Un lundi sur deux, la rédaction te propose dans le format Revue de mode un condensé d’inspirations pour bien démarrer la semaine : des marques, des artistes, artisans, actualités ou événements… En bref, des gens et des choses que nous aimons et que nous partageons ici car nous pensons qu’elles méritent d’être découvertes.
Pour ce quinzième numéro (déjà) de RDM, je te propose à nouveau une sélection éclectique.
De la javel sur ton blazer avec École de Pensée x Alexandre Bavard
Et on commence avec la marque canadienne École de Pensée. Si le nom annonce déjà un peu la couleur, sache que le label fondé en 2014 par trois designers montréalais (Marc-André Garand, Julien Gauthier et William Lessard) a pour vocation de créer des vêtements « utilitaires » avant tout.
L’influence workwear est en effet assez évidente, avec des vestes et des gilets à poches qui ne feraient pas tache chez Engineered Garments. Mais la marque m’intéresse personnellement un peu plus pour son approche du soft tailoring, ce mélange entre registre formel et « mode » qui la situerait entre ce que peuvent faire un De Bonne Facture et un Dries Van Noten par exemple.
La très récente collaboration avec le plasticien lyonnais Alexandre Bavard représente à mon sens très bien le propos de la marque. L’artiste qui a fait ses armes dans le street art (graffitis, performances…) apporte son esthétique brute à une marque qui se veut précieuse (matières luxueuses et lisses) et casual à la fois.
Trois pièces tailoring (un costume et un manteau croisés) et une chemise à manche courtes font cette collection capsule à retrouver sur le site de la marque. Je te laisse également les liens pour le compte instagram et le site d’Alexandre Bavard, dont le travail aux accents de sci-fi et de dystopie mérite vraiment le coup d’oeil.
Découvrir des labels pointus chez Ovie Studio
Quand je fais la sélection pour la Revue de mode, il m’arrive très régulièrement de tomber sur des petites marques aussi intéressantes visuellement que difficiles à te présenter, faute d’informations. My Beautiful Landlet, Leh ou encore dauerbrenner pour en citer trois qui me viennent en tête. Quelques exemples parmi tous ces noms barbares qui viennent régulièrement habiller mon feed instagram. .
Le dénominateur commun ? Le shop Ovie Studio situé à Nagoya, quatrième plus grande ville du Japon. Et je vais répéter un conseil que je te donne régulièrement ici : jette toujours un oeil attentif aux sélections des boutiques qui stockent tes marques préférées. On a pu le voir avec Twelve et Atelier Solarshop, les têtes d’affiche sont souvent accompagnées de micro-labels qui valent le détour.
Et de la même manière que pour les deux exemples cités au-dessus, le stylisme maison par le staff Ovie Studio est toujours très cool à regarder. Une bonne manière de découvrir des marques, de trouver de l’inspiration, et enfin de voir les vêtements bouger en conditions réelles.
Alors si toi aussi tu rêves d’être abreuvé au quotidien de quelques marques de créateurs introuvables ailleurs, c’est par ici.
Karu Research, célébrer le savoir-faire indien par le luxe
18 East, Corridor, ou encore Kardo (dont je t’avais parlé à l’occasion de notre sélection sur les chemises à manches courtes), nombreuses sont les marques contemporaines qui s’inspirent de l’artisanat indien pour l’incorporer à un style « occidental ». Et après seulement un an d’existence publique, Karu Research est certainement l’une des plus prometteuses d’entre elles.
instagram.com/karuresearch
Créée par Kartik Kumra pendant le confinement et à la suite d’un an de voyages à travers le pays à la rencontre des meilleurs artisans, Karu (qui signifie justement « artisan » en sanskrit) a pour vocation de devenir une marque de luxe mettant en avant le savoir-faire indien. La marque propose aujourd’hui des vêtements très bien sentis à base de matières luxueuses et vintage.
