Chaque top est l’occasion de retrouver une sélection de pièces conseillées par la communauté Borasification (et un peu, ou beaucoup, par la rédaction). Cette liste est non exhaustive et constitue une série de coups de cœur qui t’aiguilleront, pour toi aussi trouver les vêtements et chaussures qui te feront vibrer.
Seulement un petit mois avant la fin de l’été. Les collections automne / hiver 2024 arrivent sur les e-shops. La meilleure période, pour tout sapeur qui se respecte, est pressentie. J’en ai donc profité pour « déguiser » une liste personnelle de favoris en sélection plus générale. J’espère ainsi poursuivre mon entreprise de propagande avec une poignée de marques cool qui proposent du pantalon coupe large et oversize. Des choses à porter dès maintenant. D’autres pour préparer une transition tranquille. Ou à réserver aux premières gelées. Comme d’habitude (et c’est encore plus vrai aujourd’hui) : ne rechercher ici aucune ambition d’exhaustivité. Ni de réconciliation.
Cinq pistes pour essayer (et définitivement adopter ?) le pantalon ample
Car une silhouette ample est modeuse et clivante par nature, peu importe si tous les acteurs de ton feed insta ont adopté le parachute. La réalité de la rue française « moyenne » (un échantillonnage des fringues vendues chez les enseignes high street les plus populaires) est tout autre. Porter du large reste le moyen le plus rapide et efficace de détonner. Et pour le faire bien, mieux vaut connaitre les bonnes adresses. Je te partage ci-dessous les miennes. Mais ne me tiens pas pour responsable de la suite !
1. Un grain de raison
Commençons néanmoins avec des choses abordables et / ou faciles à shopper en magasin, histoire de me donner bonne conscience. Et de ne pas te démoraliser immédiatement avec des tarifs effrayants, surtout si tu portes majoritairement des coupes ajustées. Je ne recommanderais de toute manière à personne d’investir une grosse somme dans une chose incertaine (ou pas encore maitrisée). Comme l’achat d’un pantalon maxi-ample à trois cent euros sans avoir ne serait-ce qu’une seule autre pièce dans son armoire à porter avec… C’est l’expérience qui parle.
Et c’est bien pour cela que nous avons choisi de travailler avec COS cette saison. Pour pouvoir conseiller de belles alternatives qui invitent à l’expérimentation sans forcément mettre ton budget mensuel en jeu. L’avantage de piocher dans l’offre de la marque londonienne minimaliste, au-delà du prix et de la facilité de se rendre en boutique, c’est aussi l’assurance de trouver quelque chose à ton goût. Denim, chinos amples, pantalons en laine revisités, pièces plus pointues… Des fringues bien faites et modeuses, mais assez sobres et polyvalentes pour partir sur de bonnes bases. Et peut-être même en rester là, si tu trouves ton bonheur dans les dernières sorties annonçant l’automne.
2. L’angle « utilitaire », ça peut aider
Une bonne approche pour mieux intégrer les volumes à son vestiaire est de commencer par respecter quelques règles classiques. C’est ce que j’ai tenté d’illustrer dans ma présentation des nouveaux pantalons bien amples de chez Aïdama. En résumé : des points d’ancrage pour ne pas trop déstabiliser l’oeil. Des proportions harmonieuses. Et, surtout, des fringues qui ne font pas tout pour te faire remarquer. Du casual sobre donc. Et même utilitaire sur les bords. L’ampleur n’est plus une coquetterie, mais elle est « fonctionnelle ». Elle permet le mouvement, use moins la toile, protège le corps (insérer arguments discutables).
Bref, tourne toi du coté du workwear (japonisant, et pas premier degré si possible), et plus généralement en direction de la galaxie heritage, si tu cherches un pantalon ample qui ne hurle pas « j’aime la mode, regardez moi ». Les marques intéressantes dans ce domaine, du military au sportswear, sont légion. Casatlantic pour du chino inoffensif à l’ampleur maitrisée. Arpenteur pour le flair français et une discrète direction outdoor qui s’affine. L’inévitable orSlow au Japon. Ou encore Lady White Co. aux USA pour du sporstwear vraiment bien foutu.
