Découvre la marque Burgaud : du jeans brut artisanal made in Annecy

Tu n’as certainement encore jamais entendu parler de Burgaud. Et c’est normal. C’est la réalité concrète des petites marques, des artisans qui se lancent sur un marché ultra concurrentiel où la saturation est la norme. Et puis c’est aussi, à notre échelle, notre travail de changer ça. D’ouvrir des portes, de créer des ponts, de mettre en lumière. D’actionner le bon vieux bouche-à-oreille.

La marque burgaud jean brut artisanal made in annecy histoire interview créateur stylisme Borasification
Jeans Burgaud « Selvedge Rivet ».

Alors je vais prendre mon temps aujourd’hui, parce que ce sont ces articles-là qui comptent vraiment pour moi. Ceux qui restent, et qui sont toujours les plus cool à écrire. Comme j’ai pu le faire aux débuts d’Aidama, à l’époque où Joachim aurait pu encore s’amuser à compter ses followers sur Insta. Je pense aussi à ma découverte, encore récente, de Lois Dionisio, aujourd’hui justement adoubé par L’Éclaireur. Et à ces marques qui n’ont peut-être pas tellement besoin de nous, mais dont nous, on a cruellement besoin : SSStein, Taiga Takahashi, Arpenteur — pour ne citer que celles dont j’ai pu te parler avec enthousiasme ces derniers mois. Bref, il sera ici question d’humain, de passion, de tout ce qui nous donne encore envie d’aimer les fringues. Et pas seulement de jeans amples, comme pourrait le laisser croire le titre nécessairement réducteur de cet article. Ça, tu peux en trouver partout.

NB : Les pièces Burgaud présentées dans cet article prêtées à ma demande. J’ai gardé, bien volontiers, les deux excellents jeans ci-dessus. Déjà longuement portés à l’heure où j’écris ces lignes — malgré ma hantise habituelle du doublon.

Burgaud (ou comment bien découvrir une marque de niche)

Même dans un énième salon consacré au vintage, aux fringues upcyclées, à la fripe en tout genre. Un endroit quelque peu étrange et inhospitalier pour un artisan du denim, où l’on peut d’ailleurs croiser des mecs un peu Bisart. Désolé pour le jeu de mot absolument honteux, mais Valentin Burgaud, fondateur de Burgaud (je sais, c’est pas facile à suivre), y avait installé son stand, pas très loin de l’ami Théo Wack. D’où la rencontre avec le dernier larron de l’histoire : Laz, passant par là. Et qui, en mai 2023, m’a donc de son coté envoyé une fitpic prise à la volée lors de ce fameux salon, avec un jean à la coupe balloon qui semblait bien dosée, rappelant de loin l’univers de Studio Nicholson.

C’est ça, le bouche-à-oreille dont je parlais. Cela commence souvent par une image qui vient en convoquer d’autres. Ici, assez convaincantes pour me donner l’envie de taper un modeste paragraphe en l’honneur du lancement de Burgaud dans le numéro de la Revue de mode du moment. Où, comme d’habitude, je conseillais de garder un œil attentif sur le travail de Valentin

À l’époque les jeans Burgaud étaient fabriqués en denim italien de chez Berto. Un fabricant aux minimum de commandes assez souples pour une micro-marque. Pas encore de quoi faire rêver un snob, mais le potentiel était là.

Ce que je n’ai évidemment pas fait de mon côté. Car j’ai tout simplement oublié. Pas besoin de me bricoler une excuse : je ne peux pas avoir les yeux partout. Le flot de nouveautés, de marques, de projets est incessant. Deux années sont passées, alors que j’avais complètement perdu Burgaud de vue. Puis je suis tombé sur une vidéo, merci l’algorithme, qui m’a accroché l’œil une fois encore, tournée par Valentin lui-même. Portant son jean retravaillé, dans une nouvelle toile one wash japonaise après quelques mois de port, avec cette coupe large, mais flatteuse, sur une morphologie qui me semblait proche de la mienne. Désolé Laz, mais on sait bien tous les deux qu’on ne peut clairement pas choisir nos fringues en s’envoyant des photos. La suite : quelques messages échangés, et Valentin qui débarque à Lyon avec une valise pleine, comme s’il venait s’installer chez moi.

