Chaque Top 10 est l’occasion de retrouver une sélection de pièces conseillées par la communauté Borasification (et un peu la rédaction). Cette liste est non exhaustive et constitue une série de coups de cœur qui t’aiguilleront, pour toi aussi trouver les vêtements et chaussures qui te feront vibrer.
Voici un (faux) top 10 qui ne devrait pas créer la surprise. Car Il est enfin l’heure de consacrer quelques lignes au manteau en laine, après avoir notamment fait le tour des vestes de mi-saison en début d’automne dernier. La principale difficulté étant aujourd’hui de faire le tri, de choisir et de renoncer à choisir, dans une offre pléthorique. Si je n’ai pas eu a péniblement parcourir internet à la recherche de pièces dignes de notre attention, il en ressort finalement une vision assez personnelle du manteau en laine. Une sélection plus que jamais subjective.
Une dizaine de marques pour aller plus loin que le manteau d’hiver classique
Comme il est difficile de penser à une pièce plus classique que le manteau en laine dans le vestiaire homme, faisons court. Toutes les marques mainstream en proposent, et ce n’est pas un vêtement particulièrement difficile à choisir dans l’absolu pour quelqu’un qui s’habille de manière « formelle » ou utilitaire. C’est à notre échelle que les choses se complexifient. Quant il s’agit de s’émanciper de l’efficace et de l’ennuyeux pour trouver le manteau qui peut complimenter un style très casual. Ou « habillé, mais un peu cool quand même ».
Pour les conseils généraux, rien de révolutionnaire. On évite évidemment les manteaux en plastique, à moins d’un mélange matière vraiment intéressant visuellement. Pas la peine non plus d’acheter du 100% laine si le manteau fait l’épaisseur et le poids d’une feuille A4, ce qui est souvent le cas en entrée de gamme. À partir de cette base, le reste est une question de préférence et de registres stylistiques. Un manteau léger et fluide n’est par exemple pas « moins bien » qu’un modèle très lourd qui peut être trop rigide et finalement pas terrible à l’usage. Passé un certain seuil, ce n’est donc plus une question de fiche technique et de provenance des boutons en corne. Mais plutôt un feeling personnel qui va plus loin que le rapport qualité prix et le coté « investissement » qui peut faire oublier l’essentiel.
1. Trouver son manteau d’hiver en friperie ?
Investissement, le mot est prononcé. Je ne vais pas te promettre l’impossible, tu ne trouveras pas de catégorie « pas cher » dans la sélection du jour. C’est aussi la limite de notre propos. S’amuser n’est pas facile si ton budget réclame un seul outerwear très polyvalent et fatalement un peu « passe-partout ». L’une des solutions envisageables serait alors de trouver son bonheur ailleurs, le premier réflexe étant de se rendre en friperie. Logique. Un manteau en laine de qualité a une espérance de vie non négligeable. Et quand les prix sont bas et que les labels ont une certaine aura, la tentation est forte.
Un vrai piège, pour résumer. Sans vouloir doucher tes espoirs, il est très rare qu’un manteau vintage soit coupé comme il le faut. Le rendu aux épaules est le plus caractéristique, avec des fits complètement flingués par du rembourrage disgracieux. Si je ne te dis pas de faire une croix définitive sur le vintage, mon vrai conseil serait plutôt de surveiller les marques du dessous en seconde-main, de chopper un modèle avec une coupe actuelle en soldes. Un designer comme Stephan Schneider est très représenté sur Vinted par exemple, et à des prix très loin du tarif retail.
2. Un manteau en laine classique par President’s
On ne peut pas dire que je porte les pièces classiques dans mon coeur. Peut-être car je me suis moi-même autrefois contenté d’un manteau « basique » sans trop regarder plus loin, ne m’intéressant pas à l’époque à tout ce qui existait à côté. Dans une optique de réconciliation (le mot est fort), nous allons donc véritablement entrer dans cette sélection avec trois ou quatre exemples de formes traditionnelles « réinventées ».
En commençant par la plus répandue sur le marché, retravaillée ici par une marque italienne qui n’est que trop peu mise en avant : President’s. Son « Egg coat » est une version épurée et plus décontractée du fameux chesterfield. Droit, mi-long, trois boutons, col à crans. Tout se joue ici sur la très belle matière italienne hairy et l’épaule légèrement tombante qui viennent pimper l’ensemble. Il suffit de peu. Si ce style te parle, j’aime également ce qui se fait chez Lemaire.
3. Coltesse et son « Fenté 125 »
Montons d’un cran avec une réinterprétation plus audacieuse. Le manteau « Fenté » par Coltesse, marque française amie du média. Un modèle qui démontre comment bien s’inspirer des codes classiques pour mieux les détourner. Très long et oversize dans sa version « 125 » (cm), il est doté de fentes aux flancs qui permettent au porteur d’accéder à ses poches en toutes circonstances.
Un manteau unique et clivant qui est assez « abordable » pour du made in France, vendu en précommande (à un prix préférentiel) depuis quelques saisons. Si tu veux en voir et en savoir plus, je te redirige vers l’article qui lui est dédié !
4. Un manteau croisé en laine chez Our Legacy
Dans la catégorie des pièces formelles et incompatibles avec un registre décontracté, peu de choses peuvent rivaliser avec un manteau croisé. Tout simplement car celui-ci se porte traditionnellement fermé, à une époque ou plus personne ne semble faire ça (c’est dire l’intérêt technique du manteau en laine, mais passons). Alors comment comprendre cette proposition d’Our Legacy ?
Au premier regard, le « Whale coat » proposé cet hiver est en effet bien loin d’une démarche à la Coltesse. Ici, l’épaule est très marquée. Et la forme proche d’un polo coat classique. Un rejet de la mollesse néanmoins vite désamorcé par le choix d’une matière avec beaucoup de caractère : un mix laine, alpaga et mohair brossé. Le résultat ? Un manteau qui amplifie ta carrure, te permettant d’équilibrer une silhouette oversize, mais qui ne fait jamais « formel ». Une même approche qui se retrouve chez Lownn, autre marque à garder en tête quand tu cherches un beau manteau.
5. S.E.H Kelly pour un peacoat (et tout le reste aussi)
Pour conclure avec les manteaux classiques réinventés, voici l’excellente marque S.E.H Kelly. Son positionnement dans la liste n’est évidemment pas un hasard, ne pouvant me résoudre à écrire cette sélection sans donner au label britannique sa propre petite catégorie. Et si j’ai choisi le peacoat comme excuse pour t’en parler, sache que toute la catégorie outerwear du site vaut vraiment le coup d’oeil.
Manteau court très marqué stylistiquement et parfois un peu mal-aimé, le caban se voit ici sublimé. Un deuxième exemple de modèle à boutonnage croisé qui fonctionne aussi bien avec du casual qu’avec du plus habillé, notamment grâce à une manche faussement classique à l’avant. Pour du caban à la japonaise, il y a aussi Scye.
6. Arpenteur pour un manteau raglan robuste et épuré
Oublions définitivement les pardessus aux poches poitrines passepoilées pour se concentrer sur une forme plus facile à porter : le balmacaan. Manches raglan (qui rejoignent directement le col et non pas l’épaule), col rabattu (turndown ou Prussian collar) qui peut être redressé pour protéger le cou et volume loose sont les principales caractéristiques à retenir.
Et à ne pas forcément suivre à la lettre. Le manteau « Utile » par la marque française Arpenteur n’est pas l’exemple typique d’un balmacaan. Ses codes viennent d’ailleurs, notamment des mondes naval et militaire. Et c’est son drap de laine melton qui m’intéresse particulièrement. Rappelant un peu le feutre, il est épais et résistant sans être « lisse ». Dans le même genre en plus « mou », regarde chez Document. Pour du tweed ou du chevron, je pense à Mfpen ou à Beams Plus (si tu n’es pas trop grand).
7. Le manteau raglan à trois poches
La liste des balmacaan-like de qualité étant très longue, il me semblait important de m’attarder un peu sur le sujet. De même, j’espère que tu excuseras le relatif manque d’originalité pour les marques citées. Difficile d’ignorer ces valeurs sûres. Dans cette catégorie que j’ai judicieusement intitulée « raglan à trois poches », Kaptain Sunshine et Drake’s sont des marques qui proposent en effet toutes deux des manteaux déstructurés qui traversent avec brio les frontières stylistiques.
Dans la même gamme de prix, tu as également le très beau « Foster » d’Officine Générale, peut-être trop rarement citée dans nos sélections, qui est à considérer. C’est bien plus facile à chopper en soldes chez nous, en tout cas.
8. Aimer à nouveau le duffle-coat avec Auralee
Pourquoi inclure le duffle coat aussi tardivement dans la sélection ? Après tout, c’est un type de manteau très classique proche du caban en tant que pardessus d’abord porté par les marins et les soldats à la fin du XIXème siècle. C’est une bonne question. Et ma réponse est plutôt dépendante d’un ressenti personnel sur la pièce. Je pense que sa rareté sur le marché, sa relative désuétude, la rendent paradoxalement assez « modeuse » en l’état.
Une impression qui me semble confirmée par les rares marques qui décident de l’inclure dans leurs collections automne-hiver. Ce modèle en laine herringbone par Auralee, label japonais que l’on apprécie tout particulièrement sur le média, coche toutes les cases. Ampleur maitrisée, matière intéressante, coloris forts. Pour une approche plus heritage et un peu moins « luxe », surveille les collections Nigel Cabourn.
9. Ikiji pour un robe coat
Je dois avouer avoir un petit faible pour les manteaux qui ressemblent plus à des peignoirs oversize qu’a de vraies pièces fonctionnelles et pratiques. Pas de boutons, un col châle imposant, une longueur plus ambitieuse, et surtout une ceinture à laisser pendouiller sans trop faire attention… Voilà les ingrédients du robe coat un brin provocateur de chez Ikiji, superbe marque vendue chez No Man Walks Alone.
Les deux grosses poches avant et la matière bien rustique se chargent d’éviter l’effet « The Dude » quand tu sors faire les courses. Si cela reste un peu trop pour toi, A Kind of Guise a sorti cette année un manteau à ceinture magnifique : le « Eddy Coat ». Ce n’est pas que de laine, mais le sacrifice en vaut largement la chandelle.
10. Un peu de tout à la fois chez De Bonne Facture
Je ne pensais vraiment pas terminer cette sélection de cette manière, mais je ne voyais pas vraiment non plus comment intégrer De Bonne Facture sans devoir faire des choix douloureux. La citer avec les balmacaans pour son « raglan parisien », le coup de coeur de Boras ? Avec les manteaux croisés pour l’incontournable « Grandad » ? Ou dans la catégorie « duffle coat » pour son manteau à capuche en polaire de laine mérinos, un autre (énième) coup de coeur de Boras ?
Pour faire les choses simplement, je préfère tout te montrer sans rien laisser sur le coté. Car on aime simplement beaucoup ces trois modèles. De Bonne Facture est très clairement une marque super intéressante à suivre pour son offre d’outerwear, et elle me semble mériter un petit coup de projecteur. Des manteaux qui résument parfaitement ce que l’on aime, à la frontière entre le casual et l’habillé. Ou street-chic, pour le dire d’une autre façon.
Le mot de la fin
Inutile de préciser que cette sélection aurait pu finir par être absurdement longue. Et perdre tout son sens. J’espère seulement que tu trouveras parmi ces quelques exemples des pistes intéressantes qui t’aideront à choisir ton manteau pour cet hiver. Car peu importe les marques, l’important est de former ton goût. Inspiration classique ou manteau déstructuré. Des épaules tombantes ou au contraire carrées, voire exagérées. Une coupe en « A » à la japonaise. Ample avec une ceinture pour venir marquer la taille… Les possibilités sont infinies.
Pour t’aider à survivre au froid sans sacrifier ton style, retrouve nos autres sélections juste ici. Il est par exemple question de parkas, de cachemire, de doudounes et de pantalons en velours…