On se retrouve pour mon baptême du feu sur Pépites de Friperie. Et pour cette entrée en matière, on ne parlera pas de Façonnable. On va en revanche se pencher sur le Grazer, récent pick de la marque américaine Lee.
L’occasion pour moi d’évoquer rapidement sur l’histoire de ce monument du denim américain, longtemps concurrent direct de Levi’s, symbole des cowboys et autres travailleurs des fermes du début du 20ème siècle.
Et contrairement aux éditions précédentes consacrées à des pièces vintage, on va ici revenir sur un modèle récent, dans un état remarquable et chopé à prix doux.
Les origines de Lee, denim maker des fermiers de la côte Est
Son histoire commence à s’écrire à la fin du 19ème siècle, avec la création en 1889 de la H.D. Lee Company, du nom de son fondateur, Henry David Lee. Il s’agit à cette époque d’un grossiste alimentaire.
Entre 1911 et 1913, la marque va basculer un peu par hasard dans l’industrie textile, avec deux créations pensées à l’origine pour ses travailleurs: la Bib Overall (une salopette), et la Union-All (une combinaison veste/pantalon). La seconde sera même portée par les soldats américains lors de la première guerre mondiale.
Lee se distingue de la concurrence quelques années plus tard par son côté pratique grâce à deux innovations majeures: des toiles sanforized, pour assurer à ses clients que le tissu ne bougera pas ou peu au lavage, et l’utilisation d’une braguette en lieu et place des traditionnels boutons sur son emblématique modèle 101.
Alors que Levi’s occupe une place de choix sur le marché à l’ouest, c’est du côté est des États-Unis que Lee va séduire à la fois cowboys et fermiers, mais aussi mécaniciens et ouvriers des chemins de fer.
La suite, on la connait, le denim entre dans la pop culture et les légendes du cinéma se l’approprient.
Le Lee 101Z Riders deviendra d’ailleurs dans les années 50 l’un des jeans de prédilection de James Dean.
Lee poursuit son développement jusque dans les années 80/90 pour finalement décliner face à l’explosion du marché.
Alors attention, la marque est loin d’être morte et enterrée et se porte même relativement bien aujourd’hui. Son statut n’est simplement plus celui qu’il était il y a encore quelques décennies.
Pour autant, elle vaut le coup d’oeil, notamment en seconde main.
Le Lee Grazer et sa coupe relaxed proche d’un loose tapered
J’ai donc mis la main sur ce qui semble être un modèle relativement récent, le Grazer.
Déniché dans une friperie du 17ème avec Boras, le jean est impeccable, sans doute quasi neuf. Porté quelques fois tout au plus. Et Dieu sait que j’aime les fringues propres.
On n’est évidemment pas sur une pièce vintage de collection avec un cachet fou, mais payé 15€, bien loin du prix retail, c’est cadeau. Tout à fait le genre d’article que je n’aurais probablement jamais remarqué en boutique.
Et pourtant, le jean présente tout de même quelques features intéressantes.
Déjà, sa couleur qui tire vers le bleu workwear et qui rappelle l’heritage americana de la marque par exemple.
Ou encore sa coupe, qui est sans doute ce qui a le plus retenu mon attention quand je l’ai eu entre les mains. Même si je me méfie des coupes modernes comme de la peste, parce que derrière beaucoup de coupes tapered et droites se cachent (ou ne prennent même plus la peine de se cacher)… des coupes slims.
Bon, avec deux tailles au dessus de ma taille habituelle, le risque était quand même plutôt calculé. Je me retrouve donc avec un genre de loose tapered, bien ample aux cuisses, qui se resserre juste ce qu’il faut au mollet. Le leg opening est généreux mais la coupe a de la pêche.
Après vérification, les différents sites sur lesquels je l’ai trouvé parlent bien de coupe « relaxed » (décontractée donc). Et la taille en dessous aurait sans doute convenu aussi.
Pour terminer, sa composition. Qui dit coupe relaxed fit dit pas une once d’élasthanne, et ça c’est cool.
Du volume, une coupe tapered et pas de plastique. Tiercé gagnant.
Le Lee Grazer dans tenue tout confort
Comme Boras l’a souvent répété, avec un volume pareil en bas, on peut faire à peu près ce qu’on veut en haut.
Du coup, pas compliqué, je suis parti sur des pièces assez amples en haut pour répondre au volume du bas. Entre coupes oversize et size up. Tout en essayant d’étager la silhouette et de jouer avec les matières pour éviter de ressembler à un bloc informe.
Pour commencer, un sweat oversize de chez Outland. C’est la version écru de celui qu’on a déjà pu voir en noir ici ou ici.
Et même en janvier, avec ma mine de pensionnaire de l’hôpital Foch, j’aime porter cette couleur. D’autant plus qu’elle s’accorde aussi bien avec des tons terre qu’avec des teintes comme le navy.
Dessus, le liner Uniqlo me permet à la fois de jouer le contraste avec son coloris vert olive, d’ajouter du relief, et d’avoir un mid-layer chaud et douillet si les températures chutent.
La cerise sur le gâteau, c’est la CISO shirt Arashi by Boras en velours côtelé qui apporte plus de longueur et qui complète le jeu de matières.
Aux pieds, mes Sebago que je porte plus que de raison. Parce que je suis comme un môme qui use et abuse d’un nouveau jouet. Mais une 4×4 en cuir lisse ou des boots auraient tout aussi bien fonctionné.
Finalement, la seule « contrainte » aura été de composer avec le coloris bleu workwear du jean.
Pour conclure
La morale de l’histoire sera une nouvelle fois de ne pas se focaliser que sur Levi’s. Les Wrangler, Lee et consorts peuvent vraiment être des alternatives efficaces dans ces gammes de prix.
C’est souvent vrai pour les modèles vintage, mais les pièces plus récentes peuvent également offrir de bonnes surprises.
Retrouve d’ailleurs une pépite de friperie consacré à Wrangler ici.