Des jeans, des vestes, des échantillons de tissus de chez Manufacture Métis. Noël avant l’heure. J’avais, en tant que grand professionnel, prévu de faire quelques photos et de poser deux ou trois questions sérieuses. Mais, comme toujours, j’ai préféré discuter. Choisi de me souvenir plus tard. De ne pas installer de distance. Je n’ai tout de même pas oublié d’extorquer généreusement Valentin à l’issue de la rencontre, lui permettant de repartir avec un bagage plus léger. Car je n’ai pas été déçu. Mais tu t’en doutais, on ne gâcherait quand même pas autant de mots pour des fringues nulles. Mon butin : le jean de la vidéo ,« Selvedge Rivet », et son successeur (même coupe, même nom, nouvelle toile), attendu dans quelques semaines. Et enfin, la « Heavy Jacket » — une veste workwear minimaliste dont nous parlerons un peu plus tard.

Toile japonaise jean
Nouvelle toile à gauche, ancienne à droite

Pourquoi s’intéresser à Burgaud est une bonne idée ?

Tout ça, c’est très bien. Mais tu pourrais aussi me dire : super ton histoire, belle rencontre — et en quoi ça me concerne ? Si tu as pensé ça, sache que tu es probablement une mauvaise personne. Mais passons. Après tout, j’ai moi-même reconnu dans l’introduction qu’on trouvait des jeans amples « partout ». Et concernant la veste, c’est du large et boxy. Probablement l’un des trucs les plus faciles à trouver sur le marché, là aussi.

Si je pense avoir de solides arguments visuels à te proposer, on va d’abord commencer par ce qui me semble faire la différence dans l’approche même de Burgaud.

Le retour du raw denim sur les réseaux

Le regain d’intérêt pour le raw denim et notamment du selvedge, après l’âge d’or des années 2010, est à mon sens une bonne chose. On n’a jamais connu autant de diversité — comme si une nouvelle marque lancée dans un garage apparaissait chaque semaine. Le problème, c’est que la plupart de ces projets sont médiocres et produisent des fringues absurdes. La concurrence, la course aux prix, la quête de visibilité sur les réseaux, l’opportunisme sont autant de facteurs qui ne font pas bon ménage avec ce que représente un denim brut. Pourquoi faire du brut, d’ailleurs ? Peu importe si tu préfères les fades subtils ou hyper contrastés, le principe de base reste le même : délaver ton jean à ta manière, sur le long terme.

La hype est hors-sujet

Sauf que proposer un jean brut avec une coupe monstrueusement large, c’est prouver immédiatement que tu n’as rien compris à ton sujet. Ce n’est pas de l’élitisme — Burgaud, d’ailleurs, ne fait pas du jean « de puriste » — c’est simplement du bon sens. Lancer une silhouette qui va fonctionner deux semaines sur TikTok dans un denim brut japonais, ce n’est pas l’esprit de la maison.

raw denim jean baggy wide loose
Je ne vais pas citer la marque, mais je pense que ça illustre très bien mon propos

Car ce jean ne délavera évidemment jamais, et finira au placard (ou à la poubelle) dès l’introduction du prochain mot en -core. Sans parler des vendeurs de tapis qui jouent à qui aura la toile selvedge la moins chère du marché — donc la plus moche. Ou à coudre un faux liséré, comme le font certaines marques bas de gamme parmi les plus détestables.

La coupe du jean « Selvedge Rivet » de Burgaud est contemporaine, mais à mon sens très juste. Large, mais équilibrée. Et surtout, elle s’adresse aux grands qui, comme moi, ne trouvent pas forcément leur compte chez les Japonais. Car oui, c’est le deuxième point à aborder : pourquoi se fournir en franco-japonais quand on peut simplement compter sur les marques de la terre promise du jean ? OrSlow propose par exemple depuis quelque temps sa très réussie coupe ample « Super Dad ». Même l’argument de la longueur, que je connais si bien, se retrouve quelque peu désamorcé. Il ne tient plus forcément aujourd’hui.