Couvertures « kantha » trouvées dans un bazaar à Jaipur et réutilisées pour fabriquer de magnifiques vestes avec doublure paisley, de la soie pure teinte à la main selon la technique shibori par une communauté locale, une veste en patchwork de tissus précieux déchirés… Karu rappelle ce qui se fait de meilleur au japon.
Attention toutefois, il ne faut pas hésiter à abuser un peu sur le size-up. La marque a tendance à tailler un peu petit. Je te conseille en tout cas de la suivre de très près. Proposer d’aussi belles choses en une poignée de collections, c’est un signe qui ne trompe pas.
La collection Automne-Hiver 2022 de Yashiki : des tricots pas comme les autres
Septembre arrive et les marques continuent, les unes après les autres, à dévoiler leurs lookbooks pour les saisons à venir. C’est au tour de Yashiki, marque japonaise spécialisée dans le knitwear, de nous présenter sa vision du vestiaire d’hiver idéal.
Et je ne vais pas te surprendre beaucoup en prononçant les mots « cardigan », « pull à col rond » et « bonnet ». La marque éponyme créée en 2014 par le designer japonais Sayamoto Yashiki fait dans le classique. Enfin, plus ou moins. Un seul coup d’oeil à une maille Yashiki devrait te permettre de comprendre sa proposition singulière.
Tu pourras alors percevoir un enchevêtrement de techniques artisanales, en provenance du monde entier, et de motifs tricotés (knit patterns) symboliques. Des mailles très denses et complexes qui choisissent le parti pris du monochrome dans un parfait équilibre entre simplicité et grande technicité. En somme, des pièces qui gardent la polyvalence de la forme classique sans sacrifier une vision stylistique.
Je termine avec une mention spéciale avec ce manteau, juste au-dessus. C’est d’ailleurs lui qui ma donné envie de te parler de Yashiki. Une pièce majestueuse qui sent bon l’hiver, à mi-chemin entre la couverture épaisse et le peignoir. Tu peux retrouver le reste de la collection sur le compte instagram de la marque.
La décontraction à l’anglaise par le photographe Jamie Ferguson
Enfin, terminons cette revue de la semaine avec un peu de légèreté. Tu sais que j’essaye régulièrement de ne pas te parler uniquement de marques ici, de varier les plaisirs et te faire découvrir des choses très diverses. Et je me suis rendu compte que je n’avais jamais cité un photographe de mode, alors même que ceux-là sont derrière les lookbooks qui nous occupent si souvent l’esprit. Jamie Ferguson me semble être le parfait client pour ce format !
Ayant travaillé pour des grands noms tels que Private White V.C, Drake’s et Polo Ralph Lauren, l’homme s’est illustré dans la photo menswear et lifestyle. Et si comme moi tu cherches régulièrement des bouquins qui ont la mode pour sujet, tu es peut être également tombé sur le sien : « This Guy: Portraits of Modern Men’s Style ». Une collection de portraits d’acteurs du milieu de la mode masculine, dont Scott Fraser Simpson et Gauthier Borsarello pour n’en citer que deux.
Et si je te parle de lui, c’est aussi et surtout pour son compte instagram. En plus de partager ses photos classiques, des portraits et du street style, Jamie Ferguson joue très régulièrement au modèle. Il shoot ses tenues personnelles qui oscillent entre le très casual et le soft tailoring, et toujours avec un certain sens de l’auto-dérision. Évidemment, les photos sont impeccables. Des tenues de « tous les jours », sans prise de tête, et qui bénéficient d’une qualité peu courante !
Et si c’est plus le coté pro qui t’intéresse, je te laisse ici le lien pour son site perso.
C’EST TOUT POUR AUJOURD’HUI…
Voila qui conclut cette salve d’inspirations de la semaine. Si tu apprécies le format et qu’il t’a donné envie d’en savoir plus, alors je te dis à lundi prochain !
