La rédaction te propose dans le format Revue de mode un condensé d’inspirations pour bien démarrer la semaine : des marques, des artistes, artisans, actualités ou événements… En bref, des gens et des choses que nous aimons et que nous partageons ici car nous pensons qu’elles méritent d’être découvertes.
Retour de la Revue ! On parle fringues d’été, mais aussi de fringues à garder en tête jusqu’a l’automne.
Penser à Black Ficus pour du pantalon d’été accessible
Le temps presse pour ceux qui, comme moi, n’ont pas été convertis au short. Deux jours nous séparent de l’été. Pas suffisant pour espérer recevoir son pantalon Black Ficus (il faut compter au moins deux semaines), mais tout juste assez pour au moins faire son choix. Une marque ukrainienne de made to order mentionnée dans notre sélection pantalons estivaux de l’année dernière, à lire ou à relire, et dont je voulais à nouveau te parler en ces temps difficiles.
Car trouver un pantalon en lin ou en chanvre bien coupé à pas cher n’est pas une chose aisée. Les références qui me viennent à l’esprit, Muji et COS, ne conviendront pas à tout le monde. Le recours à la fast fashion (je plaide coupable), non plus. Black Ficus se présente ainsi comme une alternative qui met la personnalisation à l’honneur. Pas de la « meilleure qualité » que les gros du milieu, mais peut-être une plus grande probabilité d’être satisfait à la réception. Concrètement : une vingtaine de couleurs au choix et notamment une coupe loose tapered très réussie.
Si les mesures ne te conviennent pas, libre à toi d’allonger la jambe (par exemple pour anticiper un petit rétrécissement), d’agrandir le leg opening pour jouer sur le taper selon ta taille, de rajouter des passants de ceinture… Il faudra seulement échanger quelques mails avec les créateurs et consentir à sacrifier son droit à un éventuel retour. Les finitions sont simples, le lin est léger. C’est honnête. Et sous la barre des cent euros, difficile de demander bien plus.
Black Ficus fait également des shorts, si tu y tiens vraiment. Amples et assez longs. Si tu aimes l’oversize et le volume, il y a aussi du tee dans la veine de ce que fait Jungmaven. Tu peux retrouver la marque sur instagram ainsi que ses produits sur Etsy et directement sur son site officiel.
Burgaud se lance avec un uniforme en denim
Petite marque française naissante découverte par l’ami Laaazzzeee à l’occasion du salon Unique Market à Paris, Burgaud est un projet potentiellement intéressant à suivre si tu es un amateur de silhouette à la Studio Nicholson. Tu me pardonneras le name dropping immédiat, mais je pense que la comparaison est particulièrement parlante. Valentin Burgaud, annécien de vingt trois ans, propose en effet deux premières pièces qui composent un « uniforme » en denim : un jean coupe balloon et une veste inspirée des modèles Levi’s des années 50.
Si la veste est somme toute assez « commune », nombreuses sont les marques à interpréter ou reproduire plus ou moins fidèlement la type II, je trouve que le jean est une proposition bien plus singulière. Une coupe ample maitrisée disponible en deux longueurs, une toile denim italienne toutes saisons de chez Berto et une confection à la main en France assumée de A à Z par le jeune fondateur. Le tarif affiché, cent quatre vingt euros pour le jean, est d’ailleurs surprenant quant on connait la nature de la production.
L’évolution de Burgaud sera à suivre sur instagram. Si l’idée d’un canadian tuxedo réussi te parle, je te conseille également de jeter un oeil au site.
Tout le cool du moment est chez About : blank
Les marques qui prônent le minimalisme et le tailoring contemporain à la sauce leisurewear sont légion. Si tu ne vois pas tout de suite à quoi je fais référence, commencer par les influenceurs Daniel Simmons et Tim Dessaint est une bonne introduction. Ou tu peux directement passer à About : blank pour un rapide condensé de tout ce qui fonctionne en ce moment. Des ensembles en molleton qui côtoient des pantalons taille haute à plis. Des Adidas Samba et des mocassins. Du débardeur sous une chemise en crochet. Un petit foulard noué autour du cou…
Autant de gimmicks qui laissent penser que le marque ne cherche pas spécialement à réinventer la roue. C’est même tout le contraire. Lancée en 2021 elle assume dès son nom, en référence à une page web vierge, le désir de faire du blank. De la créativité par le vide et par l’absence, plutôt que par le branding. Une démarche qui rejoint cette tendance du « grown-up streetwear », un certain rejet de la culture hypebeast pour revenir aux choses qui comptent le plus : les coupes, les associations, les silhouettes.