Burgaud
Première version du jean Burgaud, essayée par Laz

De la bonne manière d’être (dé)raisonnable

Et on arrive là à quelque chose de très personnel. Qu’est-ce que tu aimes vraiment dans le vêtement ? Comparer des specs ? Sur-optimiser ta garde-robe et tes achats ? Traquer le meilleur « rapport qualité-prix » ? On est submergés de choix. Il y aura toujours, « objectivement », mieux que ce que tu portes. Ou que tu puisses te payer.

Burgaud est une artisan d’une nouvelle génération qui nous pousse à reconsidérer le vêtement comme un lien, pas juste comme un produit de (sur)consommation. À repenser l’humain derrière chaque pièce. À revenir à une échelle de la petitesse. Celle de ces nouvelles boutiques indépendantes qui refusent maintenant de vendre en ligne, pour mieux s’ancrer dans un quartier, dans une culture. Je vois Valentin comme le descendant direct d’un mec comme Roy Denim, pionnier du jean « fait maison », qui était là dix ans avant tout le monde. D’Arthur de SuperStitch, qui cartonne aujourd’hui. De Jean Laumet. Ou encore d’Henry’s lancé par Keith Henry, au Canada.

Au-delà de l’univers singulier du denim, sa démarche est analogue à celle de créateurs comme Oliver Church, Tony Shirtmakers, et tant d’autres artisans solos qui font tout de A à Z — du patronage au marketing, jusqu’à l’envoi des colis. On est à mille lieues du mec qui saute d’une trend à l’autre, espèce majoritaire sur les réseaux. Évidemment, les bonnes intentions ne suffisent pas. Je me fous que tu sois sympa, passionné, et que tu couses pendant dix heures de suite, si au final ton jean est moche, mal coupé, et que je ne ressemble à rien avec. Bonne nouvelle : je ne suis pas allé chercher Valentin Burgaud pour me moquer de son travail. C’est très propre. Et franchement, ça n’a pas à rougir face aux belles marques japonaises qui sont passées entre mes mains.

Interview de Valentin Burgaud

Avant de le prouver concrètement avec les pièces Burgaud portées, j’ai eu la riche et ingénieuse idée d’interviewer Valentin. De lui donner une toute première occasion de raconter son parcours et s’exprimer sur son travail :

Tu peux te présenter et me raconter comment tu en es venu à lancer ta propre marque ?

Salut, je m’appelle Valentin Burgaud, j’ai vingt cinq ans et j’habite à côté d’Annecy. J’ai lancé Burgaud en 2023, après avoir découvert la couture pendant le confinement en 2020. En commençant par apprendre en réalisant de petits accessoires, puis j’ai très rapidement eu envie de me faire un jean — pour moi, c’était « la pièce » à coudre. J’ai déconstruit un vieux Levi’s pour analyser chaque couture et, en regardant pas mal de tutos sur internet, j’ai réussi à fabriquer mon premier jean. Ensuite, j’ai progressivement amélioré le patronage, le choix des tissus…

Burgaud denim jacket veste type II Levi's oversize
Veste en denim type II Burgaud, également une pièce lancée en 2023

Au début, je vendais mes jeans à des amis et connaissances, puis j’ai eu envie de mettre un nom sur ce que je faisais, de rendre ça plus concret. Je crois que ce qui m’a vraiment donné envie de me lancer est la possibilité de créer quelque chose de mes mains, en partant de « rien ». C’est super satisfaisant de finir une pièce et de se rappeler de toutes les étapes qu’il a fallu franchir pour y arriver.

Quelles sont tes inspirations ? Pourquoi le denim brut selvedge comme point de départ ?

