le modèle Alexis est monté sur une semelle crêpe épaisse avec couture apparente, à la manière des Paraboot. À mon sens, ce contraste entre finesse et construction rustique fonctionne plutôt bien ! La marque propose ces mêmes formes avec une semelle plus fine, si tu préfères.
7. Les mocassins Malfroid sur semelle commando
Aux amateurs de choses classiques et de règles formelles, c’est le moment de se cacher les yeux ! La marque française Malfroid propose sa forme 444 sur semelle commando, une chaussure hybride qui transforme le mocassin précieux en chaussure tout terrain.
Je pense que c’est un modèle qu’on aime ou qu’on déteste ! Quelque chose qui dépend vraiment de ton parcours stylistique. Beaucoup trouveront la semelle commando complètement hors-sujet et un peu batarde. D’autres verront ici une alternative plus casual aux modèles classiques, mais toujours moins « brut » qu’une paire de Paraboot par exemple.
8. Paraboot Reims, le mocassin workwear
On continuer à jouer dans la finesse avec les Paraboot « Reims », une référence dans le milieu de l’élégance. Avec son gros cousu norvégien, sa semelle en caoutchouc imposante et son plateau rond caractéristique, la Reims se porte comme une Michael ou une Chambord.
Si tu veux intégrer des mocassins à un style workwear par exemple, c’est surement le modèle que tu te dois d’essayer. Une silhouette qui vient asseoir les volumes et ancrer une tenue. C’est vraiment le mocassin anti-mocassin par excellence ! Quelque chose que je peux facilement te conseiller si ton style s’éloigne radicalement des connotations un peu précieuses habituelles.
9. Le mocassin à la japonaise par Yuketen
Pour continuer dans un esprit workwear et plus généralement heritage, tu peux regarder ce que fait la marque japonaise Yuketen. La marque propose notamment des mocassins sur semelle Vibram blanche, en plus des paires d’inspiration amérindienne qui ne peuvent malheureusement pas intégrer cette sélection à cause de leurs lacets… (finalement, c’est un peu discriminatoire).
Dans le même esprit, tu peux également regarder ce qui se fait chez Sebago (je pense à la récente collaboration avec Engineered Garments), ou évidemment chez Visvim si tu entretiens de bonnes relations avec ton banquier.
10. Adieu et Weston 180 triple semelle
Si toutes ces options casual ne te conviennent pas, j’ai encore deux modèles en réserve pour toi. Adieu est un label parisien qui détourne le mocassin classique avec ses semelles en caoutchouc et crêpe signature. Imposantes, rondes et larges, les formes développées par la marque sont particulièrement adaptées aux pantalons amples. À intégrer par exemple avec du Mfpen ou du Our Legacy dans un esprit minimaliste.
Enfin, les Weston 180 se déclinent dans une version triple semelle aussi raide que cool visuellement. Également une paire parfaite si tu souhaites porter des mocassins avec des fringues un peu larges, quand des modèles aux proportions classiques auraient tendance à se noyer sous les volumes. Un compromis très intéressant entre tradition et expérimentation qui pousse la silhouette emblématique vers quelque chose de définitivement plus « pointu ».
Bonus. Les autres formes du mocassin : à pampilles, à mors et les slippers
Je ne voudrais pas terminer cette sélection sans au moins aborder en quelques lignes et en quelques images d’autres formes du mocassin. Si ce n’est pas forcément notre truc sur le média (et encore…), elles peuvent valoir le détour selon tes orientations stylistiques.
Je t’ai parlé d’Alden tout à l’heure, en citant la forme qui me plaisait le plus. Mais la marque fait également dans le tassel loafer, c’est à dire le mocassin « à pampilles » chez nous. Un type de mocassin d’apparence assez « précieuse ». La forme 563 en cordovan est un classique à considérer si ton style le permet.
Et forcément, on ne va pas échapper aux mocassins à mors ! C’est le mocassin à pampilles, mais en version pimp. Et clairement, il faut assumer. Tu en trouveras chez des marques comme Gucci ou Prada dans un délire typiquement italien (sinon chez Morjas, en moins cher).
Enfin, j’ai brièvement évoqué le belgian loafer dans la partie qui concernait Solovière. Cette forme particulière de mocassin rappelle dans un registre encore plus épuré les slippers en cuir que l’on trouve chez de nombreuses marques haut-de-gamme. Je pense à Lemaire ou encore Still by hand. Il faut aimer le coté « pantoufle de riche », mais je pense que cela peut faire sens dans un style minimaliste si la paire est bien choisie !
Le mot de la fin
Voilà pour la sélection, très loin d’être exhaustive tant le sujet est vaste. J’ai essayé de balayer un peu tous les styles qui peuvent nous parler sur le média, du classique jusqu’au plus « mode ». Si je t’ai convaincu, n’oublie pas que bien choisir sa taille est déterminant pour un mocassin.
L’absence de lacets ne pardonne pas. Alors avant d’acheter retail ou seconde-main, rends toi en boutique et essaye un maximum de formes et de largeurs différentes !