Notre sélection de pulls à col roulé pour l’automne et l’hiver

Chaque Top 10 est l’occasion de retrouver une sélection de pièces conseillées par la communauté Borasification (et un peu la rédaction). Cette liste est non exhaustive et constitue une série de coups de cœur qui t’aiguilleront, pour toi aussi trouver les vêtements et chaussures qui te feront vibrer.

Une sélection qui a pour sujet les pulls à col roulés et qui sort à la dernière semaine du mois d’octobre. Une proposition raisonnable, non ? Pourtant, le climat actuel serait plutôt propice à saper le moral des plus grands amateurs de maille. Mais comme nous gardons secrètement l’espoir que le froid finisse par revenir un jour ou l’autre, nous avons décidé de prendre un peu d’avance. Des cols roulés fins en laine mérinos pensés pour le layering jusqu’aux fisherman knits qui ne passent que sous un manteau ample, nous te proposons ici une sélection, non exhaustive, de valeurs sûres.

Aujourd’hui un grand classique de l’élégance masculine, le pull à col roulé est un basique du vestiaire d’hiver qui nous vient, comme toujours, de considérations plus pragmatiques qu’esthétiques. Ouvriers, marins, dockers et sportifs ont été les premiers à s’approprier le col protecteur. Bien avant les stars du cinéma américain des années 40, les intellectuels de l’après-guerre, ou Steve Jobs et son obsession pour ce qui est peut-être la pièce la moins intéressante créée par Issey Miyake de son temps. Tantôt objet utilitaire et pratique, tantôt objet politique et transgressif quand il est adopté par la mode féminine et brandi comme symbole viril dans les années 60, le col roulé est une pièce aussi simple que connotée. Ringarde, bourgeoise ou portée par tout le monde selon le cycle de la mode du moment, elle reste la fondation d’un layering réussi quand il fait froid.

Une dizaine de pulls à col roulé pour jouer (ou pas) avec le layering

Le tricot est un sujet trop complexe qui mériterait son propre article approfondi et que je ne peux pas décemment traiter en quelques lignes. Heureusement, la plupart des pulls vendus aujourd’hui sont tricotés en laine mérinos. Une matière qui rend le choix final plus facile en garantissant une certaine douceur à partir d’un gamme de prix raisonnable (entre 70 et 100 euros pour un pull fin). Et si, à l’instar du cachemire, différents grades de qualité existent (fine, superfine, ultrafine…), il est devenu très rare de tomber sur une maille qui gratte. Surtout en fast-fashion et en entrée de gamme, où le mot d’ordre est bien plus « douceur » que « chaleur » ou « respirabilité », avec des mélanges à base de polyester et d’acrylique. Sans parler des lavages industriels qui à coup d’adoucissants maintiennent l’illusion de qualité à court-terme.

Dans tous les cas, privilégier de belles matières naturelles est la chose la plus importante. Avec le style, évidemment. Difficile de faire des compromis pour un pull ! Si tu n’auras certainement pas envie de porter une étuve, même si elle te va très bien, ne penser qu’en termes de chiffres et de fiche technique et sacrifier le fit au passage n’est pas une meilleure idée. Outre les questions de qualité et de style, il faut également réfléchir à l’usage. Une grosse maille lourde et bien texturée ne joue absolument pas dans la même cour qu’une pièce au rôle de sous-couche. Et ce n’est pas le même investissement non plus.

1. Asket et Tricot pour un pull col roulé fin en laine mérinos

L’un des enjeux de cet article était justement de proposer des modèles qui ne détruiraient pas ton budget automne-hiver en un seul achat. La maille étant certainement la catégorie la plus onéreuse, avec le manteau d’hiver et les chaussures en cuir, de la garde robe-masculine. Pour un pull à col roulé fin à porter comme un t-shirt en hiver, tu peux commencer par Asket et Tricot.

Les pulls sont sensiblement les mêmes, fabriqués en laine mérinos fine (le terme marketing « extrafine » est utilisé chez les deux marques) de 19,5 microns, soit comparable à un cachemire de grade B. Ce qui devrait être assez doux pour être porté seul, selon les sensibilités. La seule différence se joue dans le choix de couleurs chez Asket. Pour ce genre de produit, privilégie la polyvalence et ce qui te va le mieux au teint.

2. La maille 3D en made to order par Son of a Tailor

On monte d’un cran avec la proposition unique de Son of a Tailor et son « Zero Waste Pull-Over ». Si l’on garde la même qualité de laine mérinos, extrafine, toute la différence se joue dans le processus de fabrication dit « wholegarment ». Plus connue sous le nom de maille « 3D », cette technologie inventée par SHIMA SEIKI, fabricant japonais de machines à tricoter, permet le tricotage d’un pull sans coutures en une seule pièce qui ne nécessite pas d’opération manuelle supplémentaire.