C’est louable. Et il faut souligner l’expertise d’About : blank en la matière. Les tenues sont exemplaires en termes de fit, de proportions. Mais je me dis aussi qu’il y a quelque chose d’un peu ironique à vendre des « basiques de qualité » tout en poussant du stylisme modeux à la Aimé Leon Dore. Et les similitudes ne s’arrêtent pas là. Bref, c’est à consommer en connaissance de cause. Ou à regarder avec une certaine distance.
Tu l’avais compris, je ne te conseillerais pas spécialement de te précipiter sur le prochain drop d’About : blank. À moins de préférer la mode à l’intemporalité. Ce qui est une position tout à fait défendable. Pour les autres, l’inspiration est toujours bonne à prendre.
Se fournir en polo style vintage sans passer par Scott Fraser Collection
Pas de lookbook à te présenter aujourd’hui. Alors je profite du calme ambiant pour te donner une bonne adresse : Connection Knitwear. Un obscur site italien qui serait derrière la production des fameux polos et chemises vintage de chez Scott Fraser. Si l’infirmation est à prendre avec des pincettes, certains produits apparaissent tout simplement identiques.
Enfin, presque. C’est pas moins de deux cent euros de différence entre la chemise « Ripley » Scott Fraser et son équivalence « Green Leaf polo » chez Connection Knitwear. Outre les modèles communs, tu pourras trouver d’autres choses intéressantes dans ce style des années 50 et 60. Mieux vaut ne pas avoir peur de la taille haute.
Le site, que je qualifierais de rudimentaire, est à consulter ici. Je te laisse également les liens vers nos sélections chemises et polos si tu souhaites approfondir ces sujets brulants.
Norlha et la laine de yak
Conclure les découvertes de la semaine avec Norlha, méconnue marque-atelier tibétaine spécialisée dans la laine de yak, me tenait à coeur. Une manière de me raccrocher un peu aux fringues qui me font vraiment vibrer à l’heure des manches courtes et des sandales. Celle-ci ne proposant d’ailleurs tout simplement pas de collection printemps / été, hormis quelques écharpes fines en soie et khullu (mot qui désigne le duvet du yak, qui se « récolte » comme le cachemire).
Ce qui nous laisse avec de très belles pièces à toucher avec les yeux, en attendant un temps plus propice. Pas seulement des vêtements pour homme, femme et enfants. Mais aussi des accessoires, du homewear, du mobilier et de la décoration qui sont produits de manière artisanale par une communauté élevant yaks et moutons. Un véritable projet de réhabilitation de la campagne tibétaine et de mise en valeur des savoir-faire lancé en 2007 par une anthropologue et sa fille, Kim et Deschen Yeshi.
De nombreux nomades, souvent économiquement contraints d’aller chercher un travail en ville, ont ainsi eu l’opportunité de rester au village de Ritoma pour rejoindre le tout premier atelier consacré au yak du plateau tibétain. Plus qu’une marque, Norlha assure à la fois l’emploi et la préservation d’une culture textile ancestrale en destinant ses produits locaux (à la manière d’Inis Meain et du pull « aran » ) au marché international.
Il n’est donc pas nécessaire d’être tibétain pour porter les vêtements Norlha. Le traditionnel se mêle aux inspirations occidentales. Une chemise minimaliste en soie et yak, une surchemise militaire, un blazer workwear sont rangés aux cotés d’une cape en laine, d’un poncho, d’un manteau « de berger » épuré. Rien qui ne ferait tache chez Atelier Solarshop. À suivre absolument !
C’EST TOUT POUR AUJOURD’HUI…
Voila qui conclut cette salve d’inspirations de la semaine. Si tu apprécies le format et qu’il t’a donné envie d’en savoir plus, alors je te dis à la prochaine ! Tu peux retrouver tous les précédents numéros ici