3. S’embourgeoiser, aussi
S’intéresser de près à ces marques risque cependant de produire à terme un effet inattendu. À trop vouloir jouer la carte de la modestie on laisse parler les détails. Une matière un peu trop belle, à la composition rare. Une teinture naturelle, irrégulière, qui ne prend pas la lumière comme toutes les autres. Une coupe qui n’a plus grand chose à voir avec le standard des fringues sans prétention. Une interview du designer chez BlackBirdSpyplane. Ou un passage dans la Revue de Mode, si tu préfères. Et te voilà sans crier gare dans le monde merveilleux du workwear pour rentiers.
Ici, pas de basiques lisses et chiants. Pas de quiet luxury ou autre tendance fadasse adoptée par un youtubeur américain qui organise ses tenues de la semaine sur Excel. Mais des fringues avec beaucoup de caractère. De l’artisanat. Sans perdre pour autant la sensation, si importante, de porter des choses « normales », faciles. Pour du pantalon ample précieux et faussement rustique, je te conseille de regarder chez Evan Kinori, Comoli, Blurhms, Old Joe, Taiga Takahashi ou encore Yoko Sakamoto. Ou tout simplement de te perdre dans l’excellente sélection proposée par le shop canadien Neighbour, catégorie Pants.
4. Redéfinir les codes de l’élégance
Parler d’élégance aujourd’hui tout en portant un déguisement trois-pièces (option odeur de vieille fripe, mocassins tous plats et épaules foireuses pour les moins fortunés) n’est pas trop notre genre. Je ne vais donc pas faire semblant, mon cynisme m’en empêche, et plutôt laisser les spécialistes en la matière s’occuper de tout cela. Concentrons nous donc sur le tailoring « mou », le seul qui me semble adapté à toutes les situations de la vraie vie. Qui convient aussi bien aux modeux qu’aux amateurs d’une élégance informelle. Un genre où le pantalon ample est roi. Où il ne reste plus qu’a choisir son camp.
Le charme parisien chez Officine Générale, qui propose désormais des silhouettes plus intéressantes qu’avant pour les amateurs de volume (notamment les pantalons « Hugo » et « Nash »). Ou bien sûr chez Lemaire, un cran au-dessus, si tu n’es pas trop regardant sur le rapport qualité / prix. Avec des coupes travaillées pour un rendu parfaitement effortless. Et puis il y a la désinvolture à la nordique, chez Mfpen. Moins de soleil, plus de caféine. Et des pantalons en matières deadstock pour banquiers désabusés. Auralee, au Japon, pour des coupes superbes et de très belles matières. Stoffa ! Évidemment. Et pourquoi pas les marques sud-coréennes. Solid Homme, lancée par l’éminente Woo Young Mi. Et Le 17Septembre, c’est cool aussi.
5. Ou ne plus trop s’en soucier
Passer du coté « modeux » du spectre n’a vraiment rien de difficile en s’intéressant aux marques citées ci-dessus. Mais c’est de l’ordre de la fatalité avec celles qui vont suivre. Et il suffit parfois de pousser les curseurs un tout petit peu plus loin. C’est la recette privilégiée par quelqu’un comme Daniel Simmons pour son très réussi pantalon à pinces. Le leg opening est juste assez imposant pour empêcher tout retour en arrière.
Couper les ponts c’est aussi la spécialité de la marque japonaise Stein. Si ses expérimentations peuvent sembler familières, s’appuyant sur les classiques du vestiaire masculin, l’évidence s’évapore au moment d’enfiler un modèle extra-wide. Moins radicale, la proposition de Studio Nicholson n’en reste pas moins singulière. Des coupes très volumineuses et « rondes », avec de belles pinces et une maitrise du taper qui facilite l’adoption. Le même chemin choisi par Aïdama pour sa coupe droite, rendant son vestiaire freesize plus accessible. Et puis je me dois de citer Sillage, marque de Yuthanan qui n’est plus vraiment à présenter ici.
Pour aller plus loin…
Nous pourrions continuer la liste encore longtemps ! S’arrêter est frustrant, je suis d’accord. Mais je préfère penser cet article comme une porte d’entrée aux pantalons larges qu’une réponse définitive à la question : « Que dois-je acheter ? ». Je te laisse donc avec une compilation d’articles, si tu souhaites approfondir. Bonne lecture.