Je m’inspire beaucoup de l’artisanat, dans le vêtement et également de manière plus générale. J’aime aussi les pièces vintage, notamment workwear et militaires. J’essaye d’en tirer quelque chose de plus moderne, aux lignes épurées — un peu comme le font certaines marques que j’admire. J’ai un grand respect pour le travail d’orSlow autour du denim japonais, par exemple.

orslow super dad jeans
orSlow « Super Dad », porté par Valentin qui est également modèle photo pour le shop annecien St Germain

Pour moi, un jean doit se faire en denim brut. Car c’est la base, avant tout délavage ou traitement. Je trouve ça normal de commencer par là. J’aime le fait que la toile bouge, qu’elle se patine et que chaque jean devienne différent selon la façon dont on le porte. Plus on le met, plus on l’aime, plus il va prendre un aspect qui nous ressemble. C’est comme ça que je vois les choses.

J’ai commencé avec un denim tissé en Italie, mais assez vite, j’ai voulu utiliser du denim japonais. C’est vraiment ce qu’on peut faire de mieux et je trouve que ça correspond davantage à la démarche artisanale que je veux transmettre via mes créations.

Comment tu fabriques tes pièces ?

J’ai mon atelier chez moi, avec vraiment le strict nécessaire : deux piqueuses plates — une pour les tissus lourds, l’autre pour les plus légers —, et une petite surjeteuse Babylock. Mais surtout une bonne paire de ciseaux et un fer à repasser ! Je trace mes patrons à la main, en m’aidant de livres ou de tutos. Je n’ai pas suivi de formation, donc c’était un peu galère au début, mais à force de persévérance, je pense avoir réussi à sortir des patrons plutôt corrects.

Pour mes jeans j’utilise donc exclusivement du denim tissé au Japon. Et pour mes vestes, en ce moment, je bosse avec des tissus fabriqués en France. Je pioche beaucoup chez Manufacture Métis, dont j’adore le travail : la fabrication, les fibres naturelles utilisées, le rendu visuel « brut ».

Comment est-ce que tu imagines l’évolution de Burgaud ?

Faire grossir la marque en collaborant avec des ateliers aurait de nombreux avantages : produire plus, collaborer avec des shops, etc. Mais honnêtement, je ne pense pas être prêt pour ça.

Pour l’instant, je voudrais garder une approche artisanale où je fabrique chaque pièce que je vends. J’aime avoir un contrôle total sur ce que je fais, même si ça demande bien plus de temps et qu’il est difficile de surmonter les obstacles seul. Je trouve que le résultat en vaut la peine. Je pense aussi que le fait de proposer des quantités limitées ajoute une certaine valeur à mon travail.

Tu travailles sur quoi en ce moment ? Tu peux me parler de tes dernières sorties ?

Sur mon jean « Selvedge Rivet ». C’est le modèle que je propose depuis le début et que j’améliore à chaque drop : patronage, finitions, petits détails… C’est un jean 5 poches classique. La coupe est droite, mais légèrement arrondie et se resserre un petit peu à la cheville. Cette nouvelle version est fabriquée dans un denim selvedge japonais indigo 14 .oz one wash, 100 % coton, plus épais et rigide que les précédents.

Burgaud denim Manufacture Métis
On aperçoit le beau tissu des poches (très profondes!) de chez Manufacture Métis. Et un bouton pression, à la place de la traditionnelle boutonnière.
Paraboot leather patch jacron jean cuir grainé
Jacron en cuir grainé Paraboot

Pour les poches, j’utilise un kelsch coton-lin (tissu traditionnel alsacien) de chez Manufacture Métis. Les rivets en cuivre sont plaqués argent et viennent du Japon, et le patch en cuir grainé provient de chez Paraboot. Les jeans seront disponibles fin mai, quand je serai de retour de mon voyage au Japon.

Une autre pièce que j’aime beaucoup est la « Heavy Jacket », lancée cet hiver. Elle est cousue dans un twill bleu très foncé, presque noir, très dense — à tel point que l’aiguille fume lors de la fabrication.

