Un lundi sur deux la rédaction te propose dans le format Revue de mode un condensé d’inspirations pour bien démarrer la semaine : des marques, des artistes, artisans, actualités ou événements… En bref, des gens et des choses que nous aimons et que nous partageons ici car nous pensons qu’elles méritent d’être découvertes.
Si j’ai fait l’effort de continuer à parler fringues d’été ces dernières semaines, le mois de septembre annonce le retour de jours meilleurs. Si tu préfères également le manteau long oversize au short, alors j’ose espérer que ce numéro provoquera chez toi une certaine impatience.
L’hiver sera féminin avec Toujours
Une fois n’est pas coutume, on commence la revue par une marque qui s’adresse exclusivement aux femmes avec le label japonais Toujours. Au-delà de ma volonté de te montrer plein de choses différentes dans ce format (et ce n’est pas la première fois non plus, je pense par exemple à Soerte et au Number shop), la raison est toute simple. J’ai pris une vraie claque à la vue des tenues sélectionnées par les gars d’Eye_c.
Et pour cause, la nouvelle collection automne – hiver 2022 de la marque menée par Shimeno Masayo, ancienne de chez Journal Standard, est une véritable démonstration de stylisme inspiré. Silhouettes, coupes, matières, registres… Tout ce qu’on aime sur le média semble réuni au même endroit. Un quelque chose entre le sérieux d’un Engineered Garments (le blazer style loiter jacket, les colorways) et la folie de ts(s) (les gros outerwears à motifs, les jupes longues comme base aux layerings…) qui serait, trop injustement, réservé aux femmes.
Et je dois te l’avouer en écrivant ce paragraphe, mais c’est en faisant mes recherches sur la marque que je me suis rendu compte de l’évidence. Shimeno Masayo n’est autre que la femme de Takuji Suzuki, designer de ts(s)… D’ailleurs, les deux labels sont vendus au même endroit et partagent le même site, notsohardwork.com. Pas de grande coïncidence donc, le bon goût est de famille !
Tu peux retrouver tous les détails de la collection sur le compte instagram de la marque. Et pour les lectrices (ou lecteurs), Toujours se choppe chez Epitome of Edinburgh Une excellente adresse à connaître absolument.
Engineered Garments enchaine les collaborations avec deux marques historiques
Et pour ne pas quitter la galaxie familiale des Suzuki, il me semble que le moment est venu d’ouvrir une courte parenthèse et te parler des récentes collaborations entre Engineered Garments et deux marques iconiques du paysage de la mode masculine. Et on commence par la plus inédite : EG x Lee.
Rendant hommage aux pièces emblématiques de son adolescence, l’éminent designer japonais Daiki Suzuki retravaille vestes en denim, bombers, work shirts et pantalons en velours de la marque américaine. Une collaboration à la sauce japanese americana qui met à l’honneur l’histoire de Lee et de sa « Riders line » introduite en 1946. Du très classique (les jeans et vestes courtes) côtoie ici de l’imprimé léopard et des montages en patchwork, marque de fabrique du label new yorkais.
L’autre événement notable concerne cette fois Doc Martens, marque britannique historique habituée à l’exercice. Après les monkey boots, les church et les « 1460 », c’est une nouvelle fois aux classiques « 1461 » de passer sous la moulinette Engineered Garments. Au programme : asymétrie et speed hooks pour une connotation workwear plus assumée.
Cette dernière collaboration est à retrouver sur le site officiel de la marque. La collection avec Lee est malheureusement exclusivement distribuée sur le shop Nepenthes et réservée à quelques boutiques coréennes triées sur le volet.
Stoffa pour voir le casual-chic autrement
Si tu aimes le casual chic et le soft-tailoring sans compromis, tu devrais apprécier ce qui va suivre ! Stoffa (le mot étoffe en italien) est une marque américaine de prêt-a-porter, de made to order et de made to measure. Le label fondé en 2017 par Agyesh Madan et Nicholas Ragosta, deux anciens de chez Isaia, propose un vestiaire complet patronné à New York et fabriqué entièrement en Italie.
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que tout est pensé et développé en interne de A à Z. Je t’ai parlé de patronage, mais il est en de même pour les matières. Exclusivement développées pour la marque ou deadstock de fabricants souvent italiens, tu ne les retrouveras nulle part ailleurs. Quant à ce qui nous intéresse vraiment, les pièces et les coupes, les quelques photos choisies ici parlent d’elles-mêmes.