C’est donc plus rapide, moins cher, et surtout plus confortable. Et par conséquent plus « écologique », car seulement la quantité exacte de matière nécessaire est utilisée pour confectionner chaque pull. Son of a Tailor permet enfin d’aller encore plus loin avec son service de made to order. Le pull est adapté à tes mensurations, ou tes préférences. On peut trouver de la maille 3D à très bas prix chez Uniqlo, si jamais tu souhaiterais voir ça de tes propres yeux. Malheureusement, la comparaison s’arrête au moment de découvrir la composition…

3. La référence classique John Smedley

Si tu préfères la vieille école et le bon vieux savoir-faire, tu trouveras peut-être ton bonheur chez John Smedley. Fondée en 1784 en Angleterre, elle est l’une des plus anciennes manufacture textile au monde. Et également une référence du knitwear classique de qualité, reconnue pour son utilisation de matières d’exception.

Avec sa maille très fine en jauge 30 (plus le nombre est élevé, plus le tricot est fin), le modèle « Richards » basé sur la coupe easy fit, la plus confortable, est particulièrement adapté à du layering. Évidemment, ce n’est pas une pièce à porter avec du trop casual. Ce genre de pull très fin et à l’aspect « lisse » et précieux est à réserver aux styles qui se veulent élégants ou formels. Une marque bien distribuée qui est à surveiller en soldes et en seconde-main.

4. Nitto Knitwear, le pull en maille piquée à porter loose

Il est temps de délaisser les col roulés fins pour des modèles à porter en dehors du pantalon. Anciennement Tricots Jean-Marc, Nitto Knitwear est une marque made in France que tu connais peut-être déjà très bien. Spécialisée dans la maille, elle a fait l’objet de plusieurs articles sur le média. Boras t’a d’ailleurs tout récemment présenté son rebranding et sa nouvelle direction artistique, stylisant le pull « Youri » au passage.

Un modèle qui se décline en col roulé et qui se porte loose, à la cool. Upsized ou non, les pulls Nitto sont confortables sans trop jouer avec les volumes, gardant une certaine structure. Une offre bien positionnée en laine mérinos italienne extra-fine et un point de riz qui apporte une touche d’élégance bienvenue. Si tu as un peu plus de budget, pense aux pulls made in italy par Roberto Collina en côtes anglaises. Du milieu de gamme impeccable.

5. Le pull à col roulé écossais William Lockie en laine d’agneau

Connus pour ses pulls en shetland brossé, dit shaggy dog, William Lockie sera le représentant du tricot écossais dans cette sélection. Et je te rassure, pas question de porter de la grosse laine rustique à même le cou. Le masochisme à ses limites. Le modèle de col roulé qui nous intéresse est celui en lambswool ou laine d’agneau.

Et plus particulièrement en laine geelong, provenant de la race de moutons australiens du même nom. Comparable à de la laine mérinos fine, elle devrait être assez douce pour ne pas venir trop te chatouiller la nuque. Si tu aimes ce rendu visuel, tu peux regarder du coté de la marque londonienne Natalino qui utilise aussi de la laine d’agneau pour ses pulls fabriqués en Écosse.

6. Tricot pour du cachemire accessible

Il fallait bien qu’on y arrive un jour. Parlons un peu des cols roulés en cachemire, ou le nirvana pour les frileux et les sensibles. Et l’on commence avec une deuxième mention pour la marque parisienne Tricot. À peine plus cher qu’un pull Uniqlo ou COS, le col roulé en cachemire coupe boxy et aux manches raglan Tricot n’a pas d’équivalent sur le marché.

Le secret vient du mélange de matière, en cachemire vierge (35%) et cachemire recyclé (65%). En sachant qu’il s’agit ici de fibres récupérées en usine, et non pas de vieux pulls portés pendant des décennies. La différence à l’usage est peu perceptible. Son épaisseur polyvalente (3 fils) devrait te permettre d’avoir chaud dehors et de ne pas surchauffer en intérieur. C’est fabriqué en Italie et disponible dans des couleurs subtiles et bien senties.

7. L’incontournable Bompard

Et comment ne pas mentionner la marque française Éric Bompard ? Enseigne emblématique du « luxe abordable », elle propose des pulls classiques, colorés, et plus ou moins épais selon les modèles. Le « 2 fils » étant la référence la plus polyvalente, alors que le « 4 fils » est à sortir en cas de grand froid (parfait pour éviter d’allumer son chauffage).

Fabriqués en Mongolie à partir de cachemire de la plus haute qualité (grade A), les pulls à col roulés Bompard sont des valeurs sûres pour un style classique. Et l’avantage, c’est que ça se trouve assez facilement en seconde-main. En alternative, je pense à Johnstons of Elgin pour du traditionnel et Massimo Alba pour du créatif à l’italienne.