Burgaud Heavy Jacket french deadstock twill
« Heavy Jacket »

C’est donc un tissu « naturellement » déperlant. La coupe est assez ample, mais légèrement resserrée au niveau de la taille et aux poignets. Elle a une couture arrondie à l’avant, avec deux poches plaquées qui sont également rondes. Un détail que j’avais repéré sur une veste Comme Des Garçons vintage. Elle est entièrement construite avec des coutures rabattues, pour un intérieur aussi propre que l’extérieur. J’ai aussi utilisé des boutons pression noirs brillants, qui contrastent avec l’aspect mat du tissu.

Et ce voyage que tu as mentionné plus tôt, tu peux m’en dire plus ?

Je pars bientôt un mois au Japon pour découvrir le pays. J’y ferai aussi un pop-up à Tokyo, dans un shop qui s’appelle Under The Sun. L’été dernier, un client japonais m’avait acheté un short. Il a beaucoup aimé mon travail, on a échangé plusieurs fois, et il m’a proposé de faire un événement ensemble si je venais un jour au Japon. Du coup, quand je lui ai dit que je comptais y aller, on a organisé ce pop-up, qui durera tout mon séjour.

Je trouve que c’est une excellente première approche, une opportunité de rencontrer la clientèle japonaise et de voir si mon travail peut les intéresser. Et l’idée des pop-ups, quand on n’est pas en boutique, je trouve ça assez cool : rencontrer les gens, leur faire essayer les pièces, leur parler des tissus, du processus, de tout ce que je fais. Ça crée du lien et je pense que ça donne une autre dimension aux vêtements.

Deux tenues pour terminer à notre manière

Bon, je me suis encore un peu emporté. Et je commence à jeter des coups d’œil inquiets au compteur de mots en haut à droite de mon écran. Si tu lis encore ces lignes : merci. On va pouvoir conclure, comme il se doit — en confrontant les pièces Burgaud à mon vestiaire.

Jean Burgaud « Selvedge Rivet » : Repenser le costume canadien

Et on commence par le jean, parce qu’à force de teasing, il faut bien y passer. Ce n’est pas l’exercice le plus évident, surtout pour moi qui aime les tenues simples, celles qu’on porte dans la « vraie vie ». Deux écueils me viennent tout de suite à l’esprit : faire trop dans l’épure — s’arrêter au combo jean + t-shirt blanc, puis mourir d’ennui. Ou bien en faire beaucoup trop, ambiance layering de l’enfer façon mec qui veut à tout prix faire sauter le supplément bagage de son vol EasyJet. Et au final, faire oublier le denim, cette base quasiment « neutre ».

Burgaud marque jean brut denim selvedge rivet
T-shirt Auralee, jean Burgaud, boots Our Legacy

Ma solution, pour ne pas diluer mon style tout en laissant de la place au jean : m’inspirer de ce qu’on appelle le « costume canadien ». Denim en haut, denim en bas, pour créer un ensemble informel. Une idée qui revient souvent chez les jeunes marques aujourd’hui, avec, heureusement, plus de subtilité qu’avant. Pas (encore) de denim jacket chez Burgaud pour me faciliter la tâche. Je me suis donc appuyé sur la nouvelle toile choisie par Valentin pour son « Selvedge Rivet » : non seulement plus épaisse et rigide, mais aussi d’un indigo plus foncé qui tire sur l’argenté. La teinte fonctionne étonnamment bien avec ma veste clasp jacket Mfpen, en denim gris délavé.

Chemise seersucker Livid
Chemise Livid
Jean brut Burgaud marque
Le tombé est lourd et beau. La toile one wash est texturée sans en faire trop

Et parce qu’il n’y a pas de costume canadien sans chemise à carreaux, j’ai sorti la mienne — un modèle en seersucker très aéré de chez Livid. Elle me permet d’étager la silhouette et d’éviter la superposition denim sur denim. Pas besoin de m’étendre davantage sur les Camion Boots Our Legacy : une paire aussi modeuse que brute, parfaite pour lier le tout. Je ne pense pas que j’aurais porté la version actuelle du « Selvedge Rivet » de cette manière, celle visible sur le site Burgaud, mais le tombé très net de la nouvelle toile autorise un impeccable revers double. Clin d’œil au style workwear et point d’ancrage visuel.