Du décontracté qui adopte les codes du tailoring et qui le fait avec un goût impeccable. Tradition sartoriale oblige, le made-to-measure (sans surcoût supplémentaire) te permet en plus d’adapter n’importe quelle pièce à tes envies. À coté des collections habituelles qui sortent sous la forme de drops, Stòffa propose régulièrement des collections capsule (« éditions ») qui mettent en avant des savoir-faire particuliers : L’artisanat indien (kantha, ce qu’on a pu voir notamment avec Karu), le travail du cuir suedé, ou encore l’art de la céramique de Vietri.
Bon, je t’ai un peu menti dans le titre. Hormis quelques pièces qui peuvent convenir à la mi-saison comme les cuirs, la marque n’a encore rien montré de sa collection hiver 2022. Mais si c’est du niveau de l’année dernière (à voir juste en-dessous), tu peux être rassuré. Il y a aura assez de pièces inaccessibles pour tout le monde !
Si regarder des lookbooks où tout est trop beau pour toi est une chose qui t’intéresse, voici le lien pour le compte insta et le site de la marque. Stoffa est distribuée chez Mr Porter si tu veux jeter un oeil, même s’il est vraiment dommage de ne pas profiter du service de made to measure à ce prix !
Le projet artisanal de Kumi J
Un dernier rapide intermède entre les grands noms avec le projet artisanal de Kumi, musicienne électro et denimhead autoproclamée. La créatrice a tout récemment fondé son label indépendant de fringues « post-heritage », simplement baptisé Kumi J.
Fabriquées dans des matières brutes et japonaises en petites quantités, les vêtements pensés par Kumi J piochent dans les registres classiques du genre americana. Le workwear évidemment, avec l’indispensable veste de travail (chore jacket) en denim selvedge. Des solides pantalons à bretelles cousus en triple stitch, ou encore une salopette en herringbone twill aux boutons en bronze.
Pour le coté military (qui reste assez light), tu trouveras du t-shirt camouflage, des ceintures Gurkhas, et un chino à pinces pour compléter le tableau. Et si les influences transparaissent clairement dans le travail de Kumi, il ne s’agit pas de faire de la reproduction ou « comme tout le monde ». La créatrice réussit à rendre chaque pièce familière, tirée d’une époque précise, et nouvelle à la fois.
Pour plus d’infos, je te laisse aller faire un tour sur son site et découvrir les premières pièces qu’elle propose. Et je te remets le lien de son compte instagram ici, si tu veux donner un peu de force à un petit projet qui se lance !
Sérénité et mode par Trove
On termine cette revue par le troisième argument qui devrait te convaincre définitivement de prier pour le retour de la fraicheur. Trove est un label japonais que j’avais déjà pu citer à l’occasion de la création de Warobe, sa marque soeur, au printemps-été 2022. En tant que lecteur assidu, peux-être te souviens-tu de sa réinterprétation contemporaine et citadine du vêtement traditionnel japonais.
Trove, la grande soeur, est la première marque du designer Daisuke Kamide. Fondée en 2004, elle poursuit depuis lors son ambition de proposer un vestiaire singulier « pour tous les jours ». Des vêtements qui inspirent le calme, la sérénité, ainsi qu’une certaine préciosité derrière des matières solides et réconfortantes. Une recherche du parfait équilibre entre « mode » (coupes oversize, layering inspiré) et fringues qui se fondent dans le décor (teintes sombres, douces et unies, focalisation sur la silhouette, matières lisses).
Cette nouvelle collection démontre ce que la marque sait faire de mieux. Du costume qu’on peine à situer, entre extreme sobriété, élégance et uniforme minimaliste coupé au scalpel. Aux vestes de travail, manteaux classiques et combinaisons se succèdent des assemblages plus pointus. Mais si les drapés se superposent, pas une silhouette ne vient crier plus fort qu’une autre. Ici le monochrome égalise et permet la cohabitation tranquille des choses les plus simples et des plus inhabituelles.
Tu peux retrouver la collection Trove automne hiver 2022 dans son entièreté sur le site japonais de la marque. Pour le compte instagram, c’est par là.
C’EST TOUT POUR AUJOURD’HUI…
Voila qui conclut cette salve d’inspirations de la semaine. Si tu apprécies le format et qu’il t’a donné envie d’en savoir plus, alors je te dis à lundi prochain !