Chez les amateurs de tailroing et de sartorial (du costume pour schématiser), le blazer croisé est un peu le Graal. Dans un univers où le moindre détail est codifié à l’extrême, le double breasted comme on dit en anglais, pousse l’obligation du respect de la règle à son paroxysme. Tiens d’ailleurs, quelles sont-elles? Et bien je n’en sais rien! Tout ce que je sais, c’est que lorsque l’on ne consume pas sa liberté stylistique à lire des dogmes poussiéreux, on peut s’amuser. Comment bien porter un blazer croisé? Alors « bien » je ne sais pas mais tu vas voir qu’on peut l’amener dans l’univers streetwear sans trop de soucis.
NB: si jamais tu lis cet article de tes yeux de passionné de tailoring, sache que je m’inspire beaucoup des bons de chez vous. Même si ça ne saute pas aux yeux en première lecture, il n’y pas de guerre de « clan »!
Style streetwear chic ou beauf pseudo classe?
Derrière ce titre volontairement provocateur, il y a un vrai sujet. Je ne vais pas philosopher, un grand penseur moderne, Benjamin Tranié, a posé une vérité: « nous sommes touts le beauf de quelqu’un ».
Là où je veux aller très rapidement avant de passer à l’analyse de ce look: l’amusement. C’est d’ailleurs le socle de la philosophie street heritage sur laquelle repose notre média de mode. Une approche légère et une envie de jouer avec tous les styles. D’ailleurs, cette notion de streetwear chic évoquée plus en profondeur par Nicolas avec le dossier Teddy Santis, c’est un peu la même chose.
Un mélange de styles et de codes.
Alors est-ce que l’on doit suivre les règles sartorial pour porter une veste croisée quand on veut faire autre chose que porter le costume ou du soft tailoring?
J’ai envie de dire non. Jouons, et gardons en tête les 3 clés d’une tenue réussie. Je préfère m’appuyer sur ça et me dire que le reste ne sont que des codes de sous-groupes stylistiques. S’ils sont importants et censés dans leur genre, ils peuvent vite être limitants quand on ne veut pas d’une étiquette en particulier.
Au final, le street heritage c’est un peu ça, une étiquette pour les styles qui n’en ont pas vraiment.
Comment porter un blazer croisé dans un style streetwear?
Je pose la question en titre histoire de cadrer le sujet pour ceux qui lisent vite.
L’idée est plutôt de voir un look où un blazer croisé n’aurait rien à y faire en théorie. Le troll ultime aurait été de le porter en jogging… un jour peut être!
Là, pour teinter le look d’une vibe streetwear chic, je suis me reposé sur trois éléments.
Une casquette en laine casentino
Oui je sais, c’est un peu cliché mais la casquette, c’est l’accessoire streetwear par excellence. Ou plus largement casual.
Il n’y a qu’à voir comment les mecs sur Instagram en vissent sur leurs têtes avec des tenues habillées.
Et ici, plutôt que de sortir une casquette de baseball random alors que je n’ai jamais regardé 1h de ce sport en cumulé dans ma vie, j’ai opté pour un modèle revisité.
Par Noah, un grand artisan sous-côté du streetwear chic d’ailleurs. Made in USA dans une laine italienne Casentino (reconnaissable à ses « bouloches »), ça pose là le couvre-chef.
Et puis ce jaune relève l’ensemble avec un très lointain matching avec les rayures de la chemise et les chaussettes.
Des vêtements avec du volume
Alors là encore, on est dans le cliché mais que veux-tu, ils ont la peau dure. Sous-culture jeune à l’origine, on associe inconsciemment le streetwear à une mode plutôt large.
Puis moi, je suis des 90s, une époque où oui, les fringues étaient (très) amples. Bref, du coup, j’ai pris des coupes larges.
Pas le blazer croisé qui est à ma taille, je peux le fermer sans être contraint quand je bouge. Il manquerait de cintrage pour un costume je pense. Moi ça me va très bien ici. Tout le reste en revanche, je peux inviter un copain avec moi.
(si tu as l’image, c’est un mind fuck sympa!)
La chemise à rayures déjà. Dans un délire un peu Ivy League, sa coupe est une relax fit. Autrement dit chez GANT, ça veut dire dire que tu n’a pas besoin de prendre une taille de plus. Moi, qui ne me suis pas vu prendre du poids, je navigue entre M et L. Qui peut le plus peut le moins, j’ai pris L et je nage bien.
Résultat, on a des manches qui débordent bien du blazer et je peux porter un tee dessous sans aucune gêne.
Ensuite le pantalon en velours, tu l’as déjà vu passer. Un prototype de ma marque Borali. Grosses côtes, du volume, il tranche bien avec le blazer niveau couleur et l’accompagne sur le volume.
En plus, comme je ne dessine que des pantalons à fourche bien généreuse, j’ai le choix de le porter plus ou moins haut. Dans ce look, je l’ai remonté un peu. Histoire d’être tendance 2h, avant de le redescendre à la taille naturelle.
Mon confort est dans les pantalons et jeans qui vivent sur le corps.
(ça devient philosophique pour une tenue de beauf hein?)
« Et mes baskets blanches vont encore morfler »
Au bon souvenir de l’ami Passi, les sneakers, blanches de surcroît, ont elles aussi une histoire liée à la street culture.
Alors pour ce look, j’aurais pu la jouer mocassins et faire un truc plus street Ivy. Seulement voilà, j’avais envie de porter des sneakers ce jour-là.
D’autant plus que ces Cannoncourt de K-Swiss sont justes géniales pour équilibrer une silhouette avec un pantalon large. .
Les chaussettes, une réinterprétation de la chaussette de sport par Royalties. La marque française fait de chouettes trucs dans le genre. Ici, on les voit peu mais c’est le genre de détail qui change la donne.
(pour toi-même, personne ne le verra, soyons lucides)
Qui dit chic, dit perles et jolie montre!
Enfin, que serait une tenue sans aucun bijou? Style streetwear chic qui plus est?
(en vrai, si tu n’aimes pas ça, tu as bien raison de ne pas en porter)
Oui je prêche ma paroisse, les bijoux sur un homme, c’est la vie. Mais plus sérieusement, cela a du sens ici dans notre look.
Dans la culture street, il y a un coté bling bling. Il s’est manifesté de bien des façons durant les 4 dernières décennies. Il n’est bien sûr pas question de la jouer rapeur américain. De tout façon, mon amour des bijoux me vient plutôt de ma tante et de ma grand-mère.
Ajouter un collier de perles en nacre sous la chemise et une montre à cadran rose, ça sort là encore la tenue d’un style classique.
Et ça me permet pour ce look de mélanger les codes classiques avec un blazer croisé avec une approche décomplexée du streetwear.
Pour aller plus loin et découvrir plus de pièces, n’hésite pas à consulter nos sélections des meilleurs marques de casquettes, pantalons en velours ou encore de sneakers blanches à l’ancienne.