Mfpen clasp jacket fireman jacket veste de pompier homme
Veste Mfpen
Jean Burgaud marque denim artisanal made in France costume canadien homme idée tenue

Veste Burgaud « Heavy Jacket » : Assouplir le workwear

Je n’étais pas totalement convaincu par la « Heavy Jacket » en photo. Le rendu sur les modèles me paraissait un peu « pataud », alors que la silhouette était prometteuse à plat. J’ai mieux compris pourquoi en l’essayant. C’est une veste qui a besoin de vivre un peu, et qui porte très bien son nom. Il faut l’aborder comme un jean brut, garder en tête qu’elle se bonifiera avec le temps. La toile, qui ne laisse passer ni pluie ni vent, va s’assouplir et certainement joliment se délaver.

Tenue homme printemps workwear chic
Veste Burgaud, pantalon Auralee, mocassins Dries Van Noten

L’approche épurée de Valentin du style workwear autorise d’emblée les pas de côté, invite à ne pas s’enfermer dans un registre. Il y a quelque chose de très Arpenteur dans l’esprit. Peut-être aussi ce bleu marine profond, presque noir, de ce twill de coton dense, qui évoque immédiatement la marque lyonnaise. En attendant de « casser » la veste — une première sortie au Monoprix à deux arrêts de métro ne suffisant pas — j’ai pris les devants en apportant dès maintenant un peu de décontraction.

Burgaud Heavy jacket veste workwear
T-shirt MHL, tour de cou Hender Scheme
Tenue homme printemps workwear chic décontractée Burgaud heavy jacket t-shirt MHL pantalon Auralee laine à pinces mocassins Dries Van Noten

T-shirt ample et fluide en coton-lin MHL, pantalon Auralee en laine légère, mocassins Dries Van Noten à la croisée des genres : de la mollesse structurée. Je trouve l’équilibre intéressant, et je suis content d’avoir pu changer d’avis sur cette pièce. La coupe est cool, et parlera forcément aux amateurs de pantalons taille haute. J’ajoute en bonus quelques photos à l’Iphone, où je la porte en ensemble avec le « Selvedge Rivet » actuellement visible sur le site Burgaud (mais malheureusement hors de stock !).

Heavy jacket Burgaud Jean brut ample Selvedge Rivet
Veste et jean Burgaud (ancienne version)
Denim brut close up
Le bleu marine profond de la veste ressort mieux ici

Le mot de la fin : acheter local

C’est un peu cliché de le formuler comme ça — et j’ai tendance à me méfier quand je lis ce genre de phrase ailleurs — mais je crois avoir trouvé chez Burgaud les jeans amples que j’ai toujours voulu porter. À deux heures de Lyon. Alors que ça fait des années que j’essaye des pièces jamais pensées pour moi, importées de l’autre bout du monde. Que je m’étais lâchement rabattu sur un brut Uniqlo, certes bien coupé, mais par dépit.

Burgaud marque jean denim selvedge rivet 2025

Bref, je pense qu’il faut soutenir le petit producteur de denim local, si toi aussi tu te retrouves dans sa démarche et que tu apprécies ce genre de silhouettes. Au minimum, le suivre sur Instagram @burgaud.jeans. Et peut-être attendre son prochain drop pour essayer à ton tour.

Par Nicolas

Fatigue pour les intimes.

Un style pointu et des conseils simples

Inscris-toi pour rejoindre notre communauté et ne rien rater de l'actualité du site. Derniers looks, conseils et contenus exclusifs, c'est tous les mardis dans ta boite mail.

Inscris-toi pour rejoindre notre communauté et ne rien rater de l’actualité du site. Derniers looks, conseils et contenus exclusifs, c’est tous les mardis dans ta boite mail.