8. Le pull à col roulé de marin par S.N.S Herning et Andersen Andersen

Quittons les rivages du luxe et de la sophistication pour revenir à un produit plus « brut ». Aux racines workwear du col roulé avec le pull marin originel, le fisherman sweater inventé par la marque danoise S.N.S Herning. Avec son design pensé pour retenir la chaleur (à l’aide de « bulles d’air » tricotées), le fisherman s’est imposé comme une pièce utilitaire et belle à la fois. De la grosse texture qui appelle un style casual et rugged.

Les pulls à col roulé Andersen Andersen sont également très sympas dans un registre un peu plus épuré. Les emmanchures droites et les bord-cotes qui se prolongent et viennent couvrir la main rappellent les pulls marins danois.

Enfin, je pense au submariner de chez Heimat. Une marque allemande aux inspirations workwear et military, que tu connais peut-être pour ses bonnets (généralement portés délicatement posés sur le crâne).

9. Batoner, l’interprétation japonaise

Continuons dans le registre des mailles lourdes et de caractère avec Batoner, superbe marque japonaise encore très peu connue en France. Installée depuis 2013 dans la préfecture de Yamagata, berceau de la production de tricot au Japon, elle utilise machines de pointe (SHIMA SEIKI) et techniques artisanales pour réaliser des pulls qui se démarquent.

Comme de nombreuses marques japonaises qui s’essayent à la maille, il y a en effet chez Batoner un sens de la créativité et de l’expérimentation qui ne s’embête pas trop avec la tradition. Et si l’on trouve une prédominance de modèles en coton dans le made in Japan, par exemple chez Yashiki, le pull « Signature » de Batoner et ses 800 grammes de laine mérinos extra-fine fait figure d’exception. Manches raglan, maille côtelée aérée et confortable malgré son poids, et coupe loose et pour un rendu bien slouchy à la japonaise.

10. Techniques traditionnelles et création chez Inis Meain

Tu te souviens quand je te disais tout à l’heure que j’avais à coeur de te montrer des choses accessibles ? On oublie tout ça pour finir en beauté avec Inis Meain. Une marque d’atelier installée sur l’une des trois îles d’Aran en Irlande, et très certainement la plus belle de la liste. Dans ses collections, elle privilégie la création, la variété, et la qualité grâce à une production en petites quantités.

Réalisés à partir des plus belles matières, ces pulls magnifiques vont bien plus loin que le cable knit classique à torsades. Dégradés de couleurs obtenus sans teintures, mélanges de matières luxueuses (laine, cachemire, soie…), tricotage à la main de patterns complexes… Les pulls Inis Meain sont des concentrés de robustesse, de chaleur et d’originalité. Si tu as le budget et que tu habites à un endroit où il ne fait pas 25 degré fin octobre, ces mailles sont à connaître.

Bonus : Quelles alternatives au pull à col roulé ?

Si tu n’as pas trouvé ton bonheur ou que tu trouves les pulls à col roulé trop chauds pour être portés en intérieur, il existe de nombreuses alternatives. Par exemple des modèles en coton. L’intérêt est plus réduit, et on perd les propriétés si intéressantes de la laine, mais c’est également plus facile d’entretien et moins onéreux.

Pulls à col camionneur et col montant ?

Le col camionneur qui revient en force en ce moment est également une bonne option, avec ce zip qui permet de déplier le col et de le laisser se poser sur ses épaules. C’est paradoxalement une pièce connotée assez mode, reprise par les enseignes de fast fashion et les marques de créateurs.

Et si vraiment tu ne veux pas d’un col qui monte autant, il reste le col cheminée ou mock neck. Il est à mon sens bien plus facile à porter seul, laissant le visage respirer tout en gardant cette touche de verticalité dans la silhouette.

Le mot de la fin

Malgré les nombreuses options présentées ici, il se peut que tout ça te semble quand même un peu trop cher. Dans ce cas, la solution évidente est d’acheter en seconde-main (ou évidemment en soldes quand l’occasion se présente). Je te dirais quand même de faire particulièrement attention à la cohérence des mesures et à l’apparence du pull si tu fais un tour sur Vinted. Car il suffit d’un passage en machine un peu trop violent ou un séchage mal maitrisé pour se retrouver avec une maille feutrée, rétrécie ou déformée. Néanmoins, c’est peut-être ta meilleure chance de gouter à de très belles choses si tu n’as pas le budget. Ces derniers jours en t-shirt devraient te laisser un peu de temps pour chiner !

Pour plus de sélections automne-hiver, tu peux consulter notre top 10 sur le pantalon en velours et sur les vestes et blousons de mi